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Déception et abandon du mois

Publié le par Hélène

Crépuscule du tourment de Léonora Miano

Présentation de l'éditeur :

De nos jours, quelque part en Afrique subsaharienne, au Cameroun peut-être, quatre femmes s’adressent successivement au même homme : sa mère, la femme à laquelle il a tourné le dos parce qu’il l’aimait trop et mal, celle qui partage sa vie parce qu’il n’en est pas épris, sa sœur enfin.
À celui qui ne les entend pas, toutes dévoilent leur vie intime, relatant parfois les mêmes épisodes d’un point de vue différent. Chacune fait entendre un phrasé particulier, une culture et une sensibilité propres. Elles ont en commun, néanmoins, une blessure secrète : une ascendance inavouable, un tourment identitaire reçu en héritage, une difficulté à habiter leur féminité… Les épiphanies de la sexualité côtoient, dans leurs récits, des propos sur la grande histoire qui, sans cesse, se glisse dans la petite.
D’une magnifique sensualité, ce roman choral, porté par une langue sculptée en orfèvre, restitue un monde d’autant plus mystérieux qu’il nous est étranger… et d’autant plus familier qu’il est universel. 

Grasset

Mon avis :

Au début j'ai été ferrée par le style. De même le thème de l'identité d'un peuple, du rapport de la femme par rapport à l'homme, de la nécessité de prendre soin de l'autre étaient des sujets passionnants.

Mais le monologue des quatre femmes qui s'adressent à un homme absent m'a perdue en cours de route, la forme déroutante lassant au fil des pages.

C'est un texte difficile malgré la beauté crépusculaire de son propos.

 

Les avis sur Babélio sont assez identiques

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Un moindre mal de Joe FLANAGAN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Cape Cod, 1957. le lieutenant Warren enquête sur des meurtres d'enfants. Parallèlement une famille disparait et un homme est projeté d'une voiture, mal en point il reste mutique. Stasiak, officier de la police d'Etat est envoyé à Cape Cod pour reprendre l'enquête de Warren, mais ses méthodes sont quelque peu différentes de celles de Warren.

Si le duel flic ripou/ flic qui marche droit est usuel, la galerie de personnages secondaires densifient l'intrigue et lui apportent ses lettres de noblesse. Entre le fils quasi-autiste de Warren, son ancienne femme alcoolique qui a mystérieusement disparu, des antiquaires homosexuels victimes de vol mais dont on en fait aucun cas, des prêtres nébuleux officiant dans l'école voisine, un journaliste tenace refusant de se plier aux règles du système qui voudraient que les politiciens soient intouchables, tous semblent avoir quelque chose à cacher, tous portent leurs plaies. Quand ensuite le FBI lui-même s'en mêle, les pistes se croisent et se décroisent... Dans ce monde régi par l'argent et les relations, les hommes vrais sont rares.

Dés les premières pages, ce premier roman envoutant se démarque par un lyrisme affiché :

"Dans ces eaux vertes peu profondes, les petites créatures de l'océan se montraient. Des vairons ternes apparaissaient là où les herbes marines s'éclaircissaient, leurs yeux de poissons écarquillés par l'étonnement d'avoir survécu à une marée de plus. Des bernard-l'ermite trainaient leur fardeau sur le fond, tels de vieux réfugiés depuis longtemps en peine, et des méduses effilochées dérivaient comme des âmes traversant les limbes."

L'auteur a ce talent pour rendre l'atmosphère des lieux, il lui suffit d'une ombre projetée la nuit sur la maison de Warren pour que le lecteur tremble à l'idée de ce mal qui rôde et l'enserre.

Du grand art de la part d'un auteur à suivre...

 

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

 

Un moindre mal, Joe Flanagan, traduit de l'américain par Janique Jouin-de Laurens, Gallmeister, mars 2017, 480 p., 24.10 euros

 

Merci à l'éditeur.

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Ce qu'il faut de terre à l'homme de Martin VEYRON

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Grand Prix de la ville d'Angoulême en 2001

Pour cette bande dessinée, Martin Veyron s'est inspiré d'une nouvelle de Léon Tolstoï datant de 1886. L'histoire met en avant la cupidité des hommes qui en veulent toujours davantage sans savoir se contenter de ce qu'ils ont.

Le paysan Pacôme cultive sa terre en Sibérie. Or dans la campagne russe la vie des paysans qui travaillent durement la terre est difficile et certains rêvent de richesse. Pacôme est de ceux-là : « Si seulement j’avais plus de terres, soupire-t-il en regardant par-delà la clôture, je pourrais être tout à fait heureux. » Mais le bonheur est-il réellement dans la possession ? Malgré les avertissements de sa femme, plus sage, il court après les biens, l'argent, le matériel, sans voir qu'il court surtout à sa perte !

 "On en voit des gens comme ça, ivre de pouvoir et de richesse. Je crois qu'avec un peu de sagesse, on pourrait arriver à une société plus sobre", explique l'auteur. Cette vérité reste d'actualité !

Une belle parabole servie par des dessins tout en retenue.

 

Présentation de l'éditeur : Dargaud

D'autres avis : Yves ; Babélio

 

Ce qu'il faut de terre à l'homme, Martin Veyron, Dargaud, janvier 2016, 19.99 euros

Ado-adulte à partir de 12 ans

 

 

La bd de la semaine accueillie par Steph cette semaine !

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La sonate à Bridgetower de Emmanuel DONGALA

Publié le par Hélène

     ♥ ♥ 

Au début de 1789 George, jeune violoniste de talent et son père, un noir de la Barbade arrivent d'Autriche pour conquérir un public parisien. Recommandés par Haydn, le jeune métis semble voué à un bel avenir. S'ils multiplient rapidement les concerts, la révolte révolutionnaire gronde et les oblige à fuir pour Londres.

George Bridgetower, s'il est tombé aujourd'hui dans l'oubli, a pourtant marqué son siècle, au point que Beethoven lui a consacré une sonate, ladite "Sonate à Bridgetower". Il fut un temps en effet où les deux hommes furent amis, avant qu'une brouille ne les sépare et transforme la sonate en "Sonate à Kreutzer". Fondé sur des faits réels, ce roman retrace le destin du jeune Georges des cours parisiennes au faste de Vienne, en passant par Londres.

"Frederick de Augustus prit conscience d'une chose : l'importance de la musique. Elle ne se situait pas à la périphérie, mais au coeur même de la société, voire du régime, là où se croisaient et se confrontaient tous ceux qui avaient la prétention de faire bouger les choses dans quelque domaine que ce soit dans le royaume de la France." p. 95

Son père a joué un rôle prépondérant dans sa notoriété puisqu'il l'a poussé, motivé par des voeux égoïstes : devenir lui-même riche et célèbre. Leurs personnalités finiront par se heurter.

Au-delà des destins individuels, Emmanuel Dongala dresse le portrait d'une époque mouvementée, aux bouleversements marquants. Les deux hommes rencontrent dans les salons des hommes et des femmes illustres qui ont façonné le siècle comme Thomas Jefferson, Olympe de Gouges, Louise de Keralio.  Il aborde également l'essor du mouvement abolitionniste et les conditions des noirs à l'époque. A la fin du roman, George découvre horrifié le destin d'Angelo Soliman qui finit empaillé dans un musée "Voilà que cet homme éminent qui, sa vie durant, avait incarné pour ces Européens la "perfectibilité" de l'Africain postulée par leurs philosophes, le "sauvage" qui, à force d'éducation, de travail et de dévouement, s'était "civilisé" et s'était si parfaitement intégré qu'il était considéré comme un pair par l'élite de la société, était maintenant exposé comme le type même du "sauvage", à moitié nu, avec des plumes et des coquillages !" p. 331

Ce que j'ai moins aimé : S'il est érudit et enrichissant, ce roman manque néanmoins à mes yeux de souffle romanesque...

 

Présentation de l'éditeur : Actes Sud

Du même auteur : Photo de groupe au bord du fleuve

 

La sonate à Bridgetower, Emmanuel Dongala, Actes Sud, janvier 2017, 336 p., 22.50 euros

 

Lu dans le cadre d'une lecture commune autour de Emmanuel Dongala pour Lire le Monde

 

Publié dans Littérature Afrique

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La nuit des temps de René BARJAVEL

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

"Les littérateurs appellent ça l'amour de la science. Moi j'appelle ça la curiosité. Quand elle est servie par l'intelligence, c'est la plus grande qualité de l'homme." p. 165

Une expédition en exploration au Pôle Sud détecte des signaux perçus avec un appareil de sondage sous glaciaire. Les scientifiques découvrent alors une cité souterraine, à 900 mètres de profondeur, issue d'une civilisation datant vraisemblablement de 900 000 ans. Tous les écrans se tournent vers cette découverte extraordinaire. Puis, au coeur de cette cité, les explorateurs découvrent bientôt deux corps en état de biostase, un homme et une femme. Ils décident de les réveiller. La femme est tirée de son sommeil par Simon, le médecin de l'expédition, elle se nomme Eléa et Simon tombe immédiatement amoureux de cet être venu des profondeurs du temps. Peu à peu, les scientifiques en apprennent un peu plus sur cette civilisation des Gondas vivant il y a 900 000 ans dans un Antarctique tropical du fait d'une inclination différente de la Terre.

Deux thématiques essentielles parcourent le roman : tout d'abord celle de la découverte scientifique et de ses conséquences, mettant en lumière une vision plutôt pessimiste du genre humain :

"Ce qu'il y a à connaitre ici c'est fantastique. Et ce que nous pouvons en tirer pour le bien des hommes est inimaginable. Mais si nous laissons intervenir nos nations, avec leur idiotie séculaire, leurs généraux, leurs ministres et leurs espions, tout est foutu ! " p. 165

"Et voilà ! Ils sont là ! Ils sont nous ! Ils ont repeuplé le monde, et ils sont aussi cons qu'avant, et prêts à faire de nouveau sauter la baraque. c'est pas beau ça ? C'est l'homme !" p/ 320

Dans ce monde tourmenté en butte aux luttes de territoire, le couple d'Elea et Païkan et porté par un amour inconditionnel reste un refuge, une lueur d'espoir. Leur amour transcende les époques pour vivre désormais pur et intact au panthéon de notre littérature !

Ce roman était à l'origine un scénario destiné à devenir un film de science-fiction, mais faute de financement, Barjavel a dû le convertir en roman. Publié en 1968 si le roman n'a connu du succès que tardivement, aujourd'hui, il fait partie des romans de science-fiction incontournables !

 

Présentation de l'éditeur : Pocket

 

Publié dans Science Fiction

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Sens dessus dessous de Milena AGUS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

"Parfois la vie est trop grande pour nous."

La narratrice habite dans un petit immeuble de la ville de Cagliari. Au-dessous de chez elle vivent Anna et sa fille Natasha et au-dessus, Monsieur Johnson, homme riche, ancien violoniste assez excentrique. Inévitablement, la route d'Anna va croiser celle de Monsieur Johnson, pour le meilleur et pour le pire.

"Toutes nos joies et tous nos malheurs résident dans les détails." dit un des personnages de cette joyeuse galerie de portraits. Aussi Milena Agus s'attache-t-elle à ces petits détails qui façonnent la vie, en laissant de côté les intrigues tonitruantes. Par le regard observateur de sa narratrice, son double, elle évoque juste les rapports humains, et la complexité de chacun. Les êtres se frôlent, chacun vient à l'autre avec son vécu, avec son passé et les leçons qu'il a pu en tirer. Ainsi après avoir vu plusieurs hommes de son entourage quitter leur femme pour une autre souvent plus jeune, la narratrice est persuadée que pour garder un homme il faut être une machine de guerre sexuelle. Mais les méfiances des uns et des autres se fondent et confondent dans les rencontres.

"Il dit que nous ne sommes jamais comme les autres voudraient que nous soyons. Nous pouvons en être très malheureux, jusqu'à en mourir. Ou bien accepter d'être à contre-courant, comme dans les comptines. (...) Etre bien avec soi-même, ne pas désirer être autre chose que ce que l'on est, ni plus ni moins." p. 76

Si les autres peuvent être sources de tristesse, ils sont aussi ceux qui peuvent nous sauver, des failles de chacun jaillit soudainement la lumière

"Bien sûr, j'imagine toujours l'immeuble en flammes, l'explosion d'une bonbonne de gaz, ou des assassins embusqués derrière la porte, mais je fais ce que Johnson junior m'a appris, un calcul de probabilités, en pourcentage. Il m'a fait remarquer que si les journaux racontent les faits divers, c'est bien parce qu'il est rare que des choses semblables se produisent. Sans quoi ils écriraient : "Aujourd'hui, aucun immeuble n'a explosé, rien n'a pris feu et personne ne s'est fait égorger en sortant de chez lui." Ce qui signifie que le monde est bon. Statistiquement bon." p. 78

Dans ce roman d'atmosphère, les petits riens de folie qui jalonnent la vie illuminent les vies des uns et des autres, entre rire et larmes. Puis quand la vie est trop lourde, reste la littérature, et sa capacité à transmuer tout cela en or.

 

Présentation de l'éditeur : Liana Levi

Du même auteur : Battements d’ailes ♥ ♥ ♥ ; Quand le requin dort ♥ ♥ ♥

Vous aimerez aussi : En attendant Bojangles d'Olivier BOURDEAUT 

 

Sens dessus dessous, Milena Agus, traduit de l'italien par Marianne Faurobert, Editions Liana Levi, 2016, 146, 15 euros

Publié dans Littérature Europe

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Grossir le ciel de Franck BOUYSSE

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Les Doges, un hameau perdu au fin fond des Cévennes.  Gus et Abel ont toujours vécu dans cette région désertée et ce sont adaptés à la solitude. S'ils sont voisins, ils ne se cotoient pas pour autant, pas plus que nécessaires, et chacun passe cet hiver dans son domaine, isolé.

"Un lieu-dit appelé Les Doges, avec deux fermes éloignées de quelques centaines de mètres, de grands espaces, des montagnes, des forêts, quelques prairies, de la neige une partie de l'année, et de la roche pour poser le tout. Il y avait aussi des couleurs qu disaient les saisons, des animaux, et puis des humains, qui tout à tout espéraient et désespéraient, comme des enfants battant le fer de leurs rêves, avec la même révolte enchâssée dans le coeur, les mêmes luttes à mener, qui font les victoires éphémères et les défaites éternelles." p. 9

L'hiver se ressent au plus profond des êtres et des âmes, tant les humains là-bas s'adaptent à leur environnement, ne faisant qu'un avec la terre qu'ils labourent. Leur accord est tellement intense avec la nature, que le jour où Gus rencontre un jeune faon mourant, il reste à ses côtés jusqu'à la fin, en lui parlant. 

Mais ce jour-là, des évènements étranges vont déranger le quotidien routinier de Gus, et d'interrogations en interrogations, il se plonge alors dans son passé...

"Gus pensait que c'était décidément une drôle de journée, avec tous ces souvenirs qui s'amenaient, comme des vols de corneilles sorties du brouillard. Des souvenirs dont on ne sait jamais où ils mènent, ni même si ça fait du bien de les avoir, mais qui ressurgissent et s'imposent, sans crier gare"

Des secrets tapis dans les campagnes surgissent alors, sans crier gare, la violence s'invite, la rage palpite au milieu des solitudes. A trop rester esseulés, les êtres ont tendance à inviter la belle et traitresse imagination dans leur foyer, à leurs risques et périls. Même les visiteurs occasionnels planent tels des anges de l'apocalypse.

Dans ce roman atypique, chaque expression est travaillée, en relation avec la terre, les paysans. La psychologie affinée de ces deux bougres les rend attachants au-delà de leurs contradictions. Leur histoire nous porte plus loin qu'une simple intrigue policière, et nous parle de la vie et ses revers, de la vie et ses surprises, de la vie comme elle va, parfois, cahin-caha.

Ce que j'ai moins aimé : la fin, confuse et un peu précipitée, tout à coup tout se dénoue, alors que jusqu'ici les noeuds qui faisaient l'intérêt du roman étaient subtils et lentement amenés.

Bilan : un roman original.

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

 

Dans la sélection du prix polar SNCF et il est possible ce mois-ci de le découvrir en format numérique ici  : https://e-livre.sncf.com/page/prix-polar-2017

 

Grossir le ciel, Franck Bouysse, Le livre de poche, 240 p., janvier 2016, 6.90 euros

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Les Editions Noir sur Blanc

Publié le par Hélène

Pour Un Mois un Editeur ce mois-ci nous parlons des Editions Noir sur Blanc

 

Leur présentation :

Bâtir des ponts entre Est et Ouest : une vocation de trente ans

Fondées en 1987 dans une Europe encore divisée par le rideau de fer, les Éditions Noir sur Blanc ont d’emblée l’ambition de créer des passerelles entre les cultures et les peuples.

Pour ce faire, elles ont à cœur de faire découvrir aux lecteurs francophones d’Europe occidentale la partie centrale et orientale de l’Europe à travers tous les aspects de la production éditoriale de pays à la culture foisonnante, en particulier la Pologne, mais aussi la Russie.

Romans et nouvelles symbolistes du début du XXe siècle, nouvelles satiriques des années 1930, récits contemporains, polars historiques, journaux intimes, mémoires de victimes et de dissidents, essais et biographies, livres de photographie… En trente ans d’existence, les Éditions Noir sur Blanc ont exploré l’âme russe et donné la parole à nombre de ses auteurs, exprimant toutes les sensibilités (Nina Berberova, Nicolas Bokov, Dmitri Bortnikov, Mikhaïl Chichkine, Oleg Pavlov, Roman Sentchine, Elena Tchijova, Boris Akounine…), mais aussi à des écrivains et photographes venus d’ailleurs et apportant un regard extérieur (Niels Ackermann, Giles Milton, Jacek Hugo-Bader, Owen Matthews, Dominique de Rivaz, Maurice Schobinger, Mariusz Wilk…).

2017, la Russie à l’honneur

Fidèles à nos buts initiaux, pour commémorer à notre manière la révolution russe et fêter nos trente ans, nous avons décidé de mettre la Russie à l’honneur en 2017.

Notre programme éditorial sera donc à l’image de cette vocation toujours d’actualité : une première traduction d’un romancier prometteur, Alexeï Nikitine (Victory Park, janvier 2017), une exploration de la vie quotidienne en URSS (février), le texte marquant dans l’histoire de la littérature russe de Nicolas Bokov, La Tête de Lénine, en mars, l’enquête photographique de Niels Ackermann, jeune photographe suisse installé en Ukraine, sur le devenir des statues soviétiques depuis la chute de l’URSS (Looking for Lenin, juin), et en septembre, le roman de l’écrivain tatare Gouzel Iakhina, Zouleikha ouvre les yeux, devenu d’emblée un best-seller à sa parution en Russie en 2015…

2017, des festivités d’anniversaire

Alexeï Nikitine, Nicolas Bokov et Elena Balzamo aux Journées du livre russe, de nombreuses rencontres en librairie, des rendez-vous à ne pas manquer aux Salons du livre de Paris et de Genève mais aussi de grandes fêtes à Lausanne (au théâtre de Vidy le 3 avril) et à Paris le 22 juin… !

Les titres lus ici (cliquez sur les couvertures) :

♥ ♥ ♥

 « Est-ce Dieu qui veut ça, ou est-ce l’homme qui fait lui-même sa vie ? Comment la vie se déroule-t-elle ? » (p. 120)

 

  ♥ ♥ 

  "Sur ce fond lugubre, ces heures passées avec des souvenirs sur Proust, Delacroix, me semblent les heures les plus heureuses."

 

Abandonné en cours de lecture...

 

Ce mois ci j'ai commencé le mois avec

« La logique ne provoque que des nuits blanches »

 

J'aimerais également découvrir un titre de Sophie Divry, et pourquoi pas "Le dernier gardien de Ellis Island" dont j'ai beaucoup entendu parler...

 

A suivre...
 

Publié dans Divers

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Vacances !!

Publié le par Hélène

 

 

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Titus n'aimait pas Bérénice de Nathalie AZOULAI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

"On dit qu'il faut un an pour se remettre d'un chagrin d'amour. On dit aussi des tas d'autres choses dont la banalité finit par émousser la vérité."

Prix Médicis 2015

Titus a quitté Bérénice, préférant rester avec sa femme Roma. Bérénice décide alors de rejoindre son homonyme racinienne et plonge corps et âme dans les tragédies  et dans l'oeuvre de Racine. Pour se consoler, pour oublier. La vie du dramaturge défile alors de sa jeunesse à Port Royal à sa mort en passant par le faste de Versailles. L'homme prend forme peu à peu, au-delà du créateur de génie, c'est un homme différent qui apparait, tiraillé entre son éducation religieuse et son attirance pour les lumières.

"Parfois, à la nuit tombée, Jean est épuisé par cette ronde d'éclipses qui commence dès l'aube, cette alternance d'anneaux, où il doit faire entrer toute son âme et qui n'ont jamais la même diamètre, tantôt larges, confortables, tantôt étroits, jusqu'à l'étranglement. Tantôt clairs, tantôt obscurs. La gloire, l'ingratitude, la gloire, l'ingratitude, la gloire, ad nauseam..." p. 147

En étudiant son oeuvre centrée sur la passion et ses débordements, Bérénice espère peut-être comprendre ce qui l'a emportée et l'a laissée transie sur le rivage de la rupture.

"Si vous parvenez à saisir tout ce qui se passe dans l'annonce d'une séparation, vous êtes au coeur de la condition humaines, ses désirs, sa solitude. On peut disséquer la mort d'une âme sans verser une seule goutte de sang." p. 193

Mais :

"Vouloir comprendre ce qu'on appelle l'amour c'est vouloir attraper le vent" p. 288

Dans une langue travaillée, proche de la grâce, l'auteur livre un bel hommage à la littérature, à ces textes classiques essentiels, essentiels pour se sauver, pour pratiquer la catharsis, pour comprendre comment d'autres ont succombé aux passions ou s'en sont affranchis, pour s'échapper un temps d'une réalité trop lourde à porter, pour qu'un personnage nous aide à porter notre destin incertain à bout de bras... Elle évoque la littérature, comme consolation pour "quitter son temps, son époque, construire un objet alternatif à son chagrin, sculpter une forme à travers son rideau de larmes." p. 20

Un texte magnifique !

 

Présentation de l'éditeur : P.O.L et Folio

Vous aimerez aussi : Phèdre de RACINE

 

Titus n'aimait pas Bérénice, Nathalie Azoulai, folio, février 2016, 304 p., 7.70 euros

Merci à l'éditeur

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