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Histoire d'Awu de Justine MINTSA

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Obame Afane est marié à Bella, mais malheureusement celle-ci ne peut pas avoir d'enfants, ce qui oblige Obame à se remarier avec la jeune Awa, plus jeune que lui. Mais son coeur reste attaché à Bella et Awu souffre de cette situation. Elle s'attache néanmoins à mener son destin coûte que coûte, en femme aimante et attentionnée.

Suivre le destin de la belle Awu, c'est plonger au coeur des contradictions du Gabon, entre modernité et traditions absurdes, voire cruelles. Qu'il s'agisse du sort réservé aux femmes qui ne peuvent enfanter, ou des luttes familiales, des jalousies, des humiliations, ces femmes gabonaises traversent mille épreuves ! A la mort de son mari Awu est soumise aux jalousies, et aux sévices de sa belle-sœur. Elle se doit de subir ces épreuves docilement pour honorer la famille. Elle sera dépouillée, considérée comme une chose, une possession comme les autres "En conséquence, elle avait l'impression d'avoir cousu sa vie au point de chaînette, sans faire de nœud au bout. Et, comme par jeu, on venait de tirer sur le fil. Et c'était le néant." p. 103

Sa force de caractère lui permet malgré tout de garder la tête haute, dans l'adversité comme dans les rares moments de bonheur. Cette femme instruite, dynamique et dotée d'une sagesse supérieure incarne l'avenir du Gabon. Comme le disait Justine Mintsa dans une interview en 2003 pour Amina par Pascaline Mouango : 

« Ignorer l'héritage culturel, le tenir pour inutile, c'est s'interdire la compréhension profonde du présent et toute activité authentiquement créatrice »

Ce que j'ai moins aimé : Histoire d'Awu manque malheureusement d'un souffle romanesque qui aurait permis de s'attacher davantage à la jeune héroïne.

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

Sur le Gabon La bouche qui mange ne parle pas de Janis OTSIEMI ; African Tabloid de Janis OTSIEMI  Ceci n’est pas l’Afrique, récit d’une française au Gabon de Anne-Cécile MAKOSSO-AKENDENGUE

D'autres avis

 

Lire le monde avec Sandrine Tête de Lecture 

 

Histoire d'Awu, Justine Mintsa, Gallimard, Continents noirs,120 p., 15.25 euros

Publié dans Littérature Afrique

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Evanouies de Megan MIRANDA

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

"Ce que dit la philosophie est fort juste : la vie ne peut être comprise qu'en se tournant vers le passé. Mais elle ne peut être vécue qu'en se projetant vers l'avenir. " Soren Kierkegaard

Nicolette revient à Cooley Ridge, sa ville natale dix ans après la disparition de sa meilleure amie Corinne, dont le corps n'avait jamais été retrouvé. Or le père de Nic affirme avoir vu Corinne. Quand ? Où ? Nicolette décide de rentrer chez elle pour le découvrir et s'occuper de ce père atteint de la maladie d'Alzheimer. Mais à peine est-elle rentrée qu'une autre jeune fille disparaît. Pendant les deux semaines qui vont suivre la tension va monter... L'auteure choisit de nous raconter ces deux semaines haletantes à rebours : en commençant par le jour 15 pour revenir petit  à petit au jour 1. 

"Cette histoire, je ne peux la raconter que par fragments. En la retraçant petit à petit. En remontant petit à petit le cours des évènements. Pour vous montrer sa beauté, avant son ignominie" 

Les frontières entre mensonge et vérité s'estompent au fil de la narration, la disparition des jeunes filles étant filtrée par le biais de la rumeur de cette petite ville de province. Or la rumeur prend bien souvent  ses sources dans le réel : 

"Une graine semée dans l'humus, qui prend vie d'elle-même. Tout s'entremêle - la vérité, la fiction - et, parfois, il est difficile de faire la part des choses - Donc se rappeler de ce qui relève de la Vérité." p. 138

Mais quelquefois, le mensonge reste la plus sûre façon de se prémunir contre le réel, la seule façon de survivre face à une vérité destructrice.

L'enquête avance par touches, de secrets en secrets, les personnages se dessinent...

Ce que j'ai moins aimé :

Si cette construction a le bénéfice d'être originale, elle reste assez déstabilisante pour un esprit cartésien qui avance linéairement sur l'échelle du temps. 

La psychologie des personnages reste somme toute assez sommaire. 

Bilan : Un bon page-turner !

 

Présentation de l'éditeur : Editions de la Martinière

D'autres avis : Lecture que je partage avec Sandra de Bellepage

 

Evanouies, Megan Miranda, Editions de la Martinière, octobre 2016, 448 p., 21 euros

 

Merci à Arnaud de l'agence Anne et Arnaud.

 

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Le garçon de Marcus MALTE #MRL16

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Prix Fémina 2016

Le garçon n'a pas de nom,  il ne parle pas. Élevé en pleine nature, coupé du monde, il ne connaît que sa mère et son univers se borne aux alentours de la cabane où il habite à ses côtés. Jusqu'à ce que sa mère quitte le monde, l'obligeant ainsi à prendre la route, instinctivement. Nous sommes en 1908. Le garçon part à la rencontre du monde et de ses habitants, de la civilisation, incarnée par les habitants d'un petit hameau, puis de Brabek l'ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, de qui il tirera des leçons de vie :

"Il parle du cœur. Il dit que c'est ici qu'elle repose, la beauté. A l'intérieur. C'est ici qu'elle palpite et irradie. Il dit qu'il est toujours étonnant de découvrir sur quel immonde terreau s'épanouissent les fleurs les plus resplendissantes. (...) Le cœur, fiston. Pas de muscle plus tendre. Une éponge. Il pourrait tout absorber. Il pourrait tout contenir. Et cependant, dit-il, ce qui est le plus étonnant encore, c'est que les hommes passent l'essentiel de leur existence à l'endurcir et à l'assécher." p. 160

Après cette errance des premier temps, il rencontre Emma, celle qui sera son grand amour. Débute alors la deuxième partie du roman, ouverture à la sensualité et là l'érotisme. Si le garçon comprend que les ravages sont le lot de l'existence, il perçoit aussi la possibilité d'être heureux, quelquefois, par intermittence. La jeune femme le forme à sa manière, loin des moules traditionnels souvent rigides qui façonnent les mêmes hommes alors que selon Emma "La civilisation est ailleurs." A deux, ils chantent l'amour de la vie, l'amour de l'autre bercé par la littérature et l'art, seuls échappatoire à une réalité terrifiante. 

"C'est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l'existence : nombre de ravages et quelques ravissements." p. 174

Malheureusement l'Histoire les rattrapera avec la grande guerre qui bouleversera ce fragile équilibre.

Porté par une écriture poétique, Le garçon résonne comme un roman d'initiation à l'apprentissage cruel : au fil des pages, le jeune homme côtoie peu à peu l'inhumanité des hommes corrompus par la civilisation. Originellement êtres purs, en se civilisant, ils deviennent capables du pire. 

Ce que j'ai moins aimé : quelques longueurs. 

Bilan : Une épopée vivante qui se démarque indéniablement ! 

 

Présentation de l'éditeur : Zulma 

D'autres avis : Zazy ; Kathel ; Yves ; Lecture commune avec Noukette ; Mog Lug ; Isabelle Asphodèle

Vous aimerez aussi : Le site de l'auteur  ;  Les harmoniques 


Le garçon, Marcus Malte, Zulma, août 2016, 544 p., 23.50 euros

 

Matchs de la rentrée littéraire PriceMinister roman choisi par Moka

 

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Chanson douce de Leïla SLIMANI

Publié le par Hélène

Myriam a consacré plusieurs années à élever ses deux enfants mais quand elle a l'opportunité de reprendre son activité d'avocate, elle n'hésite pas et accepte de bon cœur. Par chance, après un casting sévère, son mari et elle rencontre la nounou parfaite, Louise. Cette femme s'installe peu à peu dans leur vie et se rend rapidement indispensable, devenant une béquille pour les parents engagés dans une vie professionnelle prenante. Mais peu à peu la nounou prend une place dérangeante au sein de la famille.

Dés les premières lignes, le malaise nous cueille de plein fouet : "Le bébé est mort." Point de suspens, le drame est là, tout le roman ne fera qu'effeuiller le passé pour revenir pas à pas vers lui. Dans cette construction à rebours le lecteur actif tentera de chercher les indices qui auraient pu alerter les parents, il traquera les dysfonctionnements évidents, se révoltera contre l'aveuglement du couple, mais pourtant, il ne pourra que comprendre la facilité avec laquelle on peut succomber devant le dévouement d'une jeune femme prête à vous décharger de tous les aléas de la vie domestique.

Roman d'une époque, Chanson douce pointe du doigt les contradictions des femmes actuelles qui souhaitent être à la fois de bonnes mères, de bonnes épouses, tout en assumant une vie professionnelle brillante et épanouissante. Rapidement dépassées, elles confient alors leurs enfants à des femmes qui elles-mêmes sacrifient leurs enfants pour s'occuper de ceux des autres. Cercle vicieux infernal trahissant les dérives d'une époque. Les pères prétendument modernes restent tout de même bloqués sur des modèles anciens perdurant à travers les âges. 

Cette réécriture des rapports maîtres-valets permet aussi d'aborder les conflits de classe, Myriam et son mari n'hésitant pas par exemple à emmener Louise pour leurs vacances en Grèce afin de s'offrir du temps libre sans enfants. Pour Louise, cette découverte de la Grèce constituera un paradis inaccessible qui restera comme un rêve dans la solitude de cette femme. Pointant l"égoïsme des parents, qui ne font des enfants que pour s'en débarrasser à la première occasion pour se reposer, se prélasser, ces vacances grecques sont révélatrices à plus d'un titre. 

Là est la force de ce roman qui lance des pistes de réflexion multiples sur notre époque et qui, une fois refermé résonne fortement en nos esprits nous enjoignant à nous méfier des "chansons douces" de ceux qui savent nous endormir facilement en nous faisant miroiter une vie simple, mais en nous éloignant irrémédiablement des valeurs fondamentales. 

Ce que j'ai moins aimé : Ce roman a un côté dérangeant, effrayant même quand on comprend que la folie peut se terrer dans n'importe quelle rencontre. Mes réticences tiennent justement en ce sens à l'exploitation du fait divers - Leïla Slimani s'est inspirée de l'affaire Louise Woodward -  qui semble être de mise dans cette rentrée littéraire française, mais que j'ai rarement envie de lire dans un roman, en raison de sa presque trop banalité... 

Bilan : Pourtant, force est de constater qu'avec un roman basé sur un fait divers, l'auteur peut se faire le peintre d'une époque. A partir de lui, Leïla a su créer un roman prenant, envoûtant.

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

D'autres avis : TéléramaBabélio ; Papillon ; Laure ; Clara

Vous aimerez aussi : Deuxième plateau des rencontres régionales entre lycéens et auteurs

Les impressions post-rencontre de Leïla Slimani

 

Chanson douce, Leïla Slimani, Gallimard, août 2016, 240 p., 18 euros

 

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Rencontres régionales du Goncourt des Lycéens (5)

Publié le par Hélène

A l'issue de ces rencontres régionales, j'ai pu recueillir les ressentis de Leïla Slimani et Jean-Baptiste Del Amo : 

Jean-Baptiste Del Amo 

Présentation de Règne Animal
Règne animal retrace, du début à la fin du vingtième siècle, l’histoire d’une exploitation familiale vouée à devenir un élevage porcin. Dans cet environnement dominé par l’omniprésence des animaux, cinq générations traversent le cataclysme d’une guerre, les désastres économiques et le surgissement de la violence industrielle, reflet d’une violence ancestrale. Seuls territoires d’enchantement, l'enfance – celle d’Éléonore, la matriarche, celle de Jérôme, le dernier de la lignée – et l’incorruptible liberté des bêtes parviendront-elles à former un rempart contre la folie des hommes? 

Règne animal est un grand roman sur la dérive d’une humanité acharnée à dominer la nature, et qui dans ce combat sans pitié révèle toute sa sauvagerie – et toute sa misère

Son ressenti sur ces rencontres :

"C'est l'occasion d'apporter quelque chose au lecteur et de rendre la  littérature vivante, de montrer aux élèves que les écrivains sont vivants ! La transmission est importante. J'ai apprécié leurs questions, différentes des questions habituelles des journalistes. 

J'ai été étonné par le fait que les élèves se questionnent beaucoup sur le rapport au réel, ils nous demandent beaucoup ce qui tient de l'imaginaire et ce qui est inspiré de nos vies dans nos romans. Ils veulent savoir dans quelle mesure nous nous sommes inspirés de la réalité. Cela prouve que les frontières sont de plus en plus floues entre réalité et imaginaire à notre époque. L'attrait pour la téléréalité va aussi dans ce sens. "

Jean-Baptiste a déjà été finaliste du Goncourt des lycéens en 2008 pour Une éducation libertine. Qu'avait il retiré de cette expérience ?

"J'avais été admiratif des lycéens capables de suivre un texte dense, littéraire jusqu'au bout, de le porter jusqu'à la fin. Je sais aussi grâce à cette expérience que l'on ne peut pas se fier aux réactions des lycéens lors des rencontres car Jean-Louis Fournier et son Où on va papa avait eu un franc succès et pourtant, Catherine Cusset avait emporté le prix pour Un brillant avenir, un texte très littéraire. "

Leïla Slimani pour Chanson douce

Son roman Chanson douce

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame. 

À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.

Ses impressions :

"J'ai apprécié d'écouter mes amis auteurs présenter leurs romans et répondre aux questions. Souvent nous nous croisons seulement,  nous sommes par exemple voisins de dédicaces, mais nous n'échangeons pas forcément, cela reste souvent passif. Ces rencontres permettent plus d'échanges entre nous.  

Les questions des lycéens sortent des questions des médias souvent très répétitives, là ce sont des questions ancrées et on se doit de fournir un effort dans les réponses. Par exemple, on ne m'avait jamais demandé si je pensais que la mère était coupable, et pourtant c'est une bonne question. Je pense que pour les journalistes, cela reste une question tabou.

Je ne connaissais pas le Goncourt des lycéens, je suis ravie d'y participer !"

 

Vous retrouverez les questions posées par les lycéens ici :

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er épisode

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er plateau

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2ème plateau 

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens : les réactions des lycéens et des enseignants

- Mon avis sur Tropique de la violence

- Mon avis sur  L'enfant qui mesurait le monde

- Mon avis sur Cannibales 

Prochainement en ces pages :

- Mon avis sur Chanson douce de Leïla Slimani

- Mon avis sur Continuer de Laurent Mauvignier

- Mon avis sur Laëtitia de Ivan Jablonka

Publié dans Prix littéraires

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Quelques jours Off

Publié le par Hélène

Retour le dimanche 23 !

Publié dans Divers

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Bookhunter de Jason SHIGA

Publié le par Hélène

Californie, 1973. L'agent spécial Bay, appartenant à la police des bibliothèques se lance dans la traque d'un faussaire de livre. Il met en place tous les moyens dont il dispose pour trouver le coupable, se lançant dans une course poursuite haletante. 

Bienvenue dans un monde dans lequel le livre est un bien précieux affublé d'une véritable police chargée de veiller sur lui ! A l'entrée de la bibliothèque centrale d'Oakland, terrain de jeu de l'agent Bay, trône une scène dans laquelle le livre est comparé au dinosaure, pouvant disparaître rapidement. A chacun de lutter contre l'extinction du livre ! 

Dans cette parodie d'enquête policière, nous plongeons dans le monde des bibliothèques des années 70, avant l'arrivée de l'informatique. Les agents usent de méthodes dignes des Experts, capables de trouver le coupable à partir d'un simple cil retrouvé sur place. 

Jason Shiga a lui-même travaillé à la bibliothèque d'Oakland et cette histoire délirante est née durant ses heures de "faible activité", il s'est alors imaginé ce que pourrait être le quotidien palpitant d'un bibliothécaire. Il s'est inspiré d'un fait divers pour construire ensuite son enquête. 

Ce que j'ai moins aimé :

- Les dessins entre comics et mangas sont assez déroutants (pour ne pas dire que je les ai trouvé assez laids)

- Les détails techniques risquent fort d'endormir le lecteur novice en matière de bibliothèques, des années 70 qui plus est ! 

Bilan : Plus que mitigé !!

 

Présentation de l'éditeur : Cambourakis 

D'autres avis : Babélio ; Télérama . Mo ; Keisha

 

Lu dans le cadre de l'opération Un mois, un éditeur initiée par Sandrine Tête de Lecture 

 

 

 

Ma BD de la semaine chez Stephie cette semaine 

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Rencontres régionales du Goncourt des lycéens (4)

Publié le par Hélène

De l'importance d'incarner la littérature

Lors des rencontres régionales entre les auteurs nominés au Goncourt des lycéens et les élèves, j'ai pu discuter avec trois élèves de la classe de seconde du lycée Paul Langevin  à Beauvais : Anaëlle, Christel et Lise et avec les deux enseignantes à l'origine du projet dans ce lycée, Isabelle et Géraldine, l'une professeure de lettres et l'autre documentaliste.

Toutes deux souhaitaient au départ initier un projet inter classes qui aurait concerné tout le lycée pour développer les échanges entre les classes. Seulement le Goncourt des lycéens ne choisit qu'une classe par établissement sur lettre de motivation du professeur, elles ont donc dû choisir. Elles ont opté pour  une classe du seconde pour ne pas être pressées par l'échéance du bac. En postulant au Prix Goncourt des Lycéens, leur motivation était de faire lire les élèves, de les faire parler, échanger, partager en s'axant sur la littérature contemporaine. Elles souhaitaient que les élèves s'ouvrent à d'autres littératures, à d'autres sujets.

Quand elles ont annoncé aux lycéens de leur classe qu'ils participaient au Goncourt des lycéens, tous étaient surpris, et certains n'étaient guère enthousiastes. Puis tous ont réalisé qu'il s'agissait d'une chance puisque seules une cinquantaine de classes sont retenues sur toute la France.

Le fonctionnement

Toute la classe doit avoir lu dans sa globalité les 14 romans sur la base du volontariat. Ils travaillent souvent par petits groupes et vont vers les livres qui les tentent. Les professeurs demandent juste l'effort de lire 10 pages en espérant que la lecture les entraînera au-delà des 10 pages...  Ainsi les trois filles m'ont confiée que le début percutant de Chanson douce les avait suffisamment surprises pour qu'elles aient envie de lire la suite.

D'autres professeurs peuvent se greffer sur le projet comme dans leur lycée le professeur d'histoire qui a décidé d'étudier avec la classe le roman de Magyd Cherfi Ma part de gaulois

Au début certains élèves éprouvaient des réticences à lire puis peu à peu ils se sont investis et maintenant ils sont tous globalement motivés. Un élève a même confié à ses professeurs "Avant je n'aimais pas lire mais maintenant j'aime" comme si participer au Goncourt des lycéens avait créé en lui un déclic. Certains élèves très motivés ont déjà lus 3 romans sur les 14.

Le seul petit bémol concernant l'organisation tient à l'arrivée tardive des romans qu'ils n'ont pu obtenir que le 22 ou 23 septembre. Le temps presse désormais pour lire un maximum de titres...

Nathacha Appanah et Jean-Baptiste Del Amo

Nathacha Appanah et Jean-Baptiste Del Amo

La rencontre 

Anaëlle, Christel et Lise ont été touchées que les auteurs prennent le temps de répondre à leurs questions. Les réponses ont pu éclairer leurs points de vue sur les romans et leur a donné envie de lire des romans vers lesquels elles ne seraient pas allées d'elles-même. Lise s'est passionnée pour Romain Slocombe et est bien décidée désormais à se lancer dans la lecture de son roman ! Elles ont trouvé intéressant de voir les auteurs, d'écouter leurs points de vue, leurs sources d'inspiration. 

Indiscrétions

Pour Anaëlle, Chanson douce se démarque par son histoire, et par l'univers différent qu'il permet de découvrir : celui des nounous, personnages que l'on rencontre rarement dans le rôle principal dans les romans.

Christel porte aussi sa préférence vers le roman de Leïla Slimani, en raison de ce début déroutant qui pousse à poursuivre sa lecture.

Enfin, Lise a été séduite par Continuer de Laurent Mauvignier, et notamment par sa fin qu'elle a trouvée "géniale" car le suspect n'apparaît qu'à ce moment-là !

Dans la classe, les avis étaient globalement partagés, sans que réellement ne ressorte un titre.

Des élèves et des enseignants acteurs investis

Ainsi cette rencontre a le mérite de remotiver chacun, elle relance l'intérêt, et met en place une dynamique prometteuse pour la suite !

 

Vous aimerez aussi : l'article de La voix du Nord

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er épisode

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er plateau

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2ème plateau 

- Mon avis sur Tropique de la violence

- Mon avis sur  L'enfant qui mesurait le monde

- Mon avis sur Cannibales 

Prochainement en ces pages :

- Les réactions des auteurs suite aux rencontres

- Mon avis sur Chanson douce de Leïla Slimani

Publié dans Prix littéraires

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Voici venir les rêveurs de Imbolo MBUE

Publié le par Hélène

♥ ♥

A l'automne 2007, Jende Jonga, immigrant d'origine camerounaise décroche enfin un emploi stable de chauffeur chez Clark Edwards, riche banquier chez Lehman Brothers. Cela lui permettra d'obtenir sa carte verte et d'assurer les études de pharmacie de sa femme Neni ainsi que le quotidien pour son fils Liomi. Tous pourront ainsi devenir américains ! Jende amorce les démarches nécessaires, d'autant plus que des liens de confiance s'établissent entre lui et son patron, un homme abîmé par le travail et les difficultés professionnelles. Le rêve américain semble à portée de mains. Malheureusement, la crise des subprimes n'est pas loin, et tout risque de basculer...

Les destins des deux familles se croisent : celui de la famille américaine lisse d'apparence mais cachant des failles que la faillite du mari va mettre à jour et les immigrants camerounais qui s'imaginent que les Etats-Unis sont un Eldorado doré et se retrouvent déçus par les réalités rencontrées :

"Même après avoir vu Boyz'n in the Hood et Do the Right Thing, rien ni personne ne put ébranler ses certitudes ni la convaincre que le mode de vie des Noirs dépeints dans les films n'était pas représentatif de leur vie réelle, de la même manière que les Américains comprenaient très certainement que les images de guerre ou de famine en Afrique qu'ils voyaient à la télévision n'étaient pas représentatives de la vie là-bas." p. 348

Jende et sa famille ont dû quitter leur pays à cause de la pauvreté et des conflits familiaux, pour vivre à présent dans la peur incessante de l'expulsion, avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, et subissant le manque d'argent impardonnable dans ce pays. Ils vivent incessamment tiraillés entre l'espoir d'un monde neuf et la nostalgie du pays natal. 

"C'est la peur qui nous tue, Leah, dit Jende. parfois, il nous arrive de mauvaises choses, mais la peur est encore pire." p. 205

Que sont-ils prêts à supporter pour rester dans ce pays qui semble les rejeter ? Faudra-t-il finalement décider de plier bagages et rentrer au pays quitte à subir les remarques de ceux qui les ont vus partir ? Jusqu'où faut-il assumer ses choix ? Quand faut-il renoncer ? 

Imbolo Mbue est elle-même américaine d'origine camerounaise et elle puise dans sa propre expérience pour nous conter le destin de ces immigrants confrontés à l'American Dream et à ses revers. Son point de vue nuancé éclaire les contradictions des uns et des autres. 

Ce que j'ai moins aimé :

- Le contraste entre la période d'avant la crise, période idyllique où tout semble sourire aux uns et aux autres, et la suite assez désenchantée est un peu trop marqué. 

- De même, les clichés sur la famille américaine  frôlent la caricature.

Bilan :

Un beau roman sur les revers du rêve américain. 

 

Présentation de l'éditeur : Belfond

Vous aimerez aussi : Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie

D'autres avis : Chez Babélio 

 

Merci à l'éditeur 

 

Voici venir les rêveurs, Imbolo Mbue, traduit de l'anglais  (Cameroun) par Sarah Tardy, Belfond, août 2016, 440 p., 22 euros

 

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Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2016 (3)

Publié le par Hélène

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2016 (3)

Deuxième plateau avec Romain Slocombe, Jean-Baptiste Del Amo, Gael Faye et Leïla Slimani

 

Leïla Slimani présentait son roman Chanson Douce paru chez Gallimard :

Présentation de l'éditeur : 

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame. 

À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.

Pourquoi ce titre ?

La chanson douce est destinée à endormir les enfants et je voulais montrer qu'il ne fallait pas se faire endormir par les gens trop gentils ou trop doux. Je me suis inspirée d'un fait divers pour ce roman : en 2012, à New York une nounou massacre les enfants qu'elle gardait avant de tenter de se donner la mort. Elle gardait les enfants depuis plusieurs années. On ne connait pas ceux avec qui l'on vit, l'intimité nous aveugle d'autant plus. Il faut rester vigilant, garder un regard aigü sur l'autre pour se protéger et aussi pour faire attention à lui.

Pourquoi commencer par la fin ? 

Si j'avais raconté seulement l'histoire d'une nounou dans une famille, mon histoire aurait étéinintéressante banale et répétitive. Je n'aurais pas obtenu l'attention du lecteur. La scène violente initiale est là pour harponner le lecteur. Par la suite le lecteur sera attentif à toute l'histoire, il deviendra enquêteur, actif dans sa lecture, il en saura plus que les parents aveuglés par la gentillesse de Louise la nounou. Le monde des nounous est un monde dur, elles sont souvent exploitées, elles s'introduisent dans l'intimité des famille et entretiennent une relation particulière avec les parents. Ce sont des personnages romanesques. 

Dans quel personnage vous reconnaissez-vous le plus ?

J'ai mis une partie de moi dans tous les personnages mais objectivement j'ai plus d'accointances avec Myriam car c'est avec elle que j'ai le plus de point commun , elle appartient au même milieu social que moi, elle est mère de famille comme moi, est maghrébine... 

Est-ce que la mère est responsable du drame ?

Pendant l'écriture je voulais pas juger les personnages, je ne voulais pas faire leur procés. Pour moi la mère n'est pas responsable. Cette femme est face à plein de contraintes et ce sont là les limites du féminisme : les femmes se sont battues pour s'émanciper sauf que le monde d'aujourd'hui n'est pas adapté au résultat de cette émancipation. 70 % des tâches ménagères sont assurées par les femmes et ce sont souvent elles qui sont les plus déchirées entre travail et enfants. Dans mon roman la mère est dépassée, débordée et quand quelqu'un lui propose de l'aider et prend tout en charge c'est une chance pour elle. Lors du procés de la nounou dont je me suis inspirée pour le personnage de Louise, son avocat avait accusé la mère. J'avais été choquée. Mais c'est toute l'ambiguité de cetet société ce sont toujours les femmes qui sont dans une position difficile aujourd'hui. D'ailleurs la preuve vous m'avez posé la question de la responsabilité de la mère pas celle du père...

 

Gaël Faye présentait son Petit pays édité chez Grasset :

Présentation de l'éditeur :

En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel  voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…

« J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages... J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.

Pourquoi ne pas plus évoquer la soeur ?

Je le regrette. Avant j'avais deux chapitres sur elle qui ont été coupés.

Le cercle vicieux de la haine peut-il s'arrêter au Burundi ?

C'est difficile, depuis l'indépendance ce sont des massacres à répétition. La reconstruction est difficile et cela restera compliqué tant qu'il n'y aura pas des dirigeants qui mettent en place des comités de réconciliation par exemple ou si les gens étaient condamnés comme au Rwanda. Au Rwanda les peines de prison ont eu un coté positif, le pays est reparti d'un bon pied. Au Burundi, nous sommes loin de cela, d'ailleurs la question ethnique revient sur le devant de la scène en ce moment avec le président actuel. 

Quelle a été la réception au Burundi ?

Il y a eu 5 ou 6 livres seulement là-bas, il n'y a pas de librairies, beaucoup de gens ne savent pas lire et le livre est cher. Le Burundi est le pays le plus pauvre au monde, les habitants gagnet environ 30 euros par an. Donc peu de gens l'ont lu là-bas. Au Rwanda 40 livres ont été vendus. Par contre, le Burundi de la diaspora le remercie. 

D'où vient le personnage de Laure, la correspondante de Gabriel ?

Je me souvenais qu'il y avait des correspondants quand nous étions en primaire. Je voulais que Gabriel sorte de son Burundi par intermittences, ces lettres sont comme une ouverture vers l'extérieur.

Quelle est la relation entre le titre du roman et le titre de la chanson "Petit pays" tirée de votre album?

Ce n'est pas la chanson la plus représentative du roman. Pour moi, ce serait plutôt "L'ennui des après-midi sans fin" qui contient les prémisses du roman. Cette chanson décrit une vie où il ne se passe rien, et met l'accent sur le sentiment d'ennui de l'enfance. J'ai voulu décrire ces moments qui ont précédé la guerre ensuite le roman est habité par les conditions d'exil et la guerre mais cette première partie liée à l'enfance indolente est celle que je voulais faire émerger.

Deuxième plateau avec Romain Slocombe, Jean-Baptiste Del Amo, Gael Faye et Leïla Slimani

Leïla :

pourquoi ce titre ?

ne pas se faire endormir par les gens trop gentils trop doux

chanson endort

inspiré par un fait divers à New York 

enseignement : on ne connais pas ceux ave qui l'on vit

l'intimité nous aveugle d'autant plus il faut rester vigialnt garder un regard aigû sur l'autre pour se protéger et pour faire attention à lui

 

Gaël :

pourquoi ne plus évoquer la soeur ?

le regrette avant deux chapitres sur elle qui ont éé coupés

 

Que regrettez-vous dans votre livre ?

Romain :

assez peu de déchets, relit tout le temps, donc très travaillé. laisse ensuite les éditeurs pointer les choses

Leïla : 

aurait aimé parler plus des femmes dans les squares, celles qui s'occupent des enfants

Jean-Baptiste :

réécrirait tout.

raison pour laquelle on écrit un autre roman, on continue

 

Leïla :

pourquoi commencer par la fin ? 

si je racontais seulement l'histoire d'une nounou dans une famille histoire inintéressante banale et répétitive

pas d'attention du lecteur

scène violente initiale pour harponner le lecteur donc le lecteur sera attentif à toute l'histoire lecteur enquêteur lecteur actif

monde nounous monde des exploitées mond edur personnages romanesques 

relation particulière squ'ils établissent avec les parents

 

Jean-Baptiste :

pourquoi évoquer plusieurs générations

car travail ainsi sur thématique du passage du temps et façon dont violance se transmet de génération en génération

 

Romain :

est-ce que cela était difficile de se mettre dans la peau de l'inspecteur comme les acteurs aiment jouer les rôles des méchants car plus excitant plus jouissif

écrivain endosse avec satisfaction rôle du méchant entre dans les personnages 

n'aime pas trop romans classiques aime déstabiliser lecteur et aller à rebours du schéma habituel

pourquoi individu médiocre en temps de guerre ddangereux

 

Jean-Baptiste :

Roman peut-il faire changer les hommes ? Végétalien ?

non n'a pas cette ambition 

littérature n'a pas pour vocation d'imposer une morale mais à mettre face à ses istuations et à nous faire poser des questions

s'est servi du lieu pour porter un message mais fiction lieu de questions 

ce qui l'intéresse est plus la condition humaine que la condition animale

 

Gaël :

ercle vicieux de la haine peut-il s'arrêter au Burundi ?

difficile depuis indépendance massacre à répétition reconstruction est difficile

compliqué tant qu'il n'y aura pas des dirigeants qui mettent en place des comité de réconciliation par exemple ou si les gens étaien tcondamnés comme au rwanda

peines de prison au Rwanda coté positif est reparti d'un bon pied
Burundi loin de cla d'ailleurs la question ethnique revient sur le devant de la scène en ce moment avec le président actuel

 

Réception au Burundi ?

5 ou 6 livres seulement là-bas, pas de librairies, beaucoup de gens ne savent pas lire, livre cher

Burundi est le pays le plus pauvre au monde (30 euros par an)

peu de gens l'ont lu

rwanda 40 livres vendus

Burundi de la diaspora le remercient

 

D'où vient personnage de Laure ?

se souvenait qu'il y avait des correspondants enfant souvenir de primaire marquant voulait ue sorte de son Burundi par intermittences

ouverture vers l'extéireur

 

Leïla :

Dans quel personnage vous reconnissez-vosu le plus ?

une partie de moi dans tous les personnages

objectirvvment accointances avec Miriam car c'est avec elle que j'ia le plus de point commun (milieu, mère de famille...)

 

Romain : pourquoi cetet couverture ?

important pour le livre.

voulait travailler avec un graphiste Jean Rémond

faux photomaton d'époque femme vulgaire et aguicheuse en même temps, aguicheuse attire l'attention fille assassinée Marguerite 

couverture qui attire les lecteurs

 

Jean-Baptiste : 

pourquoi autant de sexualité dans les romans ?

il y en a dans tous mes livres

car la sexualité est un des grands questionnements de l'existence qqch qui nous lie nous habite mais cnstruit notre identité nosu constitue

 

Gaël :

relation entre son titre et le titre de la chanson "Petit pays"

ce n'est pas la chanson la plus représentative du roman. ce serait plutôt "L'ennui des après-midi sanf in" vraiment prémisse du roman vie où il ne se passe rien , enfance setiment d'ennui moments qui ont précédé la guerre ensuite roman habité par les conditiosn d'exil et la guerre mais cetet première partie liée à l'enfance indolente est celle que je voulais faire émerger.

 

Leïla

Est-ce que la mère est responsable du drame ?

pendant écriture ne voulait pas juger les personnages ne voulait pas faire leur procés

pour elle pas la mère responsable. cette femme est face à plein de contraintes : limites du féminisme : sauf que le monde d'aujourd'hui n'est pas adapté au résultat de cette émancipation 70 % des tâches ménagères sont assurées par les femmes ce sont souvent elles qui sont les plus déchirées entre travail et enfants

ici la mère est dépassée, débordée et quand qqun lui propose de l'aider et prend tout en caharge c'ets une chance pour elle 

inspirée de Louise Woodworth

lors de son procés avocata avait accusé la mère  avait été choquée

mais c'est toute l'ambiguité de ce ett société toujours femmes sont dans une position difficile aujourd'hui d'aileurs la preuve vous m'avea posé la question sur la mère pas su rle père

 

Romain :

pourquoi finir sur le personnage de Julie alors qu'elle n'est pas le personnage principal du livre ?

ne sait pas comment le roman se termine. laisse la structure et les personnages me guider, se mettre en place et choix de compostiiosn

 
Romain Slocombe pour L'affaire Léon Sadorski chez Robert Laffont   :
Présentation de l'éditeur : 
Le pire des salauds, le meilleur des enquêteurs.

Avril 1942. Au sortir d'un hiver rigoureux, Paris prend des airs de fête malgré les tracas de l'Occupation. Pétainiste et antisémite, l'inspecteur Léon Sadorski est un flic modèle doublé d'un mari attentionné. Il fait très correctement son travail à la 3e section des Renseignements généraux, contrôle et arrête les Juifs pour les expédier à Drancy. De temps en temps, il lui arrive de donner un coup de main aux Brigades spéciales, d'intervenir contre les « terroristes ».
Mais Sadorski est brusquement arrêté par la Gestapo et transféré à Berlin, ou on le jette en prison. Le but des Allemands est d'en faire leur informateur au sein de la préfecture de police... De retour à Paris, il reçoit l'ordre de retrouver son ancienne maîtresse, Thérèse Gerst, mystérieuse agent double que la Gestapo soupçonne d'appartenir à un réseau antinazi.
Après le succès de Monsieur le commandant, Romain Slocombe nous entraîne dans les abîmes de la collaboration et de la mauvaise conscience française. 

Est-ce que cela était difficile de se mettre dans la peau d'un salaud ?

Comme les acteurs aiment jouer les rôles des méchants car c'est plus excitant, plus jouissif, l'écrivain endosse avec satisfaction le rôle du méchant.  Je n'aime pas trop les romans classiques, j'aime déstabiliser le lecteur et aller à rebours du schéma habituel. Cela me semblait intéressant de m'interroger sur pourquoi et comment un individu médiocre devient en temps de guerre dangereux.

Pourquoi cette couverture ?

La couverture est essentielle pour un livre. Je voulais travailler avec un graphiste Jean Raymond Hiebler et j'ai cherché longtemps parmi ses photographies une qui pourrait convenir. Jusqu'à ce que je tombe sur celle-ci, un faux photomaton d'époque représentant une femme vulgaire et aguicheuse en même temps. Elle attire le regard.  Elle représenterait dans le roman la fille assassinée, Marguerite. 

Pourquoi finir sur le personnage de Julie alors qu'elle n'est pas le personnage principal du livre ?

Quand je commence à écrire, je ne sais pas comment le roman se termine. Je laisse la structure et les personnages me guider, se mettre en place et faire le choix de composition. 

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2016 (3)
Jean-Baptiste Del Amo auteur de  Règne animal chez Gallimard :
Présentation de l'éditeur :
Règne animal retrace, du début à la fin du vingtième siècle, l’histoire d’une exploitation familiale vouée à devenir un élevage porcin. Dans cet environnement dominé par l’omniprésence des animaux, cinq générations traversent le cataclysme d’une guerre, les désastres économiques et le surgissement de la violence industrielle, reflet d’une violence ancestrale. Seuls territoires d’enchantement, l'enfance – celle d’Éléonore, la matriarche, celle de Jérôme, le dernier de la lignée – et l’incorruptible liberté des bêtes parviendront-elles à former un rempart contre la folie des hommes? 

Règne animal est un grand roman sur la dérive d’une humanité acharnée à dominer la nature, et qui dans ce combat sans pitié révèle toute sa sauvagerie – et toute sa misère.

Pourquoi évoquer plusieurs générations ? 

J'ai voulu effectuer un travail ainsi sur la thématique du passage du temps et la façon dont la violence se transmet de génération en génération. 

Vous êtes végétalien et vous en parlez dans le roman. Selon vous le roman peut-il faire changer les hommes ? 

Non je n'ai pas cette ambition. La littérature n'a pas pour vocation d'imposer une morale mais plutôt de mettre face à ses situations pour que l'on se pose des questions. Je me suis servi du lieu pour porter un message mais la fiction est avant tout le lieu de questions. Ce qui m'intéresse est plus la condition humaine que la condition animale.

Pourquoi autant de sexualité dans ce roman ?

Il y en a dans tous mes livres car la sexualité est un des grands questionnements de l'existence, c'est quelque chose qui nous lie, nous habite et construit notre identité. Elle constitue l'être humain. 

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2016 (3)
Questions posées à tous : 

Que regrettez-vous dans votre livre ?

Romain : J'ai assez peu de déchets, je relis tout le temps, le roman est donc très travaillé. Je laisse ensuite les éditeurs pointer les choses. 

Leïla : J'aurais aimé parler plus des femmes dans les squares, celles qui s'occupent des enfants.

Jean-Baptiste : Je réécrirais tout. C'est la raison pour laquelle on écrit un autre roman, on continue...

 

A lire également :

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er épisode

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er plateau

- Mon avis sur Tropique de la violence

- Mon avis sur  L'enfant qui mesurait le monde

- Mon avis sur Cannibales 

Prochainement en ces pages :

- Les réactions des lycéens, enseignants et auteurs suite aux rencontres

- Mon avis sur Chanson douce de Leïla Slimani

 

Publié dans Prix littéraires

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