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Touriste de Julien BLANC-GRAS et Mademoiselle CAROLINE

Publié le par Hélène

Lors d'un salon littéraire, Julien Blanc-Gras rencontre Mademoiselle Caroline et en s'échangeant leurs livres, ils décident de travailler ensemble en adaptant le roman de Julien, Touriste édité en 2011 au Diable Vauvert. 

"Certains veulent faire de leur vie une oeuvre d'art, je compte en faire un long voyage. Je n'ai pas l'intention de me proclamer explorateur. Je ne veux ni conquérir les sommets vertigineux, ni braver les déserts infernaux. Je ne suis pas aussi exigeant. Touriste, ça me suffit. Le touriste traverse la vie, curieux et détendu, avec le soleil en prime. Il prend le temps d'être futile. De s'adonner à des activités non productives mais enrichissantes. Le monde est sa maison. Chaque ville, une victoire. Le touriste inspire le dédain, j'en suis bien conscient. Ce serait un être mou, au dilettantisme disgracieux. C'est un cliché qui résulte d'une honte de soi, car on est toujours le touriste de quelqu'un."

Commence alors un voyage à travers le monde, quelques planches présentant un pays, puis rapidement -trop- passant dans un autre pays ou un autre continent. Pas d'approfondissement, peu de relations sociales dignes de ce nom, juste une vérification des clichés -comme dans le Pourquoi Tokyo dont je parlais récemment. Dans ce patchwork de ses différents voyages, assez réducteur, on passe de la Colombie à l'Inde, du désert salvateur au bush du Mozambique, du comique des karaokés de Chine au tragique de Madagascar... Même quand Julien revient à Paris, les clichés ne sont pas bien loin : grisaille, embouteillages, routine aliénante...

Les dessins aux tons colorés - beaucoup moins réussis que celui de la couverture qui m'attirée - ont tendance à simplifier les scènes avec ces tons criards, peu poétiques et peu adaptés finalement pour faire rêver le potentiel touriste que nous sommes.

L'ensemble est finalement à mes yeux assez plat, sans  relief ou angle d'attaque particulier qui aurait apporté un intérêt quelconque aux pérégrinations d'un touriste ordinaire.

 

Présentation de l'éditeur : Delcourt 

D'autres avisFrance Inter  ; Page des libraires 

Interview de Mandor ​

Du même auteur : Paradis avec liquidation 

 

Touriste, Julien Blanc-Gras et Mademoiselle Caroline, Delcourt, mars 2015, 23.95 euros

 

Lu dans le cadre de la BD du mercredi accueillie aujourd'hui par Stephie

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L'arc-en-ciel en verre de James Lee BURKE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Après la découverte de sept jeunes femmes sauvagement assassinées, l'enquête de Clete et Dave semblent les porter vers Herman Stanga, maquereau et dealer notoire. Clete, toujours aussi autodidacte et explosif décide de lui rendre une petite visite qui tourne mal. Stanga porte plainte contre Clete avant d'être lui-même assassiné. 

Parallèlement, Dave constate avec regret que sa fille Alafair fréquente le fils d'une grande famille de la région, famille que Dave ne porte guère dans son coeur car ils sont notamment des descendants de marchands d'esclaves. La jeune fille va apprendre à ses dépens que "La confiance qu'on accorde aux autres, c'est notre plus grande vertu et notre plus grande faiblesse." Dave devra gérer cette relation houleuse, tout en épaulant son ami de toujours, Clete, toujours doté d'un instinct d'autodestruction prégnant : "Tu es l'équivalent humain d'une boule de démolition, Clete. Sauf que les plus gros dommages, c'est à toi-même que tu les causes." p. 161

James Lee Burke n'a pas son pareil pour nous faire sentir "l'odeur des arbres mouillés et des gouttes de pluie heurtant le ciment chaud". Il parvient à éclairer de l'intérieur cette Louisiane gangrenée par la corruption, par la pauvreté et l'industrie galopante. Les éclairs de lumière baignent le roman d'une ambiance crépusculaire, le noir cauchemardesque imprégnant peu à peu le soleil éclatant, et inversement, des rayons inondant la noirceur d'éclats qui rappellent que, malgré tout, la vie vaut la peine. 

"Mais je dus me forcer à me rappeler que, aussi fort qu'on puisse vouloir l'imaginer, notre disparition, pas plus que la disparition d'une époque, n'est une tragédie. S'il existe une tragédie humaine, il n'en existe qu'une seule : c'est ce qui se passe quand nous oublions qui nous sommes, et que nous restons silencieux quand un étranger s'installe dans notre peau." p. 157

Les êtres luttent dans cet antichambre, faisant rimer espoir et cauchemars, ils ne savent plus voir distinctement les frontières... Tout est mouvant chez James Lee Burke pour qui le manichéisme ne signifie rien. A l'orée de ses pages, palpite juste la vie, avec ses aléas, ses luttes, ses petites victoires et ses grandes défaites. Juste des personnages pris dans les entrelacs de la vie, pour le meilleur et pour le pire...

 

Présentation de l'éditeur : Payot Rivages 

D'autres avis : Lecture commune avec Electra ;

Actu du Noir  ; Télérama 

Du même auteur :

La série des Dave Robicheaux :

La Pluie de néon,

Prisonniers du ciel,

Black Cherry Blues

Une saison pour la peur

Une tache sur l'éternité

Dans la brume électrique avec les morts confédérés

Dixie City

Le Brasier de l'ange

Cadillac Jukebox

Sunset Limited

Purple Cane Road

Jolie Blon's Bounce

Dernier tramway pour les Champs-Elysées

L'Emblème du croisé

 La descente de Pégase

La nuit la plus longue

Swan Peak

L'Arc-en-ciel de verre

Créole belle

Lumière du monde

 

L'arc-en-ciel en verre, James Lee Burke, traduit de l'anglais (EU) par Christophe Mercier, Rivages/Noir, juin 2015

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Pourquoi Tokyo. Journal d'une aspirante Nipponne de Agathe PARMENTIER

Publié le par Hélène

♥ 

En 2014, Agathe Parmentier décide de fuir la morosité parisienne pour débarquer au Japon, prête à s'immerger dans la société japonaise. Elle tient alors son journal de voyage, par le biais d'un blog http://pourquoitokyo.blogspot.fr/ très fréquenté. Elle y raconte ses expériences tokyoïtes, et offre une vision fraîche et drôle de la ville et de ses habitants. Elle teste ainsi des incontournables japonais : le karaoké, les typhons, les hôtels capsules, les love hotels, et elle passe surtout des heures à errer dans les différents quartiers de la cité japonaise. Au détour de ses rencontres, elle reçoit quelques demandes en mariage, mange sans doute quelques aliments irradiés par la catastrophe d'Hiroshima, et se fait happer par la société de consommation :

"Créer des besoins à défaut de parvenir à en combler d'autres plus élémentaires ... Vous ai-je montré mon porte-clefs chat-sushi ?" p. 244

Peu à peu, elle sent cette "ultra moderne solitude" s'immiscer en elle : "L'une des spécificités du pays est que, qu'il s'agisse de solitude ou de n'importe quoi d'autre , les solutions - parfois effrayantes à les observer d'un oeil occidental - abondent. L'isolement y est donc un peu plus mis en scène qu'ailleurs, notamment par le développement d'une offre de services visant à le tromper : déclinaison sans fin de cafés-concepts, services de location  d'amis, relations virtuelles de toutes sortes, etc..." p. 151

 http://pourquoitokyo.tumblr.com/

Ce que j'ai moins aimé : L'analyse semble assez réductrice, comme si l'auteure se contentait de tester les clichés pour voir s'ils fonctionnent ou pas. Il est à noter qu'elle ne s'est pas du tout intégrée dans la société tokyoïte, préférant traîner dans les McDos en observant de l'extérieur cette société si éloignée de la nôtre plutôt que de chercher à s'y insérer. Elle reste désespérément une "gaijin", une étrangère connaissant à peine la langue malgré une année passée sur place. 

En résumé, j'ai toutefois préféré lire le blog qui a l'avantage d'être illustré de photographies rendant ces chroniques plus vivantes et plus explicites. Il permet de plus de replacer ces expériences à leur juste place : des chroniques légères offrant une vision très personnelle d'une expérience japonaise limitée dans le temps.    

 

Présentation : Anne et Arnaud ; Au Diable Vauvert

D'autres avisChoco Keisha  ; A propos de livres 

 

Pourquoi Tokyo, Agathe Parmentier, Au diable Vauvert, février 2016, 320 p., 17 euros

 

Merci à l'éditeur. 

Publié dans Récits de voyage

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Kabuliwallah de Rabindranath TAGORE

Publié le par Hélène

♥ 

"Petites vies, petits chagrins,

Petites histoires de malheur,

D'une linéarité, d'une banalité radicales ;

Des milliers de larmes versées chaque jour,

Si peu sauvées de l'oubli ;

Pas de description élaborée,

Mais un pauvre récit monotone,

Ni théorie ni philosophie,

Aucune histoire vraiment résolue,

Une fin toujours avortée, 

Laissant le coeur insatisfait.

A jamais inachevées,

Les innombrables histoires du monde :

Boutons arrachés avant maturité, 

Gloire en poussière avant d'avoir été chantée,

L'amour, l'effroi, l'injustice

De milliers de vies obscures."

Rabindranath Tagore

Tagore est surtout connu en France pour ses poèmes et son magnifique Offrande lyrique. Et pourtant ce sont des nouvelles que nous présentent ici l'excellente maison d'édition Zulma, 22 nouvelles qui sont l'occasion de mettre en valeur le talent du prix Nobel de littérature pour capter des instants de vie qui en disent long sur les conditions sociales des Indiens en ce début de siècle. Ces nouvelles se déroulent en Inde, à Calcutta, la ville natale de Tagore, et mettent souvent en scène des femmes, victimes du système et de l'oppression masculine.

Qu'il s'agisse du mariage des petites filles (L'histoire du ghât, l'enfant muette), de l'éducation atrophiée des jeunes filles (Le cahier d'écolier), des difficultés dues à la dot (La dette) ou encore des mariages malheureux, la conclusion des nouvelles est souvent désespérée, mettant en valeur une injustice flagrante. L'innocence des enfants se perd, aliénés par la société et ses codes, la domination devenant exaltante pour certains.  A l'origine de tant de noirceur, l'argent qui vérole bien souvent les rapports humains (L'arbre du chagrin,  Le cerf d'or) mais aussi les errances du coeur humain (Insensé), facilement aveuglé, la raison peinant bien souvent à pénétrer l'esprit, et l'être humain se complaisant dans les "pièges de l'illusion". 

Une série de portraits de "petites vies, petits chagrins" sans consessions dans cette Inde de la fin du XIXème siècle. 

Ce que j'ai moins aimé : un peu répétitif, les nouvelles sont courtes et s'enchaînent, laissant peu de temps au lecteur pour s'imprégner de l'atmosphère et des personnages. 

 

Présentation de l'éditeur : Zulma 

D'autres avis : Yves 

Kabuliwallah, Rabindranath Tagore, Nouvelles traduites du bengali (Inde) et présentées par Bee Formentelli, Zulma, février 2016, 400 p., 22 euros

Merci à l'éditeur.

Publié dans Littérature Asie

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Le génie des coïncidences de John IRONMONGER

Publié le par Hélène

♥ 

Libre arbitre ou déterminisme ?

Thomas Post,  maître de conférence à l'université de Londres, se présente comme un expert es coïncidences. Venez à lui avec ce que vous prenez pour une coincidence étrange, qui pourrait être selon vous la marque d'une instance supérieure qui régirait nos vies, et il vous démontrera que tout n'est qu'une question de probabiblités et que votre évènement n'est que le fruit du hasard et de la nécessité. Mais le jour où la belle Azalea se présente à lui avec ses propres coïncidences étranges, ses certitudes vacillent. Il se penche alors sérieusement sur - et dans - la vie de la jeune femme afin de dénouer les noeuds déterministes qui semblent la régir...

Cette plongée le mène aux quatre coins du monde, de l'île de Man jusqu'en Ouganda, dans un pays meurtri par une guerre civile sanguinaire. Dans cette région en effet sévit le diabolique Joseph Kony, personnage réel recherché par la Cour pénale internationale pour 33 chefs d'accusation pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il serait responsable de la mort de plus de 100 000 personnes en Afrique centrale ces vingt-cinq dernières années et aurait enlevé entre 60 000 et 100 000 enfants. Par le biais de la fiction, l'auteur apporte un éclairage sur ces évènements tragiques : 

"Nous sommes doués pour escamoter des évènements monstrueux, sans compter qu'après tout, ceux-ci se déroulaient en Afrique, un continent qui demeure effectivement invisible - non parce que la lumière échoue à percer les ténèbres, mais parce que très peu d'entre nous choisissent de regarder ce qu'elle révèle." p. 160

Azalea était-elle déstinée à connaître une telle cruauté ? Va-t-elle mourir le 21 juin comme nombre de ses ancêtres ? Est-elle guidée par une instance supérieure ? Ou portée par le hasard ? Autant de questions qui trouveront des réponses partielles résonnant d'échos kantiens ... 

"... Il y a une providence particulière dans la chute d'un moineau.

Si c'est mainteannt, ce n'est pas à venir ;

si ce n'est pas à venir, ce sera maintenant ;

si ce n'est pas mantenant, pourtant, cela viendra :

le tout est d'être prêt." Shakespeare, Hamlet

Ce que j'ai moins aimé : J'ai trouvé les passages sur l'Ouganda trop documentés à mon goût, presque "collés" à cette intrigue des coïncidences, comme pour apporter un crédit historico-politico-social. 

 

Présentation de l'éditeur : Stock ;  10-18 

D'autres avis : Télérama

Keisha ; Claracathulubouquinbourg, blablablamiaKathelAifelle Antigone 

Tous ces avis sont bien plus enthousiastes que le mien !

Sur Joseph Kony : Le JDD 

 

Le génie des coïncidences, John Ironmonger, traduit de l'anglais par Christine Barbaste, 10-18, février 2016, 

 

Merci à l'éditeur.

Publié dans Littérature Europe

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Une journée parfaite de Danny PARKER et Freya BLACKWOOD

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Un bel album pour poétiser le monde
 Juste la journée ordinaire de trois enfants. Une somme de petits riens qui mis bout à bout forment une guirlande de bonheur. "Du vent, un cerf-volant, un fil pour le guider"

"Une soirée mystérieuse où l'on doit chuchoter

Une nuit toute douce et du temps pour rêver"

 

Les illustrations sont réalisées au crayon et à l'acrylique sur du papier à aquarelle, apportant légèreté et douceur à ces pages magnifiques qui chantent la liberté, la magie des instants suspendus portant en leur sein cette petite pointe d'ennui. 

Le bonheur n'est finalement pas plus que cela, juste une journée calme et sereine entourée de ceux que l'on aime ...

 

Présentation de l'éditeur : Grasset 

D'autres avis : découvert chez Jérome ; Nadael  ; Mya Rosa

 

Une journée parfaite, Danny Parker et Freya Blackwood, Grasset Jeunesse, 2015, 13.9 euros

 

Publié dans Jeunesse Album

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La cour des secrets de Tana FRENCH

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥ 

 Au coeur d'un pensionnat irlandais

 

Un an auparavant un meurtre a eu lieu dans un pensionnat huppé de Dublin. A l'époque l'inspectrice Conway était chargée de l'enquête mais n'avait pas réussi à savoir qui avait tué le jeune Chris Harper. Aujourd'hui un élément relance l'enquête : une jeune fille a laissé une photo de Chris assortie d'un mot "je sais qui l'a tué" sur le panneau d'affichage du lycée. Conway reprend du service avec à ses côtés Stephen Moran -présent dans Les lieux infidèles- affecté habituellement aux affaires non classées et rêvant d'intégrer la Brigade criminelle. Mais il devra auparavant faire ses preuves. Les deux inspecteurs interrogent une à une les jeunes filles impliquées soient huit jeunes filles issues de deux groupes rivaux. 

Les chapitres alternent entre ces interrogatoires difficiles, tant les jeunes filles sont habituées à manipuler les autres, et d'autres chapitres qui content l'amitié qui lie le groupe de Holly, Rebecca, Selena et Julia, remontant dans le passé et égrenant un compte à rebours jusqu'à la nuit du meurtre. Toute l'action se passe au sein du pensionnat, entre ces murs dorés témoins de l'amitié indéfectible qui relie les jeunes filles. Elles s'épaulent et se soutiennent durant ce délicat passage de l'enfance à l'adolescence fait de contradictions et de surprises :

"Elle entend toutes les voix apaisantes qui lui serinaient quand elle était petite : "N'aie pas peur, ni des monstres, ni des sorcières, ni des gros chiens." Et les mêmes, qui aboient à présent : "Méfie-toi ! Aie peur de tout !", comme si c'était un devoir absolu. Aie peur de t'empâter, que tes seins soient trop gros ou trop petits. Aie peur de marcher toute seule, surtout dans des endroits si tranquilles que tu pourrais t'entendre penser. Aie peur de porter des vêtements ringards, de dire des âneries, de rire comme une cruche, de paraître godiche. Aie peur de ne pas plaire aux garçons ; aie peur de leurs avances. Aie peur des filles, elles sont toutes perverses et te démolliront en moins de deux. Aie peur des inconnus. Aie peur de ne pas obtenir de bonnes notes à tes examens, de te faire mal voir. Aie peur de toi-même, aie peur d'avoir tout faux. Et tu seras une bonne petite." p. 166

Leurs questionnements s'échappent peu à peu de la sphère argentée de l'enfance : faut-il autoriser ou pas les garçons à pénétrer dans leur espace intime, accepter de se fondre ou non dans la masse, croire en l'amitié, lutter contre la jalousie ... Et puis, de temps en temps, reste la possibilité libératrice de s'échapper, de se recueillir dans une clairière, cocon naturel qui offre un havre de paix au sein duquel les quatre amies sont comme intouchables, protégées à jamais : 

"Au-delà du portail en fer forgé, des sentiers serpentent entre les arbres, s'enfoncent dans une forêt perdue à mille lieues de la ville : taches de lumière, battements d'ailes, rouge éclatant des fleurs mettant en valeur la tresse sombre de Becca et la blondeur de Selena tressautant à l'unisson tandis qu'elles escaladent une colline minuscule plantée de buissons qui semblent avoir été taillés en boule par des elfes. Tout à coup, la pénombre se dissipe. Et le soleil aveuglant oblige Holly à mettre une main devant les yeux.

Aussitôt, l'ombre revient. La clairière est petite. De grands cyprès entourent un cercle d'herbe rase. Ici, l'air est différent, frais, apaisant. Seuls les grésillements d'insectes et le roucoulement paresseux d'une colombe perturbent le silence." p. 36

Malheureusement, démeler l'écheveau têtu des relations humaines n'est guère aisé, les errances des unes ou des autres pouvant être fatal ...  

Tana French est passée maître dans l'art des portraits psychologiques fins et acérés, densifiant sa bande de fille au fil de l'intrigue. Sa cour des secrets est hantée par des personnages profondément humains ancrés dans une intrigue passionnante qui happe irrémédiablement son lecteur !  Une réussite !

Ce que j'ai moins aimé : J'avais deviné le - ou la - coupable rapidement... De plus, pour moi, les passages "surnaturels" n'étaient peut-être pas nécessaires...

 

Présentation de l'éditeur : Calmann Levy 

Vous aimerez aussi : Ecorces de sang

D'autres avis : repéré chez Cathulu ; Babelio 

 

La cour des secrets, Tana French, traduit de l'anglais (Irlande) par François Thibaux, calmann Lévy, 2015,5200 p., 21.9 euros

Publié dans Roman policier Europe

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Biguden de Stan SILAS

Publié le par Hélène

♥ 

Voyage au pays des korrigans et des fées

Goulwen vit en Bretagne au bord de la mer avec sa maman célibataire et sa grand-mère qui croit encore aux vieilles légendes des bigoudennes. Un beau matin, Goulwen fait une découverte surpenante sur la plage : dans un bateau échoué il tombe nez à nez avec une petite japonaise. Elle est recueillie par la famille de Goulwen mais reste à savoir si mémé acceptera cette petite fille étrange d'une culture radicalement différente ?

Cependant la petite a un don inestimable aux yeux de la grand-mère : elle voit les korrigans, créatures légendaires bretonnes, qui peuvent être à la fois bienveillants et malveillants selon les cas. Peut-être pourra-t-elle alors reprendre le flambeau des bigoudènes et combattre l'Ankou à leurs côtés ... 

Les créatures du folklore breton n'ont qu'à bien se tenir face aux techniques de ninja de la jeune Biguden, un être pétillant de vie profondément attachant. La culture des mangas japonaise s'entremêle savamment à celle des bigoudennes bretonnes teintée de fantastique, prouvant que le choc des cultures peut habilement être surmonté... 

Biguden de Stan SILAS
Biguden de Stan SILAS

La mémé trouve en effet une oreille attentive en Biguden et l'initie avec plaisir à la force des légendes perpétrées par les récits des anciens, légendes peuplées de créatures magiques comme les korrigans, les licornes, les fées morgane...

Stan Silas nous offre ici une BD détonnante dans tous les sens du terme, évoquant avec humour et décalage des sujets plus graves comme la transmission, le handicap et la différence ... 

 

Lu dans le cadre de la Bd de la semaine accueillie par  Stephie

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Qui a tué Palomino Molero de Mario VARGAS LLOSA

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Prix Nobel de Littérature 2010

Le jeune Palomino Molero, jeune chanteur de boléros, est retrouvé assassiné et affreusement mutilé, accroché à un arbre. Le lieutenant Silva et le sergent Lituma se lancent sur les traces du meurtrier, traces qui les mènent au sein de la base militaire du colonel Mindreau. Que cachent les militaires dans leur univers préservé ? Pourquoi le jeune Palomino venait-il rôder autour de la base ? Les deux acolytes errent dans la petite ville de Talara à la recherche de la réponse aux nombreuses questions qui se posent...

Hauts en couleurs, les personnages de Mario Vargas Llosa nous offrent des dialogues truculents. Le lieutenant Silva tente de former le jeune sergent, l'initiant aussi bien à son métier qu'aux secrets des femmes. Il faut dire que le lieutenant désire ouvertement Dona Adriana, femme mariée et vertueuse qui s'évertue à repousser ses avances, ce qui donne lieu à des scènes assez cocasses...

Derrière le rire, se cache un portrait juste et touchant de la société péruvienne et de ses problèmes sociaux. Les abus militaires exaspèrent le peuple qui gronde dans l'ombre face aux excès du pouvoir. Ils demandent que justice soit faite, mais quand la vérité éclatera, elle ne correspondra pas forcément à leurs aspirations profondes... 

 

Présentation de l'éditeur : Folio 

D'autres avis : Lu dans le cadre d'une lecture commune avec Sandrine de Tête de Lecture autour de Mario Vargas Llosa qui fête aujourd'hui ses 80 ans !

Babelio 

Du même auteur Tours et détours de la vilaine fille

 

Qui a tué Palomino Molero ?, Mario Vargas Llosa, traduit de l'espagnol (Pérou) par Albert Bensoussan, Folio, 1987, 7.10 euros

 

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Naître et grandir en musique. De la conception de l'enfant à son éveil musical de Jean-Marie LEAU et Sophie ADRIANSEN

Publié le par Hélène

♥ 

Comment développer le bien-être des enfants par la musique ? Voilà la question que se sont posés Jean-Marie Leau, compositeur interprète et Sophie Adriansen, auteure. 

Le pouvoir indéniable de la musique agit aussi bien sur les enfants que sur les adultes. Tout peut même commencer en amont, le foetus pouvant être stimulé auditivement dés le sixieme mois de la grossesse. L'accouchement en musique permettrait également d'apaiser les contractions qui rythment l'accouchement. Puis les berceuses millénaires aident ensuite l'enfant à trouver le sommeil. Le chant et les sons harmonieux fonctionnent ainsi comme un cocon fait de douceur et d'harmonie, réminiscence de l'enveloppement du foetus. 

Illustré par des témoignages de chanteuses, de musiciens, de médecins et de parents, ce petit documentaire nous rappelle avec joie les vertus de la musique.

D'autres titres sont à venir dans cette collection des "musicaments" :  "s'endormir en musique", "Faire du sport en musique" et "Se régaler en musique".

Pourquoi deux coeurs ? : Toutefois, il me semble que ce chouette petit documentaire parlera davantage aux personnes sensibles à la sophrologie, relaxation ou aux adeptes des médecines naturelles, qu'aux personnes plus pragmatiques comme moi...

 

Présentation de l'éditeur : TélémaqueChez Sophie 

Sur l'influence de la musique : Le complexe d'Eden Bellwether de Benjamin Wood

 

Naître et grandir en musique. de la conception de l'enfant à son éveil musical. Jean-Marie Leau et Sophie Adriansen, Editions Télémaque, Collections Les Musicaments,  2016, 19 euros

 

Merci à l'éditeur et à Sophie...

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