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Les vrais durs ne dansent pas de Norman MAILER

Publié le par Hélène

♥ ♥

 "Nous avons tous en nous de l'extraordinaire qui ne demande qu'à sortir, et voilà tout. Chacun est libre de s'y prendre comme il peut." (p.135)

 

L'auteur :

Fils d'Isaac Barnett, un comptable juif originaire d'Afrique du Sud, et de Fanny Schneider, gestionnaire d'une agence de femme de ménage, il est élevé à Brooklyn, et entre à l'université Harvard en 1939 où il étudie l'ingénierie aéronautique. Il s'y découvre un intérêt pour l'écriture et publie sa première histoire à 18 ans.

 Enrôlé dans l'armée américaine, il participe à la Seconde Guerre mondiale dans le Pacifique Sud. En 1948, juste avant d'entrer à la Sorbonne à Paris, il écrit The Naked and the Dead, basé sur son expérience de la guerre dans le Pacifique, qui le rend célèbre.

 Les années suivantes, Norman Mailer écrit des scripts pour Hollywood qui sont pour la plupart refusés. Vers le milieu des années 1950, tenté par le marxisme et l'athéisme, il devient un célèbre écrivain « anti-establishment » et libertaire. Dans The White Negro: Superficial Reflections on the Hipster (1956) et Advertisements for Myself (1959), il traite de la violence, de l'hystérie, des crimes et du désarroi de la société américaine. Son œuvre, partagée entre un réalisme hérité de John Dos Passos et une écriture journalistique proche d'Ernest Hemingway, se veut la conscience en éveil des injustices du temps, des débordements politiques américains et des drames qui en découlent. Aussi, tente-t-elle d'étudier, de manière souvent provocatrice, les névroses et pathologies d'une société occidentale constamment en crise de valeurs. Il a été l'un des emblèmes de l'opposition à la guerre du Vietnam dans les années 60 et 70.

 Norman Mailer est aussi connu comme biographe, il a par exemple écrit sur Marilyn Monroe, Pablo Picasso, et Lee Harvey Oswald.

 Il s'était marié six fois et a eu neuf enfants (dont un adopté avec sa dernière épouse - Matthew Norris Mailer). En 1960, il agresse à coups de canif sa seconde épouse (Adele) lors d'une fête. Elle n'est que légèrement blessée, et ne portera pas plainte contre Mailer.
L'écrivain-journaliste est un habitué des récompenses : il a reçu aux États-Unis le prix Pulitzer pour Les Armées de la nuit en 1969, et à nouveau en 1980, pour Le Chant du bourreau avant de recevoir, en 1983, l'insigne de Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres de la part de la France et le 3 mars 2006, la Légion d'honneur des mains de l'ambassadeur de France aux États-Unis. (Source : Babélio)

 

L'histoire :

À Provincetown, dans la trompeuse quiétude de la morte-saison, Tim Madden, écrivain raté et amateur de femmes, noie son ennui dans le bourbon.

 Un matin de plus, il se réveille avec une formidable gueule de bois, mais cette fois il va aller de découverte en découverte : un curieux tatouage sur le bras, du sang dans sa voiture et, dans la cache où il planque sa marijuana, la tête, proprement coupée, d'une belle blonde platinée... Est-il pour autant un assassin ? Pour répondre à cette question, Tim se lance dans une enquête personnelle. Une poursuite pleine de péripéties qui l'amènera à rencontrer des ex-boxeurs, des maniaques sexuels, des repris de justice, une ancienne maîtresse et enfin son propre père, dont la figure haute en couleur restera l'une des créations les plus mémorables de Mailer. (Source : Babélio)

 

Ce que j'ai aimé :

- La couverture !

- L'intrigue de départ est aguichante, un peu à la "Very bad trip" : après une nuit agitée, Tim Madden se réveille avec un tatouage sur son bras, du sang dans sa voiture, et surtout la tête coupée d'une blonde platine cachée dans sa plantation de marijuana. Avouez que cela fait beaucoup pour un seul homme... Sauf qu'il ne garde aucun souvenir de ladite nuit mouvementée à l'origine de tant de bouleversements. Ques s'est-il passé ? Est-il coupable ou non coupable ? Lui-même doute, les frontières entre violence latente et actions sont quelquefois si ténues... Bienvenue à Enferville !

- En sus d'une intrigue somme toute bien intriguante, les personnages paumés sont attachants : Tim, écrivain plus inspiré par les blondes, la drogue et le sexe que par la page blanche, son père, soutien indéfectible, ses relations, loosers drogués...

 

Ce que j'ai moins aimé :

- très sexe drogue et rock'n'roll, trop à mon goût

- lent

- la résolution de l'intrigue est un peu alambiquée...

 

Premières phrases :

A l'aube, quand la marée découvrait les bas-fonds, le bavardage des mouettes m'éveillait. Les mauvais jours, j'avais l'impression d'être mort et que ces volatiles me picoraient le coeur. Plus tard, après que j'eus sommeillé encore un moment, la marée montait sur le sable aussi vite que l'ombre descend sur les collines quand le soleil disparaît derrière la crête, et, avant peu, les permiers rouleaux venaient se fracasser sur la muraille de la jetée sous la fenêtre de ma chambre, le choc montant en un infime espace de temps sur un mur marin jusqu'aux passages les plus intimes de ma chair." 

 

Vous aimerez aussi :

Las Vegas Parano de Hunter S. THOMPSON

 

D'autres avis :

Babélio


Les vrais durs ne dansent pas, Norman Mailer, traduit de l'anglais (EU) par Jean-Pierre Carasso, Robert Laffont, pavillons poche, 2010, 471p., 9.90 euros

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Mes coups de coeur 2013

Publié le par Hélène

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Coups de coeur 2013 des blogueurs

Publié le par Hélène

       C'est ici :

 

 Yves 

 

Noukette BD  ; Jeunesse ;       Roman 

 

Kathel 

 

Théoma 

 

Cuné 

 

Mango

 

Papillon      

 

Aifelle

 

Saxaoul 

 

Jérôme BD, Jeunesse, Romans

 

Liliba 

 

Nadael

 

Antigone

 

Beaucoup de variétés dans ces choix, avec toutefois quelques titres qui reviennent souvent :

 

kinderzimmer.jpg

 

 

monde-sans-oiseaux-4426003-250-400

 

nuit-tombee

 

reflets d'argent

 

au-revoir.gif

 

yeruldelgger

 

apparences

 

 

 

Et catégorie BD :

 

printemps à tchernobyl

 

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Déception et abandon du mois de décembre

Publié le par Hélène

reine-de-la-baltique.jpg

 

La reine de la baltique de Viveca STEN

 

Pitch :

Un corps est retrouvé sur une plage de l’ile de Sandhamn, au large de Stockholm. Suicide ? Noyade ? L’inspecteur Thomas Andreasson est chargé de l’enquête. Habitué de ce lieu de villégiature, il s'y voit proposer une aide inattendue : celle de Nora Linde, une amie d’enfance, jeune avocate à la perspicacité redoutable.

Leur été vire au cauchemar quand une femme est assassinée dans sa chambre d’hôtel. Et si, désormais, plus personne n’était à l’abri ? Andreasson, qui croyait tout savoir de sa petite île paradisiaque, n’est pas au bout de ses macabres découvertes...
Avec les enquêtes d’Andreasson et Linde, Nº1 des ventes en Suède, Viveca Sten s’impose comme une des nouvelles grandes voix du polar nordique.

« Viveca Sten s’affirme d’emblée comme la grande rivale de Camilla Läckberg... Un formidable premier roman. » Kristianstadsbladet 
« Un premier roman absolument exceptionnel. » De Telegraaf

 

Mon avis :

Vous aimez Camilla Läckberg et ses héroïnes à la psychologie sommaire et à la vie familiale ennuyante ? Eh bien alors oui, dans ce cas, lisez Viveca Sten qui égale sa consoeur dans l'art de camper des personnages inintéressants aux réflexions philosophiques profondes :

"Elle était assez satisfaite de son apparence. Dans l'ensemble, en tous cas. Elle aimait surtout ses longues jambes athlétiques, résultat d'années de jogging. Elle avait les idées si claires quand elle courait. Côté seins, il n'y a vait pas de quoi pavoiser, surtout après deux grossesses, mais bon de nos jours il y avait les push-up. Ca pouvait toujours servir."

Ouah ! tant de réflexions passionnantes dés la page 18, que vont nous réserver les suivantes, suspens...

A la page 43 on apprend que "Les mecs, tous pareils, toujours à bouder dans leur coin, de vrais gosses."

Je dois avouer que je n'ai pas poursuivi plus loin ma découverte philosophique, parce que trop, c'est trop, je ne pouvais pas ingurgiter tant de pensées lumineuses d'un seul coup...

Sauf que le lendemain, bizarrement, je n'ai pas eu envie de reprendre le cours du destin de ces personnages ô combien intéressants ....

http://www.babelio.com/livres/Sten-La-Reine-de-la-Baltique/412244/critiques?pageN=2

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Voyages avec ma tante de Graham GREENE

Publié le par Hélène

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L'auteur :

Considéré comme l'un des plus grands auteurs britanniques, Graham Greene est né le 2 octobre 1904 à Berkhamsted en Angleterre. Après des études au Balliol College d'Oxford, il travaille pendant quatre ans comme rédacteur adjoint au Times. En 1929 paraît son premier roman, L'Homme et lui-même, bientôt suivi par Orient-Express (1932), C'est un champ de bataille (1934), Mère Angleterre (1935). Il fait la guerre comme agent de renseignements en Sierra Leone. Ses nombreux déplacements vont nourrir son oeuvre : Le Fond du problème (1948), Un Américain bien tranquille (1955), Notre agent à La Havane (1958). Romancier, nouvelliste, homme de théâtre, essayiste, engagé sur les plans politique et religieux, Greene a aussi travaillé pour le cinéma, adaptant ses oeuvres à l'écran, écrivant des scénarios, dont ce grand classique du film noir LeTroisième Homme (1949). Décoré de l'ordre du Mérite anglais et nommé Companion of Honour, Graham Greene est mort en Suisse en avril 1991. (Source : Babélio)

L'histoire :

Henry Pulling, banquier à la retraite, amateur de poésie lyrique et de jardinage, mène une paisible existence dans sa petite maison de banlieue. Bien ancré dans ses habitudes, il refuse obstinément la moindre interférence dans le courant de sa vie de célibataire. C'est compter sans l'irruption de sa tante Augusta, une femme excentrique de soixante-dix ans, charmante et volage, qui décide d'ouvrir les yeux de son neveu sur un monde résolument autre. Et celui de tante Augusta est sans tabous ni limites, entourée qu'elle fut d'hommes surprenants comme le révérend d'une église pour chiens ou M. Visconti, le grand amour de sa vie. Les voilà donc partis dans un tourbillon de voyages qui leur réserve bien des surprises. (Babélio)

 

Ce que j'ai aimé :

Le personnage de la tante est très bien croqué, elle est vive, dynamique, au passé dense et elle a l'art pour se mettre dans des situations étranges, par naïveté. En revanche celui du neveu est plus terne, ennuyeux. Si bien que finalement j'ai eu l'impression que le récit ne décollait pas, il traînait en longueur, et l'ennui a eu raison des prégrinations de cette charmante tante et de son acolyte... Même si l'ensemble est relativement amusant, distrayant, les digressions nombreuses finissent par lasser.

« Si l'âge marquait très peu ma tante, je reconnaissais cependant sa griffe dans une propension à sauter d'une anecdote à l'autre sans attendre la fin. Sa conversation faisait assez penser à ces magazines américains où , pour trouver la suite de l'histoire, l'on doit courir de la page vingt à la page quatre-vingt-huit en feuilletant toutes sortes de recettes de cocktails, vie amoureuse d'une star de cinéma, voire aute récit ou roman qui n'a rien à voir avec celui dont le fil a été brutalement interrompu. » (p. 82)

Cela me semble bien résumer mon ressenti...

 

Premières phrases :

« Je rencontrai ma tante Augusta pour la première fois en plus d'un demi-siècle aux obsèques de ma mère. Ma mère avait près de quatre-vingt-six ans à sa mort ; ma tante était sa cadette de quelque onze ou douze ans. Deux ans plus tôt j'avais quitté la banque avec une retraite suffisante et une agrable « enveloppe ».

 

Vous aimerez aussi :

En Caravane de Elizabeth VON ARNIM

 

Voyages avec ma tante, Graham Greene, traduit de l'anglais par Georges Belmont, Pavillons poche

Publié dans Littérature Europe

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Le pèlerin de Fernando PESSOA

Publié le par Hélène

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L'auteur : 

 http://www.bibliomonde.com/auteur/fernando-pessoa-525.html

 

Présentation de l'éditeur : 

Dans ce récit initiatique, datant de 1917, le jeune narrateur - le Pèlerin - évoque d'abord sa vie paisible chez ses parents, jusqu'au jour où, alors qu'il contemple la route en bas de chez lui, apparaît un mystérieux Homme en noir qui lui dit : " Ne fixe pas la route ; suis-la. " Une force mystérieuse le pousse alors à quitter sa maison et à suivre la route. Jusqu'où ? " Puisqu'il m'avait dit de la suivre et non de l'emprunter jusqu'à un certain point, je devais la suivre sans m'arrêter, jusqu'au bout... " Qui est l'Homme en noir et quel est l'objet de la quête qui jette le narrateur sur la route ? Comme dans tout conte initiatique, il sera soumis à la tentation et subira diverses épreuves, dont, d'étape en étape, il sortira vainqueur. Arrivé au bout de la route, quelle sera sa découverte ultime ?

 

Mon avis : 

 Un homme vit une vie bien tranquille chez ses parents jusqu’au jour où il croise ‘un home ne noir » qui lui murmure des mots qui l’invitent à prendre la route, celle qu’il n’avait fait qu’observer jusqu’ici. Le pèlerin se met en route à la recherche de lui-même sans doute. Cette marche initiatique le confrontera à diverses tentations mais il continuera sa route, tendu vers l’objet de sa quête.

 Un court conte plaisant, mais interrompu, la fin est seulement résumée : en effet, le texte présenté provient d’un cahier, sans titre, et de fragments intitulés « le Pèlerin ». Rassemblés ici, ils forment un tout cohérent, mais tronqué puisque les aventures s’interrompent et que la dernière partie du récit présente seulement un récapitulatif complet de l’histoire et un résumé de la fin. Ce qui nous permet de constater que le récit présenté ici  est loin d’être exhaustif, abouti et complet.  Je me pose donc la question de l’intérêt de publier un patchwork de textes, avec 80 pages de texte dont 25 de préface et une dizaine de résumé…  Pour les esthètes attachés à l’auteur, ce texte présente sans doute un intérêt, mais pour le lecteur lambda il reste une frustration lancinante…

 

Premières phrases :

 « J’habitais la maison de mes parents, dans ma ville natale au bord de la mer, et j’étais content. Aucune occupation ne venait distraire mon esprit des charmes propres à l’imagination heureuse des adolescents ; l’amour, avec sa joie insatisfaite, n’était pas encore venu troubler la limpidité de ma vie. »

  

 

Le pèlerin, Conte, Fernando Pessoa, texte établi et organisé par Ana Maria Freitas et Teresa Rita Lopes, préface de Teresa Rita Lopes, traduit du portugais par Paricidio Gonçalves, Editions de la différence, Minos, 2013, 6 euros

 

Publié dans Littérature Europe

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Joyeux Noël

Publié le par Hélène

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"L'inertie seule est menaçante.

Poète est celui-là qui rompt pour nous avec l'accoutumance". Saint John Perse

 

Publié dans Divers

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Géographie de l’instant de Sylvain TESSON

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ ♥

 

L’auteur :

 Sylvain Tesson est notamment l'auteur de "Petit traité sur l'immensité du monde" et "Dans les forêts de Sibérie".

 

Présentation :

 "Géographie de l'instant" réunit les blocs-notes de sylvain Tesson parus dans le magazine "Grands Reportages" et divers journaux. Il y évoque ses voyages aventureux ou immobiles, ses rencontres, ses escalades, ses lectures secrètes et contemple les ravages commis par les hommes contre la nature, la douceur. Il y parle de la Russie, de l'Afghanistan, de Haïti, de l'Islande, de New York, de Paris. Il choisit le dégagement, l'humeur, la féerie, se confronte à l'absurde et aux ridicules de son époque. Avec un joyeux désespoir, ce nomade injecte de la couleur dans la grisaille du quotidien. "Géographie de l'instant" est un manteau d'arlequin sur lequel Sylvain Tesson trace les points cardinaux de son univers intime. C'est un pamphlet poétique contre la lourdeur du monde, révélant la part secrète d'un voyageur pour qui les retours sont des brûlures.

 

Ce que j’ai aimé :

 Sylvain Tesson ne se promène jamais sans un « bloc-notes » qui lui permet de consigner ce qu’il observe, ses pensées, des « éclats de kaléidoscope », qu’il a décidé d’agencer ensuite dans ce recueil : « De l’harmonisation de ces instantanés jaillira une géographie de l’instant ».

Les auteurs l'accompagnent dans ses voyages, de nombreuses citations émaillent ses récits et réflexions, nourrissant ses pensées, montrant qu'ainsi, il n’est jamais seul avec ses réflexions. Elles lui permettent de s'ouvrir l’esprit, de dilater l'idée pour mieux la saisir et la transcrire :

« J’aime les mots d’auteur. Ils sont comme les arbres au bord d’une route. Ils se tiennent là, plantés, sur le côté de notre chemin intérieur. » (p. 30)

« Elles sont la formulation d’une pensée qu’on a caressée un jour et que l’on reconnaît, exprimée avec bonheur, sous la plume d’un autre. »

De fait le lecteur apprend beaucoup en lisant ces anecdotes, comme l'auteur a appris e observant le monde, les plantes, les hommes, les animaux. Des tortues de Yumurtalik en Turquie par exemple, il a appris la persévérance : à leur naissance, ces petites bêtes bravent les prédateurs et les risques multiples pour se rendre dans la mer, et sur 1000 tortues une seule survivra.

« Désormais, lorsque devant moi se dressera un obstacle duquel je n’aurai qu’une infime chance de triompher, je viderai un verre à la gloire éternelle des tortues de Yumurtalik avant de foncer, tête baissée. » (p.46)

Tortue_plage1.jpg

  De cet alpiniste à qui il demande ce qu’il retient de son incroyable vie d’aventures, il apprend la présence :

« Rien ne m’a plus autant que de marcher au petit matin sur les chemins de la forêt de Fontainebleau. «  On court le monde pour chercher ce qu’on avait sous les yeux. » commente l’auteur.

Tout est enseignement, et surtout, tout l'enjoint à vivre ici et maintenant :

« Maintenir l’aiguille sismographique de sa conscience et de sa sensibilité dans l’intervalle de l’instant présent permet d’en éprouver, d’en accueillir toute la valeur. » (p. 160)

Un recueil érudit offert par observateur doté d’une acuïté d’observation aigüe. A recommander !

 

Ce que j’ai moins aimé :

- Rien  

 

Premières phrases :

« Tache grises dans le 93

Les Renseignements généraux ont établi la liste des cent soixante-douze « cités interdites » de France, où les lois de la Républoique ne sont plus en vigueur. Si un géomètre urbaniste se penchait  sur le sujet, il calculerait – cadastre en main – la superficie de ces zones de non-droit. »

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur :  Une vie à coucher dehors de Sylvain TESSON;  Dans les forêts de Sibérie de Sylvain TESSON

 

Géographie de l’instant, Sylvain Tesson, Editions des Equateurs, octobre 2012, 18 euros

Publié dans Récits de voyage

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Nouvelles africaines 1 de Doris LESSING

Publié le par Hélène

  

       ♥ ♥ ♥

 L’auteure :

 http://doris-lessing.albin-michel.fr/

 L’histoire :

 Dans ces nouvelles, Doris Lessing nous présente au microscope l'enchevêtrement des comportements raciaux en Rhodésie et en Afrique du Sud, où le progressisme et la bonne volonté individuels ne peuvent mener qu'à des malentendus porteurs de catastrophes.

 Rapports entre noirs et blancs, mais aussi entre Afrikaners et Anglais, et entre leurs attitudes contradictoires vis-à-vis des noirs. Quand je pense à tout ce que nous avons fait pour eux », s'indignent les blancs, abasourdis par l'ingratitude de leurs domestiques et de leurs ouvriers qui, sans eux, seraient encore des sauvages… L'incompréhension engendre la rancune, elle-même mère de la haine et de la délinquance. L'auteur du Carnet d'or nous montre également le processus d'appauvrissement, au rythme des saisons et à la mesure de leur ignorance, des « petits blancs » terrorisés par la menace de tomber au niveau des noirs. Tous ces personnages fragiles se débattent dans la turbulence organique de l'Afrique, qui tend à anéantir toutes leurs précieuses illusions de civilisation dès que se relâchent leurs vigilants efforts – de même que les racines des arbres abattus repoussent et soulèvent chaque année le dallage des maisons, comme pour leur rappeler la permanence africaine sous le vernis éphémère de la présence blanche. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 Le vieux chef Mshlanga : Une petite fille se promène dans le veld et rencontre le vieux chef Mschlanga qui habite sur les terres voisine. Elle ressent alors une espèce de fascination pour ce vieux sage. Cette petite fille est comme le double de l'auteure, qui nous fait ressentir le veld fascinant et dangereux à la fois avec sa violence latente tapie dans les taillis.

« J’avais lu des descriptions de cette sensation, je savais comme l’immensité silencieuse de l’Afrique, sous le soleil antique, acquiert une telle densité et une telle forme dans l’esprit que l’appel même des oiseaux semble menaçant, et qu’une présence macabre semble se dégager des arbres et des rochers. L’on se déplace avec circonspection, comme si le seul fait de passer dérangeait quelque chose d’ancien et cruel, sombre, quelque chose d’énorme et furieux qui pourrait soudain bondir  et frapper par derrière. » (p. 18)

veld-africain.jpg

Le soleil se lève aussi sur le veld : Un garçon de quinze ans teste sa liberté puis tombe nez à nez avec une antilope agonisante. La mort s’invite inhérente à la vie..

Pas de sorcellerie à vendre : Les coulisses de l’Afrique et de ses guérisseurs aux mystères indicibles.

La seconde hutte : Un homme embauche un assistant qui arrive à son grand déplaisir avec toute sa famille. Il se sent alors obligé de construire une deuxième hutte pour pallier à leur pauvreté.

Le fléau : Un conducteur de bœufs a des soucis avec ses - trop - nombreuses épouses.

L’arrivée des De Wet à Kloof Grange : Le Major Gale et sa femme attendent l'arrivée de l’assistant et de sa femme. Les femmes dans ces contrées lointaines, sont livrées à elles-mêmes et si Mme Gale a fini par apprécier sa solitude, la jeune femme qui arrive avec l’assistant est désemparée devant cette nouvelle vie qui s’offre à elle.

 Le petit Tembi : Le rapport particulier entre un petit cafre et Jane, jeune femme très attentionnée envers les indigènes mais Jane finit par avoir ses propres enfants et s’éloigne peu à peu du jeune Tembi qui ne comprend pas ce revirement de situation.

La ferme du Vieux John : Un nouveau couple s’installe dans la région et la jeune Kate est fascinée par ce couple qui pourtant se met rapidement la communauté à dos.

Un beau récit sur l’adolescence et la confusion des sentiments :

« Elle souhaitait qu’ils trient et définissent pour elle ses impressions confuses et contradictoires. » (p. 237)

George le léopard : George Chester paie de jeunes indigènes pour son plaisir. Jusqu’au drame...

Des récits magnifiques, prenants, fascinants qui explorent les rapports complexes entre blancs et noirs mais aussi entre Hollandais et Anglais, hommes et femmes, adolescents et adultes. La finesse psychologique des récits éclaire ces nouvelles d'une aura marquante. Les descriptions du veld sont de toute beauté, et là encore Doris Lessing a su en saisir toute l'ambivalence : derrière les paysages magnifiques se cachent aussi des maux sans nom prêts à bondir à la première imprudence...

 

Ce que j’ai moins aimé :

 Les fins sont très ouvertes.

 Premières phrases :

 

« Comme c’était bon, ces années de randonnées dans les taillis répandus sur une vaste part de l’exploitation de son père, qui, comme toutes exploitations blanches, n’était guère cultivée qu’ici et là. Entre deux champs, rien que des arbres, de hautes herbes jaillissant en touffes maigres, des buissons épineux, des cactus et des ravines, et puis encore de l’herbe, de la rocaille, des broussailles. »

 Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Le rêve le plus doux

Autre :  Disgrâce de J.M. COETZEE

  

Nouvelles africaines, 1, Le soleil se lève sur le veld, Doris Lessing, traduit de l’anglais par Marianne Véron, Le livre de poche, 6 euros

 

Publié dans Littérature Afrique

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La traversée du Louvre de David PRUDHOMME

Publié le par Hélène

traversee-du-louvre.jpg

♥ ♥ 

 

L’auteur :

 http://davidprudhomme.blogspot.fr/

 

L’histoire :

Au Louvre, c’est 7 000 visiteurs et 35 000 œuvres qui se côtoient par jour, dans 210 000 m2, dont 60 000 m2 de galeries. 5 000 ans d’histoire de l’art, qui suscitent autant de comportements, de situations amusantes, touchantes ou tendres, que David Prudhomme croque avec légèreté et brio. C’est le regard humoristique d’un artiste sur l’Art. (Présentation de l’éditeur)

 Ce que j’ai aimé :

 L’auteur déambule dans les salles du Louvre. Il y perd sa compagne et prouve ainsi que la meilleure façon de découvrir ce musée hybride est peut-être justement, de s’y perdre. Il croise ainsi toute une faune de visiteurs, et chacun à sa manière préfigure une œuvre d’art. Il observe les réactions, les photographes, les flâneurs, les groupes et construit ainsi une œuvre atypique, éloge de la flânerie et de l’observation.

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L’importance n’est elle pas dans le regard plus que dans la chose regardée ?

traversee-3.jpg 

Ce que j’ai moins aimé :

Les dessins crayonnés, question de goût, je préfère les aquarelles..

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur :  Rébétiko de David PRUDHOMME

 

D’autres avis :

 Télérama ; Mo  

 

La traversée du Louvre, David Prudhomme, Futuropolis, juin 2012 , 17 euros

 

BD Mango bleu

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