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Cher Gabriel de Halfdan W. FREIHOW

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥

 

L’auteur :

 Halfdan W. Freihow est norvégien. Il est né en 1959 à Mexico et a partagé ses années de jeunesse entre la Norvège, l’Espagne et la Belgique. Il a d’abord travaillé comme reporter, traducteur et critique littéraire avant de co-fonder la maison d’édition norvégienne Font Forlag. De l’exploration de sa vie intime et familiale est né son premier récit, Cher Gabriel, nominé pour le prestigieux prix Brage (2004).

 

L’histoire :

« Est-ce que tu apprendras un jour à jouer avec les mots, Gabriel ? Le paysage plaisante sans cesse avec nous. Les nuages sont des visages ou des animaux effrayants, mais ils n’arrêtent pas pour autant d’être des nuages ? Ça ne fait rien si de temps en temps tu as envie de boire un cheval ou un pantalon d’eau — le verre ne reste pas moins un verre. »

Cher Gabriel est une lettre intime et émouvante d’un père à son fils. Gabriel est autiste. Il vit avec sa famille dans une maison située sur la côte norvégienne, en pleine nature sauvage et balayée par les vents. H. W. Freihow met en lumière une relation complexe, un amour inconditionnel. Tel un château de sable qui tantôt prend des allures de palais étincelant, tantôt se laisse engloutir à la première houle, et qui sans cesse demande à être reconstruit. (Quatrième de couverture)

 

 

Ce que j’ai aimé :

L'auteur nous offre un témoignage émouvant qui ne cache rien et qui montre les différents stades par lesquels peuvent passer des parents aux prises avec un enfant autiste : la volonté de se battre,  d’aimer leur enfant, de l’aider de le préserver du monde tout en le rendant autonome, mais aussi la souffrance, les difficultés du couple face à tant d'instabilité... En décrivant son quotidien autour de scènes clés, il nous apporte un regard neuf et franc sur cette maladie mal connue et nous permet de mieux appréhender le monde des enfants autistes au fonctionnement si particulier et à l'univers si fragile.

 "Paralysé par cet immense besoin de sécurité, le besoin de savoir que tout se tient, que chaque chose a sa place dans la chaîne ininterrompue des causes et des effets, que tout est comme d'habitude, il te faut un pont, une main pour te guider hors du labyrinthe." (p. 12)

 L'ensemble est porté par un style poétique et doux qui évite le pathos pour effleurer avec tendresse son sujet et tenter de comprendre le mode de pensée d'un enfant autiste. Au-delà de la maladie seule de l'autisme, l'auteur nous ouvre plus largement vers un apprentissage de l’altérité.

 

   Ce que j’ai moins aimé :

 La description de l'univers de cet enfant et de ce qu"il doit affronter est comme édulcorée, peut-être parce qu'il est ultra protégé par ses parents. Il me semble que tout enfant différent doit aussi affronter des difficultés autrement supérieures à celles décrites ici. Le témoignage de cet homme est tendre, mais il reste un peu trop linéaire à mon goût.

 

 Premières phrases :

 « Sur le faîte du hangar à bateaux, une mouette médite.

Son plumage gris et blanc se détache sur la mousse vert-de-gris ponctuée de taches de vieillesse marron. Ca fait bien cinquante ans que cette touffe de mousse s’agrippe là, à l’abri du vent du nord, juste pour donner couleur et texture au toit de fibrociment. C’est beau, et quelque part dans l’univers, cela doit avoir un sens. »

 

 Vous aimerez aussi :

Où on va papa de Jean-Louis FOURNIER

 

 D’autres avis :

 Théoma ; Nadael  Clara 

 

Dagbladet « Ce livre compte parmi les plus beaux livres jamais écrits en norvégien. »

 

Le Monde « Chronique d'un père, Cher Gabriel est aussi celle de la naissance d'un écrivain. Ni un roman, ni un essai, certes. Mais un très beau texte, assurément. »

 

Paris Match « Un récit bouleversant. […] La quête de ce père touche au cœur dans cet ouvrage qui ne fait étalage de rien, mais raconte, entre souvenirs et avenir, ce que Gabriel connaît de la vie, c'est-à-dire ni le calcul ni la stratégie. […] Gabriel n'est pas seulement ce jumeau du paysage, il est une voix, une musique, une langue. »

Site Actualitte « Voici une lecture à partager de toute urgence, presque vitale même tant elle tend vers la voie de la sagesse, l’acceptation de l’autre (et de soi, finalement) dans sa différence la plus complexe, malgré toutes les difficultés quotidiennes, la douleur immense, souvent présente, les doutes permanents et le chagrin, parfois même le désespoir. […] C’est le cheminement d’un être tout entier, livré ici, par ces mots, qui se fortifie à mesure que son fils grandit. Une remise en question perpétuelle, admirable, qui donne du sens à l’existence. Un livre d’amour intense où l’émotion et la réflexion philosophique s’assistent et s’enrichissent réciproquement. »

Paperblog « Un acte d'amour sans miel et sans sucre, de foi en la vie mais aussi une ode à la vibration du paysage norvégien, à cette nature, pourtant impitoyable, qui le porte, le soutient, l'élève. […] Un sublime témoignage de père, d'homme. »

Var matin « Dans cette lettre, il y a de l'amour à toutes les pages. »

L'est-éclair « Un récit poétique au ton juste et sincère, qui met délicatement en lumière les problèmes de l'autisme et ses conséquences dans la vie quotidienne. »

La Libre Belgique « Halfdan W. Freihow déploie toute sa sagesse pour poser d’universelles questions. […] À ce fils pour qui les mots ont un sens unique s’enracinant hors de tout contexte, il offre un texte pétri de grâce et de poésie, de générosité et d’émotion, de vérité et d’absolu, de fragilité et de victoires, d’humilité et d’amour. »

Écho magazine « Cette belle lettre se lit comme un passionnant dialogue entre deux êtres qui s’efforcent, entre patience et colère, rire et désespoir, de se comprendre. »

 

Cher Gabriel, Halfdan W. Freihow, traduit du norvégien par Ellen Huse Foucher, Gaïa, mars 2012, 16 euros

 grand prix lectrices de elle 

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L’arrière-saison de Philippe BESSON

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ ♥

« L’important, c’est l’instant, sa fragilité et son intensité. (p. 185)

 

L’auteur :

 http://www.philippebesson.com

 

L’histoire :

« Au commencement, il y a cette peinture d'Edward Hopper qu'on peut voir à Chicago. J'ai dû l'apercevoir à plusieurs reprises avant de m'en procurer une reproduction, un dimanche d'ennui. Un soir, sans intention particulière, j'ai observé la femme en robe rouge de la peinture, assise au comptoir d'un café nommé Phillies, entourée de trois hommes. Alors, ça s'est imposé à moi, sans que j'aie rien cherché. J'ai eu l'envie impérieuse de raconter l'histoire de cette femme et des trois hommes autour d'elle, et d'un café de Cape Cod. »

Philippe Besson (Quatrième de couverture)

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Ce que j’ai aimé :

 Le temps est comme figé autour de ce bar, de ces trois personnages. Philippe Besson ébauche une histoire en filigrane : la femme en rouge attend un homme, retenu auprès d'une autre femme et elle espère être à l'orée d'une nouvelle vie, plus lumineuse, plus franche. Puis l'homme au chapeau pénètre dans le bar et réinvestit la vie de cette belle femme. Ce n'est pas lui qu'elle attendait, mais il va pourtant trouver sa place dans le tableau.  Le serveur est le complice muet de leurs retrouvailles, le troisième homme un client de passage.

Les descriptions parlent directement aux sens : le lecteur est comme transporté dans cette scène, le style pictural de l'auteur fait mouche :

  « Le crépuscule de Cape Cod tombe sur les vérandas des villas avoisinantes, où de jeunes femmes aux épaules découvertes ont profité jusqu’au dernier moment des rayons du soleil. Des chaises à bascule grincent avec le vent léger qui se lève, qui arrive maintenant de l’océan. Une balançoire bouge sans que nul ne l’actionne. Un frisson parcourt les dunes et agite les fils électriques pendus aux poteaux qui longent la route de la côte. Un drapeau américain claque dans l’indifférence. Ici, on ferme une fenêtre ; là, on allume une lumière. Un peu plus loin, sous un ciel orangé, les barques tanguent comme des ombres et des mâts font entendre leurs grelots. C’est un instant de Chatham, Massachusetts. » (p. 153)

 La scène est comme un cocon dans lequel les personnages évoluent, éprouvent des sentiments, pour s’évanouir ensuite aux portes du tableau et des pages. Le grand talent de l’auteur est d’avoir réussi à donner vie à ces marionnettes inanimées.

« En fin de compte, les souffrances font partie de l’existence, elles valent cent fois mieux que des moments insipides, elles sont le prix à payer pour affirmer ce qu’on est et accomplir ce qu’on a décidé. C’est son rêve américain à elle. L’or qu’elle cherche à conquérir, à la manière des pionniers, les ambitions qu’elle nourrit ou les chimères après lesquelles elle court, elle les traque en elle-même. » (p. 182)

 Un très beau texte simple et lumineux…

 

 Ce que j’ai moins aimé :

-Rien.

 Premières phrases :

 « Donc, au début, elle sourit.

C’est un sourire discret, presque imperceptible, de ceux qui se forment sur le visage parfois, sans qu’on le décide, qui surgissent sans qu’on les commande, qui ne semblent reliés à rien en particulier, qu’on en saurait pas forcément expliquer.

Voilà : c’est un sourire de presque rien, qui pourrait être le signal du bonheur. »

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : La trahison de Thomas Spencer

Autre : Les heures silencieuses de Gaëlle JOSSE 

 

D’autres avis :

L’Express 

   

POCHE : L’arrière-saison, Philippe Besson, 10-18, janvier 2009, 6.60 euros

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L’interprétation des peurs de Wulf DORN

Publié le par Hélène

                                         

  

 

L’auteur :

 

Né en 1969, Wulf Dorn écrit depuis l'âge de 12 ans. Plusieurs de ses nouvelles ont été publiées et récompensées par des prix littéraires. L'Interprétation des peurs est son premier roman. Il vit à Ulm, en Allemagne. (Source : Babélio)

 

L’histoire :

 

Psychiatre de talent, Ellen Roth reçoit en consultation dans la clinique où elle travaille une femme en état de choc, qui lui confie être harcelée par un homme, sur lequel elle refuse de donner le moindre détail. Serait-elle en proie à un délire de persécution ? Ellen n'a pas le temps d'en apprendre plus : à peine internée, l'inconnue disparaît. 

Quelques jours plus tard, un mystérieux individu agresse Ellen et lui lance un macabre défi : elle a quarante-huit heures pour découvrir qui il est et les raisons qui le poussent à s'en prendre à elle, sans quoi la patiente disparue mourra. 

C'est le début d'une course contre la montre pour Ellen, confrontée à la paranoïa, la peur et la violence. Bien vite, elle se retrouve isolée de tous, ne pouvant compter sur personne. Et avec très peu de temps pour découvrir ce qui, dans sa vie et celle de ses proches, peut motiver cet inconnu qui semble en savoir très long sur elle. (Quatrième de couverture)

 

Mon avis :

 

Première impression : mais qu’est ce que c’est que ces personnages sans aucune psychologie ? Des aliens ? Je n’ai jamais connu un tel désert psychologique… Et pourtant la quatrième de couverture nous dit que l’auteur a passé du temps dans des services psychatriques en tant qu’assistant social. Alors ? Je pense qu’il aurait mieux fait d’arpenter les ateliers d’écriture …

 Vous me direz « oui mais la résolution de l’énigme explique le pourquoi du comment. » Oui, admettons.  Enfin pour Ellen, mais les autres pourquoi sont-ils privés de psychologie, de passé, de présent, d’avenir, de sentiments, de réflexions, de palpitations, bref d’épaisseur ? Un mystère !

 En ce qui concerne la construction, le  retournement de situation est trop soudain : ceux que l’on suspectait deviennent tout à coup des enfants de chœur – hackers de grant talent et prêts à tout pour défendre Ellen, qui elle aussi s’enfonce brusquement dans la mièvrerie :

 

« Mark courut dans a chambre et revint avec des serviettes propres. Ellen trouva sa sollicitude touchante. Une vraie mère poule, songea-t-elle sans pouvoir s’empêcher de sourire. » (p. 284)

« Mark la regarda avec amusement avaler en un temps record sa pizza et lui offrit un morceau de la sienne. Même si elle n’aimait pas particulièrement le salami, elle accepta volontiers. » (p. 291)

Ca c’est de la psychologie ! Et encore, je ne vous parle pas du collègue amoureux en secret de la belle, ou des lieux soit disant maléfiques -brrr je tremble... - ou encore des  infirmières aguicheuses qui lancent des regards de biche au premier beau gosse venu … 

Alors oui, la résolution de l’énigme est bluffante, je l’avoue, mais cela n’est malheureusement pas  suffisant  à mes yeux pour en faire un bon polar.

Conclusion : lisez Dennis Lehane et là vous vous inclinerez devant le maître et vous comprendrez ce qu’on entend par psychologie des personnages.

 

Premières phrases :

« Il est des lieux maléfiques, nimbés de légendes. De tels lieux sont régulièrement le théâtre d’évènements funestes, comme s’ils se nourrissent de drames.

Pour Hermann Talbach, la ferme en ruine du vieux Sallinger était de ces endroits maudits. Tout le monde dans le village en était convaincu. Certains allaient jusqu’à prétendre que quiconque osait s’en approcher sombrait dans la folie. Comme jadis Sallinger qui, un soir de mai, avait mis le feu aux bâtiments avant de périr dans les flammes avec sa femme et ses deux enfants. »

 

D’autres avis :

Clara ; Keisha ; Nadael ; Mimi ; Akialam   

 

  L’interprétation des peurs, Wulf DORN, traduit de l’allemand par Joël FALCOZ, Le cherche midi éditeur, mai 2012, 20 euros

  grand prix lectrices de elle

 

Publié dans Roman policier Europe

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Avenue des géants de Marc DUGAIN

Publié le par Hélène

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   ♥ ♥

Dans la peau d'un tueur...

 

 L’auteur :

 Après avoir vécu les sept premières années de sa vie au Sénégal, Marc Dugain revient en France avec ses parents. Il intègre quelque temps plus tard l'Institut d'études politiques de Grenoble, où il étudie les sciences politiques et la finance, avant de prendre la tête d'une compagnie d'aviation. Mais l'écriture l'a toujours démangé. Aussi, il se décide à prendre la plume, et signe 'La Chambre des officiers' en 1998. Ce premier roman reçoit près de vingt prix littéraires et est adapté au cinéma. Il sort ensuite 'Campagne anglaise', 'Heureux comme dieu en France', 'La Malédiction d'Edgar' et plus récemment 'Une exécution ordinaire' (2007), et se constitue peu à peu un lectorat fidèle. Friand d'horizons lointains, Marc Dugain vit au Maroc depuis 2001. (Source : Evene)

 L’histoire :

 Al Kenner serait un adolescent ordinaire s'il ne mesurait pas près de 2,20 mètres et si son QI n'était pas supérieur à celui d'Einstein. Sa vie bascule par hasard le jour de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Plus jamais il ne sera le même. Désormais, il entre en lutte contre ses mauvaises pensées. Observateur intransigeant d'une époque qui lui échappe, il mène seul un combat désespéré contre le mal qui l'habite. Inspiré d'un personnage réel, Avenue des Géants, récit du cheminement intérieur d'un tueur hors du commun, est aussi un hymne à la route, aux grands espaces, aux mouvements hippies, dans cette société américaine des années 60 en plein bouleversement, où le pacifisme s'illusionne dans les décombres de la guerre du Vietnam. (Quatrième de couverture)

 Ce que j’ai aimé :

 La construction millimétrée du roman laisse planer le doute et crée un effet d'attente ambivalente : le grand talent de Marc Dugain est de parvenir à créer chez le lecteur de l'empathie pour cet homme maltraité, mal aimé.  Est-il en prison, va-t-il en sortir ? Va-t-il y retourner ? Pourquoi ? Ses contradictions, ses pulsions, ses maigres bonheurs s'inscrivent tellement dans une logique implacable que l'issue du roman devient peu à peu inéluctable.  Mais qui est responsable réellement de cet état de fait ?

 Inspiré d'un personnage réel, le portrait de Al Kenner est brillant d'exactitude et cette plongée au coeur de l'esprit d'un tueur est glaçante. Le mal était-il en lui dés sa naissance comme le pense sa mère ou son enfance, l'abandon de son père, la froideur et dureté de sa mère sont-ils à l'origine de son manque d'empathie et de sa propension à tuer ? L'auteur ne répond pas à ces questions mais offre au lecteur la possibilité de s'ouvrir vers une réflexion large et féconde sur ces tueurs à la personnalité complexe. 

  avenue des géants edmund

  Edmund Kemper,2,10 m pour 130 kg, est aujourd'hui enfermé à vie dans la prison d'État de Folsom, en Californie (ici, en 1973). Crédits photo : Corbis/© Bettmann/CORBIS

 Ce que j’ai moins aimé :

 Malheureusement, quelques longueurs se font sentir, d'autant plus que le style plat (sujet verbe complement) ne porte pas toujours suffisamment le sujet…

 Premières phrases :

 « Comme chaque mois, elle lui fait face après s’être installée lourdement sur sa chaise. Elle sort les livres de son sac, une dizaine. Pour la plupart ils ont une couverture cartonnée. Il y jette un coup d’œil rapide, et les pose devant lui. »


Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : La chambre des officiers

D’autres avis :

 

Blogs : Ys ;  Clara ; Jostein ; Dasola ; Nadael   ; Keisha

Presse :  Le point ; Télérama L’express ; Le Figaro ; Bibliobs ; Lire  

 

Avenue des géants, Marc DUGAIN, Gallimard, avril 2012, 360 p., 21.50 euros

 grand prix lectrices de elle 

12 d'Ys

 

 

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Fifty shades tome 1 Cinquante nuances de Grey de EL JAMES

Publié le par Hélène

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Le porno pour maman de l'année.

 

L’auteur :

 EL James, ancienne productrice de télévision, mariée et mère de deux enfants, vit à Londres. Depuis sa plus tendre enfance, elle rêvait d’écrire des récits dont les lecteurs tomberaient amoureux, mais avait mis ces rêves entre parenthèses pour se consacrer à sa famille et à sa carrière. Elle a enfin trouvé le courage de prendre sa plume pour rédiger son premier roman, Cinquante nuances de Grey. Elle est également l’auteur de Cinquante nuances plus sombres et de Cinquante nuances plus claires.

 

 L’histoire :

Romantique, libérateur et totalement addictif, ce roman vous obsédera, vous possédera et vous marquera à jamais.

 Lorsqu’Anastasia Steele, étudiante en littérature, interviewe le richissime jeune chef d’entreprise Christian Grey, elle le trouve très séduisant mais profondément intimidant. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier – jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille et l’invite à un rendez-vous en tête-à-tête. 
Naïve et innocente, Ana ne se reconnait pas dans son désir pour cet homme. Quand il la prévient de garder ses distances, cela ne fait que raviver son trouble. 
Mais Grey est tourmenté par des démons intérieurs, et consumé par le besoin de tout contrôler. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, Ana découvre ses propres désirs, ainsi que les secrets obscurs que Grey tient à dissimuler aux regards indiscrets… 

 

 Mon avis :

 Il paraît qu’il s’agit là du livre le plus vendu en 2012, ce qui souligne tout de même le désert affectif, érotique et intellectuel de certaines lectrices…

 Anastasia est une cruche jeune femme qui  n’a jamais connu l’amour le vrai celui qui fait palpiter le cœur et rend tout électrique. Oui Anastasia a 22 ans, oui Anastasia est belle et a priori intelligente parce qu’elle parle de Thomas Hardy, mais Anastasia ne connaît pas encore le grand frisson… Non Anastasia n’est pas crédible un seul instant… Mais voilà qu’un beau jour Anastasia va rencontrer son prince, beau comme un apollon avec ses chemises blanches en lin, riche, connu, influent, tout à fait aussi insipide qu’elle à la hauteur. Mais comme Anastasia est une jeune vierge effarouchée qui rougit toutes les secondes et passe son temps à chercher un élastique dans son sac en se mordillant la lèvre inférieure, elle va douter de son charme – et pourtant les autres passent leur temps à lui répéter combien elle est belle intelligente et désirable…-

 Bref l’un et l’autre vont succomber au coup de foudre après de multiples conversations passionnantes :

 « Vous êtes à Portland pour affaires ?

Je couine comme si j’avais le doigt coincé dans une porte. Merde ! Du calme Ana !

-          Je suis venu visiter le département agroalimentaire de la Washington State University, qui est situé à Vancouver. Je subventionne des recherches sur la rotation des cultures et la science des sols. 

Tu vois ? Il n’est pas du tout venu te voir, ricane ma conscience. Je rougis de la stupidité » (p. 35)

 Oui parce qu’Anastasia entend des voix, venues soit de sa conscience (qu’elle a fort faible), soit de sa « déesse intérieure », oui Anastasia est un brin schizo…

 Jusqu’ici donc, rien de révolutionnaire dans ce roman digne d’un mauvais Harlequin avec ses formules convenues : « Un courant électrique me parcourt. » (p. 51) « Je me disais que j’aimerais passe les doigts dans vos cheveux, ils doivent être tellement doux. » (p. 53) « Je voudrais détourner le regard mais je suis prise au piège, ensorcelée. » (p. 53)

 Quand le beau Grey finit par l’embrasser, la scène est tout aussi ridicule attendue :

 « Je n’ai jamais été embrassée comme ça. Ma langue caresse timidement la sienne et s’y joint pour une danse lente, érotique, un frotté-collé-serré de sensations. (…) Oh mon Dieu… Il a envie de moi. Christian Grey. Le dieu grec. Il a envie de moi, et j’ai envie de lui, ici, maintenant, dans cet ascenseur. » (p. 93)

 Mais me direz-vous : et les  scènes sado-maso ? Et je vous reconnais bien là ô lecteur avide de découvertes inédites… Mais patience...

 Après le premier baiser, tout se complique car Grey avoue à sa belle qu’il est adepte des pratiques sado-masos et il lui demande donc de signer un contrat si elle accepte de se livrer à lui, d’être sa « soumise » ouh ouh…

 Anastasia –pourvue, rappelons-le, d’un cerveau de souris- met beaucoup de temps à accepter si bien que pendant d’interminables pages elle nous abreuve de « qu’est-ce qu’il est beau- je ne peux pas faire ça- mais qu’est-ce qu’il est beau- je ne veux pas avoir mal- il est beau- je ne suis pas comme ça »

 Vous vous en doutez Madame La cruche après mouts tergiversations accepte les termes du contrat, en négociant tout de même certains points -essentiels-  comme les repas parce que quand même elle n'est pas soumise au point de se faire dicter ce qu’elle doit manger. Faut pas abuser. Et trois heures de sport au lieu de quatre par semaine quand même ! Mais comme elle explose en mille morceaux – comprenez elle jouit - à chaque fois avec son homme d’expérience, l’appel du sexe est plus fort que sa conscience et sa réflexion inexistantes… Et puis il faut dire que leur relation est tellement torride :

 « Tu veux du dessert ? pouffe-t-il.

-          Oui.

-          C’est toi que je veux comme dessert, murmure-t-il d’une voix suggestive.

-          Je ne suis pas sûre d’être assez sucrée.

-          Anastasia, tu es délicieuse, j’en sais quelque chose. » (p. 243)

 « Mais nous restons en ligne comme des adolescents : ni l’un ni l’autre ne veut raccrocher.

-          Raccroche, toi, lui dis-je.

Je le sens enfin sourire.

-          Non, toi, raccroche.

Je suis sûre qu’il sourit, maintenant.

-          Je n’ai pas envie.

-          Moi non plus. » (p. 330)

 Oui mais bon, c'est pas tout ça mais on nous a promis du sado-maso... Et là, cruelle déception, les scènes en question sont tout aussi édulcorées que le reste. Alors que la chambre des tortures semblait prometteuse  regorger de possibilité, Grey se contente de lui attacher les poignets et de lui bander les yeux en la fouettant gentiment. Et la pauvre sainte nitouche Ana se met à pleure sitôt que le petit fouet tout riquiqui l'effleure. 

 Pour résumé : un style plat, une héroïne féminine cruche au possible, un héros ridicule (il appelle Ana « Bébé », quelle sexytude…), une intrigue harlequinesque, des scènes érotiques tout aussi banales, et un soupçon de sado-masochisme trèèèèès fade. En un mot : nul.

 

Premières phrases :

« Je grimace dans le miroir, exaspérée. Ma saleté de tignasse refuse de coopérer. Merci, Katherine Kavanagh, d’être tombée malade et de m’imposer ce supplice ! Il faut que je révise, j’ai mes examens de fin d’année la semaine prochaine, et, au lieu de ça, me voilà en train d’essayer de soumettre ma crinière à coups de brosse. Je ne dois pas me coucher avec les cheveux mouillés. Je ne dois pas me coucher avec les cheveux mouillés. Tout en me répétant cette lintanie, je tente une nouvelle fois de mater la rébellion capillaire. »

 Vous aimerez aussi :

Littérature érotique 

 

D’autres avis :

L’express

 

 Cinquante nuances de Grey, EL JAMES, traduit de l’anglais par Denyse Beaulieu,  JC Lattès, octobre 2012, 551 p., 17 euros

Publié dans Littérature Europe

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Pourquoi j’ai tué Pierre de Olivier KA et ALFRED

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

  

 Les auteurs :

 Alfred est né à Grenoble en mai 1976. Il décide avec quelques amis de monter sa propre maison d'édition Ciel Ether. Il y publie quelques ouvrages et entame une fructueuse collaboration avec Corbeyran, pleine de dessins et de belles histoires. Les petites graines qu'il a plantées sur son chemin se mettent à éclore tout doucement (La Digue, Abraxas..), et il prend du plaisir à fourrer son nez et ses crayons un peu partout (Treize Etrange, Petit à petit, Le Cycliste...).

 http://olivierka.blogspot.fr/

 L’histoire :

Olivier est un garçon sans histoires. Élevé dans une ambiance baba-cool au sein d’un milieu libertaire et permissif, c’est un enfant peu farouche qui a l’habitude de la nudité des adultes. À 12 ans, il part en colonie de vacances. Là, Pierre, un curé avec qui il s’est lié d’amitié, lui demandera de toucher son corps. Olivier ne sera ni violé ni abusé, mais cet évènement marquera son existence à jamais…

 

pourquoijaituepierre

 

Ce que j’ai aimé :

 Cet album aborde un sujet difficile avec beaucoup de retenue, d’intelligence. Olivier est un enfant élevé dans un milieu libre, tolérant, sans tabous, au sein d'un foyer harmonieux et il devient un être innocent, foncièrement gentil et naïf, bref un enfant normal épargné par la vie. Il fait donc confiance à cet ami de la famille, Pierre, curé avec lequel il part en colonie de vacances. Et ne va pas comprendre comment cet homme a pu abuser de sa gentillesse, de son ouverture pour le trahir de la pire façon qui soit. Le désarroi de l’enfant est palpable,  évoqué comme un trou vide qui s’ouvre sous ses pieds, emporté dans un tourbillon sans fin, les répercussions de cette scène fatale dépasseront largement les frontières de l’enfance.

"Tu avais du pouvoir sur moi... Tu en as joué, abusé... Les mômes c'est de la pâte à modeler... tu poses tes doigts, l'empreinte reste. Tu m'as manipulé... Tu as brisé quelque chose en moi... définitivement." 

Ce récit autobiographique est un moyen pour l'auteur de conjurer par l’écriture l’horreur d’un évènement, et il met en lumière pour le lecteur les zones d'ombre de la pédophilie, l'amenant ainsi à davantage de vigilance et d'écoute envers les plus jeunes. 

 Les dessins sont en parfaite adéquation avec le sujet, subtils et profonds jusque dans les détails.

 Un texte essentiel...

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Ce que j’ai moins aimé :

           Rien.

 
D’autres avis :

    Théoma, Mo', Canel, Laure, Enna, Midola Fransoaz     , Noukette

 

Pourquoi j’ai tué Pierre, Olivier Ka et Alfred, Delcourt, septembre 2006, 14.95 euros

 BD Mango bleu

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Grand maître de Jim HARRISON

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥

  

L’auteur :

 Scénariste, critique gastronomique et littéraire, journaliste sportif et automobile, Jim Harrison, né dans le Michigan, décide de devenir écrivain à l'âge de douze ans.

D'abord enseignant à l'Université de New York, il retourne dans sa région natale et connaît ses premiers succès avec sa poésie, puis bifurque vers le roman.
Depuis, il a publié quatre recueils de nouvelles, sept de poésie, sept romans et une autobiographie, En marge.

Lauréat de multiples prix, ses livres ont été adaptés à plusieurs reprises au cinéma : Vengeance (Revenge) (1990), de Tony Scott, Wolf (1994), de Mike Nichols, Légendes d'automne (Legends of the Fall) (1994), d'Edward Zwick. (Source : babélio)

 

L’histoire :

Sur le point de prendre sa retraite au terme d’une longue carrière dans la police du Michigan, l’inspecteur Sunderson enquête sur une secte hédoniste qui a pris ses quartiers à quelques kilomètres de chez lui. Simple hurluberlu inoffensif au premier abord, le gourou se fait appeler Grand Maître. Au fil de leurs recherches, Sunderson et son improbable acolyte de seize ans, Mona, découvrent un personnage bien plus sinistre qu’il n’y paraît. Lui-même poursuivi par ses propres démons, imbibé d’alcool et obsédé par les femmes, Sunderson traque sa proie des bois du Michigan jusqu’à une petite ville d’Arizona qui fourmille de criminels transfrontaliers, avant d’atterrir dans le Nebraska, où les adeptes du Grand Maître espèrent s’établir pour de bon. Un chef-d’œuvre tragicomique, étincelant d’humour et de désespoir. (Quatrième de couverture)

 

Ce que j’ai aimé :

 Sunderson est un homme à l’automne de sa vie, soudain désoeuvré sans le travail qui régissait sa vie à tel point qu’il lui a fait perdre sa femme. (« Elle lui avait dit : « Ta profession consiste à découvrir ce qui cloche et tu l’exerces depuis si longtemps que tu n’es plus capable de voir ce qui va bien dans la vie. » » (p. 149)) Sunderson, rattrapé par son vieil insctinct de flic décide de mener une dernière enquête en neutralisant le chef d’une secte soupçonné de détournement de mineures. Il traque l’homme aidé par sa jeune et affriolante voisine, elle-même mineure, Mona.  Mais au-delà de cette dernière mission, il va surtout apprendre à s’adapter  sa nouvelle vie et aux plaisirs assouvis ou fantasmés qui emplissent désormais exclusivement son univers. Il va apprendre à aimer la liberté en jouissant des plaisirs simples de la vie : une boisson fraîche et alcoolisée, un bon repas et une belle partie de jambes en l'air... 

 «Il dormit les deux premières heures et se réveilla avec l’étrange impression  d’avoir été écrabouillé, une sensation tout à fait nouvelle, pas exactement comme un animal écrasé sur la route, plutôt comme un homme dont les contours ont été brouillés, dilués par la perte de la profession qui le définissait jusque là. (…) Il n’était plus personne, mais il était libre. » (p. 61)

 Sa quête de Dwight est plus une dernière errance dans les antichambres de la violence et de l’immoralité qu’une véritable enquête. Grand maître n’est pas un roman policier, il est un roman su un homme qui tourne une page et apprend à apprivoiser sa retraite. 

 « Je viens de feuilleter The Practice of the Wild de Gary Snyder et d’y lire : « La marche est l’équilibre exact entre l’esprit et l’humilité. » Je ne suis pas sûr de bien piger ce qu’il veut dire, mais au cours d’une marche de deux ou trois heures la première demi-heure est saturée de banalités mentales sans intérêt, puis on émerge soudain dans le paysage et l’on est simplement un bipède humanoïde qui avance dans les collines et les forêts enneigées, ou le long des plages gelées du lac Supérieur. On n’essaie même pas de comprendre cet immense plan d’eau, car on n’est pas censé le faire. » (p.284)

  

Ce que j’ai moins aimé :

 Quelques longueurs.

 Premières phrases :

« L’inspecteur Sunderson marchait à reculons sur la plage en jetant parfois un regard derrière lui pour s’assurer de ne pas trébucher sur un bout de bois. Le vent du nord-ouest soufflait sans doute à plus de cinquante nœuds, et le sable lui piquait le visage et lui brûlait les yeux. »

 Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : Dalva

   D’autres avis :

 Presse : Le Figaro ; Le Monde ; Les Echos 

  

Grand maître, Jim Harrison, traduit de l’anglais (EU) par Brice Matthieussent, Flammarion, septembre 2012, 342 p., 21 euros

dialogues-croises

  challenge rentrée littéraire 2012

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Le Tag où je me livre

Publié le par Hélène

J'ai été invitée par Caro (Des bouquins sur l'étagère) à répondre à ce tag. Je m'exécute avec plaisir...

    

Le livre que j'ai particulièrement aimé : 

 

Les racontars celtiques de Jorn RIELPetit traité de philosophie naturelle de Kathleen DEAN MOORE et Une année à la campagne de Sue HUBBELL  

 

dernièrement Imaqa de Flemming JENSEN

 

Et beaucoup d'autres encore ici : Coups de coeur

 

      sans oublier La patience des buffles sous la pluie de David THOMAS ....

 

Le livre qui ne m'a pas plu :

      Je n'ai pas du tout apprécié "D'autres vies que la mienne" d'Emmanuel CARRERE pourtant encensé par la critique. J'ai dû le lire dans le cadre du jury Orange, voici ce que j'en disais :

"Emmanuel Carrere nous offre un récit aux multiples ramifications centré sur les vies bousculées de personnes auparavant sereines. Nous rencontrons un jeune couple qui perd sa fille dans le tsunami, la belle-sœur mourante de l’auteur atteinte d’un cancer, son collègue, lui aussi ex-cancéreux, et d’autres destins satellitaires comme ces personnages cachés derrière les dossiers de surendettement que traitent Juliette et Etienne. Puis, le narrateur, Emmanuel Carrère qui côtoie ces multiples malheurs, décide de les raconter pour laisser une trace de leur passage sur terre.

Je reprocherai principalement à ce roman d’une part la longue description de la fin de Juliette, belle sans doute, mais n’évitant pas le pathos que l’auteur avait esquivé jusque-là, et d’autre part la longueur des chapitres sur le surendettement, tant détaillés qu’ils n’ont rien à envier à un documentaire d’Envoyé Spécial… N’est-ce pas d’ailleurs une façon de surfer sur la vague de la crise ambiante ?
J’ai regretté l’accumulation de destins brisés, une seule histoire - celle de Juliette par exemple - aurait suffi, pourquoi inclure dans ce roman comme un deuxième roman en mentionnant cette expérience du tsunami ?
Aussi je dirais que pour ma part « trop, c’est trop », je n’ai pas apprécié pleinement ce roman. C’est un beau témoignage, avec de réelles qualités littéraires qui célèbre la vie de ceux qui restent et se battent face aux adversités du destin, mais il faut malgré tout avoir envie de plonger dans les multiples malheurs possibles."

 

 

Le livre qui est dans ma PAL :

 

Un des derniers arrivés que j'ai hâte de lire est L'embellie de Audur Ava OLAFSDOTTIR. J'avais beaucoup apprécié son Rosa Candida.

Côté BD je viens de craquer sur Far away des époux Charles , recommandé chaudement dans le top BD de Yaneck...

Sinon une partie de ma PAL est ici : PAL (Pile à lire)

Si vous êtes partants pour des lectures communes, faites-moi signe !

 

Le livre qui est dans ma wish-list :

 Ma wish list est d'une longueur démentielle...  Je dirais les romans de Mario Rigoni Stern chez la Fosse aux Ours qui sont aussi beau à l'extérieur qu'à l'intérieur et Proust en Pléiade. http://www.la-pleiade.fr/Auteur/Marcel-Proust

 

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Le livre auquel je tiens :

 La patience des buffles sous la pluie dédicacé par l'auteur (que j'ai en deux exemplaires, j'ai été traumatisée par la faillite de Bernard Pascuito),  A l'ombre des jeunes filles en fleurs de Proust étudié en licence et mon Pléiade de Saint John Perse, souvenir de mon mémoire et qui rassemble de nombreux autres souvenirs personnels... 

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Le livre que je voudrais vendre ou troquer :

      Là encore ils sont nombreux disons Les oubliés de la lande tant il m'a laissé une impression désagréable (je ne regarde plus ma machine à laver du même oeil désormais)

et d'autres ici : http://www.priceminister.com/boutique/helene1hd/nav/Livres

 

Le livre que je n'ai pas réussi à terminer :

Ils sont nombreux en ce moment, le dernier en date étant  "Que le vaste monde poursuive sa course folle" de Colum McCANN, trop glauque pour moi en ce moment...

Les autres sont ici : Déceptions et abandons

 

Le livre dont je n'ai pas encore parlé sur mon blog :

      De nombreux livres que j'ai lus avant la création de ce blog et auxquels j'aimerais accorder une place en ces pages : 

 Là où se trouvait la mer de Rick BASS

La tête dans le carton à chapeaux de CHILDRESS

Ma famille inoubliable de Fred CHAPPEL

les romans de Wilkie COLLINS

Jim Glass de Jim EARLEY

Neige de Maxence FERMINE

1001 femmes blanches de Jim FERGUS

Grâce et dénuement de Alice FERNEY

Les cinq quartiers de l'orange de Joanne HARRIS

Le vent qui souffle dans les grues de Lidia JORGE

L'arbre aux haricots de Barbara KINGSOLVER

Noces indiennes de Sharon MAAS

La rivière du sixième jour de Norman MCLEAN

Blonde de OATES

Brendan prairie de Dan O BRIEN

Best love Rosie de O FAOLAIN

Matin brun de Marc PAVLOFF

Le temps où nous chantions de Richard POWERS

Un jour avant Pâques de Zoya PIRZAD

En attendant l'aube de Mario RIGONI STERN

De la beauté de Zadie SMITH

Le parfum de SUSKIND
Le sourire étrusque de SAMPEDRO

Luz ou le temps sauvage de OSORIO

L'alchimiste de COELHO

L'allée du roi de Françoise CHANDERNAGOR

C'est beau une ville la nuit de Richard BOHRINGER

L'arrière-saison de BESSON

Dojnaa de Galsan TSCHINAG

En caravane de Elisabeth VON ARNIM

Le joueur d'échecs de Stefan ZWEIG

Les romans de Michel TREMBLAY

A l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel PROUST

Emile de ROUSSEAU

Les vrilles de la vigne de COLETTE

Noces de Albert CAMUS

Que ma joie demeure de Jean GIONO

Les contes des 1001 nuits

Fantasia chez les ploucs de Charles WILLIAMS

La morsure du lézard de Kirk MITCHELL

Le retour à la terre de FERRI et LARCENET

 

Le livre que je vais lire en lecture commune :

Je participe au blogoclub et dans ce cadre nous allons lire pour le 1er décembre : Ma brillante carrière de Miles Franklin

 

Ma-brillante-carriere.jpg

 

Et dans le cadre du prix des lectrices de ELLE je vais lire ce mois-ci L'interprétation des peurs de Wulf DORN, Cher Gabriel de Halfdan W. FREIHOW, Avenue des Géants de Marc DUGAIN avec A propos de livres  ; AkialamAnna Blume ; Audouchoc-Theoma  ; Caroline (Des bouquins sur l'étagère) ; ClaraConstance  ; Jostein  ; MimiPinson  ; Nadael  ; Stieg  et Canel

 

 

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Comme dans un miroir de Gunnar STAALESEN

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

 

 L’auteur :

 Gunnar Staalesen est né à Bergen, en Norvège, en 1947. Il crée en 1975 le personnage de Varg Veum, qu'il suivra dans une douzaine de romans, rencontrant un vif succès puisqu'ils se sont vendus à plus d'un million d'exemplaires en Norvège.

Il est aussi l'auteur de la grande fresque Le roman de Bergen, en six volumes.
 

L’histoire :

En 1957, une femme sublime se tue en voiture avec son amant saxophoniste, dans un pacte macabre. Elle laisse deux filles. Trente-cinq ans plus tard, lorsque l'une disparaît avec son mari, sa soeur imagine le pire et appelle Varg Veum. Entre le mythe des amants suicidés en 1957 et le présent, beaucoup de recoupements, de ressemblances, comme dans un miroir. Les chalets de montagne sur les hauteurs de Bergen se renvoient les échos du passé par-delà les fjords.

Sur fond de trafic en tous genres, la Norvège des années 90 a bien les deux pieds dans son époque. Varg Veum aussi : il vient d'acheter un téléphone portable !
Un nouvel épisode jazzy pour le privé norvégien.

 

Ce que j’ai aimé :

Varg Veum est un personnage mélancolique attachant, à l'image de cette atmosphère jazzy dans laquelle baigne le roman. Les airs de saxophone semblent s'échapper voluptueusement des pages pour nous chanter les relations passionnelles de ces amants maudits liés par ce qui semble être un pacte funèbre. Le sang d'Humphrey Bogart coule dans les veines de Varg, homme moral et pourfendeur de la noble cause surtout pour les jolies femmes en détresse.

 Comme un miroir mêle une enquête classique autour du thème de l’adultère et des thématiques plus actuelles comme le traitement des déchets toxiques ou l'émigration clandestine. Cette alliance entre sujets d'actualité et sujets intemporels reflète bien l'image du roman baignant dans une atmosphère sépia.  

L'ensemble est servi par un style à la fois lyrique dans les descriptions et dynamique dans l'action.

 Ce que j’ai moins aimé :

Une enquête qui manque un peu de punch et dont le rythme langoureux ne plaira pas à tout le monde…

 Premières phrases :

  "Je l'avais vue bien avant que nous nous croisions. Nous allions chacun dans sa direction sur la portion de montagne que les Berguénois appellent Vidden, le haut plateau, comme s'il n'y en avait qu'un. Elle arrivait d'Ulriken, en direction de Floien."

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur :

 

La série des Varg Veum dans l'ordre :

 

1- Le Loup dans la bergerie (Rocher, 1994 ; rééd. Gaïa, 2002)

2- Brebis galeuses (L'Aube, 1997)

3- Pour le meilleur et pour le pire (Gaïa, 2002)

4- La Belle dormit cent ans (Gaïa, 2002)

5- La Femme dans le frigo (Gaïa, 2003)

6- La Nuit, tous les loups sont gris (Gaïa, 2005)

7- Anges déchus (Gaïa, 2005)

8- Fleurs amères (Gaïa, 2008)

9- Les Chiens enterrés ne mordent pas (Gaïa, 2009)

10- L'Ecriture sur le mur (Gaïa, 2011)

11. Comme dans un miroir (Gaïa, 2012) 

 Autre :

 Roman policier nordique

 

D’autres avis :

 Lystig ; aproposdelivres

 

Comme dans un miroir, Gunnar Staalesen, traduit du norvégien par Alexis Fouillet, septembre 2012, 304 p., 23 EUROS

dialogues-croises

 challenge rentrée littéraire 2012

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Tout piller, tout brûler de Wells TOWER

Publié le par Hélène

                                              Towers.jpg

  ♥ ♥ ♥

 

L’auteur :

Wells Tower, originaire de Caroline du Nord, a été la révélation littéraire américaine 2009 aux Etats-Unis. Ses nouvelles et ses articles sont publiés dans le New Yorker, The Paris Review ou encore le Washington Post. Il travaille actuellement à l’écriture de son premier roman, à paraître en 2012.

Tout piller, tout brûler est en cours de traduction dans une dizaine de langues.

 

L’histoire :

    Des maraudeurs vikings envahissent une île souvent pillée, dans l’espoir que quelques massacres les aideront à dissiper l’ennui de l’hiver... Un homme est jeté dehors par sa femme qui a découvert sur le pare-brise intérieur de leur voiture l’empreinte d’un pied qui n’est pas le sien… Deux cousines adolescentes, enivrées par l’été, règlent leurs comptes dans une forêt… Un jeune homme débarque dans une fête foraine après une bagarre avec son beau-père… Dans les nouvelles de Wells Tower, les familles se déchirent et essayent péniblement de recoller les morceaux. Sa vision de l’Amérique éclaire le monde trouble des marginaux et des inadaptés : inventeurs ratés, rêveurs alcooliques, pères malheureux, fils rebelles…

Combinant une prose électrique à un esprit ravageur, Tout piller, tout brûler nous fait découvrir une voix comme nous n’en avions jamais entendue.

 

Ce que j’ai aimé :

Wells Tower nous offre une vision désabusée du monde, tant celui-ci peut offrir des beautés insoupçonnées mais aussi des pièges et des horreurs innommables.

La complexité des rapports humains est pointée du doigt comme dans « Un lien fraternel », lien  tendu entre deux frères souvent sur les chardons ardents... Mais les  êtres établissent des liens même s’ils savent que ces maigres ficelles risquent d’être mis à mal : dans « La côte de brun » Bob sympathise avec ses voisins,  dans « En bas dans la vallée » le narrateur va aider le mari de son ex-femme qui s’est blessé la cheville.  Bien sûr tout cela finit souvent mal car la vie les écorche. Les familles sont éclatées, les êtres à la dérive cherchent des échappatoires eux aussi bancals, l’amour même est malmené. Même les manèges et l’innocence d’une fête foraine est dangereuse et cache des fêlures irrémédiables.

Dans ce contexte tourmenté, la nature n'offre pas l'échappatoire idéalisé par Thoreau et quelques autres, elle aussi peut se révèler redoutable et trahir les attentes des protagonistes. 

 La violence gratuite et finalement absurde de ce monde est portée à son apogée dans la nouvelle éponyme finale : contant une lutte barbare entre deux peuples, elle éclaire l'inanité des conflits, qu'ils soient d'hier ou d'aujourd'hui...

  

Ce que j’ai moins aimé :

   - Rien de spécial.


Premières phrases :

 « Bob Munroe se réveilla couché sur le ventre. Sa mâchoire lui faisait mal, les oiseaux piaillaient et son caleçon le gênait. Il était arrivé tard, des élancements dans le dos à la suite du voyage en car, et il s’était allongé par terre pour dîner de deux paquets de crackers, si bien qu’il était plein de miettes – sous son torse nu, dans les plis moites de transpiration de ses coudes et de sa nuque, tandis que la plus grosse et la plus désagréable s’était logée dans la raie de ses fesses, pareille à une pointe de flèche en silex. »

 

D’autres avis :

 Blogs : Ys ; Keisha

 Presse : L'express ; biblioobs ; Télérama 

 

Tout piller, tout brûler, Wells Tower traduit de l’anglais par Michel Lederer, Albin Michel (Terres d’Amérique), 2010, 239 p., 20 €

 

POCHE : Tout piller, tout brûler, Wells TOWER, traduit de l’anglais par Michel Lederer, 10/18, septembre 2012, 264 p, 8.10 euros

  12 d'Ys

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