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Mon salon du Livre 2012 - soirée d'inauguration

Publié le par Hélène

 

Arrivée à 17h30, j'appelle Copiiine Isabelle  qui me dit être à "maison de la radio"... "ok je t'attends". je n'avais pas de plan de métro -ni Internet sur mon téléphone- pour moi la maison de la radio c'était dans Paris, j'étais moi-même dans Paris, donc j'allais attendre quoi... 10 minutes. Paris est grand mes amis, sachez-le, j'ai attendu 1 heure. Je suis restée plantée à l'entrée, et cinq fois des gentils gens sont venus me demander des renseignements, me prenant pour une hôtesse. Deux personnes ont même cherché à profiter de mon invit pour rentrer avec moi...Et il y en a une qui a même tenté de me piquer mon invit. J'ai alors pris mon plus beau sourire d'hôtesse et je lui ai dit "chère Madame, cette soirée est strictement réservée aux invités munis d'un carton d'invitation, aussi vous invitai-je (ouais, je parle comme ça...) à revenir les jours suivants dévolus aux visiteurs grand public. Bonne journée, au revoir Madame." Cinq ans de sourire et de langage normalisé pour éviter le "casse toi pétasse, fais pas ch... ou j'appelle la sécurité"...

 

Bref 18h30 Isablle arrive, après s'être quand même perdue dans le hall 5 ...

 

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Elle est contente d'être arrivée, Isabelle !

 

Arrêt chez Zulma qui nous explique pendant une demi-heure que chaque couverture de livre est unique, choisie par l'auteur en relation avec l'histoire ou le pays d'origine de l'auteur.

 

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Visite à Vincent des Editions Le passage (qui fête ses 10 ans cette année), un Vincent très people entre champagne et discussions enfièvrées. Après s'être moqué de mon look de touriste avec mon appareil autour du cou, (c'est l'accessoire tendance, il n'y connait rien...) il a quand même accepté de se faire prendre en photo avec Charlotte.

 

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Nous sommes repartis à l'assaut des allées noires de monde. Notre mission : trouver le stand des écrivains du bassin du Congo qui nous avait promis 'un cocktail africain" et un concert.

 

 

Nous avons trouvé un stand "librairie du Sud" avec quelques écrivains africains, un stand noir de monde... La raison ? Des livres ??? Des écrivains ??? Non, point du tout, de délicieux accras...

 

Coup de fil à Sophie du blog SophieLit "tu es où ?" "bah je sais pas chez Gallimard" "en U ou en S ?" "je sais pas je te rappelles". 10 minutes plus tard lecture du sms arrivé 10 minutes plus tôt (un salon, c'est bruyant, on n'entend pas bien les téléphones...) (surtout les vieux téléphones tout pourris comme le mien) "en s21" ni une ni deux, nous courons. sauf  que, trop tard, Sophie n'était plus là.

 

Nous sommes revenues à notre mission première et avons décidé d'aller au point information pour trouver nos congolais. L'hôtesse avec son foulard rose autour du cou nous dirige vers l'allée Z. Sauf que l'hôtesse est la pro du blush rose assorti à son foulard, mais ne connait pas du tout sa géographie et ne savait donc pas que la Turquie n'est pas dans la bassin du Congo. Allée Z, pas l'ombre d'un congolais...

 

Naruto nous indique le chemin, et j'aurais tendance à lui faire plus confiance qu'à l'hôtesse au foulard, allez savoir pouquoi !

 

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Sms de Sophie : "suis en I20"

 

 

Escale au stand des Editions Attila avec un accueil en or d'Hélène Morice qui, bien que débordée, a pris le temps de discuter avec nous, et ça c'est une vraie copiiine...(une copine qui vous accueille en plus en disant "t'es toute belle dis moi" est de toute façon une bonne copine (oui, j'avais retiré l'appareil photo de mon cou, car quand même Vincent est un poil plus fashion que moi, et sur ce coup-là, je lui ai fait confiance...))

 

Sms de Sophie  : P28. On cherche, on cherche...

 

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Fin de soirée enfin nous avons trouvé le stand (H29), grâce à un téléguidage à distance de mon cher et tendre qui lui, a Internet sur son téléphone. Nous avons trouvé Huchon aussi et ô victoire nous sommes en plus arrivées à point pour le concert ! Sauf que cela faisait 2h30 que nous piétiniions (oui, avec deux ii) dans les allées et que nos dos, nos pieds et nos jambes réclamaient du repos.

 

Moralité : j'm'en fous, free ou pas free, je resignechez SFR et je prends un forfait avec Internet compris.

Moralité 2 : toujours avoir un homme à distance qui peut vous guider -et garder les enfants, et faire à manger, et faire la vaisselle, et vous accueillir avec le sourire  "et ta soirée alors?"... bref toujours avoir un homme...

Moralité 3 : les salons c'est pas pratique pour voir les copines

Moralité 4 : et les livres dans tout ça ? Ah oui, les livres bah, y'en avait plein...

Publié dans Divers

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Sélection littérature japonaise

Publié le par Hélène

 salon livre paris 2012

 

 

Je vous propose une petite sélection d'auteurs japonais à l'occasion du salon du livre qui ouvre ces portes aujourd'hui à Paris :

 

L'auteur incontournable du moment Haruki MURAKAMI :

 

1q841

 

 

1Q84 de Haruki MURAKAMI

 

1Q84 livre 2 Juillet-septembre de Haruki MURAKAMI

 

Autoportrait de l’auteur en coureur de fond de Haruki MURAKAMI

 

 Le mangaka le plus connu, Jirô TANIGUCHI :

 

homme qui marche couleur

 

Les années douces de TANIGUCHI ET KAWAKAMI

 

Un zoo en hiver de Jirô TANIGUCHI

 

L’homme qui marche de Jirô TANIGUCHI

 

  nonnonba

 

 Mes coups de coeur :

 

Mangas :

 

Hokusaï de Shôtarô ISHInoMORI

 

NonNonBâ de Shigeru Mizuki

 

Romans

 

Park life de Shuichi YOSHIDA

 

 

D'autres titres en ces pages :

 

Ikebukuro West Gate Park de Ira ISHIDA

 

Le temps qui va, le temps qui vient de Hiromi KAWAKAMI

 

Parade De YOSHIDA Shuichi

 

La danseuse d’Izu de Yasunari KAWABATA

 

Kyoko de Ryû MURAKAMI

 

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Ghost world de Daniel CLOWES

Publié le par Hélène

                                                ghostworld

♥ ♥ ♥

 

L’auteur :


Daniel Clowes est un auteur de bandes dessinées américain.

Il étudie le dessin de manière plutôt académique au Pratt Institute de Brooklyn mais se considère comme un autodidacte. Ne trouvant pas de travail à New York, il rentre à Chicago et fait ses véritables débuts d'auteur de bandes dessinées dans Love and Rockets n° 13 en 1985. En 1986, il publie son premier comic book chez Fantagraphics Books, Lloyd Llewellyn (6 numéros), qui sera suivi de Eightball (1989), qui paraît toujours et dans lequel seront prépubliées toutes les histoires à présent reprises en albums. Son dessin précis, ses ambiances fifties, ses allers-retours constants entre thèmes intimistes, fantastique, science-fiction, auto-fiction, etc., sont sa marque de fabrique. Dan Clowes est proche d’Adrian Tomine dont il est l'influence majeure.

Avec Ghost World ( adapté au cinéma) il détient le record des ventes de son éditeur, Fantagraphics Books (100 000 exemplaires). Il a remporté plusieurs prix pour son travail, notamment des Harvey Awards en 1997 et 2005 pour le scénario de Eightball. (Source : Babélio)

 

L’histoire :

Dans une petite ville des États-Unis, deux copines coincées entre la fin de l'adolescence et les premiers temps de l'âge adulte cherchent un sens à leur existence. Au long de leurs journées où il ne se passe pas grand-chose, elles oscillent entre l'envie de partir pour changer de vie et l'attachement à un quotidien banal auquel elles ont du mal à s'arracher. Histoire complète en 1 volume.

 

Ce que j’ai aimé :

Ghost world est un monde étrange, comme suspendu, dans lequel évoluent deux adolescentes, Enid et Rebecca. ghost-world.3.jpgElles croisent des êtres faméliques, des fantômes auxquels elles attribuent des vies hors normes.  corps qui se meuvent dans un monde fantôme trErrant de cafèts minables en cafèts minables, elles s’ennuient à deux dans cet interstice difficile placé entre l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte. Le portrait de ces adolescentes sonne étonnamment  juste, loin des  stéréotypes :

« Par exemple, je n’ai jamais vu un film avec de vraies filles. Au cinéma, les femmes jouent le plus souvent des rôles stéréotypés… La bosseuse à lunettes qui n’a pas de chance avec les hommes ou la garce vulgaire… Ce sont des stéréotypes à qui on n’attribue jamais une personnalité complexe ou bien constituée de multiples facettes. » ( extrait d’une interview  parue dans « Dangerous Drawings » )

Pour elles, les apparences sont primordiales, elles cherchent leurs styles, elles traquent leur identité, dans le dégoût d’elles-mêmes. 

« Avant mon projet d’aller à la fac, j’avais la secrète intention de ne rien dire à personne, de monter dans un bus et d’aller m’installer dans une ville au hasard, pour y devenir cette personne complètement différente…

-          Et puis ?

-          Et puis ne pas revenir tant que je ne serais pas totalement devenue cette personne. J’y pensais tout le temps.

-          Je ne comprends pas…

-          C’est parce que tu ne te détestes pas tout à fait. »

 Elles éprouvent des  sentiments indistincts, éprouvant de la difficulté à définir lesdits sentiments.  Seule leur amitié perdure. Puis la vie passe et chacun suit sa route, et la complicité d'hier s'effrite sans que l'on sache vraiment pourquoi. La vie file... 

 

Ce que j’ai moins aimé :

-          Rien.

ghost-world2.jpg

 

Ghost world, Daniel Clowes, traduction Sidonie Van Den Dries, Vertige graphic, 2010, 14 euros

 

BD Mango bleu

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Printemps des poètes 4

Publié le par Hélène

 

printemps des poètes

 

 

poète
     

Jean-Pierre Verheggen

 

poème
     

1. Défier Hercule au badminton ! (en deux sets gagnants !)
2. Chevaucher Jolly Jumper dans la forêt de Sherwood !

3. Sauver Tintin de la noyade (et Milou, des poissons-torpilles qui lui empoisonnent la queue)
4. Voter Bicot aux prochaines présidentielles !
5. S’inviter à la table du Chat Botté pour dévorer avec lui le marquis de Carabas transformé, le temps d’un repas, en souris d’agneau !
6. Cafter Brutus, l’ennemi juré de Popeye le marin et faire au sergent Garcia un croc-en-jambe de derrière les fagots (en profiter pour exiger de Zorro qu’il mette la main au portefeuille pour ce service rendu)
7. Confisquer aux sept nains leurs médicaments à base d’hormones de croissance (qu’ils restent petits, c’est mieux, surtout pour jouer à cache-cache dans le jardin !)
8. Prêter son GPS au Petit Poucet (ou du moins lui envoyer un texto pour le prévenir qu’il doit se méfier de ces salauds d’oiseaux qui bouffent le pain des pauvres !)

Bref ! On imagine mal tout ce qu’un Poète est capable d’accomplir pour ne jamais quitter sa vieille et tendre enfance !



Jean-Pierre Verheggen

édition
printemps des poetes
      2012

Publié dans Poésie française

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Tours et détours de la vilaine fille de Mario VARGAS LLOSA

Publié le par Hélène

                                                  tours et détours

 ♥ ♥

  L’auteur :

 Né en 1936 au Pérou, Mario Vargas passe une partie de son enfance en Bolivie. Dès l’âge de quatorze ans, il est placé à l’Académie militaire Leoncio Prado de Lima qui lui laisse un sinistre souvenir. Parallèlement à ses études universitaires, il collabore à plusieurs revues littéraires et, lors d’un bref passage au Parti communiste, découvre l’autre visage du Pérou. En 1959, il publie un recueil de nouvelles très remarqué, Les caïds, et s’installe à Paris. Il publie de nombreux romans, couronnés par des prix littéraires prestigieux. Devenu libéral après la révolution cubaine, il fonde un mouvement de droite démocratique et se présente aux élections présidentielles de 1990, mais il est battu au second tour. Romancier, critique, essayiste lucide et polémique (L’utopie archaïque) Mario Vargas Llosa est considéré comme l’un des chefs de file de la littérature latino-américaine. Source : Gallimard

 L’histoire :

Que de tours et de malices chez cette " vilaine fille ", toujours et tant aimée par son ami Ricardo, le " bon garçon ".

Ils se rencontrent pour la première fois au début des années cinquante en pleine adolescence, dans l'un des quartiers les plus huppés de Lima, Miraflores. Joyeux, inconscients, ils font partie d'une jeunesse dorée qui se passionne pour les rythmes du mambo et ne connaît d'autre souci que les chagrins d'amour. Rien ne laissait alors deviner que celle qu'on appelait à Miraflores " la petite Chilienne " allait devenir, quelques années plus tard, une farouche guérillera dans la Cuba de Cassa, puis l'épouse d'un diplomate dans le Paris des existentialistes, ou encore une richissime aristocrate dans le swinging London.
D'une époque, d'un pays à l'autre, Ricardo la suit et la poursuit, comme le plus obscur objet de son désir. Et, bien entendu, ne la perd que pour mieux la rechercher. Mario Vargas Llosa nous offre un cadeau inattendu : une superbe tragi-comédie où éros et thanatos finissent par dessiner une autre Carte de Tendre entre Lima, Paris, Londres et Madrid. Car Tours et détours de la vilaine fille est bien cela : la géographie moderne d'un amour fou. (Présentation de l’éditeur)

 Ce que j’ai aimé :

Les aventures de cette vilaine fille prête à tout pour trouver un mari riche qui puisse lui fournir protection et argent sont divertissantes. Amoureuse du pouvoir avant tout, elle recherche les portefeuilles fournis avant le bonheur :

 « L’argent te donne de la sécurité, te défend, te permet de jouir à fond de la vie sans te soucier du lendemain. Le seul bonheur qu’on puisse toucher. » (p. 87)

Elle se lasse vite de ses maris, et repart alors en chasse d’un nouveau pigeon prêt à succomber à ses charmes. Elle s’enfuit alors, laissant sur le carreau des hommes furieux et meurtris, poursuivie par la police, ce qui l’oblige à mettre à chaque fois le pied dans un nouveau pays ou continent. Ricardo la retrouve régulièrement sur son chemin, et se laissant prendre dans ses rets, il vit à chaque fois une passion tumultueuse avec elle, jusqu’à sa prochaine fuite… Leurs périples permettent de découvrir l’atmosphère de ce début de siècle dans différents pays, en France, à Londres, à Madrid, Tokyo… Ricardo connaît ainsi des amitiés très fortes avec des personnages marquants dont l’histoire étoffe la lecture.

 Ce roman peint avec facilité la « géographie moderne d’un amour fou ».

 miraflores.jpg

                     Lima, Miraflorès

 Ce que j’ai moins aimé :

Au milieu du roman, j’ai trouvé les épisodes quelque peu répétitifs, mais un rebondissement a par la suite –miraculeusement- relancé l’action.

 Les « cucuteries » du narrateur ont eu tendance à m’agacer, ce n’est pas un personnage que j’ai trouvé sympathique, sa faiblesse et son amour inconditionnel pour une femme qui s’obstine à le faire souffrir ont fini par m’exaspérer. Peut-on être à ce point être hanté par une personne, perdre sa dignité, tout lui sacrifier, sans avoir un sursaut de dignité pour s’abstraire de ce sentiment néfaste ?

 « Je ne suis ni ne serai jamais ton ami. Tu ne t'en es pas encore aperçue? Je suis ton amant, ton amoureux, quelqu'un qui depuis tout gosse est fou de sa petite Chilienne (...). Ton pitchounet qui ne vit que pour te désirer et penser à toi. À Tokyo je ne veux pas vivre de nos souvenirs. Je veux te tenir dans mes bras, t'embrasser, respirer ton odeur, te mordre, te faire l'amour ». (p. 182)

 Premières phrases :

« Ce fut un fabuleux été. Pérez Prado vint à Lima avec son orchestre de douze musiciens pour animer les bals de carnaval au Club Terrazas de Miraflores et au Lawn tenis, et un championnat national de mambo fut organisé aux arènes d’Acho, avec grand succès malgré le cardinal Juan Gualberto Guevara, archevêque de la ville, qui menaça d’excommunier tous les couples de danseurs ; et puis mes copains du quartier Alegre à Miraflores, des rues Diego Ferré, Juan Fanning et Colon, disputèrent les olympiades de football, cyclisme, athlétisme et natation contre la bande de la rue San Martin : on remporta toutes les médailles, bien sûr. »

 Vous aimerez aussi :

Du même auteur : La tante Julia et le scribouillard

 

D’autres avis :

Gangoueus  

 

Tours et détours de la vilaine fille, Mario Vargas Llosa, Gallimard, 404 p., 21 euros

POCHE : Tours et détours de la vilaine fille, Mario Vargas Llosa, Folio, 2008, 4.79 euros

  12 d'Ys

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Printemps des poètes 3

Publié le par Hélène

 

 

printemps des poètes

 

  Jean-Pierre Siméon
      Oui je sais que
la réalité a des dents
pour mordre
que s'il gèle il fait froid
et que un et un font deux

je sais je sais
qu'une main levée
n'arrête pas le vent
et qu'on ne désarme pas
d'un sourire
l'homme de guerre

mais je continuerai à croire
à tout ce que j'ai aimé
à chérir l'impossible
buvant à la coupe du poème
une lumière sans preuves

car il faut être très jeune
avoir choisi un songe
et s'y tenir
comme à sa fleur tient la tige

contre toute raison



Poème extrait de Ici, Cheyne, 2009
édition
printemps des poetes
      2009
genre
      Poèmes sur "Enfances"

Publié dans Poésie française

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La nuit des femmes qui chantent de Lidia JORGE

Publié le par Hélène

nuit-des-femmes-qui-chantent

♥ ♥

« La fin naturelle de tous les épisodes collectifs, joyeux ou tragiques, ce sont des chansons. » (p. 228)

 

  L’auteur :

Lídia Jorge est née à Boliqueim dans l’Algarve en 1946. Diplômée en philologie romane de l’université de Lisbonne, elle se consacre très tôt à l’enseignement.

En 1970, elle part pour l’Afrique (Angola et Mozambique), où elle vit la guerre coloniale, ce qui donnera lieu, plus tard, au portrait de femme d’officier de l’armée portugaise du Rivages des murmures (Métailié, 1989).

La Couverture du soldat, 2000 a eu le Prix Jean Monnet 2000 (Cognac) Le Vent qui siffle dans les grues, 2004 a eu le Grand Prix du Roman de l’Association Portugaise des Ecrivains 2003, Premier Prix « Correntes d’escritas » 2004 (Povoa da Varzim, Portugal), Prix Albatros de la Fondation Günter Grass 2006 (Allemagne).

 

L’histoire :

1987. Cinq jeunes femmes autour d’un piano, cinq survivantes du naufrage de l’Empire colonial portugais, elles sont là pour chanter. Il y a Gisela, qui les a convoquées et va mettre toute son audace et son énergie à leur transformation en un groupe vocal qui enregistre des disques et se produit sur scène. Il y a les deux sœurs Alcides, Maria Luisa la mezzo-soprano et Nani la soprano qui sortent du conservatoire. Il y a Madalena Micaia, The African Lady, à la sublime voix de jazz, noire et serveuse dans un restaurant, et enfin la plus jeune, Solange de Matos. Elle a 19 ans, elle découvre la vie et la ville, elle n’a pas une grande voix mais un grand talent « pour les petites choses », elle compose des paroles de chansons inoubliables qui vont faire la gloire du groupe. Puis il y aura l’amour aérien et ambigu du chorégraphe international Jõao de Lucena.

Il y a les relations de pouvoir si particulières des femmes, les pressions psychologiques, la façon de tout sacrifier à la réalisation d’un objectif. Elles ont travaillé dans un garage, elles ont appris à chanter, à composer des chansons, à danser sur scène, à marcher comme on danse, elles ont enregistré un disque, et l’impensable s’est produit.
Vingt ans après, la télévision, le royaume de l’instantané, leur consacre une émission et elles se retrouvent là, entre émotion et mensonge.
Romancière au sommet de son art, dominant une langue raffinée et subtile pour aller au plus profond des sentiments et de l’histoire des changements d’une société, Lídia Jorge écrit ici un roman puissant et limpide.  (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 Pour Lidia Jorge les mots ont un pouvoir immense, celui non seulement d’enfanter un monde, mais aussi de recréer le monde.

  « Je m’associe à ceux qui pensent que narrer, quelles qu’en soient les modalités, est toujours une façon de perpétuer l’enfance du monde. » ( A propos de ce livre)

 Aussi Solange, la narratrice réécrit-elle l'histoire du groupe de chanteuses auquel elle a appartenu pour mieux comprendre leurs trajectoires, pour mieux cerner leurs personnalités, et pour mieux appréhender le drame qui les a ébranlées. 

"C'était le passé qui était imparfait, et pour ce qui s'y était produit s'adapte à la compréhension du présent, il fallait que le récit qu'on en ferait soit modifié. C'était tout. On ne pouvait même pas parler d'imagination. Non, il ne s'agissait pas d'imagination. Il s'agissait simplement d'une vérité différente." (p. 23)

Il faut, pour créer l'harmonie, la perfection, quelquefois travestir la réalité. Solange va revenir aux origines en avançant à tâtons, à la rencontre de personnalités marquantes comme Gisela, ou Joao, des êtres passionnés qu'elle approche avec douceur, dans un profond besoin de tolérance et de compréhension. 

« J’avais compris alors que le charisme pouvait être un flux qui aveugle et séduit en même temps. Qui provoque des oublis et des arrêts dans le temps, des hiatus irrécupérables, comme on le raconte des apparitions bienfaisantes. » (p. 113)

«  Gisela veut atteindre le domaine qui est le sien, connaître le pouvoir, le chemin menant au pouvoir, elle aspire à faire partie de cette force obscure qui va de l’avant seule, comme la pointe d’un diamant aveugle fendant le monde en vue d’un triomphe, quel qu’il soit. C’est pour ça qu’elle est si dangereuse. Elle semble ignorer que tout, qu’il s’agisse des armes ou des effets du pouvoir pour le pouvoir, tout un jour sera oublié. » (p. 309)

  Servie par un style poétique aux élans lyriques, cette histoire de chant et d'amour charme profondément l'âme et le coeur de ses mots envoûtants :

« Ma vie est un intervalle que je veux remplir de la matière la plus lumineuse qui existe dans ce monde. L’amour. » (p. 232)

  Ce que j’ai moins aimé :

-  J'aurais aimé que quelquefois Solange se fonde plus dans son récit, n'anticipe pas autant, de façon à nous plonger entièrement dans cette narration des années passées. Les verbes tels que "Je revois, "Je me souviens", ainsi que  l'emploi de l'imparfait mettent un frein à l'action.

   Premières phrases :

« Pendant deux jours de suite, le vent fustigea les arbres de la place des Fleurs, le dol fut jonché de feuilles et de brindilles, et toutes sortes d’objets qui avaient été cachés pour toujours au fond de sacs en plastique se montrèrent une dernière fois, roulant sur les pavés. »

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Le vent qui souffle dans les grues

 

D’autres avis :

BLOG : Anis 

  PRESSE : 

LE NOUVEL OBSERVATEUR, Claire Julliard
« Dans ce roman sombre et poétique, la Portugaise Lídia Jorge envisage l’écriture comme un acte de rédemption » »

LA MONTAGNE, Daniel MArtin
« Le passé et ce que l’on en fait. Comment il se transforme, s’embellit ou non, au fil du temps, est une des grandes thématiques de Lídia Jorge, auteure portugaise d’une rigueur extrême, ce qui lui a permis de s’imposer comme une des grandes prosatrices dans le monde entier.

LE MATRICULE DES ANGES
Entretien à lire ici.

THE LION, Pierre Schavey
« Un roman qui fouille avec finesse la psychologie féminine, et peint avec justesse les rapports de personnalités qui s’affrontent au sein d’un groupe apparemment uni par la même ambition. Un roman qui chante et enchante »

M LE MAGAZINE
« Le Lisbonne de Lidia Jorge ». Lire l'article entier ici.

LIRE, André Clavel
« Un beau roman sur les rapports entre les femmes et, surtout, sur la magie de la musique, dont la grande dame des lettres portugaise montre qu’elle est à la fois un lien social, un instrument de libération et une fenêtre ouverte sur l’absolu »

LIVRES HEBDO
« La prose dense contient ici une nouvelle force d’envoûtement, boucle toujours hypnotique mais plus lisible, qui donne un de ses romans les plus fascinants.»

BOOKS
« La Nuit des femmes qui chantent est une parabole qui enseigne comment la vie a eu raison de notre optimisme et réduit nos aspirations en miettes, pour mieux les broyer.»

PSYCHOLOGIES MAGAZINE, Christine Salles
« Chanter pour exister, revendiquer sa place, s’affirmer ou simplement suivre le mouvement fut une expérience intense pour certaines… mais aussi un drame pour d’autres. Ce que ces femmes sacrifièrent, perdirent ou offrirent se dévoile lentement. Musique ou chant, ne choisissez pas : prenez les deux.»

VERSION FEMINA, Anne Smith
« Roman subtil à la voix originale. »

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
« L’écriture délicate et nuancée exprime une grande palette de sentiments. »

FRANCE CULTURE, « Le rendez-vous », entretien avec Laurent Goumarre le 26 janvier 2011
Plus d'infos ici

FRANCE INTER, « L’humeur vagabonde », entretien avec Katleen Evin le 26 janvier 2011
Plus d'infos ici

FRANCE INTER, « Le 7/9 du weekend »,Patricia Martin
Plus d'infos ici

ESTUDOS LUSOPHONOS
Plus d'infos ici.

La nuit des femmes qui chantent, Lidia Jorge, traduit du portugais par Geneviève Leibrich, Metailié, 2012, 309 p., 21 euros

Publié dans Littérature Europe

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Printemps des poètes 2

Publié le par Hélène

 

 

printemps des poètes 

 

Les séparés (N'écris pas...) de Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)

N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !

Publié dans Poésie française

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3" par Marc-Antoine MATHIEU

Publié le par Hélène

trois-secondes-marc-antoine-mathieu.jpg

♥ ♥

 

L’auteur :

Marc-Antoine Mathieu est un dessinateur et scénariste de bande dessinée français.

 

L’histoire :

“Cet ouvrage se propose de relater la trajectoire de la lumière dans une petite portion d’espace-temps. Les 3 secondes qui la constituent forment un récit très court mais aussi très dense, aux allures d’intrigue policière. Observer les détails, enquêter d’une scène à l’autre permet de reconstituer les angles morts et de récolter les indices sur ce qui relie les personnages et les motive. Affaire, crime, complot… A chacun de se faire sa propre idée. Quelques pistes vous mettront sur la voie : Quel scandale secoue la presse ? Qu’a dit Renato Nacci et que fait-il ? Qui est dans l’avion et que lui arrive-t-il ? Qu’a-t-on offert à Carine ? Bonne investigation” (synopsis éditeur).

 

Ce que j’ai aimé :

3 secondes est un album conceptuel très original, sans bulles, constitué uniquement de planches de dessins qui se font échos les unes aux autres. Ce mutisme permet de s'attacher uniquemment aux images qui nous invitent à une enquête policière dans le monde du football. Le lecteur se fait détective, traquant le moindre détail, perçu dans le reflet d'une vitrine, d'une prunelle ou d'une flaque d'eau... Ce jeu de renvoi le mène alors petit à petit vers la solution de l'énigme.

C'est une œuvre hybride pensée à la fois en version papier et en numérique. Sur le site des Editions Delcourt, grâce à un mot de passe que l’on trouve dans l’album version papier, le lecteur peut accéder à la version internet et ainsi zoomer, explorer…

        Trois-secondes--Planche-2.jpg

 

Ce que j’ai moins aimé :

Il faut avoir une bonne vue pour saisir tous les détails et trouver la clé de l’énigme

 

D’autres avis :

Choco   ;

 Mo' - Noukette - Lunch - Antigone - Yaneck - mec d'Alfie - Lelf  

 

3 secondes, Marc-Antoine Mathieu, Delcourt, septembre 2011, 14.95 euros

 

 

BD-Mango-bleu.jpgTop-bd-2012-copie-1

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Eva Moreno de Hakan NESSER

Publié le par Hélène

eva moreno

♥ ♥ ♥

 

L’auteur :

Suédois, Håkan Nesser est né en 1950. Ses romans ont remporté plusieurs prix et ont été largement traduits.

 

L’histoire :

Mikaela disparaît après avoir rencontré son père pour la première fois… dans un hôpital psychiatrique. Cet homme chétif a-t-il vraiment tué une lycéenne il y a 16 ans ? En vacances dans une petite ville suédoise, l’inspectrice Eva Moreno recherche Mikaela, croisée en pleurs le jour de sa disparition. Difficile de lézarder quand le père s’évapore à son tour et qu’un cadavre est retrouvé sous le sable !

 

Ce que j’ai aimé :

-          Eva Moreno est une héroïne de l’auteur qui était jusque-là restée dans l’ombre des autres personnages masculins créés par Hakan Nesser. Elle prend ici la première place, confrontée malgré elle à la disparition d’une jeune fille pendant ses vacances. Derrière le choix de s’occuper de cette enquête qui ne relève pourtant pas de ses attributions, se cachent des fêlures apparaissant en filigrane : elle est une femme entièrement vouée à son travail et peu douée dans sa vie personnelle, poursuivie par des démons tout droit sortis de son enfance. Se donner corps et âme pour rééquilibrer une autre destinée est dans ses cordes, régir sa propre vie amoureuse avec intelligence est au-dessus de ses forces.

 

« Toujours est-il que cette idée concernant le temps libre et l’éthique n’était pas vide de sens. Quand nous sommes pris dans l’engrenage de nos obligations habituelles, nous passons devant des mendiants aveugles, des enfants apeurés et des femmes battues sans faire attention. En revanche, si nous croisons une personne malheureuse lors d’une promenade tranquille sur la plage, notre réaction est différente. 

La morale a besoin de temps. » (p. 148)

 

-          L’intrigue débute sous des auspices assez classiques : la disparition d’une jeune fille, reliée semble-t-il au meurtre d’une autre jeune fille, seize ans auparavant. L’enquête avance sporadiquement, les éléments nouveaux apparaissent à bon escient, et seule la résolution finale de l’intrigue se révèlera originale.  

-          Ce roman bien ficelé permet de découvrir avec intérêt un auteur qui occupe le premier rang des auteurs suédois.

 

 Ce que j’ai moins aimé :

-          Ce genre de réflexion : « Mais qu’est-ce qui te prend ? Tes règles te vident le cerveau ? »

 

Premières phrases :

« Winnie Maas est morte pour avoir changé d’avis.

Plus tard, il ya ceux qui prétendirent que si elle était morte c’est parce qu’elle était à la fois belle et stupide. Une combinaison notoirement risquée.

Ou parce qu’elle était naïve et faisait confiance aux gens qui n’en étaient pas dignes.

Ou parce que son père était un salaud qui avait laissé sa famille à la dérive bien avant que Winnie soit capable de se passer de couches et de biberons. »

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Le mur de silence

Autre : Roman policier nordique

 

D’autres avis :

Le vent sombre  : « Moins captivant que Funestes carambolages, Eva Moreno et son héroïne forte et indépendante raviront les lecteurs qui privilégient les constructions psychologiques crédibles à l'empilement plus ou moins sanglant de cadavres. »

 

Eva Moreno, Hakan NESSER, traduit du suédois par Agneta Ségol et Marianne Ségol-Samoy, Editions du Seuil, 2011,

POCHE : Eva Moreno, Hakan NESSER, traduit du suédois par Agneta Ségol et Marianne Ségol-Samoy, Points, janvier 2012, 384 p., 7.50 euros

 

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