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Trop n’est pas assez de Ulli LUST

Publié le par Hélène

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♥ ♥

  Prix Révélation du festival d’Angoulême 2011

  

L’auteur :

 

Ulli Lust est une auteure de bande dessinée autrichienne. Trop n’est pas assez est un album autobiographique.

 

L’histoire :

 

Au cours de l’été 1984, deux jeunes punks autrichiennes, Ulli et Edi, décident sur un coup de tête de partir pour l’Italie, sans papiers d’identité, avec pour seul bagage leur sac de couchage et les vêtements qu’elles ont sur le dos. Leur périple durera deux mois, et les mènera de Vienne à Naples, en passant par Vérone et Rome, pour terminer en Sicile.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Qui n’a pas rêvé de tout plaquer l’espace de quelques mois pour partir à l’aventure et découvrir la VRAIE vie comme Ulli…

 

« - Je suis ravie d’être enfin dehors ! Dans la vraie vie !

Longtemps j’ai eu l’impression que je ne la connaissais que par les livres ! Enfin je la vis ! Je fais ce que je veux, et personne ne me donne d’ordres. Voilà !

-          Et tu veux quoi ? Picoler, fumer et glander ?

-          Ces dernières semaines, dans la rue, j’ai plus appris que dans tous les ce que j’ai pu lire ces dernières années. Je veux voyager ! je veux tout essayer ! Si je devais rester immobile, j’exploserais d’impatience ! » (p. 214)

 

Ulli Lust nous offre son expérience brute, sans fioritures, elle ne nous épargne ni le froid, ni la faim, ni les hommes toujours plus insistants, ni la drogue, ni le sexe, ni le sordide. Si bien que finalement, on est bien heureux de ne pas avoir tenté cette expérience… Derrière les scènes de sexe et de drogue se cache une grande solitude parfaitement rendue par l’auteur. Les personnages sont  à la recherche d’une liberté qu’ils paient très chère et qui souvent se trouve mâtinée de tristesse et d’ennui. Si cette expérience aura permis à Ulli de mûrir, elle laissera aussi des traces violentes et irréversibles en elle.

 

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Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Ce sont de remarques sur l’objet en lui-même : les dessins en noir et blanc et la police minuscules fatiguent les yeux. L'album dégage une odeur très forte dûe sans doute à l'encre.

 

 

D’autres avis :

 

Blogs : Choco

Presse : Télérama

 

Trop n’est pas assez, Ulli LUST, Traduit de l’allemand par Jörg Stickan, Editions Ca et Là, novembre 2010, 463 p., 26 euros

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Mary Ann en automne, Chroniques de San Francisco, tome 8 de Armistead MAUPIN

Publié le par Hélène

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 L’auteur :

 

Armistead Maupin est un écrivain américain rendu célèbre par le feuilleton qu'il écrivit pour le journal The San Francisco Chronicle, publié sous la forme de romans sous le titre Les Chroniques de San Francisco.

 

L’histoire :

 

Après vingt ans d’exil à New York, Mary Ann revient sur les lieux de sa jeunesse à San Francisco. Trompée par son mari, atteinte d’un cancer, elle a décidé de se battre pour changer de vie. Elle est hébergée par son ami de toujours, Michael « Mouse » Tolliver, et retrouve la légende du 28, Barbary Lane, Anna Madrigal, qui n’a perdu ni sa vivacité d’esprit ni son énergie malgré ses 80 ans.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          J’ai retrouvé avec plaisir le charme de ces Chroniques de San Francisco que j’avais dévorées à leur sortie en 1998. Parues initialement sous forme de feuilleton, elles ont tout l’attrait des séries télévisées : dépaysantes, rapidement consommées, dotées de personnages attachants que l’on suit avec intérêt au fil des épisodes, drôles et légères, quelquefois plus graves, bref un divertissement pur et toujours bienvenu…

 

-          Ce dernier opus campe des personnages plus âgés (Mary Ann a désormais 57 ans) confrontés à une nouvelle phase de leur vie qu'ils n'aborderont pas de la même façon.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Le personnage de Mary Ann est un des moins sympathiques de ces chroniques et je n’ai toujours pas réussi à m’intéresser à elle…

 

-          La légèreté du ton, de l’écriture en font un roman contournable. Je vous conseillerais plutôt de commencer par les premiers tomes des Chroniques, si vous ne les connaissez pas encore.

 

Premières phrases :

 

« Si seulement il y avait un terrier de lapin, se disait-elle. Si seulement il y avait un truc avec cette colline, un souvenir sensoriel – la vue sur l’île d’Alcatraz, par exemple, les cornes de brume ou l’odeur des planches moussues sous ses pieds – qui lui permettrait de renouer avec son paradis perdu. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Les chroniques de San Francisco

Autres : Le Gay Savoir, série de cinq romans de Michel TREMBLAY :

La Nuit des princes charmants (1995) ;

Quarante-quatre minutes, quarante-quatre secondes (1997) ;

Le Cœur découvert (1986) ;

Le Cœur éclaté (1993) ;

Hôtel Bristol New York, N.Y (1999) ;

 

D'autres avis :

 

In cold blog

 

Mary Ann en automne, Armistead MAUPIN, traduit de l’anglais (EU) par Michèle Albaret-Maatsch, Editions de l’Olivier, mai 2011, 316 p.,

 

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Le mec de la tombe d'à côté de Katarina MAZETTI

Publié le par Hélène

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♥ ♥

« Réparer des bulles de savon éclatées et faire sourire des poupées de chiffon ça peut prendre du temps » (p. 243)

 

L’auteur :

 

Katarina Mazetti est journaliste à la radio suédoise et a écrit plusieurs livres, certains pour la jeunesse et d'autres pour adultes. Le roman Le mec de la tombe d'à côté  a notamment été traduit en plusieurs langues.

 

L’histoire :

 

Une jeune bibliothécaire qui vient de perdre son mari rencontre au cimetière en fleurissant la tombe dudit mari, un jeune agriculteur. Coup de foudre, puis relation suivie... Mais tout n'est pas aussi simple...

Ce que j’ai aimé :

 

-          Si le thème n'a rien de nouveau, ce qui différencie ce roman des autres est l'impasse dans laquelle se trouvent rapidement les protagonistes : Désirée est une fille de la ville, son « mec de la tombe d'à côté », un gars de la campagne. Qui doit faire des sacrifices, qui doit aller vers l'autre, un juste milieu est-il possible ? Le mec de la tombe d'à côté est un roman tendre et juste sur le couple. Devant les difficultés liées au fait de rencontrer son idéal masculin ou féminin, force nous est de jongler avec les différences et divergences d'opinion quand, par bonheur, une rencontre bouleverse notre vie. Est-ce que le temps passé à s'harmoniser au mieux en vaut la peine, ou vaut-il mieux ne pas se faire de mal et rester seul avec ses confortables habitudes de célibataire ? 

 

« Nous n’avons absolument pas essayé de jeter des passerelles au-dessus des ravins, nous avons cherché à nous y précipiter mutuellement. Peut-être espérions-nous tous les deux des miracles. J’attendais de le voir admettre qu’il avait une âme, lui attendait sans doute qu’un tablier me pousse sur le ventre pendant la nuit. Et nous luttions vaillamment, parce que la force d’attraction entre nous était toujours tellement forte que nous avions l’impression de pouvoir basculer à tout moment dans un trou noir. » (p. 227)

 

-          Le ton est drôle et juste, ce qui donne à l'ensemble une tendresse touchante.

 

« J’aurais pu mouliner tout doucement pour l’avoir

j’aurais pu utiliser l’épuisette

l’écailler et lever soigneusement les filets

puis manger de bon appétit

mais il a réussi à se libérer

ce putain d’amour. »

 

«  D’accord

C’est toi qui as le seau et la pelle

Mais moi j’ai tous les jolis moules à pâtés »

  

Ce que j’ai moins aimé :

 

- Un style parlé pas toujours très fin.

 

- Un thème plutôt banal (l'amour, toujours l’amour...)

 

- Une fin énigmatique (et pour cause, l’auteur pensait déjà écrire la suite...)

 

Premières phrases :

 

« Méfiez-vous de moi !

Seule et déçue, je suis une femme dont la vie sentimentale n’est aps très orthodoxe, de toute évidence. Qui sait ce qui pourrait me passer pas la tête à la prochaine lune ?

Vous avez quand même lu Stephen King ?

Juste là, je suis devant la tombe de mon mari, assise sur un banc de cimetière vert bouteille lustré par des générations de fesses, en train de ma monter la tête contre sa dalle funéraire. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : la suite : Le caveau de la famille

Autre : Quand souffle le vent du nord de Daniel GLATTAUER

  

D’autres avis :

 

 Pimprenelle, Papillon, Dasola

 

Le mec de la tombe d’à côté, Katarina MAZETTI, Traduit du suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus, Gaïa, JUIN 2006, 253 p.

  Le mec de la tombe d’à côté, Katarina MAZETTI, Traduit du suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus, Babel, mars 2009, 253 p., 7.50 euros

 

challenge voisins voisines

Publié dans Littérature Europe

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Lonesome Dove de Larry McMURTRY

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ ♥

  « Si vous ne devez lire qu’un seul western dans votre vie, lisez celui-ci. » (James CRUMLEY)

 

L’auteur :

 

Larry McMurtry est un romancier, essayiste et scénariste américain. Il est surtout connu pour son prix Pulitzer pour le roman Lonesome Dove qui a été adapté en un feuilleton télé.

Depuis 1992, il travaille ses scénarios avec Diana Ossana avec laquelle il a écrit le scénario de Brokeback Mountain pour lequel il a remporté en 2006, l'Oscar du meilleur scénario adapté.

 

L’histoire :

 

Volume 1 :
A Lonesome Dove, Texas, les héros sont fatigués. Augustus McCrae et Woodrow Call ont remisé leurs
armes après de longues années passées à combattre les Comanches. En cette année 1880, pourtant, l'aventure va les rattraper lorsqu'ils décident de voler du bétail au Mexique et de le convoyer jusque dans le Montana pour y établir un ranch. Commence alors un périple inédit de plusieurs milliers de kilomètres à travers l'Ouest, au cours duquel le convoi affrontera de violentes tempêtes, des bandes de tueurs et d'Indiens rebelles... et laissera de nombreux hommes derrière lui.

Volume 2 :
La première partie de Lonesome Dove nous a entrai
̂nés à la suite de Augustus McCrae et Woodrow Call, ex-Texas rangers de légende, sur la route dangereuse du Montana, là où, dit-on, les terres sont encore à qui les prend. De nombreuses épreuves attendent encore le convoi lors de cet extraordinaire périple à travers l'Ouest. Les hommes devront tour à tour affronter des éléments déchaînés, des pillards et leurs propres démons. Quand, au bout d'une piste longue et périlleuse, ils arriveront enfin dans le Montana, beaucoup manqueront à l'appel.

Ce que j’ai aimé :

 

-          Alors ? alors ? Ces cow-boys vous demandez-vous avidement…  

 

Eh bien j’ai le regret de vous dire que Keisha avait raison et que dans ce roman, point vous n’apercevrez de cow-boys virils et séduisants (ni d’indiens avec les mêmes qualités d’ailleurs…) Ceci dit ils sont tellement attachants que je me suis sentie comme abandonnée à la fin de la lecture, comme s’ils continuaient leur vie sans moi, loin de moi (lâches…).

 

Là est la puissance de ce western : réussir à nous abstraire totalement de notre monde pour nous transporter au cœur du Texas et du Montana, aux côtés de Call, si taciturne, Gus, si exubérant, Lorena, femme meurtrie, Newt, jeune cow-boy à la recherche de ses origines, et de tous les autres aux contours tellement précis qu’ils deviennent vivants…

 

-          J’ai eu quelquefois tendance à trouver que 1200 pages pour un roman, c’était trop, mais finalement je me demande si ce n’est pas justement ce grand nombre de pages qui permet une immersion absolue dans leur univers. Rester autant de temps avec des cow-boys crée des liens, forcément… (non Choco, je n’en dirai pas plus…)

 

"Ne fallait-il pas être fou pour s'aventurer seul le long de la Canadian, cible facile pour une bande de hors-la-loi, et affamé par-dessus le marché ? (...) Rien de tout cela n'était sensé, et il était pourtant bien obligé d'admettre qu'il avait un certain penchant pour ce genre de folie. Vivre de façon raisonnable -expérience qu'il avait tentée à une ou deux reprises dans sa vie- s'était avéré ennuyeux, le plus souvent après quelques jours seulement. Une vie sensée ne lui avait jamais rien apporté qui vaille, à part des beuveries et des parties de cartes où il jouait jusqu'à sa dernière chemise. La folie était parfois plus stimulante.

Le soleil du matin faisait étinceler l'herbe de la prairie lorsqu'il prit la direction de l'est  le long de la route des os de bisons." (p. 34)

 

- Je ne peux que vous encourager à vous lancer dans l'aventure...

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien, sauf peut-être que j'ai développé une addiction aux cow-boys…

 

Premières phrases :

 

" Lorsque Augustus sortit sous le porche, les cochons bleus étaient en train de manger un serpent à sonnette - un spécimen de taille modeste. le serpent devait ramper à la recherche d'un peu d'ombre quand il était tombé sur les cochons. Ils se le disputaient âprement et il était clair que le crotale ne sonnerait plus jamais. La truie le tenait par le cou et le verrat par la queue."

 

 

Vous aimerez aussi :

 

Le secret de Brockeback Mountain, nouvelle de Annie PROULX et film de Ang LEE.

 

D’autres avis :

 

Keisha, Lili 

  

Lonesome Dove, Larry McMURTRY, Tome 1 et 2, traduit de l’américain par Richard Crevier, Gallmeister, Totem, février 2011, 600 p. chaque tome, 11 euros chaque tome.

 

Merci aux éditions Gallmeister.

Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babélio :

 

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Gone, Baby, Gone de Dennis LEHANE

Publié le par Hélène

                                            Gone-Baby-gone

♥ ♥ ♥ ♥

Un grand roman policier et social à passer de mains en mains pour le faire connaître. 

 

L’auteur :

Dennis Lehane est né en 1966 à Dorchester dans le Massachusetts.  Après des études à Boston, il part à l'université internationale de Floride. Tout en écrivant son premier livre (Un dernier verre avant la guerre), il vit de métiers divers (livreur, libraire, chauffeur). C'est également un ancien éducateur qui travaillait dans le secteur de l'enfance maltraitée. Ce thème reste très présent dans la majorité de ses œuvres.

Il vit aujourd'hui à Boston. Ses livres sont traduits dans une vingtaine de langues.

 

L’histoire :

 

 Patrick Kenzie et Angela Gennaro sont les héros récurrents de Dennis Lehane. Enquêteurs privés, ils recherchent dans « Gone, Baby, Gone » une enfant de quatre ans disparue mystérieusement. Ils vont peu à peu se plonger dans la vie de la maman de la petite fille, vie déréglée, peu propice à l'éducation d'un enfant...

Ce que j’ai aimé :

-      - Ce quatrième opus des aventures de Kenzie et Gennaro est, paraît-il, le préféré de Dennis Lehane. Il est aussi le mien, bien qu'il soit difficile de comparer, chaque roman de Dennis Lehane ayant ses spécificités.

 

-      C’est un roman policier qui ne se contente pas de suivre une trame policière classique, la psychologie des personnages est très dense et l'intrigue touche des questions morales et sociales importantes, concernant ici l'éducation donnée aux enfants. Tous les romans de Dennis Lehane sont de la même veine, avec une intrigue captivante et en filigrane une réflexion sur le Mal loin d'être manichéenne.

 

-      L'originalité du livre tient en effet dans ces questions morales qu'il pose. Beaucoup de romans policiers restent manichéens : d'un côté, les bons (les policiers, enquêteurs...), et de l'autre, les méchants à poursuivre et condamner. Cette vision s'estompe dans les romans de Dennis Lehane, et le monde prend soudain de l'épaisseur.

          

Ce que j’ai moins aimé :

 

-      C’est un roman violent quelquefois, à l'image du monde décrit.

-      Si vous voulez les lire dans l'ordre, commencez par Un dernier verre avant la guerre.

 

Premières phrases :

 

"Port Mesa, Texas
Octobre 1998
Bien avant que le soleil n’atteigne le Golfe, les chalutiers s’éloignent dans les ténèbres. Ce sont surtout des crevettiers, auxquels se joint parfois un bateau en quête de makaires ou de tarpons, et il n’y a pratiquement que des hommes à bord. Les rares femmes embarquées avec eux restent les plus souvent entre elles. Sur le littoral texan, ils sont si nombreux à avoir connu une mort terrible en deux siècles de pêche que leurs descendants et amis survivants estiment fondés leurs préjugés, leur haine des concurrents vietnamiens, leur méfiance envers toute représentante du sexe opposé prête à accomplir ce travail repoussant, à manipuler dans le noir des câbles épais et des crochets capables de déchirer la chair."

Vous aimerez aussi :

A noter qu'une suite de cette opus arrive en librairie, je vous en reparle prochainement...

Gone, Baby, Gone, Dennis LEHANE, traduit de l’américain par isabelle MAILLET, Rivages Thriller, mars 2003, 387 p., 20,99 euros
POCHE : Gone, Baby, Gone, Dennis LEHANE, traduit de l’américain par isabelle MAILLET, Rivages poche, novembre 2007, 533 p., 9.50 euros
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Une si longue lettre de Mariama BA

Publié le par Hélène

 

 

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  ♥ ♥ ♥

Un très beau destin de femme.

  

L’auteur :

 Mariama Bâ est née en 1929 au Sénégal. Diplômée de l'Ecole normale en 1947, elle enseigne douze ans durant avant d'être affectée à l'inspection régionale. Militante des droits de la femme, mère de neuf enfants, elle écrit en 1979 "Une si longue lettre". Elle est morte en 1981, ayant achevé son second roman.

 

L’histoire :

 L'auteur fait parler une femme du Sénégal, Ramatoulaye Fall qui écrit à une amie de jeunesse, Aïssatou Ba. A travers le quotidien qu'elle lui conte, c'est toute l'existence des femmes africaines qui se trouve dévoilée. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 -          Mariama Bâ nous offre avec cette longue lettre le portait vivant d'une femme africaine qui prend sa vie en mains.

 « Pour vaincre la détresse quand elle vous assiège, il faut de la volonté. Quand on pense que chaque seconde écoulée abrège la vie, on doit profiter intensément de cette seconde, c’est la somme de toutes les secondes perdues ou cueillies qui fait les vies ratées ou réussies. Se muscler pour endiguer les désespoirs et les réduite à leurs justes proportions ! » (p.81)

 -         La polygamie est au centre des préoccupations de ces femmes pour qui ce mode de fonctionnement ancestral n'est pas sans difficultés :

 «  Tu oublies que j’ai un cœur, une raison, que je ne suis pas un objet que l’on se passe de main en main. Tu ignores ce que se marier signifie pour moi : c’est un acte de foi et d’amour, un don total de soi à l’être que l’on a choisi et qui vous choisi. (J’insistais sur le mot choisi.) (p. 110)

 -          Mais au-delà de cette tradition avilissante pour la femme, c'est le statut global de la femme africaine, et de la femme en général qui est ici évoqué :

 «  La femme ne doit plus être l’accessoire qui orne. (…) la femme est la racine première, fondamentale de la nation où se greffe tout apport, d’où part aussi toute floraison. Il faut inciter la femme à s’intéresser davantage au sort de son pays. » (p. 116)

 -          Une si longue lettre est un court récit magnifiquement bien mené, un roman qui pose les bonne questions et les laissent planer lumineusement en notre esprit. 

 

Ce que j’ai moins aimé :

  - Rien.

 

Premières phrases :

« Aïssatou,

J’ai reçu ton mot. En guise de réponse, j’ouvre ce cahier, point d’appui dans mon désarroi : notre longue pratique m’a enseigné que la confidence noie la douleur.

Ton existence dans ma vie n’est point hasard. »

 

Vous aimerez aussi :

Celles qui attendent de Fatou DIOME

 

Une si longue lettre, Mariama BA, Le serpent à plumes, 2001, 164 p., 7 euros

 

 defi Afrika Choupynette

Publié dans Littérature Afrique

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Les nombrils de DELAF ET DUBUC

Publié le par Hélène

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   ♥ ♥

 

 Les auteurs :

 

Maryse DUBUC est une scénariste de bandes dessinées québécoise. Son compagnon Marc DELAFONTAINE est quant à lui dessinateur.

 

L’histoire :

 

Cette BD raconte la vie de Karine, une gentille maigrichonne naïve mais aussi imprévisible, de Jenny, une adolescente magnifique mais pas très intelligente, et de Vicky, une fille manipulatrice et prétentieuse.

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 Ce que j’ai aimé :

 

-          Cette bande dessinée a la légèreté requise pour aborder les comportements souvent déroutants des adolescents. Les deux pestes sont détestables à souhait avec leurs tenues provocantes et leur superficialité flagrante, Karine, la véritable héroïne est affligeante tant elle est gentille et naïve, mais elle évolue favorablement au fil des Bd, et apprend dans le tome 4 à dire NON, John John est juste assez troublant pour intriguer, bref cette galerie de personnages cocasses sont assez proches de nous ou de nos enfants pour qu’on leur prête attention le temps de la lecture.

 

-          Les dessins sont très colorés, apportant ainsi encore davantage de vivacité à l’ensemble.

  

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Les histoires auraient pu être plus drôles encore et plus profondes certainement, mais l’ensemble reste très honorable…

 

Vous aimerez aussi :

 

Aya de Yopougon de Marguerite ABOUET et Clément OUBRERIE tome 1

 

Le site internet : http://www.lesnombrils.com/

 

 

Les nombrils, DELAF et DUBUC, Dupuis, 2006-2010, 10.45 euros le tome

 

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La cruche cassée de Hayat EL YAMANI

Publié le par Hélène

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L’auteur :

 

Hayat El Yamani est d’origine marocaine mais vit et travaille en France. La cruche cassée est son premier roman.

 

L’histoire :

 

Dounia revient dans son village natal, au Maroc, pour assister aux funérailles de Yemma, l'aïeule de la famille. Elle renoue avec un univers radicalement autre, dont le deuil accentue la singularité. D'abord spectatrice, Dounia, qu'on surnomme « l'Européenne », prend conscience, à la vue du corps de la vieille dame, de l'impact que cette mort a sur elle. La distance s'amenuise. Au fil des jours et des rituels, hommes et femmes se confient à elle, comme Yemma aimait à le faire. Son sentiment de différence s'efface, facilité en cela par la promiscuité féminine permanente, de la maison au hammam. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Hayat El Yamani nous offre une peinture vivante de cette communauté marocaine au travers de courtes scènes liées au deuil de Yemma. Ses souvenirs affluent également, faisant revivre cette grand-mère aimante.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          J’ai trouvé cette histoire relativement banale. Le style est passe-partout, les scènes décrites n’ont rien d’original, et le choix même d’égrener les souvenirs sous forme de journal intime, au jour le jour, est assez facile. Je pense que quiconque qui sait un tant soit peu écrire et qui aurait vécu une expérience similaire, aurait été capable d’écrire ce roman…

 

Premières phrases :

 

« Il est minuit. Grand-mère est morte. Je suis dans ma voiture, mon micro-ordinateur sur les genoux. En l’allumant, j’ai la sensation de me raccorder à moi-même et j’ouvre mon « fichier-journal », guidée par le besoin impérieux de canaliser le flux de mes pensées. Il a pris un cours nouveau ce matin à dix heures, lorsqu’une voix que je n’ai pas us identifier au téléphone m’a présenté ses condoléances. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Une si longue lettre de Mariama BA

 

 

La cruche cassée, Hayat EL YAMANI, Editions Anne Carrière, janvier 2011, 211 p., 17 euros

 

Merci à Julia Gallet des Editions Anne Carrière.

 

defi Afrika Choupynette

Publié dans Littérature Afrique

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Les oiseaux de Germano ZULLO et ALBERTINE

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ ♥

Prix Sorcières Album 2011

 

Les auteurs :

 

Germano Zullo est un écrivain et poète suisse. Dès 1996, il publie aux Editions La Joie de lire, avec l’illustratrice Albertine de nombreuses histoires pour enfants. Il écrit aussi des histories érotiques, des poèmes et des romans. Aujourd’hui il se consacre entièrement à l’écriture.

Albertine est une illustratrice genevoise. Albertine a déjà plusieurs livres pour enfants à son actif en collaboration avec Germano Zullo et d’autres auteurs. Il y a notamment les histoires de la vache Marta pour laquelle elle a reçu la prestigieuse « Pomme d Or » de Bratislava pour Marta et la bicyclette.

 

L’histoire :

 

Arrivé au bout d’une route, un camionneur ouvre la porte de sa remorque. Une nuée d’oiseaux prennent leur envol et disparaissent à l’horizon. Au fond du camion reste un petit oiseau timide. Il ne semble pas avoir l'intention de suivre ses camarades. Une complicité se noue entre eux.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-       -   Les oiseaux est un album qui chante la vie, qui enchante le monde, qui hante l’esprit, qui tente le cœur. Un album universel qui convient aussi bien aux petits qu’aux grands, parce qu’ils parlent à tous ceux qui savent regarder derrière la vie et ses apparences routinières, un album qui nous apprend qu’ 

 

« "il n’existe d’ailleurs pas de plus grands trésors que les petits détails.  Un seul de ces petits détails suffit à enrichir l’instant qi passe.  Un seul de ces petits détails suffit à changer à changer le monde.»

 

-         -  Les dessins épurés s’harmonise parfaitement avec la simplicité lumineuse de ce conte enchanteur…

 

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Ce que j’ai moins aimé :

 

-Rien, cet album est une pure merveille.

 

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D’autres avis : BelleSahi

 

Les oiseaux, Germano ZULLO, ALBERTINE, la Joie de Lire, juin 2010, 14 euros

Publié dans Jeunesse Album

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Ru de Kim THUY

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

  « La vie est un combat où la tristesse entraîne la défaite. » (p. 22)

  

L’auteur :

 

Kim Thuy a quitté le Vietnam avec d’autres boat people à l’âge de dix ans. Elle vit à Montréal depuis une trentaine d’années. Son parcours est hors du commun. Elle confie avoir fait toutes sortes de métiers –couturière, interprète, avocate, restauratrice – avant de se lancer dans l’écriture (en français) de ce premier roman.

 

L’histoire :

 

Une femme voyage à travers le désordre des souvenirs : l'enfance dans sa cage d'or à Saigon, l'arrivée du communisme dans le Sud-Vietnam, la fuite dans le ventre d'un bateau au large du golfe de Siam, l'internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, les premiers frissons dans le froid du Québec. Récit entre la guerre et la paix, 'Ru' dit le vide et le trop-plein, l'égarement et la beauté. De ce tumulte, des incidents tragicomiques, des objets ordinaires émergent comme autant de repères d'un parcours. En évoquant un bracelet en acrylique rempli de diamants, des bols bleus cerclés d'argent ou la puissance d'une odeur d'assouplissant, Kim Thuy restitue le Vietnam d'hier et d'aujourd'hui. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          La forme de ce court roman intensifie son propos : les chapitres sont courts, immédiatement évocateurs, l’intensité des souvenirs flirte avec la puissance du propos. La narratrice entremêle avec intelligence différentes périodes. Avec retenue elle convoque ses souvenirs et nous les offre chantés dans une langue poétique riche et variée.

 

-          Son chant déborde d’amour pour les siens, et particulièrement pour sa mère, pilier de la famille qui a permis sans doute le passage sans trop de heurts de ces difficiles épreuves. C’est grâce à elle qu’elle a pu se construire au-delà du drame et avancer vers la lumière…

 

« J’ai aussi compris plus tard que ma mère avait certainement des rêves pour moi, mais qu’elle m’a surtout donné des outils pour me permettre de recommencer à m’enraciner, à rêver. » (p. 30)

 

- Kim Thuy signe là un admirable premier roman qui a reçu le prix RTL Lire en 2010.

 

 «Mon récit n'est pas un récit autobiographique, insiste-t-elle. Ce livre-là n'est pas mon histoire. Je prends l'excuse de raconter «à travers moi» l'histoire de tous ces gens que j'ai croisés. Malgré leurs souffrances, leur immense pauvreté, il y a dans leur histoire une beauté extrême.»

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien.

 

Premières phrases :

 

« Je suis venue au monde pendant l’offensive du Têt, aux premiers jours de la nouvelle année du Singe, lorsque les longues chaînes de pétards accrochées devant les maisons explosaient en polyphonie avec la son des mitraillettes. 

J’ai vu le jour à Saïgon, là où les débris des pétards éclatés en mille miettes coloraient le sol de rouge comme des pétales de cerisier, ou comme le sang des deux millions de soldats déployés, éparpillés dans les villes et les villages d’un Vietnam déchiré en deux.»

 

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D’autres avis :

 

BLOGS : Ankya, Fransoaz, Kathel, Keisha, BelleSahi, Choco, Mango, Isa, Anis

 PRESSE : TéléramaL’express

  

Ru, Kim THUY, Liana Levi, 2010, 143 p., 14 euros

 

challenge littérature au féminin

Publié dans Littérature Asie

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