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La rivière noire de Arnaldur INDRIDASON

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ ♥ ♥

 Un roman captivant.

  

L’auteur :

 

Arnaldur Indridason est un auteur islandais, également journaliste et critique de cinéma.

 

L’histoire :

 

Un homme est retrouvé mort dans son appartement avec dans ses poches un flacon de Rohypnol, médicament également connu sous le nom de drogue du viol. Tout porte à croire que l’homme a violé une femme qui a cherché ensuite à se venger de lui. L’inspectrice Elinborg n’a en sa possession pour retrouver la jeune fille en question qu’un châle qui dégage un parfum d’épices indiennes…

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’intrigue aborde avec beaucoup de tact la question des femmes violées et des hommes violeurs qui s’en tirent généralement en Islande avec seulement un ou deux ans de prison, quand leurs victimes, elles, restent marquées à vie.

 

« C’est triste de voir que ces hommes peuvent se comporter comme des bêtes sauvages sans écoper d’une peine digne de ce nom. » (p. 57)

 

-          Le récit est captivant, il retient indubitablement le lecteur dans ses rets, agencé d’une main de maître et mené sans temps mort.

 

-          L’inspectrice Elinborg n’est pas seulement inspectrice, elle est aussi femme et mère de famille, et elle est appréhendée dans des moments plus intimes, en proie à d’autres situations compliquées à gérer liées à ses enfants adolescents. Ces scènes apportent de la profondeur à ce personnage qui, dans les précédents romans, restait souvent dans l’ombre d’Erlendur, notre inspecteur préféré qui profite de ses vacances pour se ressourcer.

 

-          Mais la fin du roman sème tout à coup le doute sur l’absence d’Erlendur, obligeant le lecteur à patienter jusqu’au prochain opus pour savoir ce qui est réellement arrivé à notre héros islandais…

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-         La quatrième de couverture dévoile trop l’intrigue.

 

Premières phrases :

 

« Il enfila un jeans noir, une chemise blanche et une veste confortable, mit ses chaussures les plus élégantes, achetées trois ans plus tôt, et réfléchit aux lieux de distraction que l’une de ces femmes avaient évoqués. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur, dans l’ordre : La cité des jarres, La femme en vert, La voix, L'homme du lac, Hiver arctique, Hypothermie

Autre : Roman policier nordique

 

 D’autres avis : Cuné, Cathulu, Jean-Marc

 

  La rivière noire, Arnaldur Indridason, Traduit de l’islandais par Eric Boury, Métailié noir, février 2011, 350 p., 19 euros

 

Je remercie Valérie GUITER des Editions Metailié pour cette lecture passionnante.

   

challenge voisins voisines

 

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Danses de guerre de Sherman ALEXIE

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ ♥

 

L’auteur :

 

Sherman Joseph Alexie est un romancier, poète et scénariste américain qui écrit principalement sur les populations amérindiennes. Il s'est fait connaître pour son roman Indian Killer en 1997, un drame contemporain sur la légende d'un tueur indien.

 

L’histoire :

 

Nos relations avec les autres ne seraient-elles en fin de compte que de petites guerres ? Pour se préserver, pour assumer ses responsabilités ou prendre des initiatives ? Avec Sherman Alexie, tout est sujet d’inspiration : être parent, le divorce, la guerre des sexes, celle des races, l’alcool et la drogue, la société de consommation, le terrorisme et bien entendu la guerre...

Ses personnages sont des hommes ordinaires sur le point de connaître de grands changements, des artistes, des ouvriers, des pères, des amants, des maris ou des fils. Par leurs choix, simples et considérables à la fois, ils transforment radicalement leurs univers personnels. Un écrivain célèbre doit s’occuper de son père alcoolique et diabétique, avec qui les relations n’ont jamais été évidentes, au moment même où on vient de lui diagnostiquer une tumeur au cerveau. Un homme, dont le mariage est un naufrage, s’éprend d’une femme rencontrée dans un aéroport. Le fils d’un homme politique en vue commet un crime homophobe. Un jeune garçon découvre sa propre valeur en rédigeant des notices nécrologiques... Un père de famille tue sans le vouloir un jeune cambrioleur, et découvre qu’il est noir...


Drôles, douces-amères ou émouvantes, ces nouvelles explorent la condition humaine avec davantage de force que bien des romans. (Quatrième de couverture)

 

  Ce que j’ai aimé :

 

-          Sherman Alexie ne nous offrent pas seulement des nouvelles qui sont déjà comme de petites pépites ciselées, son recueil comporte aussi des poèmes, ainsi que des réflexions décousues, dialogues fictifs :

 

« Que pensez-vous de Dieu ?

Je suis devant la fenêtre de ma cuisine, et je regarde trois corbeaux perchés sur le fil du téléphone. Je crois qu’ils racontent des conneries sur moi. » (p. 73)

 

« Pourquoi les poètes s’imaginent-ils

Qu’ils peuvent changer le monde ?

La seule vie que je puisse sauver

C’est la mienne. » (p.10)

 

Un ensemble cohérent qui aborde les sujets chers à Sherman Alexie : l’identité raciale de ces amérindiens plongé dans un monde qui a voulu les exterminer, mais aussi des thèmes plus universels comme le mariage, la filiation, la solitude, la maladie et la mort.

 

-          Malgré ces sujets graves, le ton est drôle, acerbe et poétique à la fois. Entre les pages comme dans la vie,  se glissent quelquefois des petits moments d’éternité :

 

« Je n’avais pas chanté depuis des années, rien de tel en tout cas, mais je joignis ma voix à la sienne. Je savais que ce chant ne ramènerait pas les pieds de mon père. Ni ne réparerait sa vessie, ses reins, ses poumons et son cœur. Il ne l’empêcherait pas de vider une bouteille de vodka dès qu’il serait capable de s’asseoir dans son lit. Il ne vaincrait pas la mort. Non, songeais-je, ce chant est temporaire, mais en de pareilles circonstances, le temporaire suffit. Et c’était un bon chant. Nos voix résonnaient dans le couloir. Les malades et les bien-  portants s’arrêtèrent pour écouter. Les infirmières, y compris la Noire à l’air distant, firent inconsciemment quelques pas vers nous. La Noire soupira et sourit. Je lui rendis son sourire. Je savais ce qu’elle pensait. Parfois, même après toutes ces années, il lui arrivait encore d’être surprise par son travail. Elle s’émerveillait encore devant la foi infinie et ridicule des gens. » (p. 44)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

  -          Trop court…

 

Premières phrases :

 

« Limites

J’ai vu un type donner un coup de volant

Pour essayer d’écraser un chien errant,

Mais le corniaud agile a plongé

Entre deux voitures en stationnement

 

Et il a filé.

Merde, ai-je pensé, ai-je bien vu

Ce que j’ai cru voir ? »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Indian Killer

Autre : La malédiction des colombes de Louise ERDRICH

 

Danses de guerre, Sherman ALEXIE, Traduit de l’américain par Michel Lederer, Albin Michel, février 2011, 195 p., 19 euros

 

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La délicatesse de David FOENKINOS

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ 

  « L’art d’aimer ?

C’est savoir joindre à un tempérament de vampire

La discrétion d’une anémone. » (Cioran) (p. 82)

 

L’auteur :

 

David Foenkinos est un écrivain et scénariste français. Il a publié son premier roman en 2002.

 

L’histoire :

 

« Il passait par là, elle l'avait embrassé sans réfléchir.   Maintenant, elle se demande si elle a bien fait.   C'est l'histoire d'une femme qui va être surprise par un homme.   Réellement surprise. » (Présentation de l'éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-         J’ai croisé David Foenkinos en juin dernier lors de la remise du prix orange du livre (il appartenait au jury), et j’avais envie de voir si l’œuvre ressemblait à l’homme : spirituel, drôle, gai… Eh bien oui, pari réussi, cette Délicatesse a tenu ses promesses. C’est effectivement un roman drôle, spirituel et gai.

 

-         Les  chapitres sont entrecoupés de brèves digressions : « Définition du mot « délicatesse » dans le Larousse », « Résultats de ligue 1 le soir où Charles comprit qu’il ne plairait jamais à Nathalie », « Ingrédients nécessaires pour le risotto aux asperges »… Elles apportent un voile léger et décalé au roman en désamorçant l’intrigue.

 

« Pensée d’un philosophe polonais

 

Il y a des gens formidables

Qu’on rencontre au mauvais moment.

Et il y a des gens qui sont formidables

Parce qu’on les rencontre au bon moment. » (p. 88)

 

-         L’analyse des sentiments est intelligente et subtile. David Foenkinos décrit avec tendresse ces instants fragiles durant lesquels tout peut basculer, aussi bien dans le positif que dans le négatif si l’on n’y prend pas garde.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-         Le tout reste très léger, sans grande prétention.

 

Premières phrases :

 

« Nathalie était plutôt discrète (une sorte de féminité suisse). Elle avait traversé l’adolescence sans heurt, respectant les passages piétons. A vingt ans, elle envisageait l’avenir comme une promesse. Elle aimait rire. Elle aimait lire. »

 

Vous aimerez aussi :

 

  Le traducteur amoureux de Jacques GELAT

 

Une adaptation de ce roman devrait voir le jour en 2012.

   

D’autres avis : Sophie, Amanda, Karine

 

La délicatesse, David Foenkinos, Gallimard, août 2009, 200 p., 16 euros

POCHE : La délicatesse, David Foenkinos, Folio, janvier 2011, 209 p., 6.20 euros

 

Je remercie Lise Chasteloux pour cette lecture rafraichissante...

 

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Manabé Shima de Florent CHAVOUET

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

Une bande dessinée aux allures de carnet de voyages très originale.

Sélectionnée pour le festival d'Angoulême 2011

 

L’auteur :

Florent Chavouet est un jeune auteur de bandes dessinées. Cet album-ci est son deuxième album.

L’histoire :

Un jeune français décide de s’embarquer pour un voyage spécial : découvrir l’une des petites îles qui composent le Japon. Son choix se porte alors sur Manabéshima. Durant ses vacances d’été il va apprendre à connaître les drôles d’habitants qui peuplent cette île.

Voici la présentation qu'en fait l'auteur sur son blog : ICI

 Ce que j’ai aimé :

 

- Cette bande dessinée est très originale : le lecteur s'embarque pour une aventure palpitante qui lui permettra de découvrir les moeurs des habitants de l'île, mais aussi les moeurs des animaux de l'île, mais aussi les moeurs du dessinateur... Un récit très complet, souvent drôle, et innovant.

- Les dessins grouillent dans tous les sens, la page est envahie et chaque détail a son importance. Je précise qu'il faut avoir une bonne vue pour tout lire et tout voir, car quelques dessins et écrits sont tellement minuscules qu'ils mériteraient l'usage d'une loupe. Mais cela permet au lecteur de se fondre dans la peau d'un aventurier prêt à passer au crible l"intégralité de la page pour y trouver la pépite qui fera sa fortune...

- Florent Chavouet nous propose de prolonger cette lecture rafraichissante par la lecture de son blog : http://florentchavouet.blogspot.com/

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Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien

 

Manabé Shima, Florent CHAVOUET, Picquier, 2010, 23 euros

 Je remercie Isabelle LACROZE pour m’avoir permis de découvrir cette petite pépite.

rire copie

 Dans mon challenge "Rire et Humour", Caroline mentionne Tokyo Sanpo du même auteur.

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Le vieux qui lisait des romans d’amour de Luis SEPULVEDA

Publié le par Hélène

                                               vieux qui lisait romans d'amour

 

 ♥ ♥ ♥ ♥ 

Un magnifique conte au coeur de la forêt amazonienne.

  

L’auteur :

 

Luis Sépulvéda est un écrivain chilien. Le vieux qui lisait son roman d’amour est son premier roman, il lui a valu une renommée internationale.

 

L’histoire :

 

Antonio José Bolivar est un homme qui connait parfaitement la forêt amazonienne et ses habitants : il a vécu avec les Indiens Shuars et a appris à respecter les animaux de la forêt également. Ayant dû quitter les Shuars, il vit désormais dans un petit village et tente d’oublier sa souffrance en se plongeant dans des romans d’amour.  

 

Ce que j’ai aimé :

 

- L’histoire de cet homme est émouvante : déchiré entre son statut et ses habitudes d’homme blanc, il aimerait pourtant se fondre dans la forêt amazonienne comme les Indiens Shuars. Il tente d’œuvrer pour cet idéal harmonieux, mais se heurte sans cesse à des difficultés liées aux hommes et au progrès.

 ocelot.jpg« Tu es le chasseur des Blancs, tu as un fusil, tu violes la mort en l’entourant de douleur. » (p. 118)

 

- Pour oublier cette difficile adaptation, notre vieil homme se plonge dans la lecture de romans d’amour, qui le coupent du monde et lui font entrevoir un univers enchanteur.

 

 « Antonio José Bolivar ôta son dentier, le rangea dans son mouchoir et sans cesser de maudire le gringo, responsable de la tragédie, le maire, les chercheurs d’or, tous ceux qui souillaient la virginité de son Amazonie, il coupa une grosse branche d’un coup de machette, s’y appuya, et prit la direction d’El Idilio, de sa cabane et de ses romans qui parlaient d’amour avec des mots si beaux que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes. » (p. 130)

 

-          Ce conte aux allures philosophiques est admirablement bien construit, parfaitement équilibré. Il est dédié à Chico Mendès, devenu le symbole de la lutte ouvrière pour la préservation de la forêt amazonienne et de ses ressources naturelles face aux grands propriétaires.   

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien.

 

Premières phrases :

 

« Le ciel était une panse d’âne gonflée qui pendait très bas, menaçante, au-dessus des têtes. Le vent tiède et poisseux balayait les feuilles éparses et secouait violemment les bananiers rachitiques qui ornaient la façade de la mairie. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Par-dessus bord de Kenneth COOK

 

Lecture commune avec : Hérisson 08, Hathaway et Anne

 

Le vieux qui lisait les romans d’amour, luis SEPULVEDA, traduit de l’espagnol (Chili) par François MASPERO, Metailié, 1992, 130 p., 13.57 euros

POCHE : Le vieux qui lisait les romans d’amour, luis SEPULVEDA, traduit de l’espagnol (Chili) par François MASPERO, Points, 1997, 327 p., 5 euros

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Challenge Rire et Humour

Publié le par Hélène

J'organise mon premier challenge :

 

rire-copie.jpg

 

 Voici le challenge qui égaiera vos blogs !!

 

Le principe : Partager des romans, bandes dessinées ou même essais qui vous ont fait rire ou sourire.

 

Date limite : février 2012

 

3 niveaux Rire sous cape : 3 livres

                Eclat de rire : 5 livres

                    Mort de rire : 7 ou plus

 

En sachant que vous pouvez piocher dans vos articles déjà publiés les deux titres qui répondent le mieux à ce challenge.

 

Rejoignez-moi et rions ensemble...

Publié dans Tags - challenges...

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Winter de Rick BASS

Publié le par Hélène

                              

 ♥ ♥ ♥

 "Je n'ai pas l'intention de quitter cette vallée." (p. 261) 

 

L’auteur :

 

Rick Bass est un écrivain américain. Il vit dans la vallée du Yaak depuis 1987, vallée qu’il défend ardemment contre l’exploitation forestière notamment. Il appartient au groupe que l’on nomme « Les écrivains du Montana ».

 

 

L’histoire :

 

Winter est le récit de l’installation de Rick Bass et de sa femme dans un coin reculé du Montana en plein hiver.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’immersion dans ces lieux isolés et désolés est décrite avec tellement de tendresse et  d’engouement, que j’avais sorti ma valise du placard... Puis sont venus les mois d’hiver, et à l’évocation des -35 mon petit cœur frileux a bondi et j’ai rangé bien sagement ma valise…

  

fix ranch

Fix Ranch

 

-          C’est un récit très similaire à « Indian creek » : rédigé sous forme de journal il nous offre le quotidien de ces hommes qui ont fait le choix de tenter la grande aventure… J’avais reproché à Pete Fromm l’absence de réflexions, et j’ai donc été très heureuse de les  trouver chez Rick Bass :

 

«  Il y a des forces dans les bois, des forces dans le monde, qui vous revendiquent, qui posent une main sur votre épaule si doucement que voue ne la sentez même pas ; en tout cas, pas au début. Tous les éléments les plus infimes – la direction de la brise un jour, l’unique petite phrase qu’un ami peut vous lâcher, un corbeau volant au-dessus de la prairie et décrivant un arc de cercle pour revenir – vous revendiquent, pour finir, avec une puissance cumulative. » (p. 114)

  

«  En fin d’après-midi, il y a un moment où la lumière devient si étrange, où elle prend de tels reflets de bronze et une si parfaite immobilité qu’on jurerait un ferrotype – on dirait qu’elle essaie de retenir cet angle particulier des rayons solaires le plus longtemps possible, afin de nous permettre de contempler les champs, les bois, les prairies sous cet éclairage contrasté une dernière fois avant de s’estomper. Une dernière fois…

Et nous contemplons. Nous restons plantés là, en l’honneur de la lumière, à regarder, sans rien faire d’autre. Les oiseaux lancent des appels dans les bois, les colaptes dorés et les grives, et j’ai l’impression que ma vie est sur le point de me parler, tant ce sentiment d’attente, de promesse est puissant. » (p. 120)

 

Pour ceux qui, comme moi,  à la lecture de ce passage auraient déjà pris leur billet d’avion :

 hiver.jpg

« Je crois à la vieille légende de Jim Bridger, à l’époque où il a passé l’hiver du côté du Yellowstone. Il est ensuite retourné dans l’est où il a raconté aux citadins de ces régions que quand les trappeurs essayaient de se parler, les mots gelaient en sortant de leur bouche ; ils ne pouvaient pas entendre ce qu’ils se disaient les uns aux autres, parce que les paroles gelaient dès la seconde où elles franchissaient leurs lèvres – si bien qu’ils étaient obligés de ramasser les mots gelés, de les rapporter autour du feu de camp le soir et de les décongeler, afin de savoir ce qui s’était dit dans la journée, en reconstituant les phrases mot par mot. Moi, je peux imaginer qu’il fasse aussi froid. » (p. 230)

  

 Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Pendant cette lecture mon esprit a eu tendance à musarder, s’accrochant difficilement à certaines descriptions statiques. Etait-ce dû à un manque de concentration ou bien à quelques longueurs du récit… Je vous laisse seuls juges…

 

 

Premières phrases :

 

« J’avais déjà vécu dans les montagnes. J’avais même fréquenté une université bâtie à flanc de montagne, l’Utah State University, et jamais je n’avais été aussi heureux – non pas heureux d’être jeune, ou d’être étudiant, ou d’être libre, mais heureux tout simplement de faire partie du paysage, de me déplacer à travers une contrée aussi étrange et merveilleuse (je suis originaire du Texas et, après l’université, j’ai travaillé pendant plusieurs années dans le Mississippi.) Avec mon amie Elizabeth, j’allais souvent camper dans l’ouest. Nous aimions l’odeur que dégageaient les bois, le soir, et le lendemain matin, à notre réveil. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Le livre du Yaak

Autre : Indian creek de Pete FROMM

 

Lecture commune avec Vilvirt, Anne, Somaja, Syl, Juliette, Emeralda 

D’autres avis : Pickwick

 

Winter, Rick Bass, traduit de l’américain par Béatrice Vierne, Gallimard, Folio, avril 2010,

 

Quelques liens : les écrivains du Montana, Le site de Yaak Valley

  

challenge nature writing 

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Petite sélection de romans d'amour pour la Saint Valentin

Publié le par Hélène

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La patience des buffles sous la pluie de David THOMAS : de petites pépites très drôles sur le vie de couple.

 

La tournée d'automne de Jacques POULIN : une tendre histoire d'amour à l'aube de la retraite.

 

La double vie d’Anna Song de Minh Tran HUY  : un magnifique chant d'amour.

 

Le scandale de la saison de Sophie GEE : un décor historique pour un roman sentimental bien mené.

 

Les années douces de Hiromi KAWAKAMI : la relation particulière d'une jeune femme avec son ancien professeur.

 

Trois chevaux de Erri DE LUCA : le récit d'une passion dévastatrice...

 

et une BD : Broderies de Marjane SATRAPI pour avoir une autre vision de la vie de couple...

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Wendy et Lucy de Jon RAYMOND

Publié le par Hélène

 

wendy et lucy

 ♥ ♥ ♥

  

L’auteur :

 

Jonathan Raymond est un romancier américain qui a publié de nombreuses nouvelles et en a adapté deux pour le grand écran : Wendy et Lucy et Old Joy.

  

L’histoire :

 

Les nouvelles de Jon Raymond, qui publie son premier recueil mais dont deux récits ont déjà été adaptés à l’écran, sont des fulgurances chargées de vie et d’émotion. Rien n’est aussi simple qu’il y paraît et le hasard entraîne le lecteur sur des chemins insoupçonnés. Vers l’Alaska, où Wendy, accompagnée de sa chienne Lucy, pense repartir de zéro. Dans les montagnes de l’Oregon, où deux amis, au cours d’une marche, tentent maladroitement de recréer une intimité autrefois partagée. Dans une banlieue de Portland où, pour tromper sa solitude, un homme invite à dîner les deux ouvriers mexicains qu’il a embauchés…

Directe et sensible, l’écriture de Jon Raymond saisit la profondeur d’une situation, la grâce d’un geste ou d’un regard, au-delà des apparences. Mais aussi la détermination secrète d’hommes et de femmes qui ne veulent pas céder à la fatalité.

Et c’est là toute la force de ce livre, à l’image de ses héros dérisoires et bouleversants. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Les personnages mis en scène par Jon Raymond ont tous en eux une fêlure admirablement mise à nu par la magie du récit. Ce sont des êtres à fleur de peau qu’un rien pourrait faire basculer et qui pourtant portent en eux une force salvatrice qui les retient au bord du gouffre.

 

« J’étais incapable de dire si nous étions en train de filer vers l’horizon ou de plonger droit dans le vide. » dit un des personnages de « Old Joy »

 

-          Le temps est comme suspendu entre les personnages et leurs paroles, leurs actions, comme s’ils n’étaient que des marionnettes soumises aux aléas des décisions divines ou créatrices. Ils sont souvent dans des périodes de transition, venues après ou pendant un grand changement dans leur vie et cela leur confère un halo de grâce magique.

 

- Un auteur à suivre sans nul doute... 

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          J’aimerais beaucoup lire un roman écrit par Jon Raymond, je pense que le potentiel est là pour l’écriture d’un grand roman…

 

Premières phrases :

 

« Le son d’une cloche.

Les vibrations s’échappaient du bol martelé pour aller s’éteindre en douceur sur les murs de la pièce. Attentif à l’amplitude des sons entrelacés, qui frémissaient et qui chantaient comme pour eux –mêmes, j’ai écouté jusqu‘à ce que le dernier tintement s’amenuise et meure, et que se taise le flot de mes pensées. Une fois le silence revenu, j’ai levé de nouveau le maillet. »

 

Vous aimerez aussi :

 

 

D’autres avis chez Cathulu

 

Merci à Carol MENVILLE des Editions Albin Michel pour cette heureuse découverte.

 

Wendy et Lucy, Jon Raymond, traduit de l’américain  par Nathalie BRU, Albin Michel, Terres d’Amérique, octobre 2010, 284 p., 22 euros

  

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L'écriture sur le mur de Gunnar STAALESEN

Publié le par Hélène

                                 ecriture sur le mur

 ♥ ♥ ♥ ♥

« Que sait-on réellement de ses enfants ? » (p.61)

  

L’auteur :

 

Gunnar Staalesen est un romancier norvégien. Il crée en 1975 le personnage du privé Varg Veum, qu’il suivra dans une douzaine de romans, rencontrant un vif succès puisqu’ils se sont vendus à plus d’un million d’exemplaires en Norvège.

 

L’histoire :

 

Un juge d’instance est retrouvé mort dans un hôtel de Bergen, affublé de dessous féminins. Peu de temps après, le détective privé Varg Veum est chargé d’enquêter sur la disparition d’une jeune fille, Thorild. Simultanément il reçoit des lettres anonymes qui contiennent un avis de décès : le sien…

 

Ce que j’ai aimé :

 

-         C’est un récit qui entraîne le lecteur dans un rythme effréné, sans aucun temps mort. Pas de fioritures, tout est voué à l’enquête et à son enquêteur. L’efficacité est garantie !

 

-         Varg Veum va plonger dans les affres de la période adolescente, période propice aux changements inexpliqués et aux rencontres quelquefois dangereuses… Quelles responsabilités portent les parents et l’entourage des enfants dans leur devenir ? Si le roman ne répond pas à cette problématique, il pose néanmoins intelligemment les bonnes questions sur une inquiétude récurrente chez les parents…

 

« Les enfants vont et viennent. Avant que vous ayez eu le temps de vous en rendre compte, ils sont grands et disparaissent. Certains sur la durée, d’autres en un clin d’œil. D’aucuns prennent le train pour Oslo, d’autres se cantonnent au bus pour descendre en centre-ville. Mais la direction est la même. Ils s’en vont, loin, très loin, pendant que leurs parents restent plantés là à se demander ce qui a bien pu se passer. Ou bien ils prennent contact avec quelqu’un comme moi pour chercher une raison. » (p.30)

 

Ce que j’ai moins aimé :

-         Rien.

 

Premières phrases :

 

« Quand le juge H.C. Brandt, soixante-deux ans, fut retrouvé mort un vendredi de février dans l’un des meilleurs hôtels de la ville, uniquement vêtu d’un ensemble de sous-vêtements des plus raffinés, les rumeurs ne tardèrent guère. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Roman policier scandinave  

 

D’autres avis : Cathe

 

L’écriture sur le mur, Gunnar STAALESEN, Traduit du norvégien par Alex Fouillet, Gaïa Polar, février 2011, 352 p., 22 euros

 

 

challenge voisins voisines

 

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