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Dans la ville des veuves intrépides de James CANON

Publié le par Hélène

♥ ♥

En 1992, le jour où les guérilleros débarquent dans le village de Mariquita et réquisitionnent tous les hommes, la vie de ce petit village de Colombie change irrémédiablement. Les femmes doivent s'organiser pour survivre sans les hommes. Si dans les premiers temps elles ont tendance à se laisser vivre, elles prennent  vite le contrôle de la situation sous l'égide de Rosalba, auto-proclamée maire.

Ce que j'ai aimé :

Teinté de cette atmosphère si particulière des romans d'Amérique du Sud, le roman nous plonge dans une originalité dépaysante.

A travers le portrait de quelques hommes intercalés entre les chapitres consacrés au village, une dénonciation sans appel de la guerre et de sa violence se dessine ainsi qu'un appel à la tolérance et à la différence.

Ce que j'ai moins aimé :

Trop de personnages défilent, très rapidement, si bien que finalement nous n'avons le temps de nous attacher à aucun.

Bilan :

Mitigé...

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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Printemps des poètes

Publié le par Hélène

"On pourrait
Avant de partir
Écouter une dernière fois
Le vent dans le feuillage
On pourrait
Laisser là
Nos os
Pour voyager plus léger
Et l’on attendrait
L’une de ces nuits
Où la lune
Ouvre un chemin sur la mer.
"

Louis Raoul Un bruit de bleu L’Ail des ours / 2021

Publié dans Poésie française

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Habitant de nulle part Originaire de partout de Souleymane DIAMANKA

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Je ne suis qu'un pauvre artiste au service de la beauté
Marchand de sentiment et de moment d'humanité "

Ce volume se compose des textes de l’album L’Hiver peul album de slam mais aussi de nombreux poèmes inédits de Souleymane Diamanka.

D'originaire peule, le slameur perpétue sa tradition poétique orale tout en incluant la culture occidentale. Les deux se mêlent et s'entremêlent pour former un métissage poétique fulgurant.

"La nuit la poésie se fabrique des ailes
En nouant les plumes de ses auteurs les unes aux autres
Je suis venu avec les mots et les sourires
De toutes les muses du monde et je suis sous vos ordres

J’entends d’ici le médicament contre la peur
Le tam-tam tribal peul qui bat dans le lointain
Il dit : « À demain matin, l’étoile est dans ta main
Le soleil s’est juste couché, il ne s’est pas éteint.
" (Poésie de nuit)

Ses textes universels parlent d'amour, et invite à connaître l'autre pour plus de tolérance. Un artiste à découvrir !

Présentation de l'éditeur : Points

Je vous invite à l'écouter, sa voix profonde nous enracine encore davantage dans ses traditions :

Publié dans Poésie étrangère

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Printemps des poètes 1

Publié le par Hélène

"Tout ce qui est simple,
tout ce qui est fort en nous,
tout ce qui est durable même,
est le don d’un instant."

GASTON BACHELARD 1884 > 1962 L’intuition de l’instant Stock / 1932

Publié dans Poésie française

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L'éphémère 88 plaisirs fugaces, anthologie établie par Bruno DOUCEY et Thierry RENARD

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Il s'agit surtout de passionner le temps" Vladimir Jankélévitch

L’ comme L’instant, E comme Envol, P comme Passion, H comme Humanité… C’est sur le mode d’un acrostiche que les Éditions Bruno Doucey ont conçu l’anthologie de la 24e édition du Printemps des Poètes. L’éphémère et son unique voyelle invoquée quatre fois, l’inachevé, le fugace, le passager… Sans omettre ces insectes qui ne vivent qu’un jour, l’enfance et ses changements incessants, la brièveté de la vie humaine au regard des temps géologiques, la mémoire en lutte contre l’effacement, le rêve plus insaisissable que l’oiseau, la neige qui renvoie le monde à son impermanence. Bien sûr il y a l’envers de toute chose : l’éternité et le « dur désir de durer » dont parle Éluard, la mort seule immortelle. Mais reconnaissons-le, l’éphémère est avant tout une invitation à vivre pleinement le peu de temps qui nous est donné. Ici et maintenant. Et sans attendre !

88 poètes parmi lesquels :

Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Édith Azam, Nawel Ben Kraïem, Hélène et René-Guy Cadou, Louis‑Philippe Dalembert, René Depestre, Ananda Devi, Patrick Dubost, Jin Eun-young, Nancy Huston, Charles Juliet, Yvon Le Men, Jean-Michel Maulpoix, Hala Mohammad, Ada Mondès, Paola Pigani, André Velter, Sapho, Fabienne Swiatly, Carmen Yáñez, Hyam Yared...

 

L’instant éternellement présent

Épingle ses éclats

Propulse les écueils

Habite les saisons

Efface peu à peu

Mon texte jamais écrit

Et pas un seul mot

Rien ne le retiendra

Encre sur la paume

      au creux du temps

Acrostiche réalisé à partir de fragments de poèmes de : André Velter, Murielle Szac, Imasango, Albane Gellé, Samantha Barendson, Marianne Catzaras, Thierry Renard, Jeanne Benameur, Louise Dupré, Stéphane Juranics

 Présentation de l'éditeur : Bruno Doucey

Quelques morceaux choisis :

 

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Printemps des poètes

Publié le par Hélène

Voyageurs du soir qui suivez la rumeur
Des vagues et l’étoile bleue des baies,
Gardez-vous de trop songer à vos songes
Et d’héberger pour longtemps les chagrins
Qui saccagèrent votre vie passée.
Il est au bout de la nuit une terre tout ensemble
Proche et lointaine que le jour naissant
Exalte d’hirondelles et de senteurs de goyave.
Un pays à portée de cœur et de sourire
Où le désir de vivre et le bonheur d’aimer
Brûlent du même vert ardent que les filaos.
Craignez de le traverser à votre insu :
Les saisons sur vos talons brouillent le paysage ;

Mais chaque pas est la chance d’un rêve.

Fatho Amoy, « Avis », Chaque aurore est une chance, Éditions CEDA, 1980.

 

Publié dans Poésie française

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Les flammes de pierre de Jean-Christophe RUFIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Tu vois ce que ça peut faire la montagne ? Les petits drames de la vie, ça les casse, ça les réduit en poudre. Il n'y a plus que l'essentiel. On est vivant. Voilà tout."

Rémy est guide de haute montagne quand il rencontre Laure, jeune citadine venue prendre l'air. Rapidement un lien particulier s'établit entre les deux jeunes gens, malgré leurs différences, et malgré la distance de Laure qui semble refuser une quelconque intrusion dans son univers.

Ce que j'ai aimé :

L'histoire d'amour en elle-même est anecdotique, centrée sur les différences qui séparent ou enrichissent. Le véritable sujet est la montagne, ce qu'elle révèle aux hommes et ce qu'elle révèle des hommes. Le massif du Mont Blanc est un cadre d'exception pour chanter la passion des âmes habitées par l'immensité.  

"Le monde de l'altitude avec ses risques et son inconstance violente est un révélateur des âmes. Elle avait cru Rémy d'une espèce particulière parce qu'il faisait preuve, face au danger, d'une maîtrise impressionnante. Ce talent était en fait donné à d'autres mais la montagne seule avait le pouvoir de reconnaitre ceux qui étaient touchés par cette grâce. La mer aussi, sans doute, comme l'équitation ou la course automobile, détient ce pouvoir ainsi que toutes les grandes épreuves physiques. La montagne, en ceci qu'elle s'empare de l'être humain nu, sans le secours d'une coque, d'une monture ou d'une carrosserie, le contraint à un combat à mort qui mobilise ses dernières ressources morales."

"En montagne, il n' y a pas d'absolu qui ne soit construit sur l'évidence de l'éphémère, pas de conquête qui n'ait en même temps fait éprouver des limites, pas de bonheur qui ne trouve son relief dans la souffrance et dans la mort."

"Elle se dit que la montagne lui apportait exactement tout ce dont la société avait prétendu la délivrer. Elle avait vécu dans un monde qui ne veut plus voir la mort, qui a la douleur en horreur, qui veut réduire l’effort à son maximum, un monde de confort et de protection qui fait des êtres qui le peuplent des victimes plutôt que des héros, des consommateurs plutôt que des créateurs, des esclaves plutôt que des souverains. En venant se perdre dans ces hauteurs, elle avait rencontré des épreuves et peut-être une tragédie mais aussi, et c’était étrange de le sentir en cet instant, l’impression voluptueuse d’être redevenue totalement, irrémédiablement humaine, c’est-à-dire vulnérable et agissante, combative et mortelle. "

Bilan :

Plutôt destiné aux passionnés de montagne qui se reconnaitront.

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

Du même auteur Immortelle randonnée ♥ ♥ ;  Les sept mariages d'Edgar et Ludmilla ♥ 

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Printemps des poètes 2022

Publié le par Hélène

Du 12 au 28 mars 2022

Édition 2022 L'Éphémère

L’éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L’amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l’air d’un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton œil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte
D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu ?

Charles Baudelaire
1821-1867
« Hymne à la beauté »
Les Fleurs du mal , 1857

ophie Nauleau
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Le dernier baiser de James CRUMLEY

Publié le par Hélène

♥ ♥

Sughrue, détective privé part à la recherche de Trahaerne, écrivain à succès arpentant les bars des Etats-Unis pour le ramener auprès de son ex-femme. Après l'avoir retrouvé, il se voit confier une nouvelle mission : retrouver une jeune fille disparue dix ans auparavant. Sughrue embarque donc dans sa quête l’écrivain alcoolique ainsi qu'un bouledogue tout aussi imbibé...

Ce que j'ai aimé :

Une mélancolie lancinante teinte ces pages, Sughrue semblant errer à la recherche d'une amarre, d'un lieu où s'arrêter, d'une personne à aimer. Mais il reste satellite, se posant là où le vent le porte, peuplant ses nuits de jeunes femmes à qui il s'attache pour leur plastique avant de passer à la suivante. Ses enquêtes semblent donner un semblant de sens à cette vie désincarnée.

Ce que j'ai moins aimé :

Quelques longueurs, ou langueurs selon le point de vue adopté...

Bilan :

Un roman noir au rythme lancinant...

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Challenge Gallmeister organisé par Les Passions de Chinouk et Readlookhear

Thème du mois : Roman noir

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Moderato Cantabile de Marguerite DURAS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Alors que son fils prend sa leçon de piano et peine à retenir la signification de « moderato cantabile » dans la sonatine de Diabelli, un cri venu du rez-de-chaussée interrompt la leçon. En sortant, Anne et son fils apprennent qu'une femme a été assassinée d'une balle en plein cœur. La mère de l'enfant est fasciné pour ce couple fusionnel et revient inexorablement dans le café, lieu du crime. Elle rencontre là un homme, Chauvin, qui essaie de percer aussi le mystère de cette relation et de ce désir extrême. Peu à peu les deux esseulés se rapprochent, les disparus peuplant la solitude de cette femme fascinée par le désir d'un autre.

La puissance d'évocation de l'écriture de Marguerite Duras transparait encore ici : en s'attachant pourtant seulement aux apparences, en décrivant seulement le rayon de soleil émergeant des nuages, elle donne à voir en filigrane la profondeur des êtres, affleure l'émotion, suggère sans dire.

"Dehors, dans le parc, les magnolias élaborent leur floraison funèbre dans la nuit noire du printemps naissant. Avec le ressac du vent qui va, vient, se cogne aux obstacles de la ville, et repart, le parfum atteint l’homme et le lâche, alternativement "

Un texte superbe !

"Ce qui me semble pourtant dominer dans ce livre net et précis, c'est précisément l'émotion, la sensibilité, le murmure savamment réprimé d'une plainte vraiment belle et tout à fait déchirante. Ici un écrivain de tête écrit raisonnablement ce que dicte celui qui a des raisons que la raison ne connait pas. " Claude Roy 1958

Présentation de l'éditeur : Editions de Minuit

Du même auteur : L’amant

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