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1367 résultats pour “grand prix des lectrices

L’heure trouble de Johan THEORIN

Publié le par Hélène

                                         l-heure-trouble.jpg                                                                                           ♥ ♥ ♥ ♥

         Un roman policier à l’atmosphère envoûtante…

 

 

L’auteur :

 

Johan THEORIN est un journaliste et écrivain suédois. L'heure trouble est son premier roman et a été élu Meilleur Premier Roman par la Swedish Academy of Crime en 2007 et il est n° 1 des ventes en Suède. Un deuxième roman se situant aussi sur l’île d’Oland est paru par la suite : L’Echo des morts.

 

L’histoire :

 

Dans une petite île de la mer Baltique, en Suède, un enfant disparaît à la faveur du brouillard tenace, à l’heure trouble. Des années plus tard, son grand-père reçoit la sandale du petit Jens dans une enveloppe. Qui a posté cette mystérieuse enveloppe ? Julia, la mère du petit garçon va rejoindre l’île d’Oland et avec son père va chercher à résoudre ce mystère qui pèse tant pour elle.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’atmosphère : cette île est peuplée d’histoires mystérieuses qui se racontent à l’heure trouble, quelques fantômes errent, désoeuvrés, et cette ambiance étrange est magnifiquement bien rendue dans ces pages. Malheureusement, l’enquête pure prend de plus en plus de place dans les pages, au détriment de ces descriptions si envoûtantes.
 

-          L’enquête : des années auparavant un enfant du pays nommé Nils Kant a sévi dans la région avant de s’exiler en Amérique. Il en revient dans un cercueil quelques années plus tard mais des doutes persistent sur sa mort. Est-ce lui qui aurait tué le petit Jens ? Le lecteur découvre son histoire grâce à une alternance des chapitres : l’un est consacré à Nils, l’autre à Julia et Gerlof. Cette construction permet de faire croître la tension dramatique et de ne pas lasser le lecteur.

-          Les thèmes abordés sont traités finement : les relations familiales, le deuil, la vengeance, le pardon…

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Les circonvolutions liées à la résolution de l’intrigue. A mon sens il y a un coupable de trop…

-          Le parti pris pour l’enquête, au détriment de l’ambiance au fil des pages. Le début était tellement prometteur que l’on ne peut qu’être légèrement déçu que les promesses ne soient pas totalement tenues.

-          La psychologie des personnages perd aussi de l’épaisseur au fil des pages, le revirement d’humeur de Julia par exemple étant un peu trop rapide.

 

Premières phrases :

 

« Oland, septembre 1972.

Le mur de grosses pierres rondes couvertes de lichens gris était aussi haut que le petit garçon. Il n’arrivait à voir par-dessus qu’en se mettant sur la pointe des pieds dans ses sandales. Tout était gris et brumeux de l’autre côté. »

 

Vous aimerez aussi :

 

L’homme du lac de Arnaldur INDRIDASON

 

L’heure trouble, Johan THEORIN, Albin Michel, février 2009, 19.50 euros

 

Egalement lu et apprécié par Kathel

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La vengeance du wombat et autres histoires du bush de Kenneth COOK

Publié le par Hélène

 

♥ ♥ ♥

"Puis un crocodile chargea..."

Ce que j'ai aimé :

Les anecdotes du narrateur, un écrivain flasque et faible, sont toujours hilarantes, qu'il se fasse attaquer par un wombat en colère et ensevelir dans une tombe, qui'il tente d'aider un kangourou pris dans une clôture de fils de fer, ou un quokka qu'il a malencontreusement empoisonné au gorgonzola. Il se retrouve dans des situations improbables pour le plus grand plaisir de ses lecteurs.

"Si l'on se méfie des situations étranges et qu'on les esquive soigneusement, on peut généralement éviter les ennuis. Ma grande expérience m'a enseigné que, confronté à une situation ou à une personne insolites, je devais tout abandonner et partir en courant. Malheureusement, ce n'est pas toujours possible."

Et c'est ainsi qu'il se retrouve relié avec sa voiture à un crocodile bien décidé à n'en faire qu'à sa tête, ou à bord d'un bateau tiré par un requin affamé. Il écoute les histoires toutes aussi rocambolesques des uns et des autres et suit de près les paris improbables qui voient le jour dans ces régions du monde pour qui capturer un buffle ou un serpent vénimeux est un jeu d'enfant. 

"C'est comme ça en Australie du Nord. Un maniaque vient vendre une caisse de grenades dans un bar et personne ne sourcille ; le mot "pari" est lâché et tout le monde est captivé."

Ce que j'ai moins aimé :

Le premier tome m'avait semblé plus drôle. QUoi qu'il en soit je ne pense pas qu'il soit nécessaire de lire les deux. Les anecdotes sont un peu répétitives au fil de la lecture...

Premières phrases :

"Un paisible cimetière chinois borde la route de Tumut à Jindabyne, dans une région aurifère au pied des monts enneigés du sud de la Nouvelle-Galles du Sud. Les chercheurs d'or chinois y ont enseveli leurs morts il y a plus d'un siècle, et aujourd'hui seules des tombes bancales et rongées subsistent, surmontant les vieux ossements de ces Asiatiques oubliés. Au clair de lune comme à l'aurore, l'endroit est serein, charmant, parfait pour le repos et la méditation.

Ne vous en approchez jamais.

Il est truffé de wombats redoutables."

Infos sur le livre :

Autrement

 Le livre de poche

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Le koala tueur

Autre : Ma famille et autres animaux de Gérald DURELL

 

La vengeance du wombat et autres histoires du bush, Kenneth COOK, traduit de l'anglais Australie) par Mirelle Vignol, le livre de poche, janvier 2012, 6.10 euros

Publié dans Littérature Océanie

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Prix SNCF du POLAR - 2017

Publié le par Hélène

Le prix SNCF du Polar se déroule du 12 octobre 2016 au 31 mai 2017.

Il s'agit d'un Prix 100% public puisque ce sont les lecteurs qui votent pour les 18 oeuvres en compétition dans 3 catégories : 

 

60 événements jalonnent l'année avec notamment : 

En janvier un espace polar SNCF installé durant le festival international de la bande dessinée d'Angoulême

En février la participation au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand

En mars la présence au salon du Livre Livre Paris

En avril la participation aux Quais du Polar

 

Si vous souhaitez faire entendre votre voix et dénicher de nouvelles personnalités du polar, vous pouvez voter jusqu'au 31 mai 2017. 

 

 

De mon côté je vous parle aujourd'hui de la BD Chaos debout à Kinshasa et prochainement je présenterai d'autres oeuvres de la sélection. 

 

Les lauréats 2016 :

 

Publié dans Prix littéraires

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Remise du prix Psychologies du roman inspirant 2018

Publié le par Hélène

Mardi avaient lieu les délibérations et la remise du prix Psychologies du roman inspirant 2018

Un jury de choc :

Le jury était composé de :

Philippe Besson, notre président du jury qui a emporté le prix l'an dernier avec l'excellent Arrête avec tes mensonges

Mathilde Walton, chargée de programmation à la villa Gillet

Chloé et Michèle, lectrices du magazine

Ariane Bois, journaliste et romancière

Christine Sallès journaliste

Margaux Rambert journaliste

Christilla Pellé-Douël journaliste

Marie-Claire Pléros, libraire à L'arbre à lettres à Bastille,

Colette Kerber, libraire aux Cahiers de Colette

Matthieu Bossard libraire à Le passage à Lyon

Eva, blogueuse littéraire https://tuvastabimerlesyeux.fr/

et moi !

Une pré-sélection de qualité :

La pré-selection a été établie par Christine, Ariane et Christilla. Le fil conducteur du témoignage, de l'autofiction leur est apparu après leur sélection faite. Elles cherchaient des livres forts, inspirants et ont choisi :

Bakhita de Véronique Olmi chez Albin Michel

Neverland de Timothée de Fombelle aux éditions L’Iconoclaste

Mon père sur mes épaules de Metin Arditi chez Grasset

Mort d’un cheval dans les bras de sa mère de Jane Sautière chez Verticales

Une rencontre à Pekin et  Une autre Aurélia de Jean-François Billeter, chez Allia

Des délibérations passionnées :

Chacun a défendu son point de vue lors des délibérations, quelquefois ardemment pour privilégier tel ou tel titre. Si un premier tour a d'emblée éliminé deux titres, il s'agissait ensuite de convaincre les autres de garder notre préféré, en leur montrant peut-être des aspects qu'ils avaient pu occulter. J'ai personnellement défendu Bakhita et Neverland. La force de ce prix est que nous avons vraiment eu le temps et l'opportunité de nous exprimer, de partager nos avis, nos ressentis, nos coups de coeur, nos coups de gueule, dans le respect et la bonne humeur ! A noter que nous étions accueillis par Dalloyau pour le plus grand plaisir de nos papilles gustatives...

And the winner is ...

Jean-François Billeter pour Une rencontre à Pékin et Une autre Aurélia

Les passeurs de livres ...

Nous avons ensuite pu continuer à discuter tous ensemble autour de cette passion commune qui nous rassemblait. Je suis repartie avec une liste de livres à lire assez impressionnante :

- Un chagrin d'aimer de Geneviève Brisac

- My absolute darling de Gabriel Tallent

- La ville gagne toujours de Omar Robert Hamilton

- les romans de Wilfried N'Sondé

- L'appartement de André Markowicz

- La vie parfaite de Silvia Avallone

- Alfred Hayes Une jolie fille comme ça

- Max Winson de Jérémie Moreau (BD)

- Deux étrangers de Emilie Frèche

- Méto de Yves Grevet pour ma fille

- L'été où maman a eu les yeux verts de Tatiana TIBULEAC

- Force of nature de Jane Harper

- Les ombres de Montelupo de Valério Varesi

- La tristesse du samouraï de Victor Del Arbol

- Boccanera de Michèle Pedinielli

Ainsi que des maisons d'édition à visiter absolument :

Le bruit du temps

Agullo

et des spectacles à voir comme "Vous n'aurez pas ma haine"

Une soirée privilégiée :

Le musée du Luxembourg était ensuite privatisé pour la remise du prix et nous avons ainsi pu visiter la magnifique exposition sur le Tintoret dans des conditions idéales !

Sans oublier bien sûr les bulles ... Ce fut également l'occasion de croiser Nicolas Gaudemet, dont je vais lire prochainement le roman La fin des idoles, et Camille du blog Mémoire du vivant. 

Merci à Pauline pour son organisation, à Julie pour m'avoir permis d'être dans ce jury, à toute l'équipe de Psychologies pour leur accueil, à Sandra pour sa visite guidée de l'expo et pour m'avoir accompagnée, à Eva pour sa présence radieuse, à Marie-Claire pour son écoute et sa passion, à Christine pour son franc-parler et pour ses conseils éclairés, à Olivier et Martial, à ma mère, bon bref, je m'égare, c'était un chouette moment, et je le place parmi mes expériences de jurée préférées, aux côtés du jury du prix Orange du Livre.

 

Publié dans Prix littéraires

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Chaque geste que tu fais de David MALOUF

Publié le par Hélène

chaque geste que tu fais

  L’auteur :

Considéré comme l'un des plus grands auteurs australiens et l'un des écrivains anglo-saxons contemporains les plus importants, David Malouf (77 ans) se distingue autant par ses qualités de styliste que par son talent de conteur. Son œuvre, où alternent romans et nouvelles, a été publiée chez Albin Michel : Harland et son domaine, Ce vaste monde (Prix Fémina étranger 1991), Je me souviens de Babylone, Dernière conversation dans la nuit et L'Etoffe des rêves. Une œuvre couronnée par de nombreux prix à travers le monde.                                              

Rançon, son nouveau roman, paraîtra chez Albin Michel en 2013. (Présentation de l’éditeur)

 

L’histoire :

Un jeune homme partant à la guerre tente de comprendre quelle est sa véritable place dans le monde qu’il s’apprête à quitter ;  une partie de chasse met à nu les secrets de chacun ; un compositeur voit sa vie prendre des allures de cantate complexe ; une femme se souvient de son bonheur passé au bord d’une piscine italienne ; une veuve essaye de garder le contrôle de sa vie … 

Dans les sept nouvelles bouleversantes qui composent ce recueil, David Malouf, l’un des plus grands auteurs australiens contemporains, nous laisse entendre des hommes et des femmes étrangement seuls, face à un passé enfoui et un présent à décrypter. 
Puissamment enraciné dans les paysages et les réalités d’une Australie magnifiée, ce livre poignant résonne comme une exploration de ces mondes intérieurs qui nous séparent et nous relient les uns aux autres. (Présentation de l’éditeur)

 

Mon avis :

Le rythme lent et presque aérien de ces nouvelles provoque deux réactions contradictoires : ou le lecteur tombe sous le charme, comme pour la première nouvelle, ou il décroche totalement, comme pour les dernières nouvelles. Une aura magique affleure à la lecture de certaines nouvelles comme « La vallée des Lagons », « Enfant soldat », textes s’attachant à traquer le moment diffus où un homme bascule vers un autre lui-même. Les hommes et les femmes peuplant le monde de David Malouf sont des êtres tangents, indistincts, diffus, qu’une brume suffit à effacer. Je ne pense pas qu’ils habiteront longtemps mon esprit…

 Premières phrases :

« En cours élémentaire à l’école primaire, la seule magie de son nom m’attirait.

C’est là, juste à cinq heures au sud par une bonne route de terre, que toutes les rivières de notre coin du Queensland prennent leur source : tous les courants grossis d’eau de pluie et de cascades dans les forêts pluviales du Great Divide avant de plonger et de se réunir pour écouler leur large flot bourbeux jusqu’ à la côte ; tous les cours d’eau paisibles qui serpentent vers l’intérieur des terres à travers les plaines truffées de termitières puis roulent nord, nord-ouest jusqu’au Channel Country où ils se divisent pour aller se perdre dans les laisses de vase et de marécages de mangrove du golfe de Carpentarie. »

 Vous aimerez aussi :

Le lanceur de couteaux de Steven MILLHAUSER 

 D’autres avis :

Jostein Yves Mélopée  

Chaque geste que tu fais, David Malouf, traduit de l’anglais (Australie) par Nadine Gassie, Albin Michel, mai 2012, 317 p., 22 euros

  Merci à l'éditeur.

Publié dans Littérature Océanie

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Ciseaux de Stéphane MICHAKA

Publié le par Hélène

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♥ ♥

« Les braves gens courent les rues, mais l’alcool les rattrape.

L’alcool et les jolies filles. »

 

L’auteur :

 Après des études de lettres à l'Université de Cambridge (Royaume-Uni), Stéphane Michaka enseigne le français en Afrique du Sud. De retour en France, il travaille comme script-editor pour la télévision et écrit ses premiers textes pour la scène.
Ses pièces Le Cinquième archet, La Fille de Carnegie (lauréate du concours Beaumarchais/France Culture en 2005) sont publiées par l’Avant-Scène Théâtre (collection des "Quatre-Vents"). Il est l’auteur de plusieurs pièces jeunesse dont Les Enfants du docteur Mistletoe (Éditions Espaces 34). Il a écrit des fictions radiophoniques pour France Culture, dont une adaptation remarquée du Château de Kafka diffusée en 2010.
Sur la suggestion de François Guérif, il adapte sa propre pièce La Fille de Carnegie et en tire un roman publié chez Rivages/Noir sous le numéro 700 de la collection. La Fille de Carnegie a été sélectionné pour plusieurs prix littéraires : Prix du Polar SNCF, Prix BibliObs du roman noir, Grand prix des lectrices de Elle, Grand Prix du roman noir au festival de Beaune, Prix Senghor du premier roman francophone, Grand Prix de littérature policière.
Stéphane Michaka est également traducteur : Pour toujours... jusqu’à demain de Sarah Dessen chez Pocket Jeunesse, Je suis le dernier Juif debout de Michael Simon chez Rivages/Noir.
Stéphane Michaka reçoit le prix Révélation 2012 pour Ciseaux dans le cadre des Prix Les Lauriers Verts de La Forêt des Livres organisée par Gonzague Saint-Bris. (Babélio)

 L’histoire :

À quinze ans, Raymond décide qu'il sera Hemingway ou rien. Et la nouvelle, avec ses silences têtus et ses fins en lame de rasoir, son genre de prédilection. Il a des envies d'ailleurs et la vie devant lui. On est à Yakima, dans le nord-ouest des États-Unis. Autant dire nulle part. Son ambition donne le tournis à Marianne, la petite serveuse de la boutique de donuts. « C'était le truc le plus excitant que j'avais jamais entendu. Pleine d'assurance, je lui ai dit : Tu peux compter sur moi, Ray. » 

Les deux adolescents se marient quelques mois plus tard. Marianne est enceinte. Raymond n'a pas commencé à boire. 

Douglas, lui, vient d'obtenir le job de ses rêves : directeur littéraire d'un magazine prestigieux. Les nouvelles qu'il reçoit l'irritent comme un vilain psoriasis. Pour calmer ses démangeaisons, il coupe, réécrit, sculpte avec ses ciseaux.
« C’est leur voix. Leur voix, tu m’entends ? Mais c’est ma signature. » 

Quand il le rencontre, Ray peaufine son art dans l'alcool depuis près de dix ans et Marianne subvient aux besoins du ménage. Douglas va changer leur vie. Raymond Carver, Maryann Burk-Carver, Gordon Lish et la poétesse Tess Gallagher qui attend son heure en coulisses... 
Ciseaux raconte leur histoire : dans l'Amérique des années soixante à quatre-vingt, l'accomplissement de deux hommes en proie à une dépendance réciproque, un écrivain et son éditeur qui coupe ses textes au point de les dénaturer. (Babélio)

 

Ce que j’ai aimé :

Ciseaux est une œuvre de fiction librement inspirée de la relation entre Raymod Carver et son éditeur Gordon Lish. Pour Raymond Carver, vivre c’est écrire, et son écriture est sa vie, sa vie est dans son écriture. Les êtres qui gravitent autour de lui deviennent des êtres de fiction qui lui permettent d’aborder les thèmes chers à son âme : la passion, l’alcool, son autre amour, ses difficultés à créer, puis les femmes, la tentation de dévier du droit chemin… Il est ici à son tout mis en scène, par l'entremise du talentueux Stéphane Michaka.

Il est au centre du roman, bien sûr, écrivain émérite, mais il partage la vedette avec son éditeur surnommé Ciseaux en raison des coupes excessives qu’il effectue dans les nouvelles de ses poulains. A ses côtés gravitent également sa femme Marianne, ses enfants, puis sa deuxième femme, Joanne.

 

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Par un subtil agencement des points de vue des différents protagonistes, un portait en creux se dessine. Ces différentes voix densifient les personnages, leur apportant épaisseur et profondeur. De plus, cela permet de densifier également les thèmes : le couple, sa déliquescence, l'alcool, le manque d'argent sui devient chronophage et empêche à la création de pleinement se libérer, la rédemption, l'honneur...

Ciseaux est un roman plaisant qui nous rappelle que tout n’est que littérature…

 

Ce que j’ai moins aimé :

 Je ne saurais pas dire précisément pourquoi, mais je ne suis pas plus enthousiasmée que cela… Question de goût probablement .

 

Premières phrases :

 « C’est un peu effrayant, cette chose qui nous arrive. Elle s’empare de nous sans crier gare. Même quand rien ne se passe, elle est là. Elle attend. Une attaque, c’est précisément cela : une bombe à retardement. 

L’horloge interne des alcooliques, on est tous ici pour s’en débarrasser. »

 

D’autres avis :

Lu sur les conseils de Marilyne

Babélio

 

Ciseaux, Stéphane Michaka, Pocket, septembre 2013, 6.70 euros

 

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Fukushima, récit d’un désastre de Michaël FERRIER

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ 

 

 L’auteur :

 Grand-mère indienne, grand-père mauricien, né en Alsace, Michaël Ferrier passe son enfance en Afrique et dans l’océan Indien, fait ses études à Saint-Malo et à Paris. Il est professeur à l’université Chuo de Tokyo où il enseigne la littérature.

Il vit à Tokyo depuis 1994.

Il a publié, entre autres : Le Goût de Tokyo (Mercure de France, 2008), Maurice Pinguet, le texte Japon (Seuil, 2009) et Kizu, la lézarde (Arléa, 2004). Tokyo, Petits portraits de l’aube, paru chez Gallimard en 2004, a reçu le prix littéraire de l’Asie 2005.
Son livre "Fukushima, récit d'un désastre" en 2012 est publié chez Gallimard.

 

 L’histoire :

Michaël Ferrier revient sur la catastrophe de Fukushima et sur ses conséquences en mars 2011.

 

 Ce que j’ai aimé :

Michaël Ferrier nous livre un témoignage précis, fruit d'une enquête et d'une expérience traumatisante. Il décrit pour garder une trace de cette catastrophe dévastatrice et pour ne pas laisser tous ses morts sous les décombres d'un pays meurtri. Homme érudit, il émaille son récit de nombreuses citations, allusions à des poètes, écrivains, historiens... Tour à tour poignant, cultivé, son témoignage est aussi teinté d'humour atant certaines situations, certains choix sont absurdes :

"Pour toute réponse, on arrose les réacteurs avec des dés à coudre et des lances d'incendie (bientôt des pistolets à eau ?) Onvoit des images qui rappellent irrésistiblement celles de Tchernobyl, comme ces hélicoptères équipés de blindages de plomb qui déversent des paquets d'eau sur les réacteurs et manquent à chaque fois leur cible. C'est tout ce qu'ils ont trouvé : des tuyaux d'arrosage. Vite un hélicoptère pour éteindre la centrale nucléaire !" (p. 66)

Néanmoins, la partie la plus intéressante du récit vient un peu tard, vers les dernières pages. En effet le  témoignage de Michaël Ferrier dégage une impression de déjà vu, nous n’apprenons rien de nouveau, tout ce qui est dit, décrit, ne surprend pas le lecteur qui a suivi le tremblement et ses répercussions dans les médias au moment de la catastrophe. Certes l'auteur écrit très bien et nous offre de belles descriptions lyriques des paysages dévastés, mais le lecteur est aussi en droit d'attendre une réflexion différente, plus profonde sur les dessous de cette catastrophe nucléaire. Or seules les 60 dernières pages abordent le sujet de front.

"La palme en la matière revient incontestablement au docteur Shunichi Yamashita, professeur à l'université de Nagasaki et membre de l'institut de recherche sur la bombe atomique. Un florilège de ses déclarations donne une franche envie de rire... ou de vomir. La plus savoureuse : "La radioactivité n'affecte pas les gens souriants mais seulement les gens soucieux. Ceci a été prouvé par des expérimentations animales. " La peur de la radioactivité serait plus nocive que la radioactivité elle-même. Le traitement du docteur est donc simple mais efficace : Be happy, don't worry. On dirait le docteur Folamour de Kubrick quand il chante : "How I stopped worrying and learned to love the bomb !" (remplacer bomb par nuclear plant). Faut rigoler ! Ne plus s'en faire et apprendre à aimer la centrale, joyeuse, triomphante, rayonnante ! Un détail : le docteur Yamashita est conseiller pour les risques sur la santé de la radioactivité à la préfecture de Fukushima. Effectivement, c'est assez drôle. " (p. 202)

Ce petit bémol est mineur au vue de la qualité indéniable de ce témoignage...

 

Premières phrases :

« C’est un chinois, Zhang Heng, qui a inventé le premier appareil à détecter les tremblements de terre. En 132 après Jésus-Christ, il présente à la cour des Han un stupéfiant vase de bronze, semblable à une grande jarre de vin ou au corps ventru d’une carpe argentée. »

 Autres avis :

Presse :Télérama;  Libération  

  Blogs : Jostein ; Canel ;  Mimi ;

 

Fukushima, récit d’un désastre, Michaël FERRIER, Gallimard, 18.50 euros

grand prix lectrices de elle 

ChallengeDragonFeu

 

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La couleur des sentiments de Kathryn STOCKETT

Publié le par Hélène

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  ♥ ♥

Grand Prix des Lectrices de Elle 2011.

 

L’auteur :

 

Kathryn Stockett a grandi à jackson. Elle vit actuellement à Atlanta avec son mari et sa fille, et travaille à l’écriture de son deuxième roman.

 

L’histoire :

 

Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot. Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          La couleur des sentiments est un roman qui se lit très facilement avec sa juste dose de mystères (la disparition de Constantine, la léthargie de Célia…), d’injustices (envers les Noirs bien sûr, mais aussi envers les enfants), une violence sous-jacente qui n’éclate qu’à peine comme pour épargner le lecteur sensible, une histoire sentimentale compliquée … Ainsi l’ensemble fonctionne à merveille et nous emporte facilement dans cette lecture colorée.

 

-          Ce roman constitue de surcoit une bonne approche de la question raciale aux Etats-Unis à cette période :

 

«  Je lis rapidement quatre pages, stupéfaite par le nombre de lois qui n’existent que pour nous séparer. Les Noirs et les Blancs n’ont pas le droit de boire aux mêmes fontaines, de fréquenter les mêmes salles de cinéma, les mêmes toilettes publiques, les mêmes terrains de jeux, les mêmes cabines téléphoniques, les mêmes spectacles de cirque. Les Noirs n’ont pas le droit d’entrer dans la même pharmacie que moi ou d’acheter des timbres au même guichet. » (p. 208)

 

-          L’auteur nous offre de beaux portraits de femmes dans ces pages, en effet :

 

« N’était-ce pas le sujet du livre ? Amener les femmes à comprendre. Nous sommes simplement deux personnes. Il n’y a pas tant de choses qui nous séparent. Pas autant que je l’aurais cru. » (p. 526)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          J’ai rencontré quelques clichés en ces pages « Tout ce que je dis, c’est que la bonté, c’est sans limite. » (p. 369) Tout le roman reste en retenue dans la volonté de contenter tout le monde pour se cantonner dans le bien-pensant : on y croise des Blanches cruelles, mais aussi des Blanches tolérantes, des mères indignes, mais aussi des mères exemplaires, des hommes mufles et violents, puis des hommes compréhensifs…

 

-          Je n’ai pas appris grand-chose en ces pages : l’histoire est bien romancée, bien construite, mais je m’attendais à un roman plus puissant que cela sur cette question cruciale du racisme encore prégnant même aujourd'hui. Peut-être a-t-il souffert du fait que j’en ai beaucoup entendu parler en termes plus qu’élogieux si bien que je m’attendais à un véritable chef d’œuvre. Ma lecture s’est sans doute révélé être plus exigeante que d’ordinaire…

 

Premières phrases :

 

«  Mae Mobley, elle est née de bonne heure un dimanche matin d’août 1960. Un bébé d’église, comme on dit. Moi je m’occupe des bébés des Blancs, voilà ce que je fais, et en plus, de tout le boulot de la cuisine et du ménage. J’en ai élevé dix-sept de ces petits, dans ma vie. Je sais comment les endormir, les calmer quand ils pleurent et les mettre sur le pot le matin, avant que les mamans aient seulement le temps de sortir du lit. »

 

Vous aimerez aussi :

   

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper LEE

 

Le temps où nous chantions de Richard POWERS

 

D’autres avis :

 

Chez Babélio, vous trouverez de nombreux avis positifs.

 

 

Ys est plus réservée et ClaudiaLucia nous conseille de relire Faulkner et Caldwell …

 

La couleur des sentiments, Kathryn STOCKETT, Traduit de l’anglais (EU) par Pierre Girard, Editions Jacqueline Chambon, 2010, 525 p., 23.80 euros

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Rencontre Babélio avec Michel Jean

Publié le par Hélène

J'ai pu assister hier soir à une rencontre organisée par Babélio et animée par Pierre Krause autour du dernier roman de Michel Jean Tiohtiá:ke, roman qui met en scène des autochtones réfugié à Montréal.

Michel Jean est un journaliste, chef d'antenne et écrivain québecois. Sa grand-mère était autochtone et son grand père considéré comme blanc. Quand ils se sont mariés, ils ont dû quitter la réserve, ce que l'auteur considère à la fois comme un mal et un bien. Il a ressenti un manque inexorable éloigné de ses racines, un vide au creux de la poitrine, mais cela a permis aussi de les épargner puisqu'ils n'ont pas fait partie de ces autochtones envoyés au pensionnat.

Pourquoi situer l'action du livre à Montréal, est-ce une ville qui vous inspire ?

Je ne suis pas tellement inspiré par cette ville, je l'aime, entendons-nous, c'est une ville à l'activité foisonnante, multiculturelle, où il fait bon vivre. Mais c'est surtout l'aspect autochtone de Montréal qui m'intéressait. Je voulais décrire une situation que je voyais, alors que les gens qui vivent ici voient aussi ces autochtones mais ne comprennent pas forcément la situation. Malgré leur nombre, les québecois ont tendance à ignorer ou juger les autochtones, je voulais mettre en valeur ce peuple et comment ils sont devenus des itinérants quand ils sont partis des pensionnats ou ont quitté leurs réserves. Ils se retrouvent entre eux à Montréal car c'est là qu'ils sont le plus nombreux et ils ont besoin de se regrouper.

A Montréal ils se rassemblent dans le square Cabot, point de rassemblement autour duquel s'articulent les foyers pour femmes, les centres pour trouver de la nourriture. Cela crée des tensions par contre avec les gens qui habitent à proximité.

Vos personnages s'inspirent -ils de personnages qui existent ?

J'aime personnellement aller à côté du square pour regarder les gens. Les deux jumelles existent effectivement. Elie est inspiré par un homme que j'ai connu Raymond Hervieux, itinérant. Si mes personnages s'inspirent de personnes réellement rencontrées, ils n'ont pas la même vie. Raymond est décédé peu de temps après la parution du livre et je redoutais un peu la réaction de sa famille à la lecture, mais ils ont été très heureux, ils m'écrivaient. C'est important aussi de comprendre que si les itinérants sont dans la rue ils ont aussi de vraies familles qui ne les oublient pas.

 

Etes-vous le seul journaliste à vous intéresser aux autochtones ?

Nous ne sommes pas très nombreux à nous y intéresser car malheureusement selon les rédactions, ce n'est pas un sujet qui intéresse les gens. C'est un préjugé, ce n'est pas raciste. Il y a quelques temps quatre pères de famille autochtones avaient disparu, ils ont eu droit à une journée de recherche et à aucun journaliste alors que quelques temps plus tard un père et son fils blancs ont aussi disparu et eux ont eu droit à un hélicoptère, une couverture presse et des recherches poussées. Il faut savoir qu'une étude a montré que si vous êtres noirs ou autochtones au Québec vous avez six ou sept fois plus de chances d'être interpelés par des policiers. c'est une réalité.

Dans le milieu littéraire, jamais aucun roman autochtone n'a eu de prix. Ils ont eu des prix en poésie, prix considéré comme le moins prestigieux mais ce sont des blancs qui ont eu les "gros" prix. Le milieu littéraire est moins ouvert qu'il ne le pense. Kukum a obtenu plusieurs prix mais en France, pas au Canada.

Cela ne fait pas longtemps qu'on écrit des livres sur les autochtones. C'est seulement en 2012 pour ma part que j'ai abordé le sujet avec Atuk. Mais ce roman n'a pas eu beaucoup de succès. Un seul autre roman existait à cette époque Kuessipan de Naomi Fontaine. J'ai écrit Maikan l'année d'après qui n'a pas connu non plus beaucoup de succès. Puis j'ai enchainé avec deux autres romans qui ne parlaient pas de ce sujet. En 2016 j'ai participé à un recueil de nouvelles sur le sujets qui a bien fonctionné, puis en 2019 Kukum, gros succès de bouche à oreilles. Cela prouve que les lecteurs évoluent plus vite, ont plus d'intérêt.

Aujourd'hui il existe d'autres auteurs. Il existe un salon des premières nations dont l'importance augmente tous les ans. C'est une littérature émergente et vivante.

Les journalistes et le milieu littéraire sont en retard par rapport aux lecteurs qui lisent les livres.

Pourquoi cette difficulté au Québec d'accepter la littérature autochtone ?
Les québecois cherchent leur identité et ont tendance à laisser de côté celle des autres. Il est plus difficile d'être une autochtone au Québec qu'au Canada. Quand on est québecois on grandit entouré d'un milieu anglophone. A l'école on dit que la France nous a abandonnés avec le traité de Paris. Le français est une langue menacée, au Québec on est entouré d'anglais. La seule langue officielle au Québec est le français, on ne reconnait pas les langues autochtones parlées depuis des milliers d'années. Si on parle du droit des autochtones, les québecois ont l'impression qu'on délégitime les québecois. En se défendant finalement, ils font du mal.

Est-ce que les jeunes autochtones sont tout de même optimistes aujourd’hui ?

Malheureusement dans notre histoire, il y a eu un effet d'entrainement, un cycle infernal. Chassé des réserves pour être placés dans ces pensionnats, les autochtones sont aujourd'hui des itinérants avec tous les risques que cela comporte : absence d'emplois, décrochage scolaire, drogue, alcool. Arrêter cette spirale c'est comme arrêter un train en marche. Les blessures sont intergénérationnelles. Aujourd'hui certains jeunes s'en sortent, mais ce sera long, une seule génération ne suffit pas. On dit qu'il faudra sept générations  pour revenir à la normale. Il faut comprendre que nous sommes une société post-apocalyptique, nous avons vécu la fin de notre monde, cela est difficile de se remettre de cela. J'ai voulu écrire un roman optimiste, Elie fait partie de ces jeunes qui se lancent dans les études, la littérature autochtone est souvent pessimiste, je voulait montrer que quelquefois, ça finit bien !

 

A lire en ces pages : Kukum; Atuk, elle et nous  ; Tiohtiá:ke

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La vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël DICKER

Publié le par Hélène

                    

♥ ♥

"Marcus, savez-vous quel est le seul moyen de mesurer combien vous aimez quelqu'un ?

- Non.

- C'est de le perdre."

 

Mon avis :

Le point fort de ce roman est indéniablement l'intrigue. Haletante, pleine de rebondissements elle rend le lecteur addict, le poussant à prolonger sa lecture jusque tard dans la nuit.

Harry est-il coupable de la disparition de la jeune Nola en 1975 dont on vient de retrouver le cadavre dans le jardin même de Harry. Le narrateur est bien décidé à prouver son innocence et il va aller de découvertes en découvertes...

L'intrigue policière est cohérente et palpitante et elle constitue le squelette du roman, ce qui lui permet de tenir debout. Otez-lui cela, il n'en restera pas grand-chose : des réflexions mièvres sur l'amour, une vision désabusée du monde de l'édition devenu une vaste entreprise marketing, les conclusions superficielles s'enchaînent, que l'on pourrait résumer ainsi :

"L'amour, c'est beau" = "Dans notre société, Marcus, les hommes que l'on admire le plus sont ceux qui bâtissent des ponts, des gratte-ciel et des empires. Mais en réalité, les plus fiers et les plus admirables sont ceux qui arrivent à bâtir l'amour. Car il n'est pas de plus grande et de plus difficile entreprise."

Mais "l'amour c'est compliqué" : « Vous essayez de me parler d'amour, Marcus, mais l'amour, c'est compliqué. L'amour, c'est très compliqué. C'est à la fois la plus extraordinaire et la pire chose qui puisse arriver. Vous le découvrirez un jour. L'amour, ça peut faire très mal. Vous ne devez pas pour autant avoir peur de tomber, et surtout pas de tomber amoureux, car l'amour, c'est aussi très beau, mais comme tout ce qui est beau, ça vous éblouit et ça vous fait mal aux yeux. C'est pour ça que souvent, on pleure après »

"Ecrire, c'est beau aussi" mais "la vie, c'est dur" : "Ecrire c'est être dépendant. De ceux qui vous lisent, ou ne vous lisent pas. La liberté c'est de la foutue connerie ! Personne n'est libre. J'ai une partie de votre liberté dans les mains, de même que les actionnaires de la compagnie ont une partie de la mienne entre les leurs. Ainsi est faite la vie, Goldman. Personne n'est libre. Si les gens étaient lires, ils seraient heureux. Connaissez-vous beaucoup de gens véritablement heureux ?"

"Le monde de l'édition, c'est pas bien" : " Il considérait que sa stratégie n'était ni pire ni meilleure que celle des autres, que le monde des livres était passé du noble art de l'imprimerie à la folie capitaliste du XXI ème siècle, que désormais un livre devait être écrit pour être vendu, que pour vendre un livre il fallait qu'on enparle, et que pour qu'on en parle il fallait s'approprier un espace qui, si on ne le prenait pas soi-même par la force, serait pris pat les autres. Manger ou être mangé."

Les personnages ne sont pas crédibles : comment le narrateur parvient-il à s'immiscer si facilement dans une enquête policière, comment le grand Harry a-t-il pu tomber amoureux de cette "Nola chérie" si mièvre, pourquoi le chargé de l'enquête accepte-t-il le narrateur brusquement après l'avoir rejeté au début du roman, et j'enpasse, autant de questions qui mettent l'accent sur des ficelles grossières, toutes au service de l'intrigue, sans cohérence. De surcroit le style est plat, enfonçant davantage le roman dans une superficialité prégnante. 

Je rejoins donc le choeur de ceux qui se demandent pourquoi et comment ce roman a-t-il pu obtenir le Grand Prix de l'Académie Française ? Pour le prix du Goncourt des Lycéens je le conçois car les lycéens ont dû retrouver le fonctionnement et les problématiques de certaines séries à succés efficaces, mais pour l'Académie française, je m'interroge...

Un bon roman de plage, mais ne cherchez pas plus loin !

Premières phrases :

"Tout le monde parlait du livre. Je ne pouvais plus déambuler en paix dans Manhattan, je ne pouvais plus faire mon joging sans que des promeneurs me reconnaissent et s'exclament : "Hé, c'est Goldman ! C'est l'écrivain !". 

Vous aimerez aussi :

Les apparences de Gillian Flynn

D'autres avis :

Clara ; Violette ; Babélio 

Télérama

La vérité sur l'affaire Harry Quebert, Joël DICKER, De Fallois poche, 2014, 9.20 euros

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