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457 résultats pour “ile du point némo

Le comte de Monte Cristo de Alexandre DUMAS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

1815. Edmond Dantès, jeune officier de marine, rentre à Marseille à bord du Pharaon, navire dont il a pris le commandement. Il semble voué à un avenir radieux : amoureux de la belle Mercédès, ils vont se fiancer et se marier prochainement, et il est promu capitaine par l'armateur du Pharaon, Morrel. Mais sa position enviable suscite des jalousies : Fernand, ami d'enfance de Mercédès aimerait l'évincer auprès de la belle, et Danglars, employé de Morrel, voit d'un mauvais oeil sa promulgation au rang de capitaine. Les deux hommes se liguent pour lancer de graves accusations contre Edmond, accusations qui vont lui valoir le cachot. Morrel intervient alors auprès du procureur du roi Villefort mais quand il découvre que son propre père risque d'être impliqué, il fait en sorte que Edmond soit emprisonné et oublié au château d'If.

Edmond y restera quatorze ans. Il y rencontrera l'abbé Faria, vieux savant que tout le monde croit fou mais qui lui inculquera tout son savoir et sa philosophie :

"Il faut le malheur pour creuser certaines mines mystérieuses cachées dans l'intelligence humaine, il faut la pression pour faire éclater la poudre. La captivité a réuni sur un seul point toutes mes facultés flottantes ça et là, elles se sont heurtées dans un espace étroit, et, vous le savez, du choc des nuages résulte l'électricité, de l'électricité l'éclair, de l'éclair, la lumière."

Quand Edmond finira par s'évader de ses geôles, il n'aura de cesse de poursuivre ceux qui l'ont emprisonné...

Au-delà du roman d'aventures, ce classique constitue un magnifique portrait d'homme. Le comte est un être complexe, être innocent et heureux au début du roman, il se densifie au fur et à mesure, désabusé par les trahisons qui le poursuivent. Il en vient même à douter de l'amour du prochain que devrait porter en lui chaque homme. Un instant, il ne croit plus en l'humanité, pour lui l'homme n'est qu'un animal ingrat et égoïste. Son parcours le forgera, c'est un homme qui trouvera de la force dans sa dignité, et qui finira par comprendre combien il est bon de vivre après avoir voulu mourir. Attendre et espérer, tels sont pour lui les clés de la sagesse ... 

Ce que j'ai moins aimé : Quand la première partie se révèle passionnante avec ses aventures multiples, ses retournements de situation, ces êtres qui ne sont jamais ceux que l'on croit, la deuxième partie s'essouffle un peu. Centrée sur les actes philanthropiques du comte qui se fait appeler Simbad le marin, les personnages se cachent derrière des identités multiples et finissent par se confondre. Néanmoins, cette partie est enrichie par le croquis péjoratif de la société parisienne qui traitent les invités "non pas d'après ce qu'ils sont mais d'après ce qu'ils veulent être".

BilanLe comte de Monte Cristo reste un magnifique roman d'aventures aux ramifications profondes.

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche 

D'autres avis : Babelio

 

tome 1 passionnant aventures multiples
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L'amour comme par hasard de Eva RICE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Toutes les maisons, grandes ou petites, perdent leur réalité, lorsque les êtres qu'on aime ne les habitent plus."

 

Mon avis :

Dans le Londres d'après-guerre, la magnifique demeure Milton Magna tient encore debout, malgré ses failles innombrables. Pénélope, son frère Inigo  et leur mère Talitha vivent dans ses murs prêts à s'effondrer. Issus d'une vieille famille aristocratique mais désargentée, ils s'attachent au lieu car il leur rappelle leur père disparu à la guerre. 

"Cependant, il n'existait pas d'endroit plus enchanteur que Magna au printemps, et mamane te moi étions les meilleurs amies du monde les matins où nous nous levions de bonne heure pour aller, bras dessus bras dessous, jusqu'à l'étang, en respirant de tous nos poumons la senteur sucrée des viornes murmurantes, le coeur réchauffé par le spectacle des grosses touffes de crocus qui nous saluaient au passage avec une grâce princière, le lonf des chemins envahis de mauvaises herbes ceignant la pelouse de derrière. La tiédeur du sileil sur nos joues nous rappelait à quel point il nous avait manqué, tout au long de l'hiver, je me gorgeais de l'odeur des buis entourant la plantation de cassis et de  groiseilliers." 

La jeune Pénélope rencontre Charlotte, une jeune fille de son âge qui va lui offrir une bouffée d'air frais dans son univers décati. Héroïne  sympathique et érudite, elle est attachante et même si son intrigue sentiementale est visible à dix kilomètres, on prend plaisir à suivre ses déboires amoureux. Les autres personnages sont tout aussi attachants eti forment comme une grande famille que l'on a plaisir à retrouver. 

Eva Rice brosse le portrait d'une génération désargentée, perdue après la guerre, entre dettes et envie de mordre la vie à pleines dents. Les jeunes s'enivrent de fêtes, d'alcool et de musique. Le champagne coule à flots dans les soirées mondaines et le monde de la musique voit l'émergence du jeune Elvis Prestley, détrôné pour le moment dans le coeur des jeunes filles par Johnnie Ray, chanteur qui n'aura pas du tout connu la postérité du king...

 

Attention à ne pas lire avant lecture la 4ème de couv qui en dit beaucoup trop...

Une lecture charmante au charme indéniable...

 

Premières phrases :

"J'avais fait la connaissance de Charlotte à Londre, un après-midi où j'attendais l'autobus. Notez bien cette phrase : elle contient une information déjà extraordinaire en soi, puisque je ne prenais l'autobus qu'une ou deux fois par an à peine, et encore n'était-ce qu'histoire de changer un peu et d'emprunter un autre moyen de transport que le train ou la voiture."

 

Infos sur le livre :

Auteur Née dans une famille d'amateurs de musique, Eva Rice est l'auteur de deux précédents ouvrages, un roman et un essai. L'amour comme parhasard, vendu à plus de 220000 exemplaires en Angleterre, a été finaliste des ritish Book Awards en 2006. Eva Rice vit à Londres.

 

Vous aimerez aussi :

Chick Lit

 

D'autres avis :

Babélio 

 

L'amour comme par hasard, Eva Rice, traduit de l'anglais par Martine Leroy-Battistelli, Le livre de poche, 2007, 537 p., 6.95 euros

 

Merci Juliette pour cet agréable moment passé en compagnie de Charlotte et Pénélope...

Publié dans Chick-lit

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Grace Kelly de Sophie ADRIANSEN

Publié le par Hélène

                                     

♥ ♥

"Ecrire sur Grace Kelly, c'est s'attaquer à un iceberg." 

 

L’auteure :

 http://www.sophieadriansen.fr/

 

L’histoire :

Fille de millionnaire, comédienne obstinée, reine du cinéma, éternelle amoureuse, mélancolique chronique, mère accomplie et princesse au grand coeurGrace Kelly est une icône et son destin est une légende, celle d'une reine d'Hollywood devenue souveraine après avoir trouvé sonprince charmant. Elle a passé tant de temps dans la lumière qu'on croit connaître d'elle le moindre secret. Mais les images ne disent pas tout. 

Grace Kelly a tout au long de son existence incarné un idéal qui n'était qu'un trompe-l' oeil. Voici une plongée dans les profondeurs floues du protocole monégasque et des plateaux hollywoodiens, une invitation à découvrir l'envers de tous les décors d'une vie passée devant les objectifs et mise en scène sur pellicule. Grace Kelly est un iceberg dont la légende s'écrit comme un roman. Ce portrait, brossé d'une plume remarquable, ressuscite la femme et fait fondre la glace.

(Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j'ai aimé :

 Grace Kelly est comme une icône de papier glacé, belle, talentueuse, femme au destin exceptionnel, elle a côtoyé les plus grands, de Hitchcock à JFK.

Sophie Adriansen nous offre ici une image plus fragile de cette femme : dans l’attente d’une reconnaissance paternelle, perdue dans les relations compliquées d’Hollywood et pourtant tellement heureuse devant la caméra, puis princesse enfermée dans une cage dorée qui la place plus que jamais sous les feux des caméras du monde entier.

Le destin de la belle blonde se dessine au travers 7 dates clés : 1947 qui voit les débuts de la jeune Grace devant la caméra, 1954 et la "déferlante Kelly", de ses débuts à Boadway à sa rencontre avec Hitchcock, 1956, son mariage princier, 1962, à nouveau ses tentations hitchcokiennes, 1965, 1978 et enfin1982, "le clap de fin". 

Une biographie qui se lit comme un roman, un roman triste finalement, qui montre que derrière  les fastes et la réussite, Grace Kelly était une femme à la recherche d'autre chose, de plus de quiétude et de pleinitude.

"Grace a tout au long de son existence incarné un idéal qui n'était qu'un trompe l'oeil ; la diaphane porcelaine comporte des fêlures visibles seulement qi l'on s'approche." (Préface)

 

grace-kelly.jpg

 

Ce que j'ai moins aimé :

J'ai été un peu lassée par cette structure en flash-backs : le début du chapitre se passe à une période X, et la suite revient en arrière pour expliquer comment Grace en est arrivée à cette période X. 

 

Premières phrases :

"La candidate avait indiqué sur le formulaire d'inscription qu'elle ambitionnait de devenir une comédienne suffisamment accomplie pour que son onlce George écrivît un jour une pièce pour elle. Elle portait le paronyme de Kelly et savait qu'elle marquerait des points en faisant état de son lien de parenté avec le dramaturge."

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  Je vous emmène au bout de la ligne  ;  Quand nous serons frère et sœur 

 

Autre : Le film d'Olivier Dahan prévu qui fera l'ouverture du festival de Cannes

D’autres avis :

Séverine ; L'irrégulière ; Marie-Claire ; Lionel

 

Grace Kelly, d’Hollywood à Monaco le roman d’une légende, Sophie Adriansen, Premium, janvier 2014, 250 p., 18 euros

Publié dans Biographies et cie

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Quatre soeurs tome 1 et 2 de Malika FERDJOUKH et Cati BAUR

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

La famille Verdelaine est composée de cinq soeurs : Charlie l'aînée, Geneviève, la ménagère accomplie, Bettina, l'adolescente superficielle, Hortense, plus effacée et Enid la petite dernière. Les filles habitent la Vill'Hervé, une grande maison au bord de la mer, pleine de courants d'air. Malgré tout elles restent attachée à cette grande villa qui constitue leur foyer, leur refuge et point d'ancrage dans une vie marquée par la disparition brutale des parents deux ans auparavant dans un accident de voiture. Ces derniers apparaissent  sporadiquement à l'une ou l'autre des filles en détresse pour conseiller, orienter... Ces apparitions fantômatiques pallient au manque difficilement exprimable, à l'l'absence qui aspire comme un trou d'air ces filles qui ont encore besoin d'être secondée par des adultes dans leur vie. La tante Lucrèce est chargée de veiller sur elles, même si ses apparitions rocambolesques laissent dans leur sillon une amertume, un rappel de leur situation précaire d'orphelines. Mais leur cohérence et le tourbillon du quotidien les sauve. En se créant une bulle confortable, malgré la mort des parents, la pauvreté, la vivacité et la dynamique du groupe leur donne le sourire.

Dans le tome 1 les projecteurs sont braqués sur Enid, 9 ans, encore dans l'enfance. A la suite d'une tempête, elle s'inquiéte pour ses animaux "domestiques" dont une chauve-souris. De plus, des hurlements lugubres retentissent aux alentours de la villa, poussant cette jeune Enid avide d'aventures à enquêter. Les cinq soeurs accueillent également pour les vacances scolaires la jeune Colombe dont Bettina sera farouchement jalouse. 

Dans le tome 2, Hortense est mise en lumière : jeune adolescente elle peine à trouver sa place dans le monde. Son caractère est aux antipodes de celui de sa soeur Bettina, et les disputes sont monnaie courante entre elles. Hortense cherche sa vocation, elle aimerait gagner en confiance et ne plus être tétanisée par sa timidité. Elle rencontre une jeune voisine malade avec qui elle entretient des rapports privilégiés.

Cette adaptation des romans de Malika Ferdjoukh, édités initialement par l'Ecole des Loisirs, est parfaitement réussie, la grâce des dessins accompagnant avec douceur le quotidien des ces cinq soeurs. Ces deux premiers tomes font montre d'une psychologie parfaitement maîtrisée : avec humour et profondeur, l'auteur saisit parfaitement les pensées, préoccupations, rêves des adolescentes, et ce en fonction de leur âge. Enid est encore dans le monde édulcoré de l'enfance durant lequel tout est mystère et peuplé de créatures imaginaires auxquelles elle peut se confier. Hortense quant à elle quitte doucement ce monde et ses interrogations deviennent plus graves : il s'agit à présent de trouver son identité, de se faire une place dans la micro-société des copines et copains, de s'épanouir au mieux à un âge relativement ingrat. La tendresse et l'humour de leurs soeurs leur permettent de se lover au besoin au creux de la grande villa comme dans un cocon confortable. 

Le tome 3 en préparation sera consacré à Bettina, le 4 à Geneviève. De belles lectures encore en perspective !

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien.

Présentation de l'éditeur :

Delcourt 

Vous aimerez aussi :

Les romans à L'Ecole des Loisirs.

D'autres avis :

AifelleAntigone  ; Saxaoul  ; StéphieEnna 

 

Quatre soeurs, Enid tome 1, Hortense tome 2, Delcourt, 2011, 7 euros le tome

 

 Chez  Yaneckcette semaine

Publié dans Jeunesse BD

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Oreiller d'herbe de SOSEKI

Publié le par Hélène

♥ ♥

Réédition :

Picquier propose une nouvelle traduction pour ce texte que Soseki appelait son "roman-haïku", édition illustrée de peintures d'une infinie délicatesse, aux couleurs veloutées, chatoyantes, issues d'une édition japonaise de 1926 en trois rouleaux où figuraient le texte entièrement calligraphié et une trentaine de peintures, toutes reproduites ici.

 

Présentation de l'éditeur

Oreiller d’herbe occupe une place privilégiée dans l’œuvre de Sôseki, manifeste poétique et esthétique qui suit le voyage d’un jeune peintre à la montagne, loin des passions et de l’agitation de la cité. Une silhouette féminine aperçue au clair de lune, le murmure d’une chanson, la contemplation de la nature entraînent ce double de l’auteur à approfondir sa méditation sur l’art et la création. 
« Je ne crois pas qu’un tel roman ait déjà existé en Occident. Il ouvrira de nouveaux horizons à la littérature », prédisait Sôseki en l’écrivant.


 Ce que j'en disais

Un peintre se retire dans une auberge de montagne pour peindre et réfléchir sur son art. Il y rencontre une jeune femme Nami, fille du patron des lieux. Son histoire recoupe le destin de la Belle de Nagara, légende de la région  : aimée par deux garçons, elle ne choisit aucun des deux, compose un poème et se noie dans la rivière. Nami quant à elle était aussi aimée de deux garçons, mais "n'a heureusement pas recouru à la solution de la rivière." Elle choisit un des hommes, mais étant malheuruese, le quitte er revient vivre chez ses parents. Elle hante les lieux et est depuis soupçonnée de s'enliser dans la folie. 

Le narrateur est envoûté par la jeune femme et cherche son inspiration dans son chant. Son esprit erre dans des brumes oniriques, entre rêve et réalité, la poésie s'installe au delà du sentiment, provoqué et reconstruit par le poète. 

"Dans un pareil moment, comment retrouver un point de vue poétique ? Eh bien, il suffit de placer devant soi un sentiment,  de reculer de quelques pas et de l'examiner avec calme comme s'il s'agissait de celui d'un autre. Le poète a le devoir de disséquer lui-même son propre cadavre et de rendre publics les résultats de son autopsie." p. 53

Des silhouettes fantômatiques peuplent son monde, telle la belle Ophélie de Millais.

Si la peinture le fascine, le narrateur rédige aussi des haïkus, artiste complet il est happé par le besoin de créer et ressent profondément les affres et doutes de la création artistique. Ses cheminements poétiques empruntent quelquefois des méandres difficiles à suivre pour un lecteur occidental qui doit se laisser bercer par le rythme lancinant de la littérature japonaise pour être touché. 

Bilan : 

Cette réédition enrichit le texte en l'embellissant. 

Chez Picquier 

 

Oreiller d'herbe, ou le voyage poétique, SOSEKI, traduction de Elisabeth Suetsugu, Picquier, ocotbre 2015, 200 p., 23 euros

 

Merci à l'éditeur.

 

Oreiller d'herbe de SOSEKI
Oreiller d'herbe de SOSEKI

Publié dans Littérature Asie

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Indiana de George SAND

Publié le par Hélène

♥ ♥

Indiana est une jeune femme mariée à un mari autoritaire et colérique, le colonel Delmare, et elle ne peut compter que sur le soutien de son ami d'enfance, Ralph. Elle mène une vie terne, jusqu'au jour où sa route croise celle de Raymon, séducteur invétéré. La jeune femme innocente se laisse prendre dans ses rets tant elle a besoin de se sentir vivre et palpiter.

Indiana est le premier roman de George Sand et à travers cette héroïne, elle peint la situation des femmes dans cette société du XIXème, entre un mariage décevant aliénant et un amant tout aussi décevant. La jeune Indiana est enfermée dans ses relations, mais elle se rend compte que sans les hommes, elle n'est rien. Ses tentatives de rébellion seront vite étouffées.

« Ainsi, je le répète, j’ai écrit Indiana, et j’ai dû l’écrire ; j’ai cédé à un instinct puissant de plainte et de reproche que Dieu avait mis en moi, Dieu qui ne fait rien d’inutile, pas même les plus chétifs êtres, et qui intervient dans les plus petites causes aussi bien que dans les grandes. Mais quoi ! celle que je défendais est-elle donc si petite ? C’est celle de la moitié du genre humain, c’est celle du genre humain tout entier ; car le malheur de la femme entraîne celui de l’homme, comme celui de l’esclave entraîne celui du maître, et j’ai cherché à le montrer dans Indiana. On a dit que c’était une cause individuelle que je plaidais ; comme si, à supposer qu’un sentiment personnel m’eût animé, j’eusse été le seul être infortuné dans cette humanité paisible et radieuse ! Assez de cris de douleur et de sympathie ont répondu au mien pour que je sache maintenant à quoi m’en tenir sur la suprême félicité d’autrui.
Je ne crois pas avoir jamais rien écrit sous l’influence d’une passion égoïste ; je n’ai même jamais songé à m’en défendre. Ceux qui m’ont lu sans prévention comprennent que j’ai écrit Indiana avec le sentiment non raisonné, il est vrai, mais profond et légitime, de l’injustice et de la barbarie des lois qui régissent encore l’existence de la femme dans le mariage, dans la famille et la société. Je n’avais point à faire un traité de jurisprudence, mais à guerroyer contre l’opinion ; car c’est elle qui retarde ou prépare les améliorations sociales. La guerre sera longue et rude ; mais je ne suis ni le premier, ni le seul, ni le dernier champion d’une si belle cause, et je la défendrai tant qu’il me restera un souffle de vie. » préface de 1842

Les rares moments de bonheur connus par Indiana seront dans la nature, sur son île natale, l'île Bourbon, prétexte à des passages lyriques au romantisme brûlant.

Ce que j'ai moins aimé :

- Trop centré sur les émois et la naïveté de la jeune femme et sur les manigances de Raymon

- Aucun des personnages n'est réellement sympathique, Indiana trop frêle, Ralph trop effacé et hypocrite, Raymon trop fougueux et Delmare empli d'une violence sous jacente.

 

Présentation de l'éditeur : Folio

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Remise du prix Psychologies du roman inspirant 2018

Publié le par Hélène

Mardi avaient lieu les délibérations et la remise du prix Psychologies du roman inspirant 2018

Un jury de choc :

Le jury était composé de :

Philippe Besson, notre président du jury qui a emporté le prix l'an dernier avec l'excellent Arrête avec tes mensonges

Mathilde Walton, chargée de programmation à la villa Gillet

Chloé et Michèle, lectrices du magazine

Ariane Bois, journaliste et romancière

Christine Sallès journaliste

Margaux Rambert journaliste

Christilla Pellé-Douël journaliste

Marie-Claire Pléros, libraire à L'arbre à lettres à Bastille,

Colette Kerber, libraire aux Cahiers de Colette

Matthieu Bossard libraire à Le passage à Lyon

Eva, blogueuse littéraire https://tuvastabimerlesyeux.fr/

et moi !

Une pré-sélection de qualité :

La pré-selection a été établie par Christine, Ariane et Christilla. Le fil conducteur du témoignage, de l'autofiction leur est apparu après leur sélection faite. Elles cherchaient des livres forts, inspirants et ont choisi :

Bakhita de Véronique Olmi chez Albin Michel

Neverland de Timothée de Fombelle aux éditions L’Iconoclaste

Mon père sur mes épaules de Metin Arditi chez Grasset

Mort d’un cheval dans les bras de sa mère de Jane Sautière chez Verticales

Une rencontre à Pekin et  Une autre Aurélia de Jean-François Billeter, chez Allia

Des délibérations passionnées :

Chacun a défendu son point de vue lors des délibérations, quelquefois ardemment pour privilégier tel ou tel titre. Si un premier tour a d'emblée éliminé deux titres, il s'agissait ensuite de convaincre les autres de garder notre préféré, en leur montrant peut-être des aspects qu'ils avaient pu occulter. J'ai personnellement défendu Bakhita et Neverland. La force de ce prix est que nous avons vraiment eu le temps et l'opportunité de nous exprimer, de partager nos avis, nos ressentis, nos coups de coeur, nos coups de gueule, dans le respect et la bonne humeur ! A noter que nous étions accueillis par Dalloyau pour le plus grand plaisir de nos papilles gustatives...

And the winner is ...

Jean-François Billeter pour Une rencontre à Pékin et Une autre Aurélia

Les passeurs de livres ...

Nous avons ensuite pu continuer à discuter tous ensemble autour de cette passion commune qui nous rassemblait. Je suis repartie avec une liste de livres à lire assez impressionnante :

- Un chagrin d'aimer de Geneviève Brisac

- My absolute darling de Gabriel Tallent

- La ville gagne toujours de Omar Robert Hamilton

- les romans de Wilfried N'Sondé

- L'appartement de André Markowicz

- La vie parfaite de Silvia Avallone

- Alfred Hayes Une jolie fille comme ça

- Max Winson de Jérémie Moreau (BD)

- Deux étrangers de Emilie Frèche

- Méto de Yves Grevet pour ma fille

- L'été où maman a eu les yeux verts de Tatiana TIBULEAC

- Force of nature de Jane Harper

- Les ombres de Montelupo de Valério Varesi

- La tristesse du samouraï de Victor Del Arbol

- Boccanera de Michèle Pedinielli

Ainsi que des maisons d'édition à visiter absolument :

Le bruit du temps

Agullo

et des spectacles à voir comme "Vous n'aurez pas ma haine"

Une soirée privilégiée :

Le musée du Luxembourg était ensuite privatisé pour la remise du prix et nous avons ainsi pu visiter la magnifique exposition sur le Tintoret dans des conditions idéales !

Sans oublier bien sûr les bulles ... Ce fut également l'occasion de croiser Nicolas Gaudemet, dont je vais lire prochainement le roman La fin des idoles, et Camille du blog Mémoire du vivant. 

Merci à Pauline pour son organisation, à Julie pour m'avoir permis d'être dans ce jury, à toute l'équipe de Psychologies pour leur accueil, à Sandra pour sa visite guidée de l'expo et pour m'avoir accompagnée, à Eva pour sa présence radieuse, à Marie-Claire pour son écoute et sa passion, à Christine pour son franc-parler et pour ses conseils éclairés, à Olivier et Martial, à ma mère, bon bref, je m'égare, c'était un chouette moment, et je le place parmi mes expériences de jurée préférées, aux côtés du jury du prix Orange du Livre.

 

Publié dans Prix littéraires

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Rencontre avec Paolo Cognetti

Publié le par Hélène

De passage à Paris pour quelques jours, j'ai eu la chance de partager un déjeuner avec Paolo Cognetti, l'auteur du beau roman Les Huit montagnes. Accompagné de sa charmante compagne, sa première lectrice, il a évoqué son parcours, ses passions, ses déceptions avec humanité.

Son parcours

S'il a décidé de partager son amour de la montagne à travers ce roman, il aime aussi la ville, étant lui-même né à Milan. Il a d'ailleurs consacré un guide littéraire à New-York en 2010, sur les traces des écrivains qu'il admire comme Ernest Hemingway, Raymond Carver. Il a également rédigé des nouvelles non traduites en français, principalement des portraits de femmes, écrites du point de vue féminin. Ce furent des étapes, avant son immersion dans le roman, comme un aboutissement de ces esquisses.

Son inspiration :

Les huit montagnes est un récit à résonance autobiographique dans lequel se rencontre la trajectoire de deux garçons : l'un rivé à la montagne comme un aimant, l'autre oscillant entre la ville et la campagne. Une belle amitié naît entre les deux garçons, amitié qui perdurera avec les années. Pour ces deux personnages, Paolo Cognetti s'est inspiré de sa propre vie, s'identifiant à Pietro, Bruno incarnant un très bon ami à lui. La mère de cet ami, est, comme la mère de Bruno, une taiseuse, qui ne quitte pas son village, et reste accrochée à ses montagnes, été comme hiver.

Paolo Cognetti  et sa compagne vivent eux-mêmes à la montagne six mois par an, dans un petit village du val D'Aoste. Ils repartent dans la vallée quand la neige arrive.

@www.panoramio.com

Si leur village ne compte que six habitants, il a connu une activité inahabituelle récemment puisque Paolo Cognetti y a organisé un festival dans la forêt, près de chez lui, alliant musique et livres. A cette occasion, le village a alors reçu la visite de plus de 3000 personnes ... http://www.ilrichiamodellaforesta.it/

Dans les Huit montagnes, l'auteur évoque ainsi cette lente désertion des montagnes, ces hommes et ces femmes qui partent vers la ville, ces villages qui se dépeuplent petit à petit, devenant des villages fantômes.

Ses lectures :

Souvent son roman est comparé à celui de Marcel Pagnol, La gloire de mon père, mais Paolo Cognetti ne l'a pas lu. Il apprécie Sylvain Tesson, et se reconnait dans son expérience contée dans "Dans les forêts de Sibérie". Son coeur penche évidemment aussi vers les écrivains montagnards, comme Ramuz, Mario Rigoni Stern, comme une évidence, mais aussi vers le magnifique roman Une vie entière de Robert Seethaler, ou l'écrivain norvégien Per Petterson.

Ses projets :

Malgré le fait qu'il souffre réellement du mal des montagnes, il projette de partir marcher trois semaines dans l'Himalaya. Suite à ce voyage, il écrira dans un premier temps un récit de voyage pour un magazine, et peut-être ensuite un roman si l'inspiration vient.

A suivre...

 

Je vous invite à visiter son blog http://paolocognetti.blogspot.fr/

 

Je remercie Valentine des éditions Stock pour l'invitation, qui m'a aussi permis de découvrir un restaurant atypique : le Niebé dans le 6ème arrondissement qui a l'avantage d'allier culture africaine et brésilienne et de proposer des plats vegan. Nous avons savouré le tofu sauté à la crème de manioc, curcuma, coriandre et riz noir, et en dessert, la mousse de fruits de la passion était divine, tout comme le bissap.

J'ai eu le plaisir également de croiser Audrey du blog Booksnjoy ainsi que des libraires comme Olivier Gallais de la Librairie Idéale dans le 7ème, Philippe de la librairie Le livre écarlate dans le 14ème, et la libraire de La belle lurette dans le 4ème

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Top 20 des livres

Publié le par Hélène

Sur Instagram court un challenge organisé par Un livre chacune qui consiste à citer les vingt livres qui nous ont le plus marqués / secoués . Je me suis prêtée au jeu. Je me suis rendue compte que ces choix étaient souvent dus à des rencontres marquantes, des partages harmonieux...

Les contes d'Enid Blyton, et La série des Alice, lus et relus en rallumant en douce la lumière bien après l'extinction officielle des feux...

Jane Eyre, lu très tôt - en 6ème je crois - d'un romantisme parfaitement adapté à mon adolescence !

Le vent sombre, lecture partagée avec ma sœur et mon père, je le relis actuellement, je l'aime toujours autant !

Que ma joie demeure est l'un de mes livres préférés, il incarne ma vision de la vie :

"Ce n'est pas vrai. S'il n'y avait pas de joie, il n'y aurait pas de monde. Ce n'est pas vrai qu'il n'y a pas de joie. Quand on dit qu'il n'y a pas de joie, on perd confiance. Il ne faut pas perdre confiance. Il faut se souvenir que la confiance c'est déjà de la joie. L'espérance que ça sera tout à l'heure, l'espérance que ça sera demain, que ça va arriver, que c'est là, que ça attend, que ça se gonfle, qua ça va crever tout d'un coup, que ça va couler dans notre bouche, que ça va nous faire boire, qu'on n'aura plus soif, qu'on n'aura plus mal, qu'on va aimer." 

Un été dans l'ouest a provoqué en moi des velléités de voyages et m'a fait comprendre combien la liberté comptait à mes yeux.

Christian Bobin marque ma rencontre avec Fanette, une amitié forte, inoubliable.

Proust fut un éclair fulgurant quant à la place de la littérature dans ma vie, lecture partagée avec Julie cette fois-ci.

"Le rôle de la littérature est de révéler des réalités cachées sous des vérités acquises."

Saint John Perse : le sujet de mon mémoire, suggéré par Henriette Levillain, présente à une période importante de ma vie

Une année à la campagne et Jacques Poulin sont en relation avec ma rencontre avec Bénédicte que je garde toujours dans mon cœur, tendrement.

François Cheng a une sensibilité qui me parle et là encore je partage cette passion avec ma mère et ma sœur.

Jorn Riel m'a sorti de la déprime plus d'une fois !

Swan Peak est un de mes romans policiers préférés.

Ma famille et autres animaux et les autres romans de la série sont des bols d'air tellement drôles et tonifiants !

La patience des buffles sous la pluie est un jalon essentiel puisque il est le premier article de ce blog. Le texte suivant m'accompagne souvent :

"Quand je l’ai rencontrée, j’étais tellement heureux que je me suis écrit une longue lettre dans laquelle j’ai raconté tout mon bonheur dans les moindres détails, je n’ai rien oublié, tout ce qu’on a vécu, tout ce que j’éprouvais, tout ce que je pensais, tout ce qu’elle disait, tout, même les  choses les plus insignifiantes. Ensuite je me suis envoyé la lettre en recommandé avec accusé de réception, et quand je l’ai reçue, je l’ai rangée dans un coin. Quelques années plus tard, on était
toujours ensemble et, franchement c’était plus pareil. On avait tous les deux changé, on s'aimait
plus du tout de la même façon, notre amour était beaucoup plus sourd, enfoui, tellement enfoui
que c'était à se demander si on s'aimait encore. À tel point que j’ai pensé à me barrer.  Alors
j’ai décacheté la lettre. Ça m’a suffi pour me convaincre de rester. "

Comment Wang Fo fut sauvé et Le héron de Guernica : deux textes qui allient poésie et engagement, ils rappellent le rôle essentiel de l'art et de la beauté.

Petit Pays : ce roman m'a permis de découvrir les chansons de Gaël Faye, des textes magnifiques !

Mike Horn : L'aventurier par excellence, qui nous rappelle de ne jamais perdre la foi en nos projets. Son parcours est extraordinaire. Chacune de ses phrases me touchent.

"Au cœur de la longue nuit polaire, je me suis laissé guider par mon instinct. Tout était simple : vivre, chercher un endroit pour se reposer, manger. C'est dans les grandes épreuves que se révèle l'étincelle humaine. c'est devant l'immensité de la montagne que je suis moi-même, petit, mais bien là. Il serait bien sûr illusoire de rejeter notre civilisation moderne. Mais il faudra bien retrouver le sens premier des choses. Le miracle des feuilles au printemps, le parfum du vent, le bourdonnement des abeilles, la beauté de l'horizon... Toutes nos puces électroniques, nos ordinateurs, nos écrans et nos robots ne nous donneront jamais le bonheur. "

 

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L'appel de la forêt de Jack LONDON

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Tuer ou être tué, manger ou être mangé, telle était la loi: et à ce commandement, venu du fond des Temps, il obéissait. "

Alors que Buck vit paisiblement en Californie, il se trouve enlevé à cet univers confortable pour être vendu comme chien de traineau dans le Grand Nord. La ruée vers l’or de  1897 et la découverte du gisement du Klondike attire dans le nord glacé des hommes venus du monde entier.

Buck rejoint un groupe de chiens menés par Perrault chargé de convoyer le courrier. Il découvre peu à peu que les lois qui régissent ce monde bien plus sauvage que ce qu'il a connu : la loi du plus fort règne et il devra apprendre à se faire entendre pour trouver sa place dans l'attelage.

Ce beau roman d'apprentissage nous plonge au cœur de la lutte entre l'homme civilisé et l'homme sauvage. Les passages lyriques de l'appel de la forêt résonnent dans nos âmes avides d'évasion :

"Chaque nuit, à neuf heures, à minuit, à trois heures du matin, ils faisaient entendre un chant nocturne, étrange et fantastique, auquel Buck était heureux de se joindre. Quand l'aurore boréale brillait froide et calme au firmament, que les étoiles scintillaient avec la gelée, et que la terre demeurait engourdie et glacée sous son linceul de neige, ce chant morne, lugubre et modulé sur le ton mineur, avait quelque chose de puissamment suggestif, évocateur d'images et de rumeurs antiques. Cétait la plainte immémoriale de la vie même, avec ses terreurs et ses mystères, son éternel labeur d'enfantement et sa perpétuelle angoisse de mort ; lamentation vieille comme le monde, gémissement de la terre à son berceau ; et Buck, en s'associant à cette plainte, en mêlant fraternellement sa vois aux sanglots de ces demi-fauves, Buck franchissait d'un bond le gouffre des siècles, revenait à ses aïeux, touchait à l'origine même des choses. "

"Il y a une extase qui nous porte au point le plus haut de la vie, au-delà duquel la vie ne peut s'élever. Le paradoxe est qu'elle se produit alors qu'on est - sans s'en rendre compte - pleinement vivant. Cette extase, cette inconscience d'exister appartiennent à l'artiste, saisi et projeté hors de lui-même dans une nappe de feu ; au soldat, pris de folie guerrière sur le champ de bataille, qui refuse de faire quartier. Elle appartenait aussi à Buck, en tête de la meute, poussant le cri du loup, tendu vers la proie vivante qui fuyait à toute allure devant lui au clair de lune."

"Il était sous l'emprise du pur déferlement de la vie, du raz-de-marée de l'existence, de la joie parfaite de chaque muscle, de chaque articulation, de chaque tendon particuliers - dans la mesure où c'était tout le contraire de la mort, toute l'ardeur et l'exubérance qui s'exprimaient dans le mouvement et volaient avec exultation entre les étoiles au-dessus de lui et la surface de matière inerte sous ses pas."

Pour ceux qui seraient moins sensibles à "l'appel de la forêt", les aventures de Buck s'enchainent à un rythme trépidant, plaçant sur sa route des personnages hauts en couleur, bienveillants ou malveillants. Le lecteur ne peut qu'être emporté à bord du traineau qui file dans le blizzard vers une fortune aléatoire.

Un grand roman d'aventures !

 

Du même auteur : Smoke bellew ♥ ♥ ♥ ♥ ; Martin Eden ♥ ♥ ♥ ; La piste des soleils ♥ ♥  (nouvelle)

Adaptation cinématographique :

J'ai été déçue par cette adaptation : trop américain à mon goût, les aspects intéressants du roman ont été gommés, lissés, pour ne pas dépasser et plaire au public le plus large possible. Des acteurs grand public (Omar Sy, Harrison Ford), pas de violence, quelques femmes en plus pour toucher tous les spectateurs, une histoire d'amour qui était absente de la version de Jack London.... Et c'est là où le bât blesse le plus à mes yeux, car cette histoire d'amour donne l'impression que Buck part non par pour répondre à l'appel sauvage de la forêt, mais pour répondre à l'appel humain de l'amour.

Je nuance mon avis car je sais qu'il plaît aux plus jeunes, ce qui reste tout de même une façon pertinente de les intéresser aux grands classiques.

Que voulez vous, les rouages américains restent malgré tout efficaces et savent toucher leur cible !

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