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1254 résultats pour “vie parfaite

La piste des soleils de Jack LONDON

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Le sage indien Sitka Charley s'interroge devant une gravure. Il cherche un sens à cet instantané de vie. Il établit alors un parallèle entre l'art et la vie  "Moi aussi j'ai vu maintes images de la vie, dit-il, des images qui n'étaient pas peintes, mais vues avec les yeux. (...) J'ai vu beaucoup de fragments de vie, sans commencement, sans fin, impossibles à comprendre."

Ainsi l'indien raconte l'une de ses aventures qui commence au bord du lac Lindeman. Il nous emmène à ses côtés dans la mission mystérieuse que s'est assignée une femme qui fuit en avant, poursuivie ou à la poursuite de quelque chose ou quelqu'un. La jeune femme se heurte aux conditions difficiles du grand nord, mais, portée par sa quête, elle continue à avancer, vivante. Elle dépasse ses limites physiques, luttant pour sa survie, grâce à la toute puissance de sa volonté. L'indien, témoin muet de sa fuite en avant aura beau chercher un sens à cette folie humaine, sa question restera à jamais sans réponse. Mais était-il nécessaire de comprendre ?

Si Jack London n'a pas son pareil pour peindre les contrées glaciales de l'Alaska, le froid mordant, les hommes qui avancent contre les éléments et luttent pour leur survie, la force de ses récits tient surtout à leur profondeur.

La Piste des soleils résonne comme un hymne à la création qui fige peut-être les vies des personnages, mais inscrit aussi des moments dans l'éternité. Chercher un sens à la vie comme aux histoires contées n'est peut-être pas tellement nécessaire. Jack London laisse la question ouverte, comme une invitation à interpréter notre propre vie et à lui assigner le sens qui nous convient ...

 

Du même auteur : Smoke Bellew ; Martin Eden

Présentation de l'éditeur : Folio

extrait du recueil L'amour de la vie

Cette mise en abyme de la création a été choisie pour honorer le nouveau rendez-vous hebdomadaire initié par Martine : tous les lundis nous mettrons l'accent sur une nouvelle "La bonne nouvelle du lundi"

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Dans la lumière des saisons de Charles JULIET

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Enfoui dans un état d'ineffable bien-être, les yeux le plus souvent clos, j'ai erré en moi, soumis aux intermittences du murmure."

Ce que j'ai aimé :

L'auteur écrit à une amie vivant au Canada et nous livre ces lettres. La douceur prévaut dans ces feuillets qui chantent la vie et convie la jeune femme à traverser sa nuit intérieure pour que perce la lumière.

"Dans l'état où je suis, la vie calmement ruisselle, m'inonde, m'emplit de confiance, de ferveur, accroît mon amour des êtres et ma foi en la vie. La culpabilité, les impatiences, les tourments, les peurs ont disparu, et je ne suis plus que ce flux, cette paisible et inépuisable coulée qui me convainc que la vie est bonne, simple, formidablement riche."

L'auteur évoque aussi son amour pour l'automne, "Une douceur est là, présente dans l'air, les lumières, les ciels qui pâlissent. En elle se profile la menace du déclin, et c'est peut-être cette menace qui donne tant de prix à la splendeur de ces journées où la vie jette ses derniers feux."

"De cet automne, je passe à celui de l'existence humaine. Pour nous aussi au long des années, se succèdent des nuits de gel, des vents dévastateurs, d'implacables journées de canicule, des orages, des sécheresses, des pluies torentielles, et c'est tout cela qui finit par produire la richesse d'une vie, la beauté d'un visage."

Il évoque son parcours personnel, jalonné d'épreuves pour atteindre une certaine forme de paix. Il reste en attente de "cette merveille qui eût apaisé la soif de ce qui manque à toute vie."

"Ce qui est susceptible de répondre à cette attente ne peut nous venir que de l'instant - cet instant qui est là, en avant de nos pas, et qui s'offre à notre convoitise. Mais souvent, nous le trouvons trop gris, trop banal, et parce qu'il ne nous paraît pas digne de véhiculer ce dont nous désirons nous rassasier, nous le franchissons sans chercher à recevoir ce qu'il recèle. Combien nous nous trompons. A tout moment la vie abonde, ruisselle, irrigue ce quotidien auquel nous ne savons pas nous arrêter. c'est du plus ordinaire que filtre l'eau de source."

Une petite merveille qui donne envie de se plonger à coeur perdu dans l'oeuvre de Charles Juliet ! 

Ce que j'ai moins aimé :

Trop court !

Présentation de l'éditeur :

Pol editeur 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Lambeaux

D'autres avis ;

Repéré chez Aifelle ; Marilyne  

Esprits nomades

 

Dans la lumière des saisons, Charles Juliet, P.O.L, 1991, 96 p., 8.50 euros

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Mamette. Tome 1. Anges et pigeons par NOB

Publié le par Hélène

                        

♥ ♥ ♥ ♥ 

Une mamie douce et sucrée, comme les choux à la crème dont elle raffole.  

Ce que j'ai aimé :

Mamette est une petite grand-mère toute ronde qui croque la vie avec bonhomie. En quelques planches de vie, l'auteur nous immisce dans cette vie tranquille. Mamette passe beaucoup de temps avec ses copines, pas toujours très aimables ou hypocondriaques dotées de cartes de fidélité à la pharmacie, ("Plus que deux ou trois migraines et j'ai droit à un électrocaridographe de poche !") Elle pique-nique sur la tombe de son mari mort il y a quelques années, prend des cours de peinture, s'occupe intelligemment avec ses copines en organisant des journées ménage ou en briquant l'argenterie, et s'active dans sa ville en appartenant au club des seniors aux projets foisonnants...

Les seules ombres à cette vie douceureuse sont, outre sa peur des jeunes ("J'ai vraiment cru qu'il en voulait à mes poireaux !"), son diabète qui l'empêche de manger du sucre dont elle est friande et sa solitude maintenant que son mari est mort et son fils trop occupé pour passer des heures avec elle. Heureusement, pour combler cette solitude parfois pesante, elle rencontre le fils de son aide ménégère qui va redonner un peu de vie dans son intérieur silencieux.

Les anecdotes sont savoureuses, le fond intelligent, le trait précis et bienveillant, enveloppant le lecteur dans un cocon confortable. Une belle découverte. 

Ce que j'ai moins aimé :

- Il est estampillé de l'étiquette 'BD jeunesse" mais je ne sais pas si les jeunes y sont réellement sensibles...

Vous aimerez aussi :

Les vieux fourneaux

D'autres avis :

Liliba ; Yaneck

 

Mamette, tome 1, Anges et pigeon, Nob, Glénat, 48 p., 9.99 euros

 

Publié dans Jeunesse BD

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Daytripper, au jour le jour de Gabriel BA et Fabio MOON

Publié le par Hélène

                                                 daytripper.jpg

 ♥ ♥

 

Les auteurs :

 

Gabriel Bà est un illustrateur de BD.

Il s'est fait un nom dans l'univers des comics grâce, entre autres, à ses séries à succès 'Casanova' et 'Umbrella Academy'.

A ces occasions, il collabore avec Matt Fraction et le chanteur et auteur de BD Gérard Way.

Gabriel Bà et Fàbio Moon sont de vrais jumeaux. Ensemble, ils travaillèrent sur plusieurs publications, et pour le compte de plusieurs éditeurs, comme "Autobiographix", "Five" et "Pixu".

Leur plus célèbre travail personnel reste "De:TALES" pour le compte de Dark Horse Comics, une collection d'histoires courtes écrites et dessinées par les deux frères.

On pourra retrouver les deux frères avec le futur arc "B.P.R.D. 1497" et sur une nouvelle série pour le compte de Vertigo, "Daytripper".

Fábio Moon est un dessinateur de BD.

Après avoir travaillé sur le Casanova de Matt Fraction ou sur B.P.R.D. : 1947, il va lancer chez Vertigo avec son frère jumeau, Gabriel Ba, la maxi-série qui va les faire connaître, Daytripper.

 

L’histoire :

 

Les mille et une vies d’un aspirant écrivain et ses mille et une morts. Brás de Oliva Domingos, fils du célèbre écrivain brésilien, passe ses journées à chroniquer les morts de ses contemporains pour le grand quotidien de Sao Paulo  et ses nuits à rêver que sa vie commence enfin. Mais remarque-t-on seulement le jour où notre vie commence vraiment ? Cela commence-t-il à 21 ans, lorsque l’on rencontre la fille de ses rêves ? À 11 ans, au moment du premier baiser ? À la naissance de son premier enfant peut-être ? Ou au crépuscule de sa vie ? (Source : Babélio)

 

Mon avis :

 

Daytripper est un album mélancolique aux questions existencielles innombrables. Les auteurs explorent les différents destins tragiques que pourrait connaître leur héros Bras, en lui offrant différentes vies et diverses morts, ils s'interrogent sur les destins humains si fébriles face à la mort, sur ce qui est important dans la vie d'un homme, sur les petits bonheurs invisibles qu'on oublie de regarder...

C'est un très bel album, mais c'est aussi un texte qui touche profondément à l'intime et mon ressenti a été à l'inverse de l'effet recherché : quand Bras nous enjoint à inclure la mort dans nos vies pour appréhender mieux la vie, j'ai trouvé que c'était une façon de plomber la vie dans l'os, de gâcher tous les bonheurs possibles, le ton de l'album me menant davantage vers les trente-sixième dessous qu'au septième ciel.  Peut-être que cela est dû au fait que je n’ai jamais été confrontée à la mort, et peut-être que si je le relis après, plus tard, quand cela me sera arrivé, je comprendrai, tout s’éclairera.  

Mais présentement, j’ai juste trouvé que pour un album qui veut célébrer la vie, il était très noir !

  daytripper-by-Fabio_Moon_Gabriel_Ba.jpg

 

Vous aimerez aussi :

 

Portugal de Cyril PEDROSA  qui a provoqué en moi la même réaction, plus atténuée néanmoins...

 

D’autres avis :

  Multiples avis unanimes sur la blogosphère : Mango ; NouketteChoco Mo'YaneckYvanJérôme Alfie's mec, Oli'vCachou,Brize...  daytripper2.jpg

  

 Daytripper, au jour le jour, Gabriel BA et Fabio MOON, Urban comics, avril 2012, 22.50 euros

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Une vie de Guy de MAUPASSANT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit."

Jeanne, fille unique du baron et de la baronne Le Perthuis des Vauds, rejoint la demeure familiale après avoir passé plusieurs années au couvent. A l'orée de cette nouvelle vie, la jeune fille est impatiente, tout l'enthousiaste, même la pluie normande ne semble pas être un obstacle à son bonheur. Installée aux Peuples, elle n'est que ravissement, et sa rencontre avec Julien de Lamare sera l'apogée de cette période heureuse de sa vie. Rapidement, elle se marie avec le jeune homme, persuadée d'avoir trouvé l'amour dont elle rêvait au couvent. Malheureusement, Julien ne sera pas le mari aimant et bienveillant qu'elle espérait.

"Elle en voulait en son cœur à Julien de ne pas comprendre cela, de n'avoir point ces fines pudeurs, ces délicatesses d'instinct ; et elle sentait entre elle et lui comme un voile, un obstacle, s'apercevant pour la première fois que deux personnes ne se pénètrent jamais jusqu'à l'âme, jusqu'au fond des pensées, qu'elles marchent côte à côte, enlacées parfois, mais non mêlées, et que l'être moral de chacun de nous reste éternellement seul par la vie." p. 123

La jeune Jeanne ira alors de désillusions en désillusions, s'installant dans un ennui latent, un mal de vivre prégnant que rien ne vient combler.

"Mais voilà que la douce réalité des premiers jours allait devenir la réalité quotidienne qui fermait la porte aux espoirs indéfinis, aux charmantes inquiétudes de l'inconnu. Oui, c'était fini d'attendre.

Alors plus rien à faire, aujourd'hui, ni demain ni jamais. elle sentait tout cela vaguement à une certaine désillusion, à un affaissement de ses rêves." p. 136

Ce premier roman de Maupassant est une peinture remarquable des mœurs provinciales de la Normandie du XIXème siècle. Maupassant dénonce les lois sociales et les contraintes hypocrites qu'elles imposent aux femmes mais aussi les contraintes liées à la nature, pesant sur tout être humain. Si le roman est résolument pessimiste, il est porté par une écriture tellement belle qu'on en oublie la noirceur pour n'en retenir que la quintessence, la pureté.

De ce magnifique roman, Léon Tosltoï lui-même dira :

Une vie est un roman de premier ordre ; non seulement c’est la meilleure oeuvre de Maupassant, mais peut-être même le meilleur roman français depuis les Misérables, de Victor Hugo (…). Cette fois la vie n’est plus, pour l’auteur, une suite d’aventures de débauchés; ici, le fond du roman, comme le titre l’indique, est la description d’une vie détruite, de la vie d’une femme innocente et charmante, prête à tout ce qui est noble, et détruite précisément par cette sensualité des plus grossières et des plus bestiales qui apparaissait à l’auteur, dans ses récits antérieurs, comme le phénomène le plus essentiel de la vie. Cette fois la sympathie de l’auteur se porte vers le bien”. Léon Tolstoï, Guy de Maupassant, Éditions de l’Anabase, 1995

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de Poche

Du même auteur :  Une partie de campagne ♥ ♥ Bel-Ami ♥ ♥ ♥ ; Pierre et Jean ♥ ♥ 

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L'inespérée de Christian BOBIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

"L'intelligence est la force, solitaire, d'extraire du chaos de sa propre vie la poignée de lumière suffisante pour éclairer un peu plus loin que soi -vers l'autre là-bas, comme nous égaré dans le noir." 

Dans ces courts textes lumineux, Christian Bobin nous invite à porter attention au monde qui nous entoure. 

Dans le premier il écrit "Une lettre à la lumière qui traînait dans les rues du Creusot , en France, le mercredi 16 décembre 1992, vers quatorze heures.", louant ainsi un monde personnifié vivant qui répandrait la joie dans le coeur de celui qui aura su saisir la beauté de l'instant. 

"Ecrire des lettres d'amour est, certes, un travail peu sérieux et sans grande importance économique. Mais si plus personne ne l'exerçait, si personne ne rappelait à cette vie combien elle est pure, elle finirait par se laisser mourir -vous ne croyez pas ?" p. 16

Vivre pleinement l'instant, cela signifie aussi lutter contre les maux de notre époque comme cette fuite en avant du temps,  "La vraie vulgarité de ce monde est dans le temps, dans l'incapacité de dépenser le temps autrement que comme des sous, vite, vite, aller d'une catastrophe aux chiffres du tiercé, vite glisser sur des tonnes d'argent et d'inintelligence profonde de la vie, de ce qu'est la vie dans sa magie souffrante, vite aller à l'heure suivante et que surtout rien n'arrive, aucune parole juste, aucun étonnement pur." p. 21 Le Mal

La légèreté de l'instant se retrouve dans l'innocence de l'enfant qui vit seulement ici et maintenant, et peut par l'imagination s'évader au-delà des frontières closes du réel. Dans "Le thé sans le thé", l'écrivain s'évade d'une conférence soporifique pour aller jouer avec des enfants, et dans 'Une fête sur les hauteurs', les enfants tutoient les anges de la mort, instinctivement, en lançant les conventions par dessus tête, ils rendent un dernier hommage fleuri à une aïeule décédée.

Par le pouvoir de l'écriture qui évoque plus que les images, l'écrivain grave dans les mots la beauté transcendante de ses rencontres, et les plaisirs minuscules qui embellissent la vie, comme celui de nager dans un étang, en se laissant porter par le courant, comme en apesanteur ("Elle ne vous fait plus peur")

"Il nous faudrait apprendre à compter un par un chaque visage, chaque vague et chaque ciel, en donnant à chacun la lumière qui lui revient dans cette vie obscure." p. 111 "L'inespérée"

 

Présentation de l'éditeur : Folio 

D'autres avis : Babelio 

Du même auteurLes ruines du ciel  ♥ ♥  ; La part manquante ♥  ; L’homme-joie ♥ ♥ ♥ ;  Eloge du rien ♥ ♥ ♥ ; La dame blanche ♥ ♥ ♥ ; La grande vie ♥ ♥ ; L'épuisement  ♥ ♥ ♥ ♥ ; L'inespérée ♥ ♥ 

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Une femme simple et honnête de Robert GOOLRICK

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Il est des choses qui attendent, se dit-elle. Tout ne meurt pas. Vivre prend du temps." 

Après plusieurs années de célibat, Ralph Truitt décide de se remarier et pour ce faire passe une petite annonce dans un journal de Chicago. Catherine Land répond à cette annonce, et en cet automne 1907, Ralph l'attend sur le quai  de gare, impatient. Son désir est simple :

"Ce qu'il avait voulu, c'était une femme simple et honnête. Une vie tranquille. Une vie dans laquelle tout pourrait être préservé et où personne ne deviendrait fou." p. 49

La belle Catherine entre alors dans sa vie, semblant correspondre à celle qu'il attendait. Mais les apparences peuvent être trompeuses...

Dans un Wisconsin sous la neige trois vies entremêlées vont s'aimer et s'entredéchirer. Chaque être a sa propre histoire, son passé à porter comme un fardeau, chacun a son objectif, clair. Puis, la vie s'en mêle et "Tout était devenu confus, dans la masse du quotidien ordinaire, dans la vie des gens, dans cette fâcheuse tendance du coeur à attirer et repousser ce qu'il désire et redoute." p. 362

Au fil du temps, l'âme des protagonistes se dévoile, se transforme et alors la rédemption sera peut-être possible... Portée par un style époustouflant, cette histoire de sexe et d'amour sous couvert de trahison emporte irrémédiablement le lecteur dans cette campagne gelée, aux côtés de ces êtres torturés.

"C'était une histoire banale, où le froid pénétrait dans les os des êtres pour ne plus jamais les quitter, où les souvenirs s'enfonçaient dans leur coeur pour ne plus jamais le laisser en paix. C'était l'histoire de la douleur et de l'amertume qu'on endurait dans l'enfance, quand on était sans défense mais capable de reconnaître le visage du mal, de secrets maudits qu'on ne pouvait raconter à personne, de la vie qu'on s'inventait contre sa douleur et la douleur des autres, impuissant à changer quoi que ce fût, l'histoire de la fin déjà écrite." p. 359

Un roman magnifique !

 

Présentation de l'éditeur : 10/18

Du même auteur Féroces Arrive un vagabond 

 

Une femme simple et honnête, Robert Goolrick, traduit de l'anglais (EU) par Marie de Prémonville, 10/18, janvier 2016, 373 p, 7.10 euros

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Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne SAUCIER

Publié le par Hélène

                                             

♥ ♥

"Le grand âge lui apparaissait comme l'ultime refuge de la liberté, là où on se défait de ses attaches et où on laisse son esprit aller là où il veut."

 

Mon avis :

Au fin fond de la forêt canadienne, trois vieillards ont décidé que "La mort, on en fait notre affaire." Ne souhaitant pas terminer dans des mouroirs, ils se cachent, en marge de la société et vivent leur vie libre, loin de la civilisation et des assistantes sociales qui décident pour eux ce qui est bien ou pas. Heureux ? Sans nul doute.

"Et ça, dit-il en désignant la boîte de fer-blanc, c'est ce qui donne son prix à un coucher de soleil quand on a mal à ses os, c'est ce qui donne le goût de vivre parce qu'on sait qu'on a le choix. La liberté de vivre ou de mourir, y a pas mieux pour choisir la vie."

Ces drôles de bonhomme ne vont pas rester longtemps seuls, une jeune photographe à la recherche des rescapés des grands feux de 1916 les rencontre, puis une charmante vieille dame diaphane au cheveux blancs s'annonce dans leur vie. Mais ces deux envoyées du ciel ne trahiront pas leur secret...

Un petit conte éclatant, tendre et merveilleux comme ses personnages. Jocelyn Saucier nous parle de la vieillesse, de la vie, de la liberté, et de la mort, mais elle nous parle surtout de choix de vie et de mort. Elle nous rappelle que tout un chacun reste libre de choisir sa vie, et libre de choisir son propre mouroir... Une pépite...

@bonjourquebec

Premières phrases :

"Où il sera question de grands disparus, d'un pacte de mort qui donne son sel à la vie, du puissant appel de la forêt et de l'amour qui donne aussi son prix à la vie. L;histoire est peu probable, mais puisqu'il y a eu des témoins, il ne faut pas refuser d'y croire. On se priverait de ces ailleurs improbables qui donnent asile à des êtres uniques."

 

D'autres avis :

Aifelle ; Cathulu  Karine Sylire ; Antigone ; Clara

 

Informations sur le livre :

Auteur: Jocelyne Saucier est une romancière canadienne née dans la province du Nouveau-Brunswick en 1948. Elle a fait des études de sciences politiques et de journalisme. Il pleuvait des oiseaux est son quatrième roman.

Interview ICI

Présentation de l'éditeur : Une photographe du Herald Tribune part réaliser un reportage sur la région québécoise du Témiscamingue, dont les forêts ont été ravagées par de gigantesques incendies au début du XXe siècle. Elle y trouve une communauté de marginaux fantasques et solitaires, dont Tom et Charlie, deux vieillards qui ont survécu à l'incendie et vivent en ermites au fond des bois. Dabord méfiants puis déterminés à aider la photographe dans son enquête, les deux hommes voient leur quotidien chamboulé. Et, soudain, lorsque arrive Marie-Desneige, octogénaire énigmatique tout juste échappée de sa maison de retraite, la vie, puis contre toute attente l'amour, reprend peu à peu ses droits. Superbe récit, lumineux et tendre, Il pleuvait des oiseaux nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens, et l'émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.
 

 

Il pleuvait des oiseaux, Jocelyn Saucier, Denoël, août 2013, 16 euros

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Je vais rester de Lewis TRONDHEIM

Publié le par Hélène

♥ ♥

Ces vacances à Palavas les Flots s'annoncentplutôt bien pour Fabienne et Roland. Roland a tout planifié, chaque visite, chaque restaurant. Mais le sort s'en mêle et la mort s'annonce brutalement, réduisant à néant le planning initial. Sonnée, Fabienne décide de rester et de s'en tenir au programme. Seule désormais.

La vie continue sur la plage, la vie palpite virevoltante et insouciante, sans se douter du drame qui vient de se jouer. Fabienne semble comme déconnectée de la réalité, sonnée par ce qu'elle a vécu, mais aussi réceptive à ce qui l'entoure et lui murmure de continuer. D'avancer. De rire. D'aimer.

Face à l'absurdité de la vie et à la fragilité du lien amoureux, elle choisit le présent et ses petits bonheurs...

Ce que j'ai moins aimé : J'avoue avoir été désarçonnée / choquée par la scène marquante et sa représentation pourtant relativement sobre (je suis une âme sensible)...

Bilan : Un bel album sensible et original sur le deuil.

 

Présentation de l'éditeur : Rue de Sèvres

D'autres avis : Hélène, Antigone

La Bd de la semaine est accueillie par Stephie cette semaine

 

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L'abattoir de verre de JM COETZEE

Publié le par Hélène

♥ ♥

"La vie comme un ensemble de problèmes à résoudre, la vie comme un ensemble de choix à faire : quelle façon bizarre de voir les choses !”

Dans ce recueil, JM Coetzee propose sept nouvelles dont plusieurs sont centrées sur Elisabeth Costello, femme écrivain, sur le déclin, personnage apparaissant dans un précédent roman de l'auteur. Il amorce ainsi une réflexion sur la vieillesse, sur ce que l'être humain laisse après la mort, ce qu'il reste de lui, les choix faits, les choix défaits. A l'heure des bilans, Elisabeth s'interroge sur la beauté, le rôle de la littérature, mais aussi sur la cause animale.

Ce que j'ai moins aimé :

- Les passages sur la cause animale. la pensée de Heidegger sur les animaux, ne m'ont pas passionnée...

Bilan : Quelques nouvelles durant lesquelles j'ai retrouvé le plaisir de lecture ressenti dans d'autres romans de l'auteur, et des nouvelles dans lesquelles je me suis sentie perdue.

 

Présentation de l'éditeur : Seuil

Du même auteur : L’été de la vie ♥ ♥ ♥  ; Disgrâce ♥ ♥ ♥

Publié dans Littérature Afrique

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