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litterature amerique du nord

Conte d'automne de Julia GLASS

Publié le par Hélène

♥ ♥

Percy Darling est veuf depuis peu et il regrette sa femme Poppy. Il vit en reclus dans sa maison d'un quartier cossu en Nouvelle Angleterre. Il prend plaisir aux visites de son petit fils Robert. Néanmoins son quotidien va être bouleversé par l'installation d'une école primaire dans sa grange sous l'impulsion de sa fille récemment divorcée. Peu à peu Percy s'ouvre au monde extérieur, il fait la connaissance de Sarah mère adoptive d'un enfant scolarisé dans l'école, mais aussi de Ira instituteur homosexuel ou encore de Célestino jardinier guatémaltèque.

Ce que j'ai aimé :

Certes le livre est incarné par des personnages qui semblent vivants et il est sensible sur des sujets actuels.

Ce que j'ai moins aimé :

Mais je n'ai pas réussi à vraiment m'intéresser au sort de ces personnages, peut-être parce qu'ils sont trop nombreux...

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Du même auteur : Jours de juin

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L'invitée de Emma CLINE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Alex passe son été à Long Island chez Simon, mais un faux pas suffit à la rendre indésirable. Simon lui paie son billet retour pour New-York, sauf que Alex ne désire nullement rentrer sur New York, indésirable là-bas aussi. Aussi décide-t-elle de rester au bord de la mer, dans l'optique de se présenter à la fête du Labor Day organisée par Simon quelques jours plus tard. En attendant, elle se greffe sur diverses rencontres, errant de maison en appartement, de relation chaotique en relation toxique, invitée rapidement bannie... 

Le rythme très lent, lancinant frôle presque autant l'ennui que cette jeune fille qui tue le temps, désœuvrée, sans réel projet, fuyant un homme qu'elle semble avoir volé, nouant des relations improbables sans lendemains, parasite désirée puis indésirable. Ses rencontres sont prétexte à dresser un portrait sans compromission de ces milieux huppés troubles et d'une grande vacuité sentimentale et intellectuelle.

Cette jeune femme floue, caméléon capable de se lover dans n'importe quel groupe, court après une identité factice ternie par les milieux qu'elle fréquente. L'autrice tant admiré pour ses portraits au vitriol dans The girls offre encore ici un beau portrait de femme.

Présentation de l'éditeur : Editions la table ronde

De la même autrice : The girls ♥ ♥ ♥ ♥ ; Los Angelés ♥ ♥ ♥ (Nouvelle) ; Harvey ♥ ♥

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Rencontre Babélio avec Michel Jean

Publié le par Hélène

J'ai pu assister hier soir à une rencontre organisée par Babélio et animée par Pierre Krause autour du dernier roman de Michel Jean Tiohtiá:ke, roman qui met en scène des autochtones réfugié à Montréal.

Michel Jean est un journaliste, chef d'antenne et écrivain québecois. Sa grand-mère était autochtone et son grand père considéré comme blanc. Quand ils se sont mariés, ils ont dû quitter la réserve, ce que l'auteur considère à la fois comme un mal et un bien. Il a ressenti un manque inexorable éloigné de ses racines, un vide au creux de la poitrine, mais cela a permis aussi de les épargner puisqu'ils n'ont pas fait partie de ces autochtones envoyés au pensionnat.

Pourquoi situer l'action du livre à Montréal, est-ce une ville qui vous inspire ?

Je ne suis pas tellement inspiré par cette ville, je l'aime, entendons-nous, c'est une ville à l'activité foisonnante, multiculturelle, où il fait bon vivre. Mais c'est surtout l'aspect autochtone de Montréal qui m'intéressait. Je voulais décrire une situation que je voyais, alors que les gens qui vivent ici voient aussi ces autochtones mais ne comprennent pas forcément la situation. Malgré leur nombre, les québecois ont tendance à ignorer ou juger les autochtones, je voulais mettre en valeur ce peuple et comment ils sont devenus des itinérants quand ils sont partis des pensionnats ou ont quitté leurs réserves. Ils se retrouvent entre eux à Montréal car c'est là qu'ils sont le plus nombreux et ils ont besoin de se regrouper.

A Montréal ils se rassemblent dans le square Cabot, point de rassemblement autour duquel s'articulent les foyers pour femmes, les centres pour trouver de la nourriture. Cela crée des tensions par contre avec les gens qui habitent à proximité.

Vos personnages s'inspirent -ils de personnages qui existent ?

J'aime personnellement aller à côté du square pour regarder les gens. Les deux jumelles existent effectivement. Elie est inspiré par un homme que j'ai connu Raymond Hervieux, itinérant. Si mes personnages s'inspirent de personnes réellement rencontrées, ils n'ont pas la même vie. Raymond est décédé peu de temps après la parution du livre et je redoutais un peu la réaction de sa famille à la lecture, mais ils ont été très heureux, ils m'écrivaient. C'est important aussi de comprendre que si les itinérants sont dans la rue ils ont aussi de vraies familles qui ne les oublient pas.

 

Etes-vous le seul journaliste à vous intéresser aux autochtones ?

Nous ne sommes pas très nombreux à nous y intéresser car malheureusement selon les rédactions, ce n'est pas un sujet qui intéresse les gens. C'est un préjugé, ce n'est pas raciste. Il y a quelques temps quatre pères de famille autochtones avaient disparu, ils ont eu droit à une journée de recherche et à aucun journaliste alors que quelques temps plus tard un père et son fils blancs ont aussi disparu et eux ont eu droit à un hélicoptère, une couverture presse et des recherches poussées. Il faut savoir qu'une étude a montré que si vous êtres noirs ou autochtones au Québec vous avez six ou sept fois plus de chances d'être interpelés par des policiers. c'est une réalité.

Dans le milieu littéraire, jamais aucun roman autochtone n'a eu de prix. Ils ont eu des prix en poésie, prix considéré comme le moins prestigieux mais ce sont des blancs qui ont eu les "gros" prix. Le milieu littéraire est moins ouvert qu'il ne le pense. Kukum a obtenu plusieurs prix mais en France, pas au Canada.

Cela ne fait pas longtemps qu'on écrit des livres sur les autochtones. C'est seulement en 2012 pour ma part que j'ai abordé le sujet avec Atuk. Mais ce roman n'a pas eu beaucoup de succès. Un seul autre roman existait à cette époque Kuessipan de Naomi Fontaine. J'ai écrit Maikan l'année d'après qui n'a pas connu non plus beaucoup de succès. Puis j'ai enchainé avec deux autres romans qui ne parlaient pas de ce sujet. En 2016 j'ai participé à un recueil de nouvelles sur le sujets qui a bien fonctionné, puis en 2019 Kukum, gros succès de bouche à oreilles. Cela prouve que les lecteurs évoluent plus vite, ont plus d'intérêt.

Aujourd'hui il existe d'autres auteurs. Il existe un salon des premières nations dont l'importance augmente tous les ans. C'est une littérature émergente et vivante.

Les journalistes et le milieu littéraire sont en retard par rapport aux lecteurs qui lisent les livres.

Pourquoi cette difficulté au Québec d'accepter la littérature autochtone ?
Les québecois cherchent leur identité et ont tendance à laisser de côté celle des autres. Il est plus difficile d'être une autochtone au Québec qu'au Canada. Quand on est québecois on grandit entouré d'un milieu anglophone. A l'école on dit que la France nous a abandonnés avec le traité de Paris. Le français est une langue menacée, au Québec on est entouré d'anglais. La seule langue officielle au Québec est le français, on ne reconnait pas les langues autochtones parlées depuis des milliers d'années. Si on parle du droit des autochtones, les québecois ont l'impression qu'on délégitime les québecois. En se défendant finalement, ils font du mal.

Est-ce que les jeunes autochtones sont tout de même optimistes aujourd’hui ?

Malheureusement dans notre histoire, il y a eu un effet d'entrainement, un cycle infernal. Chassé des réserves pour être placés dans ces pensionnats, les autochtones sont aujourd'hui des itinérants avec tous les risques que cela comporte : absence d'emplois, décrochage scolaire, drogue, alcool. Arrêter cette spirale c'est comme arrêter un train en marche. Les blessures sont intergénérationnelles. Aujourd'hui certains jeunes s'en sortent, mais ce sera long, une seule génération ne suffit pas. On dit qu'il faudra sept générations  pour revenir à la normale. Il faut comprendre que nous sommes une société post-apocalyptique, nous avons vécu la fin de notre monde, cela est difficile de se remettre de cela. J'ai voulu écrire un roman optimiste, Elie fait partie de ces jeunes qui se lancent dans les études, la littérature autochtone est souvent pessimiste, je voulait montrer que quelquefois, ça finit bien !

 

A lire en ces pages : Kukum; Atuk, elle et nous  ; Tiohtiá:ke

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Tiohtiá:ke de Michel JEAN

Publié le par Hélène

♥ ♥

Elie Mestenapeo sort de prison après avoir purgé sa peine de dix ans suite au meurtre de son père alcoolique et violent. Ce jeune Innu de la Côte-Nord, au Québec, aurait été sujet à une crise de colère qui l'aurait poussé à ce meurtre. De fait, il a été banni de son clan et ne peut retourner vers les siens. Il échoue donc à Montréal, où il se lie avec les autochtones SDF. Il rencontre les jumelles innuk Mary et Tracy, Jimmy le Nakota qui distribue des repas chauds au square Cabot, au cœur de la ville, mais aussi Mafia Doc, un vieil itinérant plus ou moins médecin qui refuse de quitter sa tente alors que Montréal plonge dans le froid polaire…

Michel Jean s'intéresse ici aux autochtones, perdus dans la grande ville de Montréal, silhouettes ignorées qui se trouvent un point de rassemblement, un havre de paix dans la tourmente de la ville. Certains comme Elie décident de briser le cercle infernal et de reprendre en mains leur destinée, quand d'autres sombrent inéluctablement dans l'alcool,  la drogue et la violence.

L'espoir finit par filtrer derrière les réalités plus dures, encouragé par la solidarité et l'humanité qui sauvent les hommes...

Du même auteur : Kukum; Atuk, elle et nous

Présentation de l'éditeur : Seuil

A lire, ma rencontre avec l'auteur ICI

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Céline de Peter HELLER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Céline Watkins, 68 ans est artiste et détective privée spécialisée dans la recherche de personnes disparues. Elle est est contactée par Gabriela qui recherche son père disparu plusieurs années auparavant. Aux côtés de Pete son mari, Céline se lance sur ses traces jusque dans les grands parcs américains, là où le père a été aperçu la dernière fois.

Céline est un roman subtil, très doux, à l'image de ce couple d'enquêteurs atypiques. Ils arpentent les grands espaces américains, en harmonie avec le monde qui les entoure. Chacun s'interroge pour savoir comment avancer malgré les vicissitudes de la vie, en gardant en tête que le meilleur reste à venir, l'espoir tenant tête. Mais l'expérience des deux personnages féminins prouve aussi que la résilience est possible, la perte du père pour les deux femmes, si elle a laissé des stigmates, ne les empêchent pas d'être des femmes fortes, équilibrées et aimées.

Un très beau roman délicat !

Présentation de l'éditeur : Actes sud

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Les nouveaux héritiers de Kent WASCOM

Publié le par Hélène

Sauvé de l’orphelinat par une famille bourgeoise et aimante, Isaac devient artiste peintre. Il se consacre à son art sur la côte sauvage de Floride dont la luxuriance le fascine. Un jour de 1914, tandis qu’il navigue dans la baie voisine, il rencontre Kemper, une héritière rebelle à la famille étouffante dont il tombe immédiatement amoureux. Tous deux se construisent un refuge sur la côte du Golfe, loin des bruits du monde. Mais le bonheur est de courte durée : les drames qui déchirent la famille de Kemper et la Première Guerre mondiale mettent en danger leur union.

"Si vous restez suffisamment longtemps silencieux dans un lieu sauvage, vous vous éveillez aux mouvements gigantesques de votre cœur. Ce frémissement que vous éprouvez, indicible et constant, est celui des vies qui sont égarées dans la vôtre. Il ne vous appartient pas de les ramener ou d'en tenir compte, et ce ne fut en fait jamais le cas." p 287

L'auteur s'est inspiré de l'artiste Walter Inglis Anderson "dont le travail témoigne de la beauté et de la fragilité de la côte du golfe du Mexique comme de celles de l'esprit humain"

Ce que j'ai moins aimé :

A quoi tient l'intérêt que nous ressentons pour un livre ? Celui-ci avait tout pour me plaire, des passages sur la nature et le monde de l'art, des personnages marquants, tout cela serti par les éditions Gallmeister qui est mon éditeur de cœur. Et pourtant la magie n'a pas eu lieu, la rencontre ne s'est pas faite. Je ne me suis pas attachée aux personnages, je n'ai pas été portée par l'intrigue et les passages censément poétiques sur la nature m'ont laissé de marbre.

Pour l'anecdote je l'avais déjà commencé il y a plusieurs mois, puis abandonné, et je l'ai repris avec le même ennui, même si cette fois-ci je suis allée au bout de ma lecture.

Peut-être n'aurais-je pas dû insister ?

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Thème du mois : Sud Profond

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Champagne de Monique PROULX

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Champagne et campagne, même combat. Mêmes bulles d'allégresse. Même mot, fondamentalement. Qui sait encore qu'au Moyen-Age tout ce qui n'était pas la ville, tout ce qui était territoire sauvage s'appelait la champagne ?" p. 207

Au bord du lac de l'Oie dans les Laurentides se côtoient des amoureux de la nature venus se réfugier loin des contingences bruyantes et aliénantes de la ville. Lila Szach est la propriétaire de ce domaine qu'elle défend jalousement. D'autres écorchés de la vie sont venus se réfugier sur ces terres préservées : Claire qui écrit des scénarios, Simon et son kayak, Jérémie le neveu de Simon, Violette qui fuit l'horreur de sa vie. Autour d'eux rôdent les Clémont, prédateurs inquiétants.

En pleine nature, l'être humain a tendance à revenir à l'essentiel, à retrouver l'accord perdu avec ce qui l'entoure. Si Lila aime se rouler dans la mousse, Simon préfère se laisser porter par l'eau sur son kayak pour que ses soucis coulent dans les tréfonds du lac. Dans l'innocence de l'enfance, Jérémie quant à lui communique avec les esprits de la nature. La forêt devient à la fois lieu de guérison et d'émerveillement pour ces êtres déracinés, perdus dans un monde trop grand pour eux. 

"C'était l'été, comment avait-elle osé douter de l'été ? c'était l'été dans son infinie luxuriance, trente degrés à l'ombre et le soleil au zénith, c'était l'aboutissement grandiose de toutes les explosions commandées par le jeune roi été, et elle Lila Szach, mortelle si incomplète, on lui permettait de se rouler dans la jeunesse parfaite de l'été aux côtés des grives solitaires, des frédérics mélodieux, des rudbeckias, des marguerites foisonnantes, de la sève ruisselant aux doigts des épinettes, des petits chevreuils sur leurs pattes de deux mois, des vanesses amiral aux robes de satin noir et blanc, des maringouins à la musique aigrelette et des chanterelles recommencées, des sublimes chanterelles..." p. 180

Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Laurentides/Panorama

La nature qui entoure les êtres est aussi source d'apprentissage, ils retrouvent leur statut animal, avec ses pulsions, ses heurts, la paix intérieure ne s'offrant pas si facilement.  Mais ils prennent aussi conscience de la beauté du monde à préserver, à observer dans un amour inconditionnel pour l'infiniment petit.

"Elle se voyait affalée sur elle-même à dorloter sa noirceur et à en redemander et ça lui faisait soudain horreur. Quitte ça, quitte ça. Elle sortait de sa tête à grands coups de respiration et elle recommençait à voir et à entendre, les fougères, les monotropes et les pyroles, et tout ce temps la cigale qui n'avait pas cessé de l'interpeller ni les frédérics et les troglodytes de s'épuiser en récital, et elle se redressait vite au risque de s'occasionner des étourdissements - quel sacrilège d'ignorer les vrais spectacles réjouissants pour s'en inventer des douloureux, quel sacrilège et quelle sottise." p. 173

Cette nature millénaire leur apprend la vie qui passe et ne revient pas, comme les saisons, la mort qui les guette au détour d'un chemin, les épreuves de la vie, faites de hasards et d'aléas... 

Lila est comme la grande prêtresse des lieux, sauvage et humaine à la fois. Elle enseigne au petit Jérémie la sagesse , en transformant par exemple son "Faites que le mois d'août n'arrive jamais." en "Faites que je traverse le mois d'août sans encombre." "Tout était dit dans cette formule en apparence anodine. Ne crois jamais que les obstacles - en l’occurrence le mois d'août- vont se dissiper par miracle. Ne crois jamais que tu ne pourras pas les affronter." p. 175

Un récit magnifique aux confins du monde qui nous enjoint à ne pas perdre notre capacité d'émerveillement !

Présentation de l'éditeur :Editions Boréal 

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La traversée de l'été de Truman CAPOTE

Publié le par Hélène

♥ ♥

Alors que ses parents partent en Europe pour les vacances, Grady McNeil, dix-sept ans demande à rester pour passer l'été à New-York, seule dans l'appartement familial. Seule... ou presque, puisque la jeune femme est en effet tombée amoureuse de Clyde, gardien de parking à Broadway.

Ce contraste entre une jeune fille de bonne société new-yorkaise tombant amoureuse d'un gardien de parking pourrait être au cœur de l'intrigue, mais ce ne sont pas tant les différences sociales qui sont ici analysées que les sentiments purs et entiers nés de l'adolescence, persuadée d'avoir raison pour l'éternité. Clyde doit inconsciemment évoquer chez Grady le goût de l'interdit, l'envie de provoquer et de s'extraire d'un milieu conventionnel incarné par Peter, mais il est surtout l'homme des premiers émois, des premières palpitations. Seulement derrière la légèreté apparente de ce premier amour, se tapit les conséquences bien plus graves et irrévocables. La comédie romantique peut facilement vaciller vers la tragédie !

Ce livre est écrit par le jeune Truman Capote entre dix-neuf et vingt-neuf ans. Longtemps ignoré, même si Capote en parle dans sa correspondance, il est retrouvé en 2005 lors d'une vente aux enchères. Bien qu'inachevé, dans le sens où l'auteur estimait ne pas l'avoir mené à la perfection, il est finalement publié, tant la finesse psychologique de Truman Capote transparait dans ce récit écrit pourtant par un jeune homme de vingt ans. Sa concision renforce son efficacité et force est de constater que la puissance d'évocation de l'auteur était déjà présente en filigrane dans ces pages, certes non encore totalement aboutie, mais tellement lumineuse qu'il aurait été dommage de ne pas en témoigner.

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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Rencontre avec Pete FROMM

Publié le par Hélène

Samedi dernier, dans le cadre du challenge Gallmeister, nous avons eu la chance de rencontrer Pete Fromm, un auteur profondément humain et bienveillant.

Voici les questions qui lui ont été posées :

Vous semblez très proche de la nature dans vos romans, que pensez-vous du réchauffement climatique ? (oui ça commençait fort...)

Cela me terrifie, surtout que les politiciens aux EU et particulièrement dans le Montana où je vis sont mauvais sur ce chapitre. Pour preuve, une loi récente a été votée : il est impossible d'abroger des lois au nom de la défense de l'environnement ! Nous avons deux enfants, et franchement je ne sais pas quoi faire...

Avez-vous prévu un livre sur le sujet ?
Non, pas sur ce thème spécifiquement. Mais je viens de finir un roman dans lequel l'héroïne est touchée par ce sujet. Indian Creek permet aussi de sensibiliser les lecteurs au sujet...

Quelle importance a pour vous la rivière, que l'on retrouve dans nombre de vos romans ?

L'un des plus vieux conseils donnés aux écrivains est "écris sur ce que tu connais", donc j'ai suivi ce conseil. Et je trouve aussi que la rivière est une belle métaphore de la vie : elle coule toujours dans un sens, il n'est pas possible d'aller en arrière, quelquefois le flot est tumultueux, quelquefois calme, on est obligé de prendre les choses comme elles se présentent. J'aborde ce sujet dans mon roman Mon désir le plus ardent.

Repartiriez-vous pour refaire le voyage vers Indian Creek ?

Oui, sans hésiter, l'année suivante, j'ai voulu y retourner, mais le programme avait changé. J'y suis retourné dans une cabane, ce que je raconte dans Le nom des étoiles.

Comment parvenez vous à donner autant d'intensité à vos personnages ?

Je pars d'une idée simple au début, un couple par exemple, et s'il ne se passe rien ensuite, le lecteur va s'ennuyer. Les personnages prennent vie d'eux-mêmes ensuite, j'écris juste ce qu'ils se disent, ma femme dit même que quand je vais travailler, je vais retrouver "mes amis imaginaires".

Comment faites-vous pour vous glisser aussi bien dans la peau de personnages féminins ?
Quand je dis que je vois mes personnages, c'est vrai ! Je ne veux pas les décrire, je préfère que le lecteur se fasse sa propre idée. Le personnalités sont un bouquet d'émotions complexes, pour moi il n' y pas de différences entre les hommes et les femmes, les émotions sont universelles, on connait tous des moments durs ou joyeux, homme ou femme. Ce qui est important pour moi est de rendre ces moments avec exactitude, c'est ce qui constitue le coeur de mes histoires.

Y a t il des sujets que vous vous interdisez d'aborder ?

Non, encore une fois je ne choisis pas d'écrire une histoire précise, elle se présente à moi.

Quelles sont vos habitudes d'écriture ?
Etre écrivain n'est pas super cool, c'est assez répétitif : je me lève, écrit 4 ou 5 heures et c'est tout. Même le jour de Noël, je suis allé écrire, je ne sais pas me réveiller autrement. J'écris dans un bureau sans internet, sans journaux, sans radio.

Avez vous un roman que vous avez préféré écrire, et quel était le plus difficile à écrire ?
Difficile de répondre, c'est comme si on vous demandait quel est votre enfant préféré. Ils ont été tous été difficiles à écrire, et ils ont tous quelque chose que j'aime. Mon désir le plus ardent raconte une vie complète, donc avec une mort inéluctable à la fin. Je savais que le jour arriverait où je devrais donc faire mourir mon personnage mais quand c'est arrivé, j'ai été touché, sonné !

Avez-vous des auteurs préférés ou qui vous inspirent ?

je lis beaucoup et c'est donc difficile de répondre. J'ai pris il y a longtemps des leçons d'écriture et on m'a conseillé de lire Hemingway, Steinbeck et Mark Twain, que des écrivains mâles décédés ... Hemingway sait dire les choses simplement et Twain m'a appris à ajouter de l'humour pour désamorcer quelquefois une situation plus dramatique. J'aime Roddy Doyle qui est capable d'entremêler ainsi le tragique et l'humour. J'apprécie aussi les nouvelles de Keith Kennedy. Il n'y a pas tant d'écrivains américains que j'apprécie je trouve qu'ils poussent trop dans l'émotion plutôt que nous laisser ressentir ce qu'on veut. En France, j'ai lu Maylis de Kerangal, ou encore Franck Bouysse.

Que pensez vous de la censure de certains termes dans les romans ?

Je trouve cela ridicule : par exemple Mark Twain s'attaque à la notion de racisme il prend un jeune homme éduqué dans le racisme le plus pur, qui est sur cette rivière aux côtés d'un esclave et doit revoir ses préjugés, il devient ami avec lui. Dans le livre le mot "nègre " a été banni alors qu'à l'époque c'était le seul mot utilisé pour parler des gens de couleurs. C'est ridicule.

Quel sera le titre de votre prochain roman ?

"L'impératrice de l'air" pour la traduction française mais généralement Oliver trouve à redire à mes titres et les modifient... Pour Une vie en chantier, j'avais choisi "un métier que tu ne sauras pas faire" et Oliver a dit non, donc ce titre n'est pas forcément le bon..

Avez vous déjà songé à écrire pour la jeunesse ?

Les histoires que je raconte à mes enfants sont  destinées à les endormir et à dire vrai je n'ai pas envie d'écrire des histoires soporifiques ...

Lisez vous d'autres auteurs du Montana, comme Rick Bass par exemple ?
Oui bien sûr, sinon il me sera difficile de les croiser ensuite dans la ville et de faire semblant d'avoir lu leurs livres... J'ai rencontré David Vann, j'ai tourné avec lui d'ailleurs, c'est un des hommes les plus drôles que j'ai rencontrés, ce qui est surprenant vu ce qu'il écrit (cf Sukkwan island)

Rencontrez-vous un succès particulier en France ? avez vous aussi du succès au Japon ou en Allemagne ?
Je ne suis pas publié au Japon. Je tourne en Italie, Espagne. Mais j'apprécie les tournées en France, ces tournées sont extraordinaires. Aux EU quand on fait une tournée, souvent il n'y a que 3 ou 4 personnes lors de la rencontre dans la librairie, dont l'un qui demande où trouver le prochain Stephen King et l'autre qui est rentré parce qu'il faisait froid dehors... Aux EU on nous balance face au lecteur sans présentation, le jour même de la sortie du livre si bien que personne ne l'a lu encore.

Comment vous sentez-vous en ville ?

Tout dépend de la taille de la ville. Missoula est une ville de 70000 personnes, je vis dans une rue tranquille, j'aime bien. J'aime être dans la nature, tout ce à quoi on doit faire attention on y fait attention, c'est un endroit où on peut se concentrer sur tout, alors qu'en ville, souvent, le but est d'ignorer tout ce qui se passe, tout ce qui nous entoure.

Merci encore à Nathalie et Anthony pour l'invitation !

Pour en savoir plus sur le challenge, c'est ici : https://www.instagram.com/challengegallmeister/

Ses romans ici : Indian creek ♥ ♥ ♥. Avant la nuit ♥ ♥ ♥; Le nom des étoiles ♥ ♥ ♥

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Les sirènes de Malibu de Taylor Jenkins Reid

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Malibu, 1983. Ce soir-là, Nina Riva donne sa grande fête annuelle à laquelle sont conviés toutes les stars du show-biz. Mais Nina appréhende cette soirée, n'ayant plus envie de jouer l'hôtesse parfaite, dotée du mari parfait et de la famille idéale. L'envers du décor n'est guère aussi reluisant : elle tient à bout de bras sa famille depuis la mort de sa mère, et s'occupe de ses frères Jay, Hud et de sa sœur Kit. Leur père n'est autre que Mick Riva, célèbre chanteur ayant déserté le domicile familial. Les enfants Riva se soutiennent, s'entraident, surfeurs, mannequins et photographes, ils sont devenus des modèles qui fascinent. 
Alors que tout risque de partir en fumée, les heures s'écoulent avant cette soirée, l'occasion de revenir sur le parcours de cette fratrie et sur les parents, June et Mick.
Derrière les apparences fastueuses et le décor de rêve, l'histoire de cette fratrie gagne en profondeur au fur et à mesure, mettant en avant la difficulté d'éduquer et les erreurs et chagrins inhérents au rôle de parents. De beaux portraits de femmes jalonnent ces pages, les hommes en prenant plus pour leur grade...
Un très beau roman sur les liens familiaux innés ou tissés au fil des années...

Présentation de l'éditeur : 10/ 18

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