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litterature asie

Le vieil homme aux dix mille dessins. Le Roman de Hokusaï de Aude FIESCHI

Publié le par Hélène

                            

♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Au printemps 1849, Oei, la fille de Hokusaï est au chevet de son père mourant. Elle entrerepend de classer les vieux papiers de son père et découvre alors des mémoires dont elle ne soupçonnait pas l'existence. L'occasion pour elle d'en apprendre un peu plus sur ce père énigmatique qui se livrait très peu. 

De la découverte de sa vocation au succés, des différentes écoles qu'il a fréquentées à l'affirmation d'un style qui lui sera propre, des premières commandes aux changements de noms et de trajectoires, des estampes aux peintures du temple Ganshoin, Aude Fieschi revisite avec ces mémoires fictives ce que l'on sait de la vie mouvementée du célèbre artiste japonais. 

Oei étant elle-même artiste, quelques réflexions sur l'art émaille le récit :

"Oei prenait plaisir à imaginer une vie où ses seuls devoirs auraient été de s'occuper de sa famille et du ménage et dans laquelle l'art et la quête permanente de l'excellence n'auraient pas eu la place centrale. Elle pensait qu'une telle vie devait être beaucoup plus facile, mais ensuite elle n'en était plus aussi sûre. L'idée des mêmes tâches ingrates, répétées quotidiennement jusqu'à la mort, lui faisait alors horreur et elle repensait aux moments merveilleux où, seule devant son papier, elle sentait monter en elle ce désir de créer la beauté et que le pinceau, comme mû de sa propre force, se faisait complice de ses moindres fantaisies. Quel que soit le prix à payer pour cela, elle ne pourrait jamais y renoncer."

                    

temple de Ganshoin

Le récit enchâssé offre un apreçu original sur l'artiste, même si...

Ce que j'ai moins aimé :

Il manque une profondeur qui en ferait autre chose qu'un récit plaisant mais nullement marquant. Nous ressentons finalement le vide des informations liées à Hokusai qui crée un portait plutôt plat. En effet, l'auteur le souligne en fin de livre, les informations sur Hokusaï sont lapidaires, les interrogations restent nombreuses autant sur l'homme que sur l'artiste. De fait ces mémoires fictives s'en ressentent. 

J'ai lu une excellente bd sur le même sujet que je vous conseille davantage : Hokusaï de Shotaro Ishinomori

Premières phrases :

"Père dort. Et moi, je veille. Très bientôt, dans quelques jours, quelques heures peut-être, il va mourir. Je le sais, et lui aussi le sait. Il est très faible, mais son esprit est intact. Je ne veux pas qu'il se sente seul. Je veux qu'il me voie lorsqu'il ouvre les yeux. Et je veux être auprès de lui lorsqu'il les fermera pour toujours. J'ai peur. J'ai froid." 

Informations sur le livre :

Picquier 

Vous aimerez aussi :

Hokusaï de Shotaro Ishinomori  (Bande dessinée)

L'exposition au grand palais :

             

D'autres avis :

A girl  ; Loo

 

Le vieil homme aux dix mille dessins. Le roman de Hokusaï, AUde Fieschi, Picquier poche, 2014, 8 euros

 

Merci à l'éditeur.

Publié dans Littérature Asie

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Le ruban de Ito OGAWA

Publié le par Hélène

                       

♥ ♥  

Ce que j'ai aimé :

Ruban est le nom d'une charmante perruche calopsitte jaune que Sumire et sa petite-fille Hibari ont soigneusement couvée après avoir trouvé son oeuf tombé du nid. Leur univers se concentre alors autour de l'oiseau, pour elles, l'oiseau devient "le ruban qui nous relie pour l'éternité." Puis, un beau jour, Ruban décide de voler de ses propres ailes, et il quitte les deux femmes.

                                                 Pour les personnes qu'il va croiser sur son chemin, il devient un signe d'espoir, de bonheur, comme pour rappeler que la beauté, la magie sont de ce monde et peuvent les sauver.

Pour Tori le travesti, pour Mihoko l'illustratrice,  pour Fû sa fidèle amie, pour Miyuki qui vient de perdre sa maman, Ruban est comme un ange descendu du ciel pour redonner vie à ceux que la tristesse guettait. Il représente l'Espoir, la volonté et la puissance de continuer d'avancer, quelques soient les circonstances, parce qu'un fil nous maintient en avant, nous fait sourire et nous relie aux autres et au monde. Et peu importe si Ruban quitte un à un les personnes qu'il croise, parce que chacune d'elle devine ensuite que dans ce monde tourmenté, les miracles existent.

Ce que j'ai moins aimé :

Un roman au charme tout japonais qui ne me semble pas inoubliable mais est doté d'une originalité certaine...

Premières phrases :

"Sumire adore les oiseaux.

Pendant que je suis à l'école, elle monopolise le balcon à l'étage, celui où l'on étend le linge chez les Nakazaro, elle y passe toute la journée à observer les oiseaux. En se balançant tranquillement, bien installée dans son rocking-chair en rotin préféré. De temps à autre, elle sirote une petite gorgée du café sucré qu'elle garde dans une gourde."

Présentation de l'éditeur :

Picquier 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Le restaurant de l'amour retrouvé

D'autres avis :

Page 

 

Le ruban, Ito Ogawa, traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako, Picquier, septembre 2014, 286 p. 19.5 euros

 

Merci à l'éditeur.

Publié dans Littérature Asie

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La vie troublée d'un tailleur pour dames de Bulbul SHARMA

Publié le par Hélène

                                    

Ce que j'ai aimé :

Bulbul Sharma sait nous inviter délicatement dans son univers indien. Par petites touches elle évoque les particularités de sa culture et de son pays, si différents des nôtres. Ici, par l'intermédiaire d'un petit village d'Inde, Giripul, elle nous convie à la rencontre de Janak, tailleur pour dames, amoureux de sa femme mais devant paradoxalement garder cet amour secret pour ne pas risquer être la risée du village, Rama, son épouse lunatique, Shankar son ami pêcheur, Balu Le mendiant. Ce petit monde évolue au rythme des passages du car, et des commandes des clients.

Ce que j'ai moins aimé :

Oui, j'avoue, j'ai eu le tort de lire la quatrième de couverture. Je plaide coupable. Et par conséquent, j'ai attendu que le "cadavre se matérialise devant la boutique de Janak, bouleversant la vie du paisible Giripul." J'ai dû attendre 10 chapitres, soit 231 pages avant que ledit cadavre n'apparaisse ! Avant cela il en est vaguement question, mais cela reste diffus, comme une intuition qui court dans l'esprit de Janak. Soit, point d'intrigue policière avant le mitan du livre. Mais il n'en reste pas moins que la peinture de ce petit village indien aurait pu être pittoresque quand nous connaissons le talent de l'auteure dans ce domaine.

Malheureusement le pauvre tailleur n'a pas eu ma mansuétude, je l'ai trouvé falot, terne, aux prises avec sa femme Rama qui apparaît sans coeur, alors que lui est amoureux fou de cette folle, et les autres personnages ne m'ont pas plus interpellée. Histoires de tromperies, de suspections, si les moeurs indiennes transparaissent malgré tout à travers la description du quotidien - lassant- de ce village, je n'ai pas retrouvé l'engouement ressenti pendant la lecture de "La colère des aubergines". Je pense que l'auteur excelle davantage dans le genre de la nouvelle que dans celui du roman, et sait davantage peindre les femmes que les hommes !

Premières phrases :

"Une lune hésitante flottait au-dessus du plus haut sommet. Les montagnes regardaient en retenant leur souffle le village enseveli dans l'obscurité. De la masure dissimulée parmi les ombres de la forêt s'échappait une faible lumière clignotante. Le vent s'était calmé, soucieux de ne pas rompre le silence de la vie hivernale."

Infos sur le livre :

Chez Albin Michel

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  La colère des aubergines  Mangue amère 

Autre : Littérature Asie du Sud

D'autres avis :

LC avec Jérôme

 

La vie troublée d'un tailleur pour dames, Bulbul Sharma, traduit par Dominique Vitalyos, Albin Michel, juin 2014, 384 p., 22 euros

Publié dans Littérature Asie

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Toutes les nuits du monde de CHI Zijian

Publié le par Hélène

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♥ ♥

« Sans pureté, pas d’enfance. Et sans enfance, le présent si riche ne serait pas. »

 

L’auteur :

 Chi Zijian est née en 1964 dans la province de Heilongjiang, où elle réside toujours. Elle commence à publier dès 1985. Son écriture tour à tour sensible et poétique s’attache à décrire les réalités les plus banales de la vie. En 2008, elle a obtenu le grand prix Mao Dun pour son roman Le Dernier Quartier de la lune

Trois de ses ouvrages ont paru aux éditions Bleu de Chine : Le Bracelet de JadeLa Danseuse de Yangge et La Fabrique d’encens. Elle est le seul écrivain à avoir obtenu trois fois le prestigieux prix Lu Xun (Source : Editeur)

 

L’histoire :

Fillette ou jeune veuve, les femmes qui habitent les deux récits de Chi Zijian ont les pieds dans la terre des campagnes chinoises et les yeux au plus près du ciel.
Elles aiment les tours de magie, les histoires de revenants, les nuages qui dansent dans le ciel immense.

Elles ont le cœur grand ouvert aux rencontres et savent découvrir le secret des plus humbles, le tendre aubier sous l’écorce.

Et quand approche le moment des adieux, à la saison qui s’achève ou aux êtres chers qui disparaissent, elles lèvent les yeux vers les étoiles et accueillent la nuit qui vient. (Source : Editeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 Deux récits dans ce recueil :

Enfance au village du grand nord : raconte l’histoire d’une enfant placée chez sa grand-mère parce qu’elle est trop « insupportable, bavarde et désobéissante. » Au fil des jours la petite fille va changer, en rencontrant notamment sa vieille voisine Nainai, ou en découvrant le secret de son grand-père.

Un très beau récit sur l'enfance et le passage doucereux vers une ouverture au monde, avec la découverte des secrets des autres, de la densité de la vie, de la mort omniprésente, mais aussi de l'amour transcendant.

Toutes les nuits du monde : Une jeune femme a perdu son mari  dans un accident de voiture.

Il s'agit plus d'un récit d’atmosphère. La jeune femme entreprend un voyage dans un village minier et erre au fil de ses rencontres, de ses conversations. 

« J’achetai des galettes au sésame, une portion de bœuf sauté à la sauce soja, puis une bouteille d’alcool de sorgho dans un supermarché, avant de porter mes pas vers la ruelle du Yang retrouvé. A cette heure où tombait la nuit, je désirais encore profiter pleinement de quelques chansons populaires, afin de m’imprégner du délicat parfum des flocons de neige. » (p. 127)

 La jeune femme va apprendre à faire son deuil : dans ce village qu'elle visite, les disparitions et les morts sont monnaie courante en raison du travail harrassant que les hommes doivent fournir dans les mines. La jeune femme rencontre d'autres êtres en souffrance, qui s'échappent de la dure réalité par les chants qui enchantent leur douleur, ou par des croyances qui les rassurent : les revenant cotoient les vivants et les guident dans leurs choix. La vie jaillit de ces brefs moments de communion entre les villageois et la jeune femme, un lien humain qui s'avère plus fort que la mort.

Un récit très évocateur, tout en retenue...

"C’est dans les faits qu’on pourrait croire banals et anodins que résident le charme éternel de l’existence humaine et ses limites inéluctables." (Chi Zijian).

 

Ce que j’ai moins aimé :

- Rien.


 

Premières phrases :

"Sans pureté, pas d'enfance. Et sans enfance, le présent si riche ne serait pas.

Cette histoire vraie est arrivée il y a plus de dix ans, à l'âge tendre de mes sept ou huit ans.

Un coup de sirène. Le bateau lève l'ancre. Lentement, il s'ébranle.

Maman s'en va. Grande soeur aussi. Et petit frère. J'ai envie de pleurer."

 

Vous aimerez aussi :


 

Littérature Asie de l'Est


 

Toutes les nuits du monde, CHI Zijian, récits traduits du chinois par Stéphane Levêque avec le concours d’Yvonne André, Picquier, octobre 2013, 175 p., 18 euros


 

Publié dans Littérature Asie

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Les 10 amours de Nishino de KAWAKAMI Hiromi

Publié le par Hélène

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♥ ♥


L’auteur :

 Hiromi Kawakami est une romancière japonaise. Elle est diplômée de l'université pour femmes d'Ochanomizu.

Sa première nouvelle, Kamisama (littéralement : Dieu), fut publiée en 1994. 
En 1996, elle fut récompensée par le Prix Akutagawa pour Hebi wo fumu (littéralement : Marcher sur un serpent). 

En 2000, elle reçut le Prix Tanizaki pour sa nouvelle Sensei no kaban (Les Années Douces, littéralement : La sacoche du professeur), racontant la naissance d'une histoire entre une jeune femme trentenaire, Tsukiko, et l'un de ses anciens professeurs de littérature, septuagénaire, rencontré par hasard dans un café qui verra l'évolution de leur relation au fil des saisons et de rencontres épisodiques et toujours aléatoires. (Source : Babélio)

 

L’histoire :

 

 Qui était Nishino, cet homme insouciant et farouche comme un chat, et qui comme lui s’immisçait avec naturel dans la vie des femmes dont il faisait battre le coeur trop fort ?

Dix voix de femmes composent ce roman dont un homme est le centre de gravité et dont l’existence nous est progressivement révélée par celles qui l’ont tant aimé aux différentes époques de sa vie. Chacune d’elles à son tour prend la parole : elles tissent un à un les fils séparés d’une existence qui se rejoignent pour dessiner en creux le visage d’un homme plein de charme et de mystère, nonchalant, touchant, insaisissable. Et en faisant son portrait c’est elles-mêmes finalement qu’elles révèlent.

Dix variations tissées de poésie, de mélancolie, de drôlerie, pour tenter de comprendre cet étrange sentiment que l’on nomme l’amour. (Source : Babélio)

 

 Mon avis :

 

 Dix femmes se racontent. Leur vie, la rencontre avec cet homme fuyant, Nishino, les sentiments qui naissent au fil des jours, s'évanouissent, ou ne voient jamais le jour… Le mystère de l’amour est au centre de ces récits : pourquoi aime-t-on quelqu’un, pourquoi pas, pourquoi Nishino papillonne-t-il de fille en fille sans réussir à être fidèle, qu’est-ce qui fait l’essence d’une relation ?

 

« Mais peut-on s’aimer, si on ne se fait pas d’illusions sur l’autre ? C’est seulement à condition d’être indulgent, de ne pas être sur ses gardes, de se méprendre un peu, qu’on peut s’aimer l’un l’autre. » (p.66)

Au travers ces multiples récits, se dessine le portait en creux de ce Nishino, un être perdu entre ces femmes qui semblent davantage savoir qui elles sont. 

 Le charme des romans de Kawakami Hiromi est tellement diffus, diaphane, qu’il vous enveloppe doucement mais quand il s’agit de l’expliquer, le mystère reste entier, intraduisible. Moins fort que Les années douces, de ce récit émane un charme indéfinissable.

 

Premières phrases :

 « Minami était âgée de sept ans à l’époque.

C’était une enfant réservée. Elle passait son temps à faire des origamis de ses doigts graciles : un orgue, une belle-de-jour, une perruche, un petit plateau monté sur pieds… Elle confectionnait sans se lasser toutes sortes d’objets, qu’elle rangeait ensuite délicatement dans une boîte en carton tapissée de papier gaufré. J’étais très jeune quand je l’ai mise au monde. »

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : Les années douces de Hiromi KAWAKAMILe temps qui va, le temps qui vient de Hiromi KAWAKAMI

Autre :  Littérature Asie de l'Est

 

D’autres avis :

 TéléramaLireMango 

 

Les 10 amours de Nishino, Kawakami Hiromi, traduit par Lisabeth Suetsugu, Picquier, février 2013, 18.50 euros

 

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Le restaurant de l’amour retrouvé par OGAWA Ito

Publié le par Hélène

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♥ ♥

« La magie est un spectacle impromptu. » (p. 149)

L’auteur :

Née en 1973, Ogawa Ito est l’auteur de livres pour enfants et écrit des chansons pour le groupe de musique Fairlife. Le Restaurant de l’amour retrouvé, son premier roman, est un bestseller au Japon et a été adapté au cinéma en 2010 par la réalisatrice Mai Tominaga.

http://www.nipponcinema.com/trailers/shokudo-katatsumuri-teaser

 L’histoire :

 Une jeune femme de vingt-cinq ans perd la voix à la suite d’un chagrin d’amour, revient malgré elle chez sa mère, figure fantasque vivant avec un cochon apprivoisé, et découvre ses dons insoupçonnés dans l’art de rendre les gens heureux en cuisinant pour eux des plats médités et préparés comme une prière. Rinco cueille des grenades juchée sur un arbre, visite un champ de navets enfouis sous la neige, et invente pour ses convives des plats uniques qui se préparent et se dégustent dans la lenteur en réveillant leurs émotions enfouies.
Un livre lumineux sur le partage et le don, à savourer comme la cuisine de la jeune Rinco, dont l’épice secrète est l’amour.

 Ce que j’ai aimé :

 L'histoire de Rinco est très simple, comme un retour aux sources bénéfique et rédempteur, après le choc de la désertion de celui qui partageait sa vie. Là elle va retrouver sa mère, une mère mal aimée, parce qu’au fond mal connue par l’adolescente qu’elle était quand elle est partie du domicile familial. Elle va aussi concrétiser ses projets avec l’aide des fidèles de la première heure, notamment Kuma, celui qui a toujours été là pour elle. Elle va réapprendre à vivre dans la beauté de l’enfance enrichie de l’expérience de l’adulte, en s’émerveillant du monde qui l’entoure :

« Le simple fait de remettre sur ses pattes un cloporte coincé sur le dos était pour moi une joyeuse rencontre. La chaleur d’un œuf fraîchement pondu contre ma joue, une goutte d’eau plus belle qu’un diamant sur les feuilles mouillées de rosée, une dame voilée cueillie à l’orée d’un bouquet de bambous, son superbe capuchon pareil à un dessous de verre en dentelle flottant dans mon bol de soupe de miso… La moindre petite chose me donnait envie de déposer un baiser sur la joue du Bon Dieu. » (p. 70)

Ito Ogawa nous offre un récit poétique autour du goût et de la cuisine. Aux côtés de Rinco, même les lapins anorexiques retrouvent le goût de la vie et des carottes... Ses repas sont concoctés avec des produits locaux dont les habitants redécouvrent les saveurs sublimées par Rinco.

Un roman tout en émotion qui nous enjoint à savourer chaque bouchée de la vie avec déléctation...

 Ce que j’ai moins aimé :

Certaines scènes sont assez étranges, comme souvent dans la littérature japonaise, notamment les pages concernant le cochon et ce qu’il en advient.

Un certain déséquilibre se fait sentir dans la construction puisque le lecteur pense assister à l’éclosion du restaurant et à la renaissance par la cuisine de la jeune Rinco, jusqu’à ce que vers la fin du roman la mère de l’héroïne quasi absente jusqu’ici, refasse surface et tienne alors un rôle central. Alors qu’auparavant le rythme était lent, tout s’accélère soudain.

Ces points de détail n'enlèvent néanmoins rien au charme du roman...

Shiitake_Mushroom_Extract_Powder.jpg 

Premières phrases :

« Quand je suis rentrée à la maison après ma journée de travail au restaurant turc où j’ai un petit boulot, l’appartement était vide. Complètement vide. La télévision, la machine à laver et le frigo, jusqu’aux néons, aux rideaux et au paillasson, tout avait disparu. »

 Vous aimerez aussi :

Littérature Asie de l'Est

Mãn de Kim THÚY

 

Le restaurant de l’amour retrouvé, Ogawa Ito, traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako, Picquier, septembre 2013, 256 p., 19 euros

  

rentrée littéraire2013 2

 

Publié dans Littérature Asie

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Mãn de Kim THÚY

Publié le par Hélène

                                             man

♥ ♥ ♥

Un très beau récit tout en retenue

 

L’auteur :

 

Kim Thuy, née à Saïgon pendant l’offensive du Têt, a fui le Vietnam avec d’autres boat people à l’âge de dix ans pour rejoindre Montréal. Tour à tour couturière, interprète, avocate, chroniqueuse culinaire, elle se consacre désormais à l’écriture. Ru, son premier roman, a enthousiasmé les lecteurs de vingt pays. En France, il a obtenu le Grand Prix RTL-Lire 2010.

 

L’histoire :

 

Orient-Occident. Saigon-Montreal. C’est le parcours de Man, une jeune femme que sa mère a voulu protéger en la mariant à un restaurateur vietnamien exilé au Québec. En cuisine, elle réinterprète les recettes que les femmes de son pays chuchotaient à l’oreille de leurs filles comme autant de tours de magie porteurs de mémoire. Un bouillon à la tomate révèle les déchirements d’un peuple, les couleurs d’un dessert traduisent les codes d’une culture et l’art d’émincer le piment vicieux en dit beaucoup sur celui de séduire les hommes. Ce récit dévoile aussi la bouleversante histoire de la mère de Man et l’emportement d’un amour fou. Dans un subtil balancement entre ici et là-bas, entre passé et présent, Kim Thuy retrouve la force délicate et la poésie de Ru.

 

Ce que j’ai aimé :

 

Par petite touches discrètes, presque timides, Man raconte son histoire, son mariage avec un québécois restaurateur et son émigration au Canada. Mais de cet homme qu'elle a épousé pour trouver une protection, elle parlera très peu.

Elle préfère évoquer son enfance, les choix de sa mère, femme forte et intelligente, puis sur sa vie canadienne, son investissement dans le restaurant de son mari. Là, elle développe ses talents culinaires avec brio, cherchant à retrouver les goûts de son pays et de son enfance. Les saveurs se mêlent subtilement à ses mots pour nous mener sur les rives de sa vie :

« Mon gâteau aux bananes à la vietnamienne était un délice mais effrayait par son air  costaud, presque rustre. En un tournemain, Philippe l’a attendri avec une écume de caramel au sucre de canne brut. Il avait ainsi marié l’Est et l’Ouest, comme pour ce gâteau dans lequel les bananes s’inséraient tout entières dans la pâte de baguettes de pain imbibées de lait de coco et de lait de vache. Les cinq heures de cuisson à feu doux obligeaient le pain à jouer un rôle de protecteur envers les bananes et, inversement, ces dernières lui livraient le sucre de leur chair. Si l’on avait la chance de manger ce gâteau fraîchement sorti du four, on pouvait apercevoir, en le coupant, le pourpre des bananes gênées d’être ainsi surprises en pleine intimité. » (p. 70)

Puis viendra l'heure de l'amitié, du sentiment soudain libérateur de ne plus être seule dans un pays étranger, puis, peut-être enfin, la passion amoureuse, comme une parenthèse dans une existence décalée.

 Un court récit lumineux servi par l'intelligence de Kim Thuy et par son immense talent de conteuse : avec seulement quelques mots, quelques sensations, quelques souvenirs, elle crée un univers dense et poétique.

 

Ce que j’ai moins aimé :

- Rien

 

 Premières phrases :

 

« Maman et moi, nous ne nous ressemblons pas. Elle est petite, et moi je suis grande. Elle a le teint foncé, et moi j’ai la peau des poupées françaises. Elle a un trou dans le mollet, et moi j’ai un trou dans le cœur. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Ru

Autre :  Littérature Asie du Sud-Est

 

D’autres avis :

 

Marilyne ; Jérôme 

 

Mãn, Kim THÚY, Liana Levi, mai 2013, 144 p., 14.50 euros

 

tous les livres sur Babelio.com

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L’année des secrets d’Anjana APPACHANA

Publié le par Hélène

année des secrets

♥ ♥ ♥

L’auteure :

 Née au sud de l’Inde, dans l’État du Karnataka, Anjana Appachana vit aujourd’hui entre l’Arizona et Delhi. Après Mes seuls Dieux, elle pousuit une investigation quasi sociologique de l'imaginaire indien en y ajoutant cette ampleur intimiste, frémissante de nuances, qui nous rend si proches de ses personnages. En rupture avec les conventions, Anjana Appachana place le lecteur au coeur même de la sensibilité féminine indienne.  (Présentation de l’éditeur)

 L’histoire :

 Tout commence à travers la vive émotion de Mallika, une fillette entourée et choyée dans une famille indienne qui eût été traditionnelle sans l’absence du père. Padma, sa mère adorée, garde depuis des années un brûlant secret. Mais elle n’en est pas la seule détentrice. Tout au long de ce roman polyphonique, chacune – mère, tante, amies ou voisines – nous révèle une part du mystère, plus ou moins assaisonné de fantaisie, comme le ferait une cuisinière jalouse de ses recettes.

Dans ce roman bruissant d’échos, l’intrigue semble se nourrir, à l’indienne et par maints jeux de miroir, des passions dévorantes, rendez-vous manqués et portes dérobées des grands romans victoriens. Et le secret des secrets finit par nous apparaître comme une promesse d’histoires – une fresque haute en couleurs et terriblement féministe.

On retrouve avec L'année des secrets l'auteur de Mes seuls dieux qui déjà nous donnait à vivre et à aimer l'Inde d'un point de vue éminemment romanesque de la fmme sur les chemins escarpés de sa libération. (Présentation de l’éditeur)

 Ce que j’ai aimé :

Foisonnant, nous emportant dans l'intimité d'une famille aux secrets bien gardés, L'année des secrets est un roman résolument très prenant. Différents points de vue se croisent pour nous conter l'histoire de la jeune Prada amoureuse et prétendûment veuve. Ce changement de points de vue permet de mettre en avant les strates de secret préservés qui éloignent peu  à peu les êtres de la vérité. Les personnages sont ainsi amenés à construire leur propre vérité, et quand finalement d’autres données viennent ébranler l’univers fragile construit avec le temps, l’équilibre instable risque de s’effondrer.

Les femmes sont au cœur du roman tissant des thèmes comme le mariage, la condition des femmes en Inde mais aussi plus largement le statut de femme mariée qui oblige la femme à faire des sacrifices et à laisser de côté certaines de ses passions, certains aspects de sa personnalité. Ces femmes se font agresser dans la rue, sont bien souvent victimes des hommes, victimes aussi de la famillle, obligées de se répéter à longueur de journée comme un mantra "Contrôle-toi"

 "La mesure. C'était ça, le bonheur. (...) Ce n'était pas le ravissement, mais le calme, il n'aiguisait pas les sens mais les émoussait. C'était ce lieu intermédiaire que tout un chacun devait découvrir pour vivre." (p. 178)

"Comment expliquer à Mallika, à l'aide de mots simples, l'erreur des femmes qui attendaient de leur mari et de la famille de leur mari les mêmes gestes d'amour que ceux si naturellement reçus de leur propre famille ? Comment lui dire que l'amour etre hommes et femmes, de par sa nature même, était corrompu ? Qu'il revêtait une apparence dorée dans les livres, les films, la mythologie, dans l'éclat même de la cérémonie du mariage, du mensonge que vivait chaque femme mariée et des sourires qu'elle arborait." (p. 252)

Les hommes sont en effet bien souvent faibles, soumis à une pression familiale à laquelle ils refusent d'échapper, égoïstes, ne voyant pas ou si peu la tristesse dans le regard de leurs femmes.

Ce que j’ai moins aimé :

 Un peu trop de rebondissements mélos vers la fin, le roman aurait gagné à être un peu moins long. De plus le dénouement est quelque peu décevant après tant d’actions et de mouvements.

 Premières phrases :

 « A cette époque enfouie et lointaine, vivaient sous notre toit ma mère, constamment affligée, sa sœur, vive et enjouée, et mon père, absent, à qui donnait corps le terrible silence de ma mère. Notra maison était un puits rempli de cette absence et de ce silence, et c’est dans ces eaux-là que mon histoire commença. »

 Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : Mes seuls dieux

Autre :  La colère des aubergines de Bulbul SHARMA

 

L’année des secrets, Anjana Appachana, Traduit de l’anglais (Inde) par Catherine Richard, Zulma, 2013, 608 p., 24.80 euros

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Publié dans Littérature Asie

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Neige de Pema TSEDEN

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥

 L’auteur :

 Pema Tseden, né en 1969 au Tibet (province de l’Amdo, actuel Qinghai) dans une famille de paysans, est célèbre dans le monde tibétain contemporain tant pour ses nouvelles, qu’il publie depuis plus de vingt ans, que pour sa carrière de cinéaste. Il est le premier Tibétain, en 2004, à être diplômé de la prestigieuse Académie du Film de Pékin, section réalisation. Sur le plan international, il doit sa notoriété à trois films (Le silence des pierres sacrées, The Search, Old Dog) qui ont tous obtenu de nombreuses récompenses lors de festivals internationaux. Il fait aujourd’hui figure de chef de file d’un cinéma tibétain émergent. (Présentation de l’éditeur)

 L’histoire :

Écrire est pour moi un moyen de parvenir à cette paix tant désirée du corps et de l'esprit.

En écrivant, on accède à une sorte d'état suprême où le corps et l'esprit prennent un rythme d'une lenteur merveilleuse qui permet de se détendre peu à peu ; on peut alors pénétrer dans le monde intérieur des personnages de l'histoire que l'on veut conter.

Sept histoires du Tibet par un écrivain qui est aussi un célèbre cinéaste tibétain. Sept histoires où nous cheminons un moment en compagnie d'hommes et de femmes dans le Tibet d'aujourd'hui, loin d'une image folklorique ou idéaliser, un Tibet lointain par ses paysages et proche par son humanité. (Présentation de l’éditeur)

 Ce que j’ai aimé :

 "Nous vivons corps et âme emportés dans un constant maelström d’événements divers sans réussir à obtenir le moindre moment de paix. Avoir ne serait-ce qu’un instant de tranquillité relève parfois de l’espoir le plus insensé.

Ecrire est pour moi un moyen de parvenir à cette paix tant désirée du corps et de l’esprit.

Ma création littéraire s’explique donc essentiellement ainsi.

En écrivant, on accède à une sorte d’état suprême où le corps et l’esprit prennent un rythme d’une lenteur merveilleuse qui permet de se détendre peu à peu ; on peut alors pénétrer dans le monde intérieur des personnages de l’histoire que l’on veut conter.

Je sens qu’il existe au fond de moi un espace de paix, et comme je tiens à le préserver, je vais continuer à écrire ces récits que j’aime tant." PEMA TSEDEN

 

Tharlo : l'histoire d'un homme portant une petite natte et souhaitant faire des papiers d'identité. Il va connaître quelques déboires amoureux en cours de route... Un récit ludique, vivant et intelligent.

  

Le neuvième homme : Yumtso, raconte à son nouvel les neuf autres hommes qu'elle a connus avant lui. La narration de ses aventures est aussi envoûtante que celles de Shéhérazade.

 

Neige : le destin hors du commun de deux jeunes gens à la peau transparente. Un conte étrange, aux accents surnaturels fascinant.  

 

L'interview d'Akhu Thöpa : un journaliste est confronté à différents avis sur Akhu Thopa, ou le portrait protéiforme d'un homme insaisissable. Une belle réflexion sur les perceptions variées que l'on peut avoir d'un même individu...

  

Les dents d'Urgyän : le narrateur retrouve un camarade de classe devenu lama. 

 

Hommes et chien : un chien incompris pourtant plus intuitif que les hommes tente de les avertir en vain... Une fable à la leçon saisissante.

 

Huit moutons : un berger rencontre un américain, et malgré leurs difficultés de communication un lien invisible va les relier l'espace de quelques heures.

 

L'auteur fait preuve d'un talent de conteur hors pair en nous menant au sein d'univers variés et nous offre aussi un recueil fascinant.     

 

Ce que j’ai moins aimé :

 Peut-être pas très marquant.

   Premières phrases :

 « Tharlo portait une petite natte sur la nuque, une petite natte toujours en mouvement qui ne passait pas inaperçue.

Au fil du temps, les gens ne l’appelèrent plus que par ce surnom, « Petite-Natte », et finirent par en oublier son véritable nom.

Au début de l’année, le chef du commissariat du canton vint au village pour enregistrer les changements intervenus dans la population ; il convoqua une réunion de tous les habitants et appela «Tharlo » un bon bout de temps.

Comme personne ne répondait, il demanda au chef de village : « Il n’y a personne dans votre village qui s’appelle Tharlo ? »

Le chef de village réfléchit un moment avant de répondre : « Il me semble qu’il n’y a personne ici qui porte ce nom. » »

 

Vous aimerez aussi :

  Littérature Asie de l'Est

 Neige, Pema Tseden, nouvelles traduites par Françoise Robin et Brigitte Duzan, Editions Philippe Picquier, janvier 2013, 176 p., 17.50 euros

 

Merci à Isabelle Lacroze des Editions Picquier. 

Participation à la semaine Tibet chez Marilyne Lire et merveilles

hiver russe

 

Publié dans Littérature Asie

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Une canne à pêche pour mon grand-père de GAO XINGJIAN

Publié le par Hélène

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♥ ♥

 

L’auteur :

 

Gao Xingjian est un écrivain, dramaturge, metteur en scène et peintre français d'origine chinoise.

Gao Xingjian grandit durant les répercussions de l'invasion japonaise en Chine orientale. Sa mère éveilla très tôt l'intérêt de son fils pour les arts de la scène et l'écriture[. Il reçoit une formation de base dans les écoles de la République populaire et obtient un diplôme de français en 1962, à l'Institut des langues étrangères de Pékin.

Lors de la Révolution culturelle, il est envoyé durant six ans en camp de rééducation à la campagne et se voit forcé de brûler une valise dans laquelle il avait dissimulé plusieurs manuscrits. Il n'est autorisé à partir à l'étranger qu'après la mort de Mao, en 1979. Il se rend alors en France et en Italie. Entre 1980 et 1987, il publie des nouvelles, des essais et des pièces de théâtre mais son avant-gardisme et sa liberté de pensée lui attirent les foudres du Parti communiste chinois.

Ses théories littéraires, exposées dans Premier essai sur l'art du roman (1981) vont délibérément à l'encontre des dogmes d'État et du réalisme révolutionnaire prôné par le régime. Le caractère subversif de ses œuvres le confronte inéluctablement à la censure.

En 1987, il est contraint à l'exil et est depuis déclaré persona non grata sur le territoire chinois. Il vit en France depuis 1988, où il a obtenu l'asile politique. En 1997 il obtient la nationalité française.

Il est Chevalier des Arts et des Lettres.

 

L’histoire :

 

Souvenirs d'enfance, les bonheurs simples de l'amour et de l'amitié, le pays natal et ses lieux familiers, mais aussi les drames de la rue ou les tragédies vécues par la Chine, tels sont les thèmes de prédilection de ces six nouvelles choisies par l'auteur - avec la complicité de son traducteur. " (Quatrième de couverture)

 

Ce que j’ai aimé :

 

« Le temple » délabré est visité par un couple pendant leur voyage de noces, prétexte à une nouvelle poétique, cette période dorée de l’histoire du mariage étant mise en valeur.

« L’accident » s’attache à la suite de hasards qui réécrivent l’histoire des hommes…

« La crampe » survient brutalement pendant la nage d’un jeune homme.

« Dans un parc » se noue une conversation compliquée entre deux anciennes connaissances qui éprouvent des difficultés à communiquer et à se retrouver, le ton tournant rapidement au ressentiment.

« Une canne à pêche pour mon grand-père » : dans cette nouvelle le narrateur recherche son enfance perdue, il mène sa quête dans une nature ravagée par la modernité en se souvenant de la douceur de ses grands-parents. Hymne à l’enfance et au pouvoir du souvenir, cette nouvelle est un hommage rendu au passé.

Instantanés : simple évocation d’images faisant naître le rêve.

Des nouvelles qui permettent d’aborder l’œuvre de ce grand écrivain chinois auteur notamment de l’immense roman « La montagne de l’âme ».

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

Je n’ai rien compris à la dernière nouvelle « Instantanés »…

 

Premières phrases :

 

« Nous nagions dans un bonheur parfait, dans le désir, l’amour fou, la tendresse et le douceur du voyage de noces qui avait suivi notre mariage, bien que nous n’ayons eu qu’une quinzaine de jours de congé : dix jours accordés pour l’occasion et une semaine de congés normaux.

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : La montagne de l'âme

Autre :  Littérature Asie de l'Est

 

Une canne à pêche pour mon grand-père, Gao Xingjian, traduit du chinois et préfacé par Noël Dutrait, Editions de l’Aube, 1997 et 2001, 7 euros

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