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litterature europe

Le mois anglais - Billet de présentation

Publié le par Hélène

En juin, le mois anglais revient pour une quatrième édition !

Organisé par  CryssildaTitine et Lou, Il consiste comme son nom l'indique à éditer des billets sur des livres, films, musique, recettes de cuisine, récits de voyages britishs.

Un petit rappel sur les livres qui sont acceptés dans ce challenge : ils doivent être écrits par un auteur anglais ou se dérouler entièrement en Angleterre. 

Si vous souhaitez participer, rendez-vous sur le blog des demoiselles...

Voici le programme des lectures communes : 

LC consacrées à un auteur :

-LC Mark Watson : 1er juin

-LC 175 ans de Thomas Hardy : 2 juin

-LC ou billet hommage à Terry Pratchett : 10 juin

-LC autour d’Ann Granger : 12 juin

-LC autour de Jane Austen : 16 juin

-LC autour de Tracy Chevalier (romans se déroulant en Angleterre) : 20 juin

-LC autour de Ian McEwan : 24 juin

-LC autour de Charles Dickens : 26 juin

-LC autour de Daniel Defoe : 28 juin

-LC 200 ans d’Anthony Trollope : 30 juin

-LC autour de Conan Doyle : Date ?

-LC autour de Jonathan Coe : Date ?

LC sur d’autres thématiques :

-Journée polar anglais : 4 juin

-Roman historique se déroulant en Angleterre : 6 juin

-Journée littérature enfantine anglaise : 8 juin

-LC Reines et Rois anglais : 14 juin

-Journée auteurs anglais d’origine étrangère : 15 juin

-Journée autour des écrivaines anglaises du 20ème siècle : 18 juin

 

Pour ma part je rejoindrai les lectures communes pour : 

- Thomas Hardy le 2 juin avec Les forestiers,

- pour la journée polar anglais avec Lignes de fuite de Harvey,

- et pour Trollope.

Pour les autres lectures, j'envisage de sortir de ma PAL :

- Jack Rosenblum rêve en anglais de Natasha Solomons

- Le tome 2 de la trilogie de Corfou de Gérald Durrell

- L'excellence de nos aînés de Ivy Compton- Burnett

 

Alors rendez-vous en juin ! 

Publié dans Littérature Europe

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Fragiles serments de Molly KEANE

Publié le par Hélène

♥♥

Ce que j'ai aimé :

Au manoir de Silverue, dans la campagne irlandaise, tous se préparent pour l'arrivée du fils aîné de la famille, John, de retour d'un séjour dans une maison de repos. Ainsi la famille sera réunie au grand complet : Olivia,  prête à illuminer la maison de sa jeunesse qu'elle veut éternelle, refusant de vieillir, Julian qui se contente d'évoluer dans l'ombre de sa femme, Sheena, jeune femme davantage occupée par ses échappées romantiques que par le retour de son frère, Markie, 7 ans, jeune garçon qui aime tyranniser son entourage en jouant de sa gueule d'ange. Est conviée également à ces retrouvailles Eliza, l'amie de toujours, célibataire sans enfants. Dans les coulisses, Miss Parker, la gouvernante du domaine oeuvre, bien souvent isolée. 

L'équilibre de ce petit univers de la noblesse d'entre-deux-guerre est ténu, chacun prend conscience qu'à tout instant tout peut basculer. La santé mentale des uns et des autres ne tient qu'à un fil, et un micro-évènement peut faire vaciller l'ensemble d'une pichenette. 

"Elle referma la porte de la salle d'étude et alla à la fenêtre ce qui était chose dangereuse quand on a une tendance au vague désespoir. De nouveau, l'atmosphère singulière de l'automne remplissait le soir comme un bol. L'air était lourd et tranchant, changé, et semblait monter la garde. C'était là, derrière la fumée des feux. derrière les fleurs d'automne, guindées et charnelles. Derrière l'atténuation du vert de l'été. Mais même sans tout cela, cet intervalle fatal, cet intervalle excitant aurait existé." p. 245

Le désespoir rôde autour de la belle demeure, il est presque palpable, tant les faiblesses sont latentes. Les bals, tournois de tennis, et fêtes de charité ne cachent que temporairement les failles des personnages. La nature offre néanmoins un bel échappatoire à tant d'ambiguïté.

"Il y avait des fleurs sauvages sur les îles, des oeillets marins, du thym et bien d'autres, un air doux et de petits sentiers tracés par Dieu sait quoi, comme des passages de renard à travers les fleurs duveteuses, mais où étaient les renards ? Des rochers couverts de lichen, des pierres blanches, des oiseaux blancs et des touffes de thym qui faisaient comme des ressorts sous les pieds. Les îles sont tellement romantiques et préservées. Personne ne le sait." p. 145

Dans cette chronique familiale, les liens humains sont subtilement décrits, ceci grâce à une finesse d'écriture, et à une clairvoyance dans la psychologie des personnages qui illuminent ce récit.

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien, je suis conquise, prête à lire d'autres romans de l'auteure !

Informations sur le livre :

Editions Quai Voltaire

Vous aimerez aussi :

Les romans de Virginia Woolf

D'autres avis :

Télérama Clara  ; Babélio 

 

Fragiles serments, Molly Keane, traduit de l'anglais par Cécile Arnaud, Editions Quai Voltaire, 2012, 290 p., 21 euros

Publié dans Littérature Europe

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Etranger dans le mariage de Emir KUSTURICA

Publié le par Hélène

                            

♥♥♥

Mon avis :

Les six nouvelles de ce recueil se déroule dans la Bosnie Herzégovine des années 70. Un personnage récurrent revient dans différentes nouvelles : le petit Aleksa Kalem treize ans entouré de ses parents Azra et Braco, son père employé au Conseil exécutif de la RS de Bosnie-Herzégovine.  

"Enfin... c'est comme tu le sens" : Aleksa et ses parents font face à des conditions climatiques terribles. Le père arpente les bars pendant que la mère tient à bout de bras son ménage tout en rêvant d'aller vivre au bord de la mer, parce que "Ici on ne mène pas la belle vie. Et à la fin on n'aura pas une belle mort, non plus." Les deux vont être hospitalisés et le jeune Aleksa devra gérer le quotidien seul pour un temps. 

 "Le champion olympique" Rodo alcoolique notoire trouve refuge chez les Kalem quelques temps.

"Le nombril, porte de l'âme" Les parents d'Aleksa veulent le forcer à lire parce que :

"Les livres sont la nourriture de l'âme.

- Alors je n'ai pas besoin d'âme.

- On ne peut pas vivre sans.

- Et l'âme... elle se mange ?

- Non, pour l'empêcher de se rabougrir, il faut lire."

"Etranger dans le mariage" : Le passage à l'âge adulte s'effectue doucement pour le jeune adolescent :

"On mûrit quand on fait sienne cette vérité : un mensonge peut se révéler plus bénéfique que la vérité elle-même. Mais cette prise de conscience restait insuffisante pour accéder à l'âge adulte : la maturité ne vient certes pas avec l'achat de souliers à bouts ferrés et avec le plaisir qu'on prend à s'écouter marcher." 

En braquant le projecteur sur ce jeune adolescent, Emir Kusturica observe avec les yeux naïfs d'un enfant son pays et s'interroge sur sa pauvreté, sur le couple et les secrets qui rendent étrangers l'un à l'autre, sur le rapport parents-enfants fait de non-dits, sur la maladie qui court vers la mort. Mises bout à bout, ces tranches de vie quotidienne font sens. 

Dans ses autres nouvelles le lecteur retrouve avec joie la fantaisie du célèbre réalisateur. Dans "Que du malheur" le jeune Zeko se réfugie dans la cave de l'immeuble pour converser avec une carpe  et dans "Dans l'étreinte du serpent" Kosta est ami des serpents. 

Un recueil découvrir pour renouer avec l'univers si particulier de ce réalisateur hors normes ! 

Présentation de l'éditeur :

JC Lattès 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Où suis-je dans cette histoire

 

Merci à l'éditeur.

 

Etranger dans le mariage, Emir Kusturica, traduit du serbo-croate par Alain Cappon, JC Lattès, janvier 2015, 20 euros

Publié dans Littérature Europe

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Le complexe d'Eden Bellwether de Benjamin WOOD

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥ 

Un roman hypnotique

Ce que j'ai aimé :

Le jour où Oscar est irrémédiablement attiré par la musique d'une orgue qu'il entend en passant devant la chappelle de King's College, il ne se doute pas que cette mélodie va bouleverser son univers. Attisé par la musique, il entre dans l'église, comme subjugué, de la même façon qu'il entre dans la vie de Iris et Eden Bellwether. Il tombe en effet sous le charme d'Iris et est conquis également par la musique et par les théories de son frère, un personnage fascinant. Mais il va rapidement s'apercevoir que cet être à part est sur le fil qui relie raison et folie. Oscar est son inverse, un garçon normal, ancré dans la vraie vie, avec un travail utile auprès des personnes âgées, loin des envolées universitaires auxquelles sont habitués ses nouveaux amis de Cambridge réunis autour de Eden.

Eden suit en effet les thèses du musicien Mattheson pour qui la musique peut manipuler et pousser les auditeurs à ressentir ce qu'on veut qu'ils ressentent. Musique et émotions seraient intimement liées. "Si je te disais qu'il n'y a des musiques qui rendent heureux, et d'autres qui rendent triste, tu ne serais pas en désaccord avec moi ?" p. 61

Le champ des possibles s'ouvre alors pour le jeune Eden qui enjoint ses camarades à abandonner la rigidité de la science pour explorer de nouveaux territoires, des façons de penser différentes, pouvant conduire à des découvertes. "On a besoin de croire en la science et de croire que la science n'a pas réponse à tout. Même les scientifiques doivent être ouverts au miracle." p. 237

Mais la cloison entre génie et folie est fragile et Eden risque à tout moment de vaciller, entraînant les autres dans sa chute. 

Benjamin Wood écrit là un roman grandiose, magnifique réflexion sur ce "fol espoir", cet appel insensé vers la vie : "en période de grande angoisse et de deuil, la chose la plus précieuse qu'on puisse posséder est une lueur d'espoir, quand bien même cet espoir serait sans aucun fondement." p.485

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien.

Présentation de l'éditeur :

ZUlma 

D'autres avis :

YvesSandrinePapillon ; LaureClaraKathelSéverine 

Télérama L'express 

 

Prix roman fnac 2014.

 

Le complexe d'Eden Bellwether, Benjamin Wood, traduit de l'anglais (RU) par Renaud MorinZulma, 2014, 23.50 euros

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Karitas tome 1 L'esquisse d'un rêve de Kristin Marja BALDURSDOTTIR

Publié le par Hélène

                         

♥ ♥ 

Ce que j'ai aimé :

Au début du XXème siècle, Steinunn, la veuve d'un pêcheur disparu en mer décide de quitter l'Ouest de l'Islande pour le nord, afin de permettre à ses six enfants de faire des études. Sa force de caractère, sa volonté d'offrir à sa progéniture un avenir autre que celui de pêcheur marqueront l'âme et le coeur de ses enfants. 

"Elle perd son homme en mer et s'arrache alors à ses racines avec six enfants pour leur faire faire des études. Fait le tour du pays avec eux couchée dans une cale sombre, mais finit par atteindre sa destination, nettoie du poisson, tricote des sous-vêtements et réussit à envoyer tous ses enfants à l'école. Elle n'a jamais perdu de vue la tâche qu'elle s'était fixée, cette femme. Ils ont toujours été rudes, les gens des Fjords de l'Ouest."

Parmi ces enfants, Karitas grandit en assurant dans un premier temps l'entretien de la maison pendant que ses frères et soeurs suivent leurs études. Mais son destin va lui permettre à elle aussi de partir pour l'école renommée des beaux-arts à Copenhague. Elle en reviendra transformée, habitée par l'art, et bien décidée à consacrer sa vie à sa passion, loin des contingences habituelles des femmes. Parviendra-t-elle à s'élever au-dessus de la condition des femmes, qui à cause des enfants et de la vie domestique ne sont jamais libres de faire ce qu'elles veulent réellement ?

"Elle s'assit comme condamnée à mort et se demanda si elle avait toute sa raison, après tout son esprit était-il tourné vers l'art, ou existait-il des artistes qui pensaient aux cordes à linge ? Des hommes et des femmes pouvaient-ils être de véritables artistes si leur esprit n'était pas constamment au pouvoir de l'art ?"

Lovée dans une nature tour à tour merveilleuse et oppressante, peuplée d'elfes et de trolls, Karitas tente de peindre le chaos qui résonne en elle. Elle est vouée à la solitude comme toutes les femmes de marins qui voient leurs hommes partir pêcher toute la saison, sans savoir si celui-ci reviendra tant la mer garde quelquefois les hommes pour les couver en son sein. Il lui faudra faire corps avec cette nature pour découvrir sa vérité lors de l'ascension d'une montagne lui permettant d'ouvrir son esprit et de se détacher des contingences terrestres. 

Cette saga islandaise emporte le lecteur aux confins du monde et de l'âme, là où la conscience vacille soudain pour basculer vers la lumière ou les ténèbres. Seul l'art permet alors de dompter une réalité qui se dérobe. 

« La matinée est bien avancée. La lumière ensommeillée se glisse par la fenêtre à l'est, paresseuse au plus sombre de l'obscurité hivernale. Je suis seule dans la petite chambre. Ecoute, n'entends rien d'autre que les cris des oiseaux de mer. J'ai le sentiment d'être abandonnée. Me lève en sursaut, me précipite en chemise de nuit dans la cour herbeuse. L'océan s'ouvre devant moi aussi loin que porte le regard. »

L'esquisse d'un portait de femme lumineux se dessine pages après pages.. 

            Ce que j'ai moins aimé :

Les personnages sont quelquefois caricaturés, entre Sigmar qui représente l'homme par excellence, tellement beau et fort que les femmes ne peuvent qu'être troublées en sa présence, Karitas est souvent exaspérante, facilement égoïste, enfant gâtée, sans parler de sa soeur qui ressemble souvent aux mauvaises demi-soeurs des contes de fée.

Présentation de l'éditeur :

Gaia Points 

Vous aimerez aussi :

Le tome 2 L'art de la vie

D'autres avis :

Télérama 

Athalie ; Anis

 

Karitas, l'esquisse d'un rêve, Kristin Marja Baldursdottir, traduit de l'islandais par Henry K. Albansson, Points, 

Paru en 2008 sous le titre Karitas, sans titre

 

Mon avis sur le deuxième tome  L'esquisse d'un rêve

Publié dans Littérature Europe

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Le plus beau pays du monde et autre nouvelles de Simon VAN BOOY

Publié le par Hélène

                          

♥ ♥

"Vous ne pouvez pas expliquer l'amour, se répétait-t-il à voix haute. Sinon vous l'abîmez."

Mon avis  :

Le plus beau pays du monde : Las Vegas Molly  et son fils attendent Jed le père du garçon qui tarde. Plongée poétique dans l'univers factive de Las Vegas.

La ville où le vent souffle dans les arbres : Georges Frack reçoit une lettre qui change le cours de  sa vie.

Jeu d'enfant : la rencontre du narrateur avec la mère de son ami.

Les gitans sur la colline : Walter est amoureux d'une jeune fille nouvellement arrivée au village

C'est comme si la poésie de ces nouvelles nous effleurait, mais sans que nous réussissions à la cerner, à l'attraper, elle s'évapore rapidement, peut-être parce que les nouvelles sont courtes et ne peuvent donc pas de totalement s'épanouir. Il est difficile de se faire une idée claire et nette de ce recueil de nouvelles. Disosn que cet auteur m'a intriguée et que j'ai néanmoins l'envie de découvrir par d'autres textes -plus longs- son univers. 

Premières phrases :

"Rome, un mercredi matin ensoleillé. Un jeune diplomate américain s'écroula sur un banc à l'entrée de la place Saint-Pierre. 

Puis il se mit à sangloter. Il venait de voir quelque chose et une porte oubliée tout au fond de lui s'était entrouverte."

Présentation de l'éditeur :

Autrement 

D'autres avis :

Babélio

 

Le plus beau pays du monde et autres nouvelles, Simon Van Booy, traduit de l'anglais par Micha Venaille, Autrement, septembre 2014, 16 euros

 

Merci à l'éditeur

Publié dans Littérature Europe

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L'honnête tricheuse de Tove JANSSON

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

"Que vais-je faire ? Combien de vérités existe-t-il et qu'est-ce  qui les justifie ? Ce qu'on croit ? Ce que l'on invente ? A coups d'arrangements fourbes avec nous-même ? Est-ce le résultat seul qui compte ? Je ne sais plus."

Ce que j'ai aimé :

Katri est une jeune femme solitaire qui se dévoue entièrement à son frère Mats. Elle se veut honnête et entière ce qui ne lui vaut pas que des amis. Anna Aemelin est illustratrice de livres pour enfants, et tout comme ses albums, son monde est peuplé de lapins fleuris. Quand Katri la désabusée s'installe jour après jour dans sa vie, subrepticement, le choc entre ces deux conceptions du rapport aux autres aura des secousses irrémédiables. 

"Anna, elle, avait perdu l'envie de lire. Les héros des mers, de la jungle et des déserts n'étaient soudain plus que des images dépourvus de vie, ils n'ouvraient plus la porte du monde intègre où l'on reçoit sa juste récompense, où l'amitité est éternelle et la gratification légitime." (p. 156)

Les deux mondes vont s'éroder simultanément au contact de l'autre. 

Katri tient les autres sous sa coupe et ne supporte pas qu'ils s'éloignent ou puissent vivre autrement. Son chien va s'émanciper le premier, loin du monde aseptisé, sécurisé qu'elle a voulu créer autour d'elle. Mais la confiance n'est pas aussi évidente à conquérir...

"Je préfère de loin être roulée que de me sentir continuellement méfiante." (p. 154)

Derrière cette relation étrange, se cache des questionnements philosophiques sur notre rapport aux autres, sur la confiance que l'on peut allouer à quelqu'un, sur ce qui nous fonde et nous détruit. Une psychologie très fine, en profondeur des personnages dans un décor neigeux ouaté, au bout du monde créent un roman à part, acéré.

Ce que j'ai moins aimé :

L'étrangeté du roman et du personnage de Katri est assez déstabilisant.

Premières phrases : 

"C'était une matinée sombre et ordinaire d'hiver et il neigeait encore. Pas une seule fenêtre du village n'était allumée. Katri mit un écran devant la lampe pour ne pas réveiller son frère. Il faisait très froid dans la chambre."

Présentation de l'éditeur :

Livre de poche ; Actes sud en 1987 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Le livre d'un été

D'autres avis :

Lecture commune avec Aifelle

 

L'honnête tricheuse, Tove Jansson, roman traduit du suédois par Marc de Gouvenain, Le livre de poche, novembre 2014, 216 p., 6.10 euros

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Le vicomte pourfendu d'Italo CALVINO

Publié le par Hélène

                     

♥ ♥ ♥ 

"Il ne suffit pas d'un vicomte complet pour que le monde entier soit complet." 

Ce que j'ai aimé :

Un chevalier se retrouve malencontreusement coupé en deux lors d'une bataille contre les Turcs. Par un prodige extraordinaire les deux parties de ce vicomte continuent de vivre indépendamment l'une de l'autre. L'une sème la terreur dans la région, quand l'autre répand le bien.

Un jeune narrateur suit les pérégrinations de cet étrange vicomte qui n'est autre que son oncle. Agé de 7 ou 8 ans, orphelin, cet enfant est à la recherche d'un référent et il observe avec méfiance cet homme de sa famille capable de faire le bien comme le mal. Son enfance est marquée par le merveilleux de la situation, son passage à l'âge adulte correspondra à la fin du merveilleux. En suivant les faits et gestes de son oncle, il comprendra qu'en tout être humain, bien et mal coexistent, pour le meilleur et pour le pire. "L'homme contemporain est divisé, mutilé, incomplet, hostile à soi-même." La complétude est impossible à retrouver, l'homme doit apprendre à vivre avec cette incomplétude en lui, la dépasser. 

Le vicomte pourfendu est un conte merveilleux court, rythmé, divertissant, plaisant à lire tout en se doublant d'une fonction didactique qui sème des pistes de réflexion dans l'esprit du lecteur. Il fait partie de la trilogie Nos ancêtres qui comprend également Le baron perché et Le chevalier inexistant.

Ce que j'ai moins aimé :

-Rien

Informations sur le livre :

Vous trouverez une étude ICI

Premières phrases :

"On faisait la guerre aux Turcs. Le vicomte Médard de Terralba, mon oncle, chevauchait à travers les plaines de Bohême. Il se dirigeait vers le camp des chrétiens. Il était suivi d'un écuyer appelé Kurt. De blancs vols de cigognes traversaient, près de terre, l'air opaque et figé."

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Le baron perché

D'autres avis :

 Babélio

 

Le vicomte pourfendu, Italo Calvino, traduit de l'italien par Juliette Bertrand, 1951, Le livre de poche, 

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Marina Bellezza de Silvia AVALLONE

Publié le par Hélène

                        

♥ ♥ ♥ 

"Devenir adulte, c'est gérer le désir et la violence."

Ce que j'ai aimé :

Au coeur de la vallée de Biella, les villages sont abandonnés, les volets fermés, les enseignes éteintes.

"C'était un spectacle amer, celui du temps qui se retirait et fissurait les villages, les rues. Restait le travail incessant des ronces, et celui, implacable, du torrent. L'obstination des arbres à résister et se régénérer." 

La crise est passée par là, laissant les jeunes nés dans ce cocon désoeuvrés. Certains sont partis, comme Ermanno, d'autres sont restés, comme Luca, Sebastiano et Andrea.

La première scéne du roman illustre parfaitement cette hésitation entre un départ vers un ailleurs peut-être plus glorieux - choix incarné par Marina - et la décision de rester implanté dans sa terre comme Andrea. Lors de cette scène, les garçons hésitent à sortir en ville puis finalement se dirigent vers la montagne, vers une lueur scintillant au loin, "voilée par l'humidité de la nuit". D'emblée l'écart entre Andrea et Marina est posé. Car Marina aimerait partir, attirée par les lumières de la ville et de la célébrité, tel un papillon qui court vers les flashs. Chanteuse de talent, son ascension promet d'être fulgurante. Mais cette célébrité rendra-t-elle son père plus présent ? Sa mère moins attachée à l'alcool ? Andrea ferait plutôt partie de ces jeunes qui reviennent depuis quelques années peupler la vallée, occupant les vieilles demeures délabrées que leurs parents ont abandonnées dans les années 60. Bradées, ces maisons constituent pour ces jeunes sans travail ni demeure un dernier recours. Certains réhabilitent même le métier le plus ancien de ces vallées, celui des ancêtres, des paysans. accord des hommes et de la montagne, hommage à cette vallée. 

"Une sorte de miracle. Une des raisons pour laquelle on choisit ce genre de vie. Le vrai gain, c'est voir les clients revenir parce que votre beurre, votre tomme, les produits que vous avez fabriqués de vos mains sont meilleurs que les autres ; attendre la naissance d'un veau ; apprendre à lire dans l'étendue du ciel même les signes les plus imperceptibles des saisons, et accorder le rythme de son corps à celui de la terre, sa liberté à la sienne."

La relation entre les deux jeunes gens, irrésistiblement attirés l'un vers l'autre promet d'être compliquée...

"Devenir adulte, c'est savoir distinguer la réalité du désir, se dit Andrea ; savoir renoncer, s'il le faut, au désir. Savoir le nommer, lui donner une autre dimension." 

Dans un style aussi foudroyant que ses personnages, Marina Bellezza chante l'amour de sa vallée, le paradis perdu, mais qui peut être reconquis à force de persévérance et d'amour. 

"Une journée sans rien d'extraordinaire, où tes parents ont l'air heureux, et l'endroit où tu es née est baigné de lumière, l'air a quelque chose de sauvage, de ferreux, chaque chose est exactement à sa place. Et qu'importe ce qui arrivera ensuite, ou ce qui est déjà arrivé. Qu'importent les souffrances, la fatigue, les trahisons qu'il faudra endurer. Ca vaut la peine, malgré tout. Pour cette seule perfection d'une journée, à quatre ans avec ta famille au bord de la Balma, ça vaut la peine." 

Dans le passé, dans les moments forts de l'existence, dans ses racines, chacun puise la force pour construire l'avenir et aller de l'avant.

Village de Piedicavallo (Source Wikipédia)

Village de Piedicavallo (Source Wikipédia)

Ce que j'ai moins aimé :

Quelques clichés, centrée autour du personnage de Marina "Elle était un apparition, elle le savait. Elle aimait exercer son pouvoir, laisser bouche bée des hordes entières de pères de famille, passer à côté d'eux avec un demi-sourire et se venger ainsi sur de parfaits inconnus de sa frustration de n'avoir jamais réussi à attirer l'attention de son propre père." 

Les prolepses, fuite en avant du narrateur qui nous prévient avant l'heure qu'un danger guettant les protagonistes, sont lassantes.

"Ils creusaient eux-mêmes leur fosse. Entraient d'un pas décidé dans la tanière du loup."

Il n'en reste pas moins un vrai plaisir de lecture

Premières phrases :

"Une clarté diffuse brillait quelque part au milieu des bois, à une dizaine de kilomètres de la départementale 100 encastrée entre deux colossales montagnes noires. Seul signe qu'une forme de vie habitait encore cette vallée, à la frontière nue et oubliée de la province."

Présentation de l'éditeur :

Liana Levi

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : D'acier,  Le lynx

Autre : Une part du ciel   de Claudie Gallay

D'autres avis :

Clara ;

Page 

 

Marina Bellezza, Silvia Avallone, traduit de l'italien par Françoise Brun,  Liana Levi, août 2014, 544 p., 23 euros

 

tous les livres sur Babelio.com

 Challenge rentrée littéraire

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Le manoir de Tyneford de Natasha SOLOMONS

Publié le par Hélène

♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

L'histoire est issue d'une histoire vraie : l'auteur s'est inspirée du village de Tyneham, sur la côte du Dorset. Tout comme le village de Tyneford dans lequel arrive la jeune juive Elise qui a dû fuir son Autriche natale en proie à la montée du nazisme, Tyneham était un village préservé, ses jours étant rythmés par la pêche, le travail aux champs, les fêtes du château. 

Mais la seconde guerre mondiale est passée par là et le domaine a été réquisitionné par l'armée, balayé par les exercices militaires, créant un village fantôme là où le bonheur et la joie prévalaient.

"J'adorais cet endroit. J'aimais son côté sauvage, la mer battant les rochers noirs, le cri des oies cendrées dans le ciel, les oeillets maritimes au sommet des falaises, les couleuvres lovées dans la lande, le chant des pêcheurs, le ventre couleur d'arc-en-ciel des maquereaux, l'église silencieuse, la vue de Portland à travers le brouillard et les variations du temps aussi changeant qu'un opéra de Mozart - ensoleillé et chaud, avec des mouettes riant dans la baie, suivi l'instant d'après par une pluie, qui criblait les vagues. J'aimais les bateaux de pêche et le ressac de la nuit." p. 482

Le contexte historique apporte réalité à une histoire qui reste du domaine de la chick-lit pour ne pas dire de la littérature à l'eau de rose. 

Ce que j'ai moins aimé :

L'histoire de la jeune Elise est en effet très attendue : contrainte de quitter sa famille pour se réfugier au manoir de Tyneford en tant que domestique, elle va connaître les difficultés liées à son changement de rang, jusqu'à ce qu'elle rencontre l'amûûûûr... La psychologie des personnages est relativement sommaire.

Une lecture plaisante qui frôle l'eau de rose...

Premières phrases :

"Quand je ferme les yeux, je vois Tyneford House. Allongée sur mon lit dans le noir, je vois sa façade en pierre calcaire baignant dans le lumière dorée d'une fin d'après-midi. Le soleil se réfléchit dans les fenêtres supérieures, l'air est chargé d'une senteur de magnolia et de sel."

Informations sur le livre :

Le livre de poche 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Jack Rosenblum rêve en anglais

Autre : L'amour comme par hasard de Eva Rice

D'autres avis :

GaléaAifelleThéomaKeishaLuocine 

 

Le manoir de Tyneford, Natasha Solomons, roman traduit de l'anglais par Lisa Rosenbaum, Le livre de poche (Calmann-Lévy pour la 1ère édition), avril 2014, 7.60 euros

 

Commandé après avoir été tentée par la blogo.

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