Juste après la pluie de Thomas VINAU
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« La vie est un voyage infâme sur le dos d’une bulle d’air
C’est fou ce que ça brille une larme. » (p. 243)
L’auteur :
L’histoire :
« Songer, certains dimanches de grands vents pleins de poussières et de lumière, à s’ouvrir le ventre du sol au plafond. Pour aérer à l’intérieur ». C’est par ces mots que commence Juste après la pluie.
Tandis que d’autres s’étirent et ouvrent les volets Thomas Vinau, depuis longtemps, écrit de la poésie. Chaque matin.
Après Nos cheveux blanchiront avec nos yeux (2011), Ici ça vaet Le Bric à brac hopperien, (2012) voici donc, écrit dans la même veine que les romans, un gros livre de petits poèmes conçu comme un livre d’usage et de combat pour tous les jours. Un livre qui caresse, tempête et tient tête.
« Je défends une poésie sans chichis, une poésie du présent. Je veux qu’elle dise cet au-delà de nous, qu’elle écope cet essentiel, ce qu’il nous reste après la tempête et les mensonges, mais sans grands gestes. Je travaille beaucoup sa simplicité. Elle doit sentir l’odeur de chaque matin, être comme ces nuages suaves et sombres formés par des milliers d’oiseaux dans l’automne. » (Présentation de l’éditeur)
Mon avis :
Thomas Vinau prône une poésie de l’infime, du quotidien dans lequel il ne se passe pas grand-chose si ce n’est une femme qu’on aime, un enfant qui s’amuse et la pluie qui tombe sur le monde et sur nos espoirs et désillusions.
« Je défends une poésie sans chichi, sans lyrisme excessif, une poésie du présent. » (p. 271)
Continuer
« Beaucoup de choses
Se bousculent en moi
Beaucoup de colère
Et d’amour
De la peur aussi
Bien sûr
Cette tendresse
De prédateur
Cette impression de vivre
Comme un ciel d’orage
Orange
Balafré de soleil. » (p. 24
Recyclage
« Je me sers
D’un toboggan d’enfant
Comme chaise longue
Je me sers
De l’herbe haute
Comme déodorant
Je me sers
Du ciel foutraque
Comme cahier de brouillon. » (p. 147)
Mais il est très difficile de dire l’infime, et quelquefois un éclat de magie transparait entre les lignes, mais quelquefois aussi le poème tombe à plat, trop banal pour être noté.
A flirter avec la simplicité, on risque de rencontrer la médiocrité, tant la frontière est ténue.
Un recueil que je qualifierais donc d'inégal, je n'ai pas été totalement charmée par cette poésie chantre de la simplicité.
Vous aimerez aussi :
Du même auteur : Nos cheveux blanchiront avec nos yeux ; Ici ça va ; Bric à brac hopperien
Autre : les livres de Christian Bobin : Les ruines du ciel ; La part manquante ; L’homme-joie ; Eloge du rien ; La dame blanche
D’autres avis :
Juste après la pluie, Thomas Vinau, Alma éditeur, 2014, 281 p., 17 euros