Déception et abandon du mois de juin
Le goût de la vie commune de Claude HABIB
Présentation :
« Je suis spontanément conjugaliste. J'apprécie que les amours durent, que les malentendus se dissipent et que les écarts se pardonnent. J'aime que les dépits se dépassent, que les séparés se retrouvent et que personne ne meure à la fin. Donc je suis souvent déçue. Les gens n'arrêtent pas de mourir ; cela ne les retient pas une seconde de se fâcher à mort auparavant.» Ce précis de l'attachement qui évoque la vie à deux se place à contre-courant de ce que la société moderne professe : Claude Habib défend avec humour et conviction les qualités de l'ennui et le principe de durée qui lui seul permet une familiarité et une intimité réelles dans une vie partagée avec quelqu'un.
Mon avis :
Claude Habib chante un culte de la vie à deux, en opposition avec le modèle de la femme ou de l'homme libre de toutes contraintes, qui peut être tentant pour certains. Malheureusement, la réflexion de l'auteur n'avance pas : on pourrait résumer en disant que la vie à deux c'est bien, la vie en solitaire, c'est triste ! Que de poncifs et de superficialités ! Comme l'auteur est lettrée, elle tient à le montrer en convoyant des auteurs divers et variés, mais les citations sont insérées de façon arificielle. Le sujet est survolé, le point de vue adopté est souvent uniquement celui de la femme et l'ensemble manque de profondeur. Un essai qui n'apporte rien !
"Ce que le couple rend possible, c'est l'expérience courante du souci d'autrui, la pratique habituelle de la gentillesse. Ce que le couple permet, dans le meilleur des cas, ce n'est pas la fierté d'être agréable à autrui, que la séduction peut fournir. Ce n'est pas la certitude d'être utile, que l'insertion professionnelle peut donner. C'est le sentiment d'être bon, même à petite échelle."
Bison de Patrick GRAINVILLE
Présentation :
Philadelphie, 1828. Promis à une belle carrière d'avocat et de peintre mondain, George Catlin voit une délégation d'Indiens se rendre à Washington pour négocier des traités. Il est ébloui par la superbe des cavaliers. Bientôt, le peintre renonce à ses portraits de citadins huppés, il quitte sa femme, sa ville, son confort, enfourche son cheval pour galoper le long du Missouri et du Mississippi à la rencontre de dizaines de tribus. La grande prairie est vierge. Nuls colons, nuls cow-boys. Des millions de bisons. Catlin est le premier à saisir sur le vif, armé de sa palette et de son pinceau, l'épopée des Indiens. Il réalise d'inoubliables portraits, recueille une incroyable moisson d'objets, son fameux « musée indien » qui fascinera quelques années plus tard George Sand et Baudelaire.
Bison raconte le séjour de Catlin chez les Sioux, les aventures d'un village et de ses héros singuliers. L'imagination vient volontiers à la rescousse du document pour recréer, incarner le grand rêve de cet Américain sans préjugés, de ce fou d'Indiens, luttant pour sauvegarder leurs visages magnifiques et condamnés.
Mon avis :
J'aime l'auteur, je me souviens avec plaisir l'avoir découvert avec l'excellent roman Le lien, puis l'avoir invité quand j'étais responsable de bibliothèques dans le cadre d'un jury littéraire. Il avait accepté avec gentillesse et j'avais rencontré un homme ouvert et passionnant.
J'aime le sujet des Indiens d'Amérique, j'aime le peintre Catlin.
Ce roman avait donc toutes les vertus pour me plaire.
Et pourtant, je me suis ennuyée face à un récit trop linéaire, très descriptif. Je n'ai pas réussi à m'intéresser aux destins des personnages et j'ai fini par abandonner ma lecture.
Pour la peine je vais relire Le lien cet été...