La part des nuages de Thomas VINAU

Publié le par Hélène

  

 

♥ ♥ ♥

« Nous sommes la consistance des nuages. Et nos fragiles petites brumes deviennent du givre qui fond »

Ce que j'ai aimé :

Le temps de quelques semaines, Josseph se retrouve livré à lui-même. Son fils Noé est parti en vacances chez sa mère, alors qu'il rythmait les journées de son père. Joseph doit s'inventer de nouvelles activités, il doit remplir la béance laissée par l'absence de son fils. Il décide de prendre de la hauteur en s'installant dans la cabane perchée dans les arbres. Appelle la bibliothèque où il travaille pour se faire porter pâle. Et regarde les nuages, écoute le temps passer. 

"Quand on s'intéresse un peu objectivement  la question, le champ des possibles donne le vertige. Des castors qui arrêtent des fleuves. L'eau qui peut fragmenter la roche. Gandhi qui libère un continent sans prendre les armes. La transplantation d'un coeur humain. Ca, ç'a de la gueule. Mais pour ce qui est parfois d'atteindre le soir, ou le lendemain. Ou de trouver une raison de sourire. Ou un moyen de sendormir un peu. Juste s'endormir un peu. Tranquillement. Paisiblement. Là, y a plus personne."

Avec comme sa compagne la tortue, Joseph se laisse porter par les heures, lâche prise, noue des liens fébriles avec sa jeune voisine joueuse de flûte traversière...

"Il en faut peu parfois pour se sentir libre. Il y a des instants, des éclats, qui vous sauvent en un quart de seconde de la putréfaction spontanée. Allumer un feu. Atteindre le sommet d'une colline. Libérer un cerf-volant. Les dernières minutes d'un marathon. Le fruit cueilli en haut de l'arbre. La première clope. Toucher la main de celle qui. Une fuite effrénée dans les rues. Sécher les cours. Tenir tête à un gros bras. Esquiver la piscine. Frauder. Résister. Arriver en haut de l'arbre. L'aube après une nuit blanche. (...) Il en faut peu parfois pour se sentir libre." p. 84

La vie s'immisce dans les interstices, dans la rencontre avec un marginal, dans la visite d'une cathédrale, et peu à peu, simplement, naturellement, la grâce s'installe. 

Ce que j'ai moins aimé :

 Il faut se laisser porter par la charme du roman. 

Premières phrases :

"Ce jour-là ne fut le jour de rien. Justement. Pourtant il n'étiat pas pire que les autres. Pas de changement notable. Pas d'évènement. Aucune surprise naissante. Aucun début. Aucune fin. Aucun rebondissement. Rien de flagrant, si ce n'était sa concordance tiède avec hier et demain."

Présentation de l'éditeur :

Alma Editeur 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Nos cheveux blanchiront avec nos yeux  ; Ici ça va  ; Bric à brac hopperien  ; Juste après la pluie 

D'autres avis :

PagesSéverineAifelle  ; Leiloona Nadael Jostein 

 

Merci à l'éditeur.

 

La part des nuages, Thomas Vinau, Alma éditeur, août 2014, 132 p., 16 euros

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Comme Nadaël, je préfère "ici ça va", mais j'ai toujours plaisir à le lire. Celui-ci m'a paru plus sombre que les autres.
Répondre
S
Je ne suis pas certaine que cet auteur soir pour moi. Généralement, j'ai du mal avec les écrits trop poétiques... ou alors il faut vraiment que je choisisse le bon moment.
Répondre
H
Il faut rentrer dans son univers..
A
Un auteur qu'il faut que je découvre, depuis le temps.
Répondre
H
Mon préféré est celui sur Hopper !
N
Un auteur que je "suis" aussi et que j'aime beaucoup. Merci pour le lien! J'ai tout de même préféré Ici ça va... je trouve que ses romans se ressemblent un peu les uns les autres, je pensais que celui-ci serait un peu différent.
Répondre
H
J'ai effectivement un peu les mêmes impressions que toi...