Le vieux chagrin de Jacques POULIN
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"Dans les livres, il n'y a rien ou presque rien d'important : tout est dans la tête de la personne qui lit."
Ce que j'ai aimé :
Le narrateur est un écrivain retiré dans une vieille maison en bois au milieu de la baie. Son seul compagnon est son chat, Le vieux Chagrin. Aussi quand il découvre des traces de pas sur la plage, puis un exemplaire des Mille et une nuits et quelques autres objets dans une caverne avoisinante, ainsi qu'un voilier mouillant dans une anse du fleuve, son esprit s'emballe. Il aperçoit la silhouette d'une jeune femme, et il n'en faut pas plus à son imagination gourmande pour partir à la recherche.
Il essaie alors d'écrire une histoire d'amour mais bien souvent se fait doubler par ses personnages qui ne vont pas nécessairement là où il souhaite les conduire. Partant du principe qu'il faut parler dans ses romans de ce qu'il vit, sous l'influence d'Hemingway, il essaie d'aimer, maladroitement, malhabilement.
"Hemingway énonçait une règle très simple : l'écrivain devait toujours s'en tenir aux sujets qu'il connaissait le mieux."
Ce n'est pas un hasard si sa chanson préférée est "Il n'y a pas d'amour heureux" portée par les divines paroles d'Aragon. Les jours se suivent entre promenades, rencontres déconcertantes, réflexions sur l'écriture, lectures...
"En dépit de mes craintes infantiles, je nourrissais l'ambition naïve et démesurée de contribuer, par l'écriture, à l'évènement d'un monde nouveau, un monde où il n'y aurait plus aucune violence, aucune guerre entre les pays, aucune querelle entre les gens, aucune concurrence ou compétition dans le travail, un monde où l'agressivité, entendue non pas comme l'expression d'une hostilité à l'égard d'autrui, mais plutôt comme un goût de vivre, allait être au service de l'amour."
Le charme infini de ce récit tout en douceur est rassurant, les heures s'étirent comme le vieux chat au soleil, entre imagination et rencontres.
Ce que j'ai moins aimé :
- Rien
Premières phrases :
"Le printemps était arrivé.
L'air était si doux que je descendis du grenier plus tôt que d'habitude. Je sortis sur la grève avec le vieux Chagrin et je marchai jusqu'à l'extrémité de la baie. Je me reposais un moment, assis sur une roche en face du fleuve, quand tout à coup je vis des traces de pas dan sle sable."
Présentation du roman :
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Du même auteur : La tournée d'automne
D'autres avis :
Le vieux chagrin, Jacques Poulin, Actes sud Babel, 1995,
Lu dans le cadre du mois du Québec chez Karine
Sylire vous parle de Volswagen blues du même auteur ; Enna et AIfelle de La tournée d'automne