The Big Sky 1. La captive aux yeux clairs de A. B. GUTHRIE
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"C'était ainsi qu'il fallait vivre, librement et tranquillement, maître de son temps, sans personne pour vous dire non. A force, on avait le sentiment que tout était proche de vous, la terre, le ciel, les bisons, les castors et la lune jaune la nuit." p. 254
La collection L'ouest le vrai chez Actes Sud :
Le réalisateur Bertand Tavernier a lancé en novembre 2013 une nouvelle collection chez Actes Sud intitulée "L'ouest, le vrai". Il s'est intéressé au genre du western, qui a connu son avènement dans les années 60 mais qui a disparu au début des années 80. Plus connu pour son versant cinématographique, il n'en reste pas moins que la majorité des grands westerns ont puisé leur source dans des romans. Quatre titres sont disponibles pour redécouvrir cet ouest mythique :
Terreur apache de WT Burnett
Des clairons dans l'après-midi de Ernest Haycox
La captive aux yeux clairs et La route de l'ouest de Alfred Burtram Guthrie
Ce que j'ai aimé :
"The big sky" est celui qui déploie sa voûte au-dessus des territoires de l'ouest, celui qui enveloppe les hommes et leur rappelle leur finitude.
"Les plaines se déroulaient à leurs pieds, des kilomètres et des kilomètres de plaines qui partaient rejoindre le ciel au bout du monde, dans un air si pur et si beau que le regard était pris de vertige." p. 393
En 1832, Boone Caudill quitte sa maison pour fuir un père violent et surtout pour éprouver sa liberté. Il rejoint un groupe de trappeurs en route vers le Haut-Missouri, région habitée par les Indiens Blackfeets. Le chef de l'expédition, Dick Summers espère commercer avec eux, et pour se préserver d'un accueil sanglant, il ramène à bon port une jeune indienne, Teal Eye, la fille d'un chef Blackfoot. Boone s'aguerrit jour après jour et devient un véritable trappeur, amoureux du grand ouest et de la liberté qu'il lui procure.
"La rivière était large et encore haute, mais plus calme maintenant le long de la rive dégagée et presque débarassée de tout objet flottant. Les marins se remirent à chanter, tandis que le soleil descendait derrière les collines et une rognure de lune apparut, aussi pâle que la voile. Des bécassines marchaient sur les rives, certaines gris perle comme le manteau de Bedwell, d'autres avec le ventre rouge. Des engoulevents gémissaient dans le ciel et, provenant des collines qui formaient une crête mouvante à l'ouest, Boone entendait les cris d'un animal, faible, tremblotant et solitaire. Un petit frisson le parcourut, du bas jusqu'en haut du dos, agitant les poils de sa nuque. Tout cela faisait que la vie valait la peine d'être vécue." p. 136
Le grand ouest n'est pas exempt de dangers, entre les indiens, le froid, et surtout la recontre avec soi-même dans une prise de conscience vertigineuse de ses propres limites.
"Une terre brute, vaste et solitaire, trop grande, trop vide. Elle rapetissait l'esprit, le coeur se serrait, le ventre se nouait, sauvage et perdu sous une étendue de ciel si gigantesque que le paradis faisait peur." p. 202
Porté par un souffle épique incomparable, les aventures de Boone et de ses amis brillent d'une richesse incroyable. Chacun devra assumer ses choix de vie, ses sentiments, son vécu mâtiné d'un passé torturé, et son avenir, incertain sous l'immensité du Big Sky. Par la profondeur des personnages et des thèmes rencontrés, Guthrie nous prouve admirablement que le genre du western ne se résume pas à un simple combat entre cow-boy et indien. Il s'interroge également sur cette époque qui meurt jour après jour : c'était le temps où les castors et les bisons pullulaient dans les grandes plaines, mais années après années, les trappeurs constatent une modification de leur habitat. Les colons s'aventurent là où ils s'imaginent rencontrer des espaces vierges et prospères, les bisons se font rares, les grands espaces évoluent irrémédiablement. Par ces thématiques, Guthrie a pu être considéré comme le fondateur de ce que l'on nomme "L'école du Montana", ces écrivains qui témoignent de l'amour des grands espaces et des rapports avec l'environnement.
http://www.nundafoto.net/gallery/photo/9-bison-d-amerique-bison-bison
Une pépite sur laquelle il faut se ruer !
Ce que j'ai moins aimé :
-Rien , je n'ai qu'une envie me précipiter pour lire la suite.
Premières phrases :
"Serena Caudill entendit des pas dehors, puis le grincement de la porte de la maison, et elle comprit que John était rentré. Elle continua à attiser le feu dand la cheminée, dans laquelle dorait uen poule."
Présentation de l'éditeur :
Vous aimerez aussi :
Le second tome de The big Sky : La route de l'ouest
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Le film de Howard Hawks :
La captive aux yeux clairs, A. B. Guthrie, traduit de l'américain par Jean Esch, Préface de James Lee Burke, Postface de Bertrand Tavernier, Actes sud, collection L'ouest le vrai, octobre 2014, 485 p., 23.8 euros