Le principe de Jérôme FERRARI
Mon avis :
Jérôme Ferrari s'intéresse ici à un physicien allemand Werner Heisenberg qui a élaboré le fameux - pour les spécialistes- "principe d'incertitude". Vous ne connaissez pas ? Moi non plus. Mais nombre de lecteurs de ce roman m'avaient assuré que le fait de ne RIEN connaître en maths ne gênait nullement la lecture. J'aurais peut-être dû préciser que question physique j'étais aussi restée au niveau CP...
Donc le principe d'incertitude...
"Depuis que Max Planck avait découvert le quantum universel d'action, cette funeste constante h qui avait, en quelques années, contaminé les équations de la physique avec la célérité maligne d'un virus impossible à éradiquer, la nature semblait prise de folie : des brisures discrètes fissuraient l'antique continuité des flux d'énergie, la lumière grouillait d'étranges entités granuleuses et, dans le même temps, comme si ce n'était pas suffisant, la matière se mettait à rayonner sauvagement dans un halo fantomatique d'interférences."
Voilà voilà. Je me suis demandée si Ferrari n'avait pas volontairement cherché dans le dictionnaire de la physique les termes les plus compliqués pour les adjoindre sans réel sens, j'avoue avoir eu un doute que pourra peut-être dissiper Phili, spécialiste es maths et physique !
Je me suis accrochée pourtant, par respect pour mes acolytes Jérôme, Béa et Phili avec qui nous avions prévu cette lecture commune.
J'ai donc tenté de passer outre le sens pour m'intéresser à la poésie de la phrase. Et je n'ai plus rien compris au roman. Evidemment. De nombreux personnages apparaissaient, disparaissaient, la guerre a fait son entrée, et là je suis revenue en terrain connu -parce que l'histoire, quand même je maîtrise plus que les maths- Le roman s'est centré sur le problème moral du développement de la bombe atomique. Je n'ai rien appris de neuf, je n'ai pas tremblé, je n'ai pas pleuré, je n'ai pas hurlé "eurêka" dans ma salle de bains avec l'impression d'avoir découvert le secret de l'humanité ou d'avoir enfin compris quelque chose au monde qui nous entoure et à ses étranges habitants. J'ai alors à nouveau douté du talent de Ferrari. N'endort-il pas son lecteur avec de belles phrases pour cacher le vide de son propos ?
Lire la critique de Télérama m'a quelque peu orienté vers le sens -ou le non sens- de ce roman : "En brossant le portrait du physicien qui inventa le principe d'incertitude, Jérôme Ferrari dit l'incapacité des êtres à tout comprendre du monde." De fait Ferrari aurait écrit un roman incompréhensible pour que le lecteur se prenne soudain pour Socrate ? L'article précise aussi que l'un des thèmes du livre est la transmission, ironique non ?
Bref, dans ce sens, cela a fonctionné, j'ai refermé cet ovni en philosophant : "Je sais que je ne sais rien."...
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J'ai aimé de cet auteur Un Dieu un animal, lu avant le blog. Mais détesté Le sermon de la chute de Rome. Je pense que je ne vais pas persévérer avec lui, nos relations vont s'arrêter là...
D'autres avis :
Lecture commune avec Jérôme (pour qui c'est un gros coup de coeur), Béatrice et Phili qui a également adoré !
Sur Babélio j'ai trouvé de nombreux acolytes qui comme moi sont restés sur le bord de la route scientifique...
D'autres comme Clara ; Dominique ; Alex ont aimé.
A vous de voir !
Le principe, Jérôme Ferrari, Actes sud, 2015, 16.50 euros