Ma cousine Rachel de Daphné DU MAURIER
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Le jeune Philip est un jeune homme impétueux qui ne trouve de l'apaisement qu'auprès de ses proches, notamment de son cousin Ambroise Aschley qui l'a pris sous sa coupe. De voyage en Italie, Ambroise tombe amoureux d'une comtesse italienne avec qui il se marie rapidement. Il tarde à revenir en Angleterre et s'il adresse au début de son mariage des lettre élogieuses sur son récent bonheur, peu à peu le ton desdites lettres change imperceptiblement, laissant entendre que la belle comtesse chercherait à empoisonner son mari. Philip n'hésite pas alors à parcourir les kilomètres qui le séparent de son parrain pour apprécier la situation de visu. A peine arrivé il apprend la mort d'Amboise, sans savoir si sa jeune épouse est responsable ou non de cette mort si soudaine. Impulsif, il se persuade rapidement que la jeune femme a bel et bien provoqué le malheur et la mort de Ambroise. Il ne peut rencontrer la jeune veuve à ce moment-là, cette dernière ayant quitté la ville précipitamment.
Plus tard, Rachel se présente toutefois en Angleterre, et le doute va assaillir Philip qui ne sait que penser des desseins de cette si attirante cousine...
Daphné Du Maurier sait jouer avec brio du suspens psychologique, tenant son lecteur en haleine d'un bout à l'autre du roman. Entre le jeune et innocent Philip naïf à l'excés et la mystérieuse Rachel, qui semble être une manipulatrice de génie, le lecteur se perd avec délices dans les évolutions de l'intrigue, cherchant à démêler le vrai du faux sans succés.
Daphné du Maurier use de surcroît d'un lyrisme confondant pour décrire l'environnement de ses personnages perdus dans les affres de la passion :
"En décembre, les premières gelées arrivèrent avec la pleine lune, et mes heures de veille devinrent plus dures à supporter. Elles avaient une espèce de beauté froide et claire qui saisisait le coeur et me laissait émerveillé. De ma fenêtre, les longues pelouses se perdaient dans les prairies et les prairies dans la mer, et toute l'étendue était blanche de gel et blanche de lune. les arbres qui bordaient la pelouse s'élevaient, noirs et immobiles. Des lapins surgissaient, sautaient dans l'herbe puis couraient à leurs terriers, et , soudain, au milieu de ce calme et de ce silence, j'entendais l'aboiement aigu d'une renarde et le petit sanglot qui suit, reconnaissable entre tous les appels nocturnes, et je voyais la longue échine basse se glisser hors du bois sur la pelouse et se cacher sous les arbres. Plus tard, j'entendais de nouveau son cri au loin dans le parc. La pleine lune dominait les arbres et possédait le ciel, et plus rien ne bougeait sur les pelouses sous ma fenêtre." p. 244
Un roman passionnant qui témoigne de l'immense talent de cette auteure britannique majeure !
Présentation de l'éditeur : Livre de poche
D'autres avis : Lu dans le cadre du Blogoclub ; Jérôme ; Sylire