Déception du mois de novembre

Publié le par Hélène

14 Juillet de Eric Vuillard

Présentation de l'éditeur : Actes sud 

La prise de la Bastille est l’un des évènements les plus célèbres de tous les temps. On nous récite son histoire telle qu’elle fut écrite par les notables, depuis l’Hôtel de ville, du point de vue de ceux qui n’y étaient pas. 14 Juillet raconte l’histoire de ceux qui y étaient. Un livre ardent et épiphanique, où notre fête nationale retrouve sa grandeur tumultueuse.
 

“ De la Bastille, il ne reste rien. La démolition du bâtiment commença dès la nuit du 14 juillet 1789. De l’événement, nous avons les récits du temps. Les députations de notables qui se rendirent à la citadelle et les délibérations de l’Hôtel de Ville y prennent une importance démesurée. On nous raconte la prise de la Bastille du point de vue de ceux qui n’y étaient pas ; et qui vont devenir nos représentants. Ils n’y étaient pas et ne souhaitaient d’ailleurs pas que la Bastille tombe. Ils firent même tout pour l’empêcher. Mais ils ont laissé des témoignages. Car ces gens-là savaient écrire.
Il fallait donc retrouver les relations des gens ordinaires, s’appuyer sur le récit personnel de leur participation à l’émeute du 14 Juillet. Il fallait éviter tout surplomb, afin de ne pas écrire un 14 Juillet vu du ciel. En m’en tenant aux récits méprisés, écartés, j’ai voulu me fondre dans la foule. Et puisque c’est bien le grand nombre anonyme qui fut victorieux ce jour-là, il fallait également fouiller les archives, celles de la police, où se trouve la mémoire des pauvres gens.
L’Histoire nous a laissé un compte et une liste : le compte est de 98 morts parmi les assaillants ; et la liste officielle des vainqueurs de la Bastille comporte 954 noms. Il m’a semblé que la littérature devait redonner vie à l’action, rendre l’événement à la foule et à ces hommes un visage.
À une époque où un peuple se cherche, où il apparaît sur certaines places de temps à autre, il n’est peut-être pas inutile de raconter comment le peuple a surgi brusquement, et pour la première fois, sur la scène du monde.”

Mon avis

Je n'ai pas comme habitude de lire les sorties littéraires dont tout le monde parle -encore moins les français, ceux qui me connaissent le savent- mais quand j'ai lu Tristesse de la terre dernièrement, j'ai regretté de ne pas l'avoir lu plus tôt et j'ai ressenti rétrospectivement une peur froide : celle d'avoir manqué de passer à côté d'un grand roman, sous prétexte de ne pas céder aux sirènes des médias qui encensent toujours les mêmes livres. (lire à ce sujet le billet de Sandrine sur les blogs littéraires et leurs choix)

Cette année, j'ai donc joué le jeu, et j'ai fait confiance aux médias, me plongeant dans la rentrée littéraire, par peur encore une fois de passer à côté d'une oeuvre incontournable.

Et j'ai lu ce 14 juillet. Alors oui, l'auteur fait revivre les petites gens de la révolution, mais pour moi, le roman en se situant entre fiction et essai historique, finit par manquer d'âme. Les dialogues sont absents, remplacés par des descriptions interminables. Bref. Je me suis ennuyée. Je ne l'ai pas trouvé incontournable.

J'ai voulu découvrir d'autres romans mis en avant dans cette rentrée littéraire et j'ai été globalement déçue, seuls The girls ; Petit pays  ; Le rouge vif de la rhubarbe ; Des hommes de peu de foi et Le syndrome de la vitre étoilée  m'ont marquée. Et pourtant j'ai lu :

Le grand jeu de MInard

Soyez imprudents les enfants de Ovaldé

Comment tu parles de ton père de Sfar

Le bal mécanique de Grannec

Tropique de la violence de Appanah

L'enfant qui mesurait le monde  de Arditi

Voici venir les rêveurs de Mbue

Chanson douce de Slimani

Le garçon de Malte

Cannibales  de Jauffret

Continuer de Mauvignier

Laëtitia de Jablonka

14 juillet de Vuillard

Le constat est sans appel : sur 18 livres lus, seuls 5 m'ont plu ! Dont 4 romans étrangers ! Une fois n'est pas coutume, à l'avenir, je vais m'en tenir aux statistiques et aller où mon coeur me porte, vers la littérature étrangère, sirènes ou pas sirènes, quitte à passer à côté d'un incontournable français. Je prends le risque. 

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E
ah ! contente de voir que je ne suis pas la seule à ne pas avoir aimé, et moi j'avais trouvé moyen La tristesse de la terre - j'ai toujours le même problème avec cet auteur : la distanciation avec les personnages, on est juste spectateur, jamais acteur - on regarde d'en haut.. et au final, on se lasse..<br /> Je suis épatée par toutes tes lectures en français ! impressionnant, moi je n'ai lu .. je crois aucun livre de la rentrée française (j'ai juste réservé Valentine Goby car j'ai beaucoup aimé ses précédents romans). <br /> Je n'ai pas réservé Petit Pays et les autres ne me tentent pas. Je préfère suivre mes auteurs étrangers et découvrir des livres par leurs histoires .. Quand je pense à des auteurs français qui ne sont pas mis en avant, Varenne vient en tête. Et lui je l'aime beaucoup..
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H
Tu m'avais déjà parlé de Varenne, il faut que je le découvre !
Y
pas lu beaucoup, j'ai adoré Le garçon, mais pas du tout le Arditi et Mauvignier, j'en ai tenté un plus ancien qui m'est tombé des mains...
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H
On se rejoint...
V
Très intéressant billet qui permet de différencier les romans qui t'ont marquée avec un peu de distance. J'ai adoré le Mauvignier, c'est d'ailleurs mon seul coup de coeur. J'ai aimé The Girls mais pas adoré et je ne suis pas sûre que malgré le plaisir que je prends à découvrir Petit Pays, il m'en reste grand chose sur le long terme.
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H
C'est intéressant de voir la diversité des goûts, l'essentiel étant de se connaitre soi même...
A
Flûte, j'étais tentée aussi.
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H
Essaie, tu verras, certains ont adoré !
J
14 juillet me tentait vraiment, tu m'as calmé !
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H
Il plait à d'autres...
N
Le garçon n'est pas dans tes coups de coeur... Tss... Fais gaffe à toi, je mords ! :-D<br /> Blague à part. J'hésitais à lire 14 juillet, j'ai été tentée, puis je me suis ravisée n'aimant à priori pas les romans historiques. Et là j'hésite encore plus à vrai dire...
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H
J'ai aimé "le garçon" mais je ne peux pas dire qu'il soit dans mes coups de coeur... Mais il ressort nettement quand même de cette rentrée morose !
K
Je me reconnais assez dans tes déceptions... mis à part Le garçon que j'ai beaucoup aimé et 14 juillet, si, si, il m'a plu alors que je n'avais pas accroché à Tristesse de le terre. Par contre, combien de romans français encensés (je pense plutôt aux rentrées précédentes) me tombent des mains ! Je me tourne dans ce cas vers ma PAL ou des romans étrangers glanés en bibliothèques, et ouf, j'y fais souvent de belles découvertes ! <br /> J'espère que tu vas trouver de livres à ta convenance par la suite !
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H
J'espère aussi !
M
Comme toi, je ne cède pas aux sirènes de la rentrée littéraire à quelques exceptions toutefois (les dernier de Antoine Bello que j'ai adoré). J'ai commencé "The Girls" qui n'est tombé des mains et peu d'autres me tentaient sauf "14 juillet" ... Il est donc dans ma bibliothèque et j'espère que je l'aimerai mieux que toi ... On verra bien ! Même si les bémols que tu pointes risquent fort de m'embêter aussi ...
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H
Tente le tu verras...
D
je ne sais pas si tu as lu le billet de Sandrine sur ce problème là et le rétrécissement du choix des livres dans les blogs qui l'accompagne ! le plus souvent je résiste à ce genre de sirènes quitte à passer à côté d'un bon livre que je lirai plus tard dans ce cas<br /> La révolution m'a toujours fait un peu peur par cette volonté de faire le bonheur des gens envers et contre tout ! ce livre ne m'a rien apporté et je l'ai laissé en cours de lecture
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H
Tu me rassures !
I
Merci pour le lien vers le billet très intéressant de Sandrine, que j'avais loupé...<br /> J'ai noté ce titre, non parce qu'il fait partie des incontournables de la rentrée littéraire, mais parce que j'ai lu à son sujet des avis élogieux de blogueurs en l'avis desquels j'ai confiance. En revanche, j'attendrai probablement sa sortie en poche.Pour la 1ère fois cette année, j'ai lu ou vais lire dès leur sortie quelques titres de la rentrée littéraire. Le Simon Liberati m'a déçue, mais j'ai beaucoup aimé Un paquebot dans les arbres ou Cartel (rayon polar) de Don Winslow. The girls et Le garçon sont dans ma PAL, à voir... mais je suis d'accord avec toi, il est préférable de se laisse guider par nos envies personnelles, et les idées de lectures méconnues que permettent parfois les blogs..
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H
Je note les deux que tu cites, j'ai beaucoup entendu parler du Goby !
A
J'avais eu un tel coup de coeur pour Tristesse de la terre que je suis très tentée par celui-ci, j'espère ne pas en garder la même impression que toi
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H
Comme toi j'avais adoré "tristesse de la terre" !
M
C'est difficile de choisir vue la quantité de romans qui sortent chaque année et c'est normal d'être parfois déçue. Moi aussi je suis parfois déçue par les prix et je ne lis que ce qui me tente vraiment sans tenir compte des médias. Mais là pour ce roman d'Eric Vuillard, je me serai fait avoir aussi, car j'avais beaucoup aimé "Tristesse de la terre" !
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H
Je pense que certains français passent à la trappe des médias, et c'est dommage car je trouve que ceux mis en avant ne sont pas toujours les meilleurs !
S
Oh, je suis déçue que ce livre ne t'ait pas plu parce qu'il m'a beaucoup enthousiasmée. C'est même un de mes préférés en cette rentrée. J'ai lu pas mal de romans étrangers et quelques français et je n'ai pas éprouvé de déceptions. Certains me marqueront bien sûr plus que d'autres, comme Vuillard par exemple. Je pense que "Le garçon" pourrait me plaire, à voir...
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H
Oui je sais il a plu à beaucoup, j'ai aussi été déçue d'être déçue !
K
Hé oui hé oui! Pour ma part j'en ai lu pas mal (je n'ai pas encore compté) et abandonné un paquet aussi (merci les biblis de permettre ces essais!). Il me semble quand même que les étrangers remportent la mise!!! On ne se refait pas...<br /> Mais je suis sûre qu'en 2017 tu tenteras encore les français, non? On ne sait jamais! ^_^<br /> Allez, je dois terminer un vieux bouquin américain et un récent anglais...)
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H
Oui je ne peux pas dire "jamais plus" tout de même ! mais à petites doses !