Tu ne perds rien pour attendre de Janis OTSIEMI
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Jean-Marc est devenu policier dans le but de rendre une justice qu'il juge essentiel. Il a perdu sa mère et sa soeur dans un accident de voiture et il espère aussi, un jour, pouvoir envoyer le chauffard, fils d'un ministre, sous les verrous.
En attendant, il arpente les rues de Libreville et traque les petits malfrats et les grands bandits. Un soir il ramène une jeune fille mystérieuse à son domicile pour lui éviter les mauvaises rencontres. Le lendemain, quand il s'enquiert de la jeune fille à son domicile, il lui est répondu que la jeune fille est morte assassinée deux ans plus tôt. Jean-Marc aurait donc rencontré son fantôme ? Pourquoi lui est-elle apparue précisément à lui ? Jean-Marc décide d'enquêter sur cette morte qui lui a envoyé comme un appel à l'aide en se faisant connaitre à lui au-delà des limbes de la mort.
Dans les romans de Janis Otsiemi, le contraste est marqué entre les puissants qui dirigent la ville avec violence, corruption et malversations, et les plus pauvres, qui s'oublient dans l'alcool et les femmes pour supporter une atmosphère misérable. Là encore, les politiques et les puissants agissent dans l'ombre, jonchant le bord des routes de cadavres de jeunes filles qui auront juste eu le malheur d'être présentes au mauvais moment au mauvais endroit.
Ce que j'ai moins aimé :
J'avais beaucoup apprécié dans les précédents romans de l'auteur les expressions gabonaises qui émaillaient le récit et lui apporter son originalité et son pittoresque. La langue était davantage travaillée qu'ici, où l'intrigue prend le dessus, mais est également rapidement expédiée. En effet, certaines pistes ne sont guère exploitées : la mort de la mère et la soeur disparait du paysage, elle n'est plus mentionnée par la suite, on peut supposer que cela sera le cas dans des prochaines aventures mettant en scène Jean-Marc. De plus, les personnages apparaissent relativement fades, sans contours.
Bilan : A trop vouloir aborder des sujets divers, j'ai eu l'impression que l'auteur se perdait sans réellement en approfondir aucun et perdait en route sa verve langagière... C'est dommage.
J'ai eu la chance de rencontrer l'auteur lors d'une rencontre organisée par Babélio, j'en parle ICI.
Du même auteur : Le chasseur de lucioles