Bakhita de Véronique OLMI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Il y a dans toute chose une violence qui ne capitule jamais."

Bakhita mène une vie insouciante dans un petit village du Darfour, bercée entre une mère aimante et un père respecté. Jusqu'au jour où l'horreur pénètre violemment dans sa vie, à 7 ans, sous les traits d'esclavagistes violents et sans scrupules. Vendue à plusieurs reprises, l'enfant grandit en apprenant à perdre les êtres qui comptent pour elle. Si elle s'attache à une camarade, à un bébé fragile qui appartient à la même caravane qu'elle, s'est pour mieux souffrir quand leurs destins se déchirent.  Elle oublie jusqu'à son nom.

Alors qu'elle pourrait s'effondrer et capituler, la jeune Bakhita lutte intérieurement pour s'échapper, elle se fabrique une forteresse intérieure pour éviter de sombrer dans la folie et le désespoir. Elle s'accroche à l'enfant insouciante qu'elle a été, elle garde l'espoir de revoir sa mère pour se lover dans ses bras, elle rêve de retrouver sa soeur pour à nouveau partager rires et jeux.

"La nuit se tient au-dessus des hommes, libre et immortelle. et cette nuit lui parle. Comme la terre l'a fait, qui se souvenait de la souffrance des esclaves passées avant elle. Bakhita comprend qu'on peut tout perdre, sa langue, son village, sa liberté. Mais pas ce que l'on s'est donné. On ne perd pas sa mère. Jamais. C'est un amour aussi fort que la beauté du monde, c'est la beauté du monde."

Elle aura la chance de rencontrer en Italie des personnes bienveillantes qui l'aideront à s'émanciper et à trouver les mots pour exprimer sa souffrance. Si, maitrisant peu la langue, elle laisse souvent les autres parler à sa place, elle prend finalement son destin en mains en décidant d'entrer dans les ordres, répondant ainsi aux sentiments qu'elle ressent profondément au fond d'elle.

"Mais rien n'est vrai, que la façon dont on le traverse. (...) Il y a ce que l'on vit et ce que l'on est. A l'intérieur de soi."

Par la puissance de son écriture, Véronique Olmi nous transporte aux côtés de cette éternelle enfant traversant des épreuves innommables, cette enfant qui, même adulte, donne l'impression de garder intact en elle cette candeur insouciante connue avant ses sept ans, ne comprenant pas bien le monde qui l'entoure, mais gardant la foi en l'amour et en la générosité envers et contre tout. L'auteure ressuscite cette magnifique Bakhita canonisée en l'an 2000 par le pape Jean-Paul II, et lui offre en cadeau ses mots bouleversants, qui l'inscrivent une nouvelle fois dans l'éternité de l'humanité.

 

Présentation de l'éditeur : Albin Michel

D'autres avis : Télérama

 

Bakhita, Véronique OLMI, Albin Michel, août 2017, 460 p., 22.90 euros

Ce roman a obtenu le Prix du Roman Fnac 2017

 

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Commenter cet article
Z
Un sujet difficile et un livre que je lirai
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H
Oh oui, il en vaut la peine, même si on verse beaucoup de larmes
V
Il semble être le préféré de l'une de mes classes pour un prix de lycéens (mais chut). Je me demande s'il n'est pas un peu trop noir pour moi (sans mauvais jeu de mots).
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H
Dommage ...
A
Réservé à la bibliothèque je l'attends avec curiosité. J'espère qu'il me plaira autant qu'à toi.
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H
Je pense que oui
I
J'hésitais, suite au passage de l'auteur à La grande librairie, ne la connaissant pas du tout...<br /> Tu m'as convaincue, d'autant plus que c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup...
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H
Je te le conseille
E
Je pense que je le lirai!
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H
Un incontournable
A
Je ne me rappelais pas qu'elle avait été canonisée.
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H
En 2000
T
Décidément, tous les avis sont positifs pour ce roman ! Je ne suis pourtant pas complètement convaincue...j'ai l'impression qu'il s'agit plutôt d'un document qu'un roman.
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H
Il est très beau et bien romancé, j'ai adoré
M
Merci pour ta chronique Hélène. Ce roman a l'air superbe et je l'ai noté mais ne le trouve pas en médiathèque tant tout le monde veut le lire. Il mérite bien son prix ! Un beau cadeau à faire et à se faire du coup...
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H
Exactement !