Mon père sur mes épaules de Metin ARDITI
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"Il faut se tenir à une juste distance des gens et des choses si l'on souhaite en percevoir tous les aspects avec lucidité."
Metin Arditi évoque en ces douces pages nostalgiques son père, mort vingt ans auparavant. Il se souvient des heures heureuses passées à Istanbul, puis du déchirement de la séparation à 7 ans, quand son père décide de l'envoyer en pension en Suisse. Il ressasse le ressentiment éprouvé alors, même si ses années de pensionnat furent relativement enjouées. Il évoque également les mésententes sur la question juive, les aléas de l'existence qui rapprochent ou séparent, mais à l'heure du bilan, il retiendra surtout les leçons de sagesse de ce père millénaire, et cette phrase magique « Les livres, c’est autre chose. » qui contribuera à la vocation de l'auteur.
Cette écriture autobiographique aura eu l'avantage de replacer les évènements dans leur juste contexte, à distance, pour mieux les comprendre et les analyser et pour, enfin, pardonner les erreurs et manquements propres à toute éducation.
Ce que j'ai moins aimé : Ce récit ressemble à un journal psychanalytique qui permet sans doute à l'auteur de faire son deuil dignement, mais qui n'apporte peut-être pas autant au lecteur lambda, pour qui ce récit intime pourra rester anecdotique.
Présentation de l'éditeur : Grasset
Du même auteur : Le Turquetto ♥ ♥ ♥ ; La confrérie des moines volants ♥ ♥ ; Juliette dans son bain ♥ ; L'enfant qui mesurait le monde ♥ ♥ ♥
D'autres avis : Une lecture commune avec Eva
Mon père sur mes épaules, Metin Arditi, Grasset, mai 2017, 176p., 15 euros
Roman sélectionné pour le prix Psychologies du roman inspirant.