Mort d'un cheval dans les bras de sa mère de Jane SAUTIERE

Publié le par Hélène

Jane Sautière écrit par fragments, à l'affut des traces laissées par ce qui la frôle ou envahit sa vie. Qu'elle évoque son expérience d'éducatrice pénitentiaire, les vêtements qui la parent, son expérience des transports en commun ou qu'elle s'interroge sur la maternité dans notre société, elle s'appuie sur son vécu pour tendre vers l'universel. Elle s'intéresse à ce qui est sous nos yeux comme ici les animaux qui peuplent nos vie et nos univers, ceux qui surgissent inopinément, les animaux domestiques, les comestibles, les nuisibles... Ils partagent nos vies, occupent nos espaces, quelquefois bon an, mal an, disparaissent en nous déchirant le coeur, et nous apportent bien davantage que leur simple présence. En tant qu'être dénué de la volonté et de la conscience de faire souffrir, ils nous apprennent à être pleinement là, sans projection vers l'avenir, offert à ce qui se présente. Indiscutablement vivants.

"Bien sûr mon intelligence humaine me fait comprendre ce que les bêtes ne comprennent pas. Mais il faut accepter d'évaser les chemins de la compréhension à des formes on cérébrales, aux sensations, aux perceptions, aux champs poétiques qui sont connaissance aussi. Comprendre / prendre, attraper le pollen là où il est sans savoir ce qu'il est."

En les observant, en les aimant, notre humanité se révèle, comme dans cette scène inoubliable de communion avec un chat, à regarder la lune : "Un moment, j'ai vu que  nous regardions ensemble la lune ronde, laiteuse, nous avons vu la même chose et ressenti la lueur d'un monde qui n'est pas le nôtre, qui nous inonde parfois, dont nous percevons l'étrangeté ensemble. (...) Mais nous partageons l'inconnaissable du monde, l'épreuve poétique du monde. (...) Et nous nous sommes regardé, yeux dans les yeux, en toute connaissance de cause. Regard à regard. Le moment ténu, le fil de l'humain à l'animal, à ce moment le monde est reconstitué. Un instant seulement, eu-delà de la crainte, dans la lumière laiteuse, un seul monde." p.61

 

Présentation de l'éditeur : Verticales

 

D'autres avis : Lecture commune avec Eva

 

Mort d'un cheval dans les bras de sa mère, Jane Sautière, Verticales, janvier 2018, 192 p.,

 

Sélectionné pour le prix Psychologies du roman inspirant

 

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L
jolis passages, je renâcle souvent aux livres de fragments je préfère la poésie la nouvelle ou le roman, Le genre" fragment" ne choisit pas .
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H
Ici les chapitres sont assez longs
A
Des extraits très poétiques.
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H
Il m'a agréablement surprise
K
Eva a su me convaincre, ça a l'air bien, dis donc!
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H
Oui, il te plaira
C
je l'ai commencé mais d'autres lectures ont pris le pas sur lui... Une autrice que je suis avec fidélité.<br /> J'aime beaucoup ta mise en scène ! :)
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H
Je l'ai trouvé très original