Paméla ou la vertu récompensée de Samuel RICHARDSON
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Roman épistolaire de 1740 qui raconte le destin de la jeune Paméla, 15 ans qui résiste aux assauts répétés de son maître, M. B., souhaitant par dessus tout préserver sa vertu intacte. Elle raconte ses mésaventures à ses parents dans ses lettres, puis quand elle comprend que ses lettres n'atteignent pas ses destinataires, elle continue à écrire son journal intime.
Ce roman a marqué la littérature anglaise et européenne par son originalité : donner la parole à la première personne à une domestique était novateur à l'époque, mais aussi par cette image vertueuse, néanmoins controversée. Deux voix s'élèvent : ceux qui pensent que Paméla est un modèle de vertu, et ceux qui pensent que sous couvert de la vertu, l'auteur en profite pour montrer des scènes équivoques, et que la jeune Paméla ne fait que provoquer M. B, son maître dans le but d'être épousée.
Ce que j'ai moins aimé :
Les atermoiements de la jeune Paméla m'ont lassée et son ambivalence m'a surprise effectivement : alors que cet homme a tenté d'abuser d'elle à maintes reprises, elle finirait finalement par éprouver des sentiments pour lui ?
" Vous et mon cher père êtes sans doute surpris de n'avoir point eu de mes nouvelles depuis plusieurs semaines, mais une triste scène en a été la cause. Car à présent il n'est que trop clair que vos avertissements étaient bien fondés. Oh, ma chère mère, je suis malheureuse, véritablement malheureuse ! Ne vous effrayez pourtant pas, je suis vertueuse ! Dieu veuille par Sa grâce que je le sois toujours.
Oh ! cet ange, ce galant homme, ce doux bienfaiteur de votre pauvre Paméla, qui devait prendre soin de moi à la prière que lui fit sa mère, lorsqu'elle était sur son lit de mort, qui craignait si fort que je ne me laissasse séduire par le neveu de Milord Davers qu'il ne voulut point me laisser entrer au service de Milady ; ce gentilhomme (oui, il faut encore que je l'appelle ainsi, quoiqu'il ne mérite plus ce titre), ce gentilhomme s'est avili jusqu'à se donner des libertés avec sa pauvre servante ! Il s'est fait voir maintenant dans son caractère naturel, et rien ne me paraît plus noir et plus affreux."
Bilan :
J'ai été heureuse de découvrir ce classique du XVIIIème, mais en tant que lectrice, je n'ai pas été convaincue par Paméla et encore moins par sa vertu !
Présentation de l'éditeur : 10-18