Grand maître de Jim HARRISON
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L’auteur :
Scénariste, critique gastronomique et littéraire, journaliste sportif et automobile, Jim Harrison, né dans le Michigan, décide de devenir écrivain à l'âge de douze ans.
D'abord enseignant à l'Université de New York, il retourne dans sa région natale et connaît ses premiers succès avec sa poésie, puis bifurque vers le roman.
Depuis, il a publié quatre recueils de nouvelles, sept de poésie, sept romans et une autobiographie, En marge.
Lauréat de multiples prix, ses livres ont été adaptés à plusieurs reprises au cinéma : Vengeance (Revenge) (1990), de Tony Scott, Wolf (1994), de Mike Nichols, Légendes d'automne (Legends of the Fall) (1994), d'Edward Zwick. (Source : babélio)
L’histoire :
Sur le point de prendre sa retraite au terme d’une longue carrière dans la police du Michigan, l’inspecteur Sunderson enquête sur une secte hédoniste qui a pris ses quartiers à quelques kilomètres de chez lui. Simple hurluberlu inoffensif au premier abord, le gourou se fait appeler Grand Maître. Au fil de leurs recherches, Sunderson et son improbable acolyte de seize ans, Mona, découvrent un personnage bien plus sinistre qu’il n’y paraît. Lui-même poursuivi par ses propres démons, imbibé d’alcool et obsédé par les femmes, Sunderson traque sa proie des bois du Michigan jusqu’à une petite ville d’Arizona qui fourmille de criminels transfrontaliers, avant d’atterrir dans le Nebraska, où les adeptes du Grand Maître espèrent s’établir pour de bon. Un chef-d’œuvre tragicomique, étincelant d’humour et de désespoir. (Quatrième de couverture)
Ce que j’ai aimé :
Sunderson est un homme à l’automne de sa vie, soudain désoeuvré sans le travail qui régissait sa vie à tel point qu’il lui a fait perdre sa femme. (« Elle lui avait dit : « Ta profession consiste à découvrir ce qui cloche et tu l’exerces depuis si longtemps que tu n’es plus capable de voir ce qui va bien dans la vie. » » (p. 149)) Sunderson, rattrapé par son vieil insctinct de flic décide de mener une dernière enquête en neutralisant le chef d’une secte soupçonné de détournement de mineures. Il traque l’homme aidé par sa jeune et affriolante voisine, elle-même mineure, Mona. Mais au-delà de cette dernière mission, il va surtout apprendre à s’adapter sa nouvelle vie et aux plaisirs assouvis ou fantasmés qui emplissent désormais exclusivement son univers. Il va apprendre à aimer la liberté en jouissant des plaisirs simples de la vie : une boisson fraîche et alcoolisée, un bon repas et une belle partie de jambes en l'air...
«Il dormit les deux premières heures et se réveilla avec l’étrange impression d’avoir été écrabouillé, une sensation tout à fait nouvelle, pas exactement comme un animal écrasé sur la route, plutôt comme un homme dont les contours ont été brouillés, dilués par la perte de la profession qui le définissait jusque là. (…) Il n’était plus personne, mais il était libre. » (p. 61)
Sa quête de Dwight est plus une dernière errance dans les antichambres de la violence et de l’immoralité qu’une véritable enquête. Grand maître n’est pas un roman policier, il est un roman su un homme qui tourne une page et apprend à apprivoiser sa retraite.
« Je viens de feuilleter The Practice of the Wild de Gary Snyder et d’y lire : « La marche est l’équilibre exact entre l’esprit et l’humilité. » Je ne suis pas sûr de bien piger ce qu’il veut dire, mais au cours d’une marche de deux ou trois heures la première demi-heure est saturée de banalités mentales sans intérêt, puis on émerge soudain dans le paysage et l’on est simplement un bipède humanoïde qui avance dans les collines et les forêts enneigées, ou le long des plages gelées du lac Supérieur. On n’essaie même pas de comprendre cet immense plan d’eau, car on n’est pas censé le faire. » (p.284)
Ce que j’ai moins aimé :
Quelques longueurs.
Premières phrases :
« L’inspecteur Sunderson marchait à reculons sur la plage en jetant parfois un regard derrière lui pour s’assurer de ne pas trébucher sur un bout de bois. Le vent du nord-ouest soufflait sans doute à plus de cinquante nœuds, et le sable lui piquait le visage et lui brûlait les yeux. »
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D’autres avis :
Presse : Le Figaro ; Le Monde ; Les Echos
Grand maître, Jim Harrison, traduit de l’anglais (EU) par Brice Matthieussent, Flammarion, septembre 2012, 342 p., 21 euros