L’embellie de Audur Ava OLAFSDOTTIR

Publié le par Hélène

                                     embellie.jpg

♥ ♥ ♥

Un voyage optimiste vers la lumière.

 

L’auteur :

 

Audur Ava Ólafsdóttir est née en 1958. Elle a fait des études d'histoire de l'art à Paris et a longtemps été maître-assistante d'histoire de l'art à l'Université d'Islande. Directrice du Musée de l'Université d'Islande, elle est très active dans la promotion de l'art. À ce titre, elle a donné de nombreuses conférences et organisé plusieurs expositions d'artistes. 

Rosa candida, traduit pour la première fois en français, est son troisième roman après Upphækkuð jörð (Terre relevée) en 1998, et Rigning í nóvember (Pluie de novembre) en 2004, qui a été couronné par le Prix de Littérature de la Ville de Reykjavík.

Rosa candida a reçu en Islande deux prix littéraires : le Prix culturel DV de littérature 2008 et le Prix littéraire des femmes (Fjöruverðlaun). En France, il a été finaliste du Prix Fémina et du Grand Prix des lectrices de Elle. Il a reçu le Prix des libraires au Québec. Ce roman a également été traduit en anglais, danois, allemand, néerlandais, espagnol. Il est en cours de traduction en tchèque, finnois et italien.

 Audur Ava Ólafsdóttir vit à Reykjavík. (Présentation de l’éditeur)

 

L’histoire :

 

En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu'à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes.

Avec un humour fantasque et une drôlerie décapante, l’Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation cocasse, de plus en plus attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre de prendre les fugaces, burlesques et parfois dramatiques péripéties de la vie, et de la vie amoureuse, sur fond de blessure originelle. Et l’on se glisse dans l’Embellie avec le même bonheur immense que dans Rosa candida, en une sorte d’exultation complice qui ne nous quitte plus.
 Il y a chez la grande romancière islandaise – dont on garde en mémoire le merveilleux Rosa candida – un tel emportement rieur, une telle drôlerie des situations comme des pensées qui s’y attachent, que l’on cède volontiers à son humour fantasque, d’une justesse décapante mais sans cruauté, terriblement magnanime. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

La narratrice est une femme étrange, son mari d’ailleurs ne supporte plus cet univers fluctuant et décide de la quitter parce que «  vivre avec toi, c’est comme être sans arrêt dans un marais en plein brouillard. On  tâtonne sans savoir ce qui va se présenter. » (p. 35) Alors il va partir, pour une autre, pour un enfant, pour une stabilité qu’il pense préférable à cette personnalité fantasque hors norme. A-t-il eu raison de choisir la normalité au détriment de la folie d’un quotidien mouvant ?

Qu’importe, la narratrice quant à elle continue sa vie étrange, dotée tout à coup d’une chance hors du commun, elle gagne plusieurs gros lots, et se voit confier la garde d’un petit garçon de quatre ans qu’elle va emmener en voyage. Et ses idées préconçues sur les enfants risquent de voler en éclat au contact  de cet être si frêle handicapé de surcroît.

« Les parents sont fatigués, ils ne se parlent pas, ils ne se retrouvent pas, ils ne voient ni l’épilobe arctique ni le glacier à cause des gosses qui sont malades à bord. Dans le maquis du terrain de camping, ils disparaissent à tout bout de champ et il n’y a pas moyen de feuilleter tranquillement son dictionnaire de synonymes devant  sa tente parce qu’on est tout le temps sur le qui-vive, à ce que j’imagine.  (…) En se concentrant au degré ultime, on doit pouvoir lire deux pages d’affilée. Sauf qu’un silence suspect règne autour de l’enfant : il a sans doute le hochet coincé dans la gorge. C’est pourquoi il faut aller vérifier toutes les quatre lignes.  On est tout le temps en train d’ôter au petit son pull-over, soit de lui remettre, d’enfoncer Barbie dans son collant et ses escarpins en strass, de chercher les clés de la porte d’entrée avec le marmot endormi dans les bras. » (p.42)

Quelques semaines lumineuses aux côtés de l’enfant vont la faire mûrir et éclairer sa vie d’une aura maternelle insoupçonnée.

Les romans d’Audur Ava Olafsdottir nous font évoluer dans des mondes étranges, loin d’un quotidien connu stable. Mais en nous éloignant de la normalité ils nous ouvrent les portes d’un monde clair, beau comme peuvent l’être les choses simples. Ils nous font croire, enfin,  à l’embellie…

 

Ce que j’ai moins aimé :

J’avais déjà tenté une première fois de lire ce roman, et je l’avais abandonné, peu touchée par le destin fantasque de cette femme particulière. Je l’avais toutefois laissé de côté en sentant bien que ce n’était peut-être pas le bon moment encore, qu’un jour je le reprendrais… Le prix des lectrices de Elle m’en a donné l’occasion. Et j’avais raison, le deuxième essai fut le bon. Nous sommes plusieurs sur la blogo dans le même cas de figure, alors un bon conseil : n’abandonnez pas, laissez vous charmer…

 

Premières phrases :

 « Quand je regarde en arrière, sans vraiment respecter à cent pour cent la chronologie, nous sommes là, serrés l’un contre l’autre, au milieu de la photo. Je le tiens par les épaules et il m’attrape quelque part, plus bas parle force des choses ; une mèche châtain foncé barre mon front très pâle ; il affiche un grand sourire et tient quelque chose dans son poing gauche. »

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur :  Rosa candida de Audur Ava OLAFSDOTTIR

 

 D’autres avis :

 ThéomaBabélioCathulu, Céleste, Gwen, Hélène, Isa Liliba ; Clara ; 

Jostein ; A proposdes livres CanelKathel ; Papillon 

 

 L’embellie, Audur Ava Olafsdottir, ZUlma, août 2012, 22 euros

 

grand prix lectrices de elle

Publié dans Littérature Europe

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Thank you for this post. Artists are always someone who stays real close to God and that can be seen in their works as well. It is what we rely on.You most absolutely have built this blog website into something special.
Répondre
M
<br /> et bien moi , j'ai aimé dès la première lecture , comme j'avais aimé Rosa candida.  En ces temps plus que moroses , ça fait du bien de rencontrer une femme qui ne pleure pas quand son<br /> mari la quitte et prend la vie du bon côté , même dans la gadoue, la pluie et les multiples galères qui lui tombent dessus ! J'aime bien savoir qu'il exixte des gens déjantés comme elle qui<br /> arrivent à faire fi  des éléments et des problèmes  quotidiens pour  continuer vaille que vaille !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
H
<br /> <br /> Oui c'est vrai elle ext plus que vaillante !<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> J'avais beaucoup aimé Rosa Candida, et n'ai pas été déçue par l'embellie. Décidemment j'aime l'univers et l'écriture de cette auteure.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Je l'apprécie énormément aussi, vivement le prochain !<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> J'avais aimé Rosa candida. Tes restrictions me font un peu peur pour aborder celui-ci. Le thème  des relations à l'enfant a l'air de la poursuivre. Dans Rosa candida , c'est un jeune homme<br /> qui découvrait le sentiment paternel.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Il est moins fort que Rosa Candida mais vaut le détour pour l'atmosphère...<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> C'est le premier avis positif que je lis sur ce livre. Je vais peut être faire comme toi et tenter une deuxième fois...<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Il faut rentrer dedans je crois, après il file...<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Normalement, je vais découvrir cette oeuvre en audio grâce à Sylire. Bonne soirée.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Hâte de lire ton avis !<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Je me suis laissée charmée avec plaisir (bien que j'aie préféré "Rosa Candida). J'attends le prochain !<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Oui vite, le prochain !<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> J'avais vriment aimé l'autre et cela m'attristait tous ces commentaires négatifs sur ce roman. Mais voilà une embellie dans les critiques.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Oui mais il faut insister dans la lecture...<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Yesss, finalement tu as été charmée! j'ai ha^te de lire ses autres textes!:))<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Oui moi aussi !<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> L epremier ne m'avait pas charmé. Je passe donc mon tour.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> effectivement, il vaut mieux !<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Je commencerais peut-être plutôt par Rosa Candida. La littérature islandaise me tente beaucoup en ce moment.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> je te conseille effectivement plus "rosa candida"...<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> Pour moi aussi, le deuxième essai a été le bon, et j'ai aimé suivre la narratrice dans cet errance plutôt fantasque...<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Comme quoi quelquefois il est bon de persévérer dans sa lecture !<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> Merci de ce conseil, si j'ai un peu de mal, je persévèrerai tout de même.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Il faut !<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Je me suis recoonue en partie dans cette femme ! <br />
Répondre
H
<br /> <br /> J'ai aimé son décalage et sa simplicité !<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Je n'ai pas eu ta persévérance !! Je l'ai lâché sans trop de regret cependant, j'ai trouvé la narration trop répétitive et les personnages pas si attachants pour ce genre<br /> d'histoire.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Oui exactement ma première impression... Puis l'illumination !!<br /> <br /> <br /> <br />