La colère des aubergines de Bulbul SHARMA
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Un petit livre à s'offrir ou à offrir sans hésiter. Il conjugue des histoires divertissantes et drôles sur les femmes indiennes, et des recettes indiennes savoureuses qui en raviront plus d'un...
L'auteur :
Bulbul SHARMA est peintre et écrivain. Elle réside à Dehli en Inde. Elle est l'auteur de recueils de nouvelles dont seulement deux sont traduits en français : La colère des aubergines et Mes sacrées tantes.
L’histoire :
Il s’agit d’un recueil de nouvelles indiennes. Les femmes sont au coeur de ces histoires, on y découvre leurs façons de vivre, leurs conflits, leurs statuts dans la famille, et surtout leur cuisine. En effet la cuisine est le centre de l'univers de ces femmes, et chaque nouvelle se termine par une nouvelle recette.
Ce que j’ai aimé :
- Ces nouvelles nous entraînent vers des univers peu connus.
- Les propos sont drôles et légers, même si sous-jacentes, nous sentons des tensions plus graves, comme chez cette femme qui, chaque année, cherche un prêtre pour un rite funéraire en l’honneur de son mari et qui n’est jamais satisfaite, cachant là sans doute une peine incommensurable :
« Elle suspectait certains d’entre eux de n’être pas d’authentiques brahmanes, en leur voyant l’air négligé et les pieds crevassés, terreux. « Un vrai prêtre a des pieds de bébé, doux et propres, parce qu’il se les lave régulièrement. » affirmait-elle. » (p. 146)
- Ces récits sont un véritable régal pour nos sens puisqu'au coeur de leurs propos bouillonnent les marmites qui nourriront les protagonistes.
« Elle savourerait le goût relevé et légèrement aigre des pois, mordrait dans la pâte croustillante du samosa et laisserait fondre lentement dans sa bouche le mélange de pommes de terre et d’épices qu’il contenait » (p. 125)
- Les recettes originales, insérées en fin de nouvelle sont de très bonnes surprises. Elles sont faciles à réaliser et toujours savoureuses, du « Biryani vert » au « Pickle de mangue » en passant par le « Chutney à la menthe ». Un lexique détaille en fin de livre les ingrédients typiquement indiens inconnus à la cuisinière européenne.
Ce que j’ai moins aimé :
- Le manque de profondeur : l’auteur donne l’impression que la seule préoccupation des femmes indiennes est de bien nourrir et de rendre heureux leurs maris.
Premières phrases :
« Buaji comptait sur le bout de ses doigts tout en mesurant le ghî. Chaque cuillerée tombait lourdement comme une motte de terre mouillée lors d’un glissement de terrain, pour atterrir exactement au centre du bol tenu d’une main ferme par le cuisinier.»
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La colère des aubergines, Bulbul SHARMA, Philippe PICQUIER, mai 1999, 189 p., 17.53 euros
POCHE : La colère des aubergines, Bulbul SHARMA, Picquier poche, oct. 2002, 201 p., 6.50 euros
TAGS : Littérature indienne - Femmes - Couple - Cuisine