La maison d'à côté de Lisa GARDNER
♥♥♥♥
Prix des lectrices de Elle Policier 2011
L’auteur :
Écrivain américain, Lisa Gardner a grandi à Hillsboro, dans l’Oregon. Auteur de plusieurs thrillers, elle a également écrit des
romans sous le pseudonyme d’Alicia Scott. Elle vit actuellement dans le New Hampshire.
L’histoire :
Un fait divers dans une banlieue résidentielle de Boston passionne les médias. Sandra Jones, jeune maîtresse d'école et mère modèle a disparu. Seul témoin : sa petite fille de 4 ans. Suspect N°1 : un mari Jason. Dès qu'elle pénètre dans la villa douillette des Jones, l'inspectrice D.D. Warren sent que quelque chose cloche. Aux yeux de tous, Sandra et Jason Jones avaient tout du jeune couple amoureux. Mais de toute évidence, cette apparente normalité dissimulait des zones d'ombre redoutables. Au fil des jours, la disparition de la jeune femme devient de plus en plus inquiétante. Pourtant Jason Jones semble plus intéressé à faire disparaître les preuves et isoler sa fille que par rechercher sa femme « chérie ». Le parfait époux essaierait-il de brouiller les pistes ou cherche-t-il simplement à se cacher ? Mais de qui ?
Ce que j’ai aimé :
- La maison d’à côté est un thriller qu’il est difficile de lâcher avant la fin tant le suspens est passionnant. En multipliant les questionnements, l’auteur réussit à ferrer son lecteur plus sûrement que le plus amateur des pêcheurs : qu’est-il arrivé à Sandra ? Pourquoi son mari semble-t-il si froid ? Qu’a vu la petite Ree cette fameuse nuit ? Que cachent les ordinateurs de la maison ? Pourquoi ce couple idéal n’a-t-il ni famille ni amis ? Qu’est-il arrivé pendant ces vacances de février ? Etc… Je pourrais continuer encore longtemps cette liste car les questions naissent parallèlement à l’avancée de l’intrigue. Du grand art…
- C’est une jeune femme qui mène l’enquête, D. D. Warren, personnage récurrent des romans de Lisa Gardner, si bien que pour une fois nous n’avons pas droit au personnage déséspéré de nombreux romans policiers : le vieux bougon limite alcoolique, limite dépressif, limite tout en fait (cf Dave Robicheaux cher James Lee Burke, Harry Bosh chez Connelly, Varg Veum chez Staalesen, Charlie Resnik chez John Harvey, Kurt Wallander chez Mankell, Erlendur chez Indridason, pour ne citer que mes auteurs fétiches…) (D’ailleurs si vous cherchez bien les femmes sont rares à cette place convoitée ou alors elles fonctionnent en binôme) (c’était la minute féministe de la journée…) D.D. est gaie, professionnelle, féminine, intelligente, sentimentale, mais sans trop en faire, bref elle est limite parfaite…
- Ce roman fait partie de ceux dont les questions continuent à nous hanter une fois la dernière page tournée, ceux qui modifient infimement notre façon d’appréhender le monde. Désormais je regarde mon ordinateur d’un autre œil, je regarde mon mari d’un autre œil, je vois ma famille d’un autre œil, je considère d’un autre œil les délinquants sexuels (enfin, si je peux éviter d’en croiser, ça m’arrangerait quand même), je vois les autres hommes que mon mari d’un autre œil (je crois d’ailleurs que je vais cesser définitivement de les regarder…), bref tout à coup je vois au-delà des apparences…
« Bien sûr, nous passons totalement à côté de tous les moments intermédiaires. La vie quotidienne qui est ce qu’elle est. Rien à fêter. Rien à pleurer. Juste des tâches à accomplir.
Je suis convaincue que ce sont ces moments qui, au bout du compte, nous construisent ou nous brisent. Comme une vague qui vient lécher jour après jour le même rocher érode la pierre et dessine les contours du rivage, ce sont les petits détails ordinaires de nos existences qui recèlent le vrai pouvoir et donc tout le danger invisible. Les choses que nous faisons ou que nous ne faisons pas dans notre vie de tous les jours sans même comprendre les conséquences à long terme d’actes aussi insignifiants. » (p. 218)
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien.
Premières phrases :
« Je me suis toujours demandé ce que ressentaient les gens pendant les toutes dernières heures de leur existence. Savent-ils qu’un drame est sur le point de se produire ? Pressentent- ils la tragédie imminente, étreignent-ils leurs proches ? Ou bien est-ce que ce sont juste des choses qui arrivent ? »
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D’autres avis :
Chez Babélio
La maison d’à côté, Lisa GARDNER, Traduit de l’anglais (EU) par Cécile Déniard, Albin Michel, septembre 2010, 418 p., 20.90 euros
Merci aux Editions Albin Michel pour cette plongée en plein suspens..