Le livre de ma mère de Albert COHEN
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« Ce que je sais c’est que ma mère était un génie de l’amour. Comme la tienne, toi qui me lis. » (p. 102)
« Eh bien, moi, je t’envoie, les yeux ennoblis par toi, je t’envoie à travers les espaces et les silences, ce même acte de foi, et je te dis gravement : ma Maman. » ( p. 106)
L’auteur :
Albert Cohen, écrivain suisse d'origine juive, est né en 1895 à Corfou et décédé en 1981 à Genève. Il publia Le livre de ma mère en 1954. Pendant sa carrière d'écrivain, il publia également Solal (1930), Mangeclous (1938); en 1968, le grand prix du roman de l'Académie française lui est décerné pour Belle du Seigneur.
L’histoire :
Albert Cohen se dévoile à nous peu après la mort de sa mère, en mettant à nu ses sentiments et ses regrets. Il livre des détails qui lui viennent en mémoire ou des moments-clés de la vie de celle qui lui était si chère.
Le livre de ma mère reste une oeuvre majeure des écrits de l'écrivain. Plus qu'une autobiographie, c'est le portrait d'une mère qui atteint une portée universelle.
Ce que j’ai aimé :
- Le magnifique hommage rendu à sa mère et aux mères en général. C’est un roman émouvant que chaque enfant aurait aimé écrire pour sa propre mère. Un roman que vous devez lire…
« Je vous salue, mères pleines de grâce, saintes sentinelles, courage et bonté, chaleur et regard d'amour, vous aux yeux qui devinent, vous qui savez tout de suite si les méchants nous ont fait de la peine, vous, seuls humains en qui nous puissions avoir confiance et qui jamais, jamais ne nous trahirez, je vous salue, mères qui pensez à nous sans cesse et jusque dans vos sommeils, mères qui pardonnez toujours et caressez nos fronts de vos mains flétries, mères qui nous attendez, mères qui êtes toujours à la fenêtre pour nous regarder partir, mères qui nous trouvez incomparables et uniques, mères qui ne vous lassez jamais de nous servir et de nous couvrir et de nous border au lit même si nous avons quarante ans, qui ne nous aimez pas moins si nous sommes laids, ratés, avilis, faibles ou lâches, mères qui parfois me faites croire en Dieu. »(p. 171)
« Fils des mères encore vivantes, n’oubliez plus que vos mères sont mortelles. Je n’aurai pas écrit en vain, si l’un de vous, après avoir lu mon chant de mort est plus doux avec sa mère, un soir, à cause de moi et de ma mère. Soyez doux chaque jour avec votre mère. Aimez-la mieux que je n’ai su aimer ma mère. Que chaque jour vous lui apportiez une joie, c’est ce que je vous dis du droit de mon regret, gravement du haut de mon deuil. Ces paroles que je vous adresse, fils des mères encore vivantes, sont les seules condoléances qu’à moi-même je puisse m’offrir. Pendant qu’il est temps, fils, pendant qu’elle est encore là. Hâtez-vous, car bientôt l’immobilité sera sur sa face imperceptiblement souriante virginalement ». (p. 169)
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien.
Premières phrases :
« Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte. Ce n’est pas une raison pour ne pas se consoler, ce soir, dans les bruits finissants de la rue, se consoler, ce soir, avec des mots. Oh, le pauvre perdu qui, devant sa table, se console avec des mots, devant sa table et le téléphone décroché, car il a peur du dehors, et le soir, si le téléphone est décroché, il se sent tout roi et défendu contre les méchants du dehors, si vite méchants, méchants pour rien. »
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L’âge d’homme de Michel LEIRIS
Le livre de ma mère, Albert COHEN, Gallimard, avril 1954, 221 p., 19.50 euros
POCHE : Le livre de ma mère, Albert COHEN, Folio, janvier 2007, 175 p., 4.60 euros
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