Le vieux qui lisait des romans d’amour de Luis SEPULVEDA
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Un magnifique conte au coeur de la forêt amazonienne.
L’auteur :
Luis Sépulvéda est un écrivain chilien. Le vieux qui lisait son roman d’amour est son premier roman, il lui a valu une renommée internationale.
L’histoire :
Antonio José Bolivar est un homme qui connait parfaitement la forêt amazonienne et ses habitants : il a vécu avec les Indiens Shuars et a appris à respecter les animaux de la forêt également. Ayant dû quitter les Shuars, il vit désormais dans un petit village et tente d’oublier sa souffrance en se plongeant dans des romans d’amour.
Ce que j’ai aimé :
- L’histoire de cet homme est émouvante : déchiré entre son statut et ses habitudes d’homme blanc, il aimerait pourtant se fondre dans la forêt amazonienne comme les Indiens Shuars. Il tente d’œuvrer pour cet idéal harmonieux, mais se heurte sans cesse à des difficultés liées aux hommes et au progrès.
« Tu es le chasseur des Blancs, tu as un fusil, tu violes la mort en l’entourant de douleur. » (p. 118)
- Pour oublier cette difficile adaptation, notre vieil homme se plonge dans la lecture de romans d’amour, qui le coupent du monde et lui font entrevoir un univers enchanteur.
« Antonio José Bolivar ôta son dentier, le rangea dans son mouchoir et sans cesser de maudire le gringo, responsable de la tragédie, le maire, les chercheurs d’or, tous ceux qui souillaient la virginité de son Amazonie, il coupa une grosse branche d’un coup de machette, s’y appuya, et prit la direction d’El Idilio, de sa cabane et de ses romans qui parlaient d’amour avec des mots si beaux que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes. » (p. 130)
- Ce conte aux allures philosophiques est admirablement bien construit, parfaitement équilibré. Il est dédié à Chico Mendès, devenu le symbole de la lutte ouvrière pour la préservation de la forêt amazonienne et de ses ressources naturelles face aux grands propriétaires.
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien.
Premières phrases :
« Le ciel était une panse d’âne gonflée qui pendait très bas, menaçante, au-dessus des têtes. Le vent tiède et poisseux balayait les feuilles éparses et secouait violemment les bananiers rachitiques qui ornaient la façade de la mairie. »
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Lecture commune avec : Hérisson 08, Hathaway et Anne
Le vieux qui lisait les romans d’amour, luis SEPULVEDA, traduit de l’espagnol (Chili) par François MASPERO, Metailié, 1992, 130 p., 13.57 euros
POCHE : Le vieux qui lisait les romans d’amour, luis SEPULVEDA, traduit de l’espagnol (Chili) par François MASPERO, Points, 1997, 327 p., 5 euros