Montedidio de Erri DE LUCA

Publié le par Hélène

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♥ ♥

Prix Fémina étranger 2002

 

L’auteur :

 D'origine bourgeoise, il est destiné à une carrière de diplomate. Il s'y refuse, rompt avec sa famille et en 1968, embrasse le mouvement de révolte ouvrière. Il intègre le mouvement d'extrême gauche : Lotta continua, dont il sera dirigeant de la fin des années soixante au début des années soixante-dix.
Il multiplie les métiers manuels : ouvrieir spécialisé chez fiat à Turin, manutentionnaire à l'aéroport de Catane, maçon en France et en Afrique, conducteurs de camions.
Bien qu'il se dise athée, il lit quotidiennement la bible et a appris l'hébreu ancien pour pouvoir lire et traduire les textes sacrés.
C'est un passionné d'alpinisme, sujet sur lequel il a écrit de nombreux articles.
Pendant la guerre de Yougoslavie, il s'engage comme conducteur auprès d'une association humanitaire, et convoie des camions de ravitaillement en Bosnie.
Bien qu'il ait commencé à écrire à l'âge de vingt ans, son premier livre ne paraît qu'en 1989, et obtient le prix Femina en 2002 pour Montedidio.
Il collabore au Matino, principal journal napolitain et à d'autres périodiques La republica, il manifesto).
Il vit actuellement près de Rome. (source : Babélio)

 

L’histoire :

 Montedidio, le " mont de Dieu ", emprunte son titre à un quartier populaire de Naples où vit le narrateur, un garçon de treize ans, dans l'immédiat après-guerre. Apprenti menuisier, il grandit dans une famille modeste où on parle le napolitain, mais il s'efforce de noter ses impressions en italien sur un grand rouleau de papier dont l'imprimeur du quartier lui a fait cadeau.
Sa vie évolue entre son père, ouvrier dans les docks, sa mère, malade, son maître Errico qui lui enseigne les rudiments de la menuiserie, et surtout don Rafaniello, un survivant de la Shoah échoué à Montedidio.

 En de brefs chapitres, c'est toute une communauté humaine qui prend corps sous la plume du narrateur qui, en écrivant sa vie, laisse derrière lui son enfance. (Source : éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 Avec retenue et émotion, Erri De Luca évoque cet âge délicat situé entre l'enfance et son univers doré insouciant, et l'âge adulte avec ses prises de conscience quelquefois moins gaies.

Le jeune narrateur a reçu un boomerang de son père, objet de tous les possibles, qu'il ne peut pas laisser échapper par manque d'espace, d'envergure. Il se contente de s'exercer au mouvement, rêvant de le laisser s'échapper. Son compagnon de route Rafaniello rêve lui aussi : bossu, il attend le bon moment pour déployer ses ailes. Parce que l'adolescence est cet espace d'attente, tout est encore possible, rien n'est fermé.

Le narrateur commence à travailler et devient ainsi un homme, un peu. Sa voix mue, il découvre les émois de la chair avec la jeune Maria qui trouve dans l'amour du jeune homme un exutoire à une vie triste. Jour après jour, page après page, il quitte l'enfance. Il découvre aussi les âpretés de la vie, la pauvreté de Maria, la maladie de sa mère, les persécutions des hommes qui profitent de la faiblesse de certains... Mais porté par l'amour de son père, de ses amis et de  Maria, il apprend à évoluer dans un monde en demi-teinte.

Un roman douceureux, doux amer empli de poésie et du vent qui siffle au-dessus de leurs têtes, comme un danger intrinsèque à la vie qui les pousse à se serrer plus étroitement les uns contre les autres, pour mieux s'épauler face aux adversités de la vie : 

"Assis l'un près de l'autre, par terre, contre le parapet, à l'abri de la couverture, nous passons le temps, compères du vent qui se moque des fils vides des étendoirs et des antennes de tlévision. il siffle au-dessus de nous, trouve notre abri et nous donne une bourrade, pour qu'on se serre encore plus fort." p. 142

 

Ce que j’ai moins aimé :

-Rien.

 

Premières phrases :

« A iurnata è nu muorzo » ? La journée est une bouchée, c’est la voix de mast’Errico devant sa boutique. Moi, j’étais déjà là depuis un quart d’heure pour bien commencer ma journée de travail. Lui, il arrive à sept heures, relève le rideau métallique et dit sa phrase d’encouragement : la journée est une bouchée, elle est courte, il faut se remuer. »

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur :  Trois chevaux de Erri DE LUCA ; En haut à gauche de Erri DE LUCA Le contraire de un d’Erri DE LUCA Le poids du papillon de Erri DE LUCA Le jour avant le bonheur de Erri DE LUCA

Autre :  Littérature Europe du Sud

 

D’autres avis :

 Papillon 

 

Montedidio, Erri de Luca, traduit par Danièle Valin, Folio, octobre 2003, 240 p., 6.80 euros

 

Publié dans Littérature Europe

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G
<br /> j'ai eu un coup de coeur récent pour 'les poissons ne ferment pas les yeux", du coup j'essaierai bien celui là<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Décidemment, je note ces "poissons"<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> Tout comme Mango, je ne suis pas fan... j'ai essayé pourtant !<br />
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H
<br /> <br /> AH bah mince... Tu n'as peut-être pas choisi le bon ?<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Pas lu celui-là mais j'aime beaucoup cet auteur quand il ne donne pas dans le mysticisme (ce qui lui arrive parfois). J'espère que tu liras "Les poissons ne ferment pas les yeux" qui est aussi un<br /> retour sur le passage de son enfance à son adolescence.<br />
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H
<br /> <br /> Je le note, merci !<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> J'ai beaucoup de mal avec cet auteur!<br />
Répondre
H
<br /> <br /> ah bah mince ! J'ai beaucoup apprécié certains de ces livres -(plus que celui-ci...) Notamment "Trois chevaux"<br /> <br /> <br /> <br />