Prodigieuses créatures de Tracy CHEVALIER

Publié le par Hélène

Prodigieuses 

 ♥ ♥ ♥  

 

Un roman divertissant qui constitue un bon moment de lecture.  Le domaine de la paléontologie abordé n'est qu'un prétexte pour peindre l'histoire d'une belle amité entre deux femmes de milieux différents.

 

 

 

L'auteur :

 

Tracy CHEVALIER est une écrivaine américaine domiciliée en Angleterre.  Elle écrit des romans qui ont toujours un arrière-fond historique. Elle connaît le succés en 1999 grâce à La jeune fille à la perle, roman centré sur le tableau éponyme du peintre VERMEER.

 

L’histoire :

 

Nous sommes en 1810 sur la côte du Dorset au Sud de l’Angleterre. Mary Anning, jeune fille d’origine modeste arpente les plages à la recherche de ces « prodigieuses créatures » que sont les fossiles afin de les revendre. Elizabeth Philpot, célibataire cultivée, va hanter les mêmes plages, fascinée par ces « curios » qu’elle collectionne. Les deux femmes ne pourront donc que se rencontrer et s’allier pour découvrir ces créatures hors du commun.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Intérêt historique : Comme dans beaucoup de ses romans, Tracy Chevalier se base sur des données historiques véritables. Ainsi elle romance ici la vie de Mary Anning (1799-1847), devenue une célèbre paléontologiste.

-          Volet théologique : la découverte de ces « curios », animaux étranges aux formes inconnues remet en cause la théorie créationniste de la Bible : comment Dieu aurait-il pu créer des animaux qu’il aurait ensuite fait disparaître ? Néanmoins si la question est posée dans le roman, elle reste peu approfondie.

-          Attrait sociologique : Tracy Chevalier nous donne à voir une société aux codes et aux convenances très marqués. Les femmes n’ont résolument pas les mêmes droits que les hommes, ne pouvant se promener seules, et leurs découvertes même sont « récupérées » par les scientifiques de sexe masculin.

Les différences de condition sont également évoquées au travers de la question du mariage.

-          Sentimental : les fossiles et leur découverte ne sont qu’un prétexte, qu’un contexte pour écrire l’histoire de l’amitié entre ces deux femmes, amitié que quelques hommes viendront perturber…

-          Les changements de point de vue (un chapitre Mary, le suivant Elizabeth) vivifient la narration.

-          L’ensemble est bien rythmé, les évènements se succédant intelligemment de façon  à garder l’attention du lecteur intacte.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          La psychologie des personnages reste relativement sommaire, et surtout celles des hommes.

 

 « C’était le genre d’hommes à prendre des décisions et à ne pas aimer attendre qu’elles soient suivies d’effet » (p. 111)

 

« Evidemment il adorait lui faire part de ce qu’il savait, les hommes sont comme ça. » (p. 202)

 

-          Les personnages secondaires sont trop rapidement délaissés, décrits de façon très rapide.

-          En résumé, je dirais donc que la comparaison avec Jane Austen apparaissant en quatrième de couverture me semble exagérée.

 

Premières phrases :

 

« La foudre m’a frappée toute ma vie. Mais une seule fois pour de vrai. Je devrais pas m’en souvenir, parce que j’étais à peine plus qu’un bébé. »

 

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Prodigieuses créatures, Tracy CHEVALIER, Editions de la Table Ronde, Quai Voltaire, mai 2010, 377 pages, 23 euros 

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