Purge de Sofi OKSANEN
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Prix fémina étranger 2010 et Prix roman Fnac 2010
LE roman à lire dans cette rentrée littéraire foisonnante…
L’auteur :
Sofi Oksanen est née en Finlande d’une mère estonienne et d’un père finlandais. Purge est son troisième roman et est devenu un best-seller dans le Nord de l’Europe où il a obtenu tous les prix littéraires avant de conquérir le cœur d’une trentaine de pays, dont l’Estonie et les Etats-Unis.
L’histoire :
En 1992, l’Union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes.
Mais ce sera finalement une jeune femme terrorisée qui frappera à sa porte, Zara. Les deux femmes vont faire connaissance et un lourd secret de famille se révèlera, en lien avec le temps de l’occupation soviétique.
Ce que j’ai aimé :
- J’ai tout aimé. C’est un roman fort, mené d’une main de maître, un roman marquant, un roman complet, bref Le roman à lire dans cette rentrée littéraire.
- Les informations sont distillées avec parcimonie, au fur et à mesure de la lecture et des époques. L’auteur entremêlent subtilement les récits : elle amorce d’abord l’histoire de Zara, jeune femme vivant en Russie et attirée par les lumières scintillantes des pays de l’ouest comme l’Allemagne. Puis elle dévoile lentement le passé d’Aliide, malheureusement amoureuse pendant la guerre du beau Hans, un résistant qui ne semble pas sensible à ses charmes… Les récits se succèdent, le présent s’intercale entre les passés des deux femmes, enrichi par la profondeur instillé dans ces récits rétrospectifs.
- Au-delà des deux magnifiques portraits de femmes que nous offre l’auteur, c’est aussi une vision juste et abrupte des pays de l’Est après la guerre qui se profile en ces pages :
« Tout se répétait. Même si le rouble avait été remplacé par des couronnes, si les avions militaires lui volaient moins au-dessus de la tête et si les voix des femmes d’officiers avaient baissé d’un ton, même si les hauts-parleurs sur la tour du Grand Hermann jouaient tous les jours le chant d’indépendance, il venait toujours de nouvelles bottes de cuir chromé, toujours de nouvelles bottes, semblables ou différentes, mais qui avaient la même façon de marcher sur la gorge. Dans la forêt, les tranchées s’étaient refermées, les douilles ternies, les blockhaus écroulés, les morts à la guerre s’étaient décomposés, mais les évènements déjà vus se répétaient. » (p. 336)
- Un grand roman qu'il est impossible de poser avant de l'avoir terminé, je n'en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de découvrir toutes ses subtilités...
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien
Premières phrases :
« mai 1949
Pour une Estonie libre !
Il faut que j’essaye d’écrire quelques mots, pour ne pas perdre la raison, pour garder l’esprit d’aplomb. Je cache mon cahier ici, sous le sol du cagibi. Afin que personne ne le trouve, quand bien même on me trouverait, moi. Ce n’est pas une vie. L’être humain a besoin de ses semblables et de quelqu’un à qui parler. »
Vous aimerez aussi :
Purge, Sofi OKSANEN, Stock, La cosmopolite, août 2010, 390 p., 21.50 euros
Je remercie vivement Fransoaz pour le prêt.
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