Rosa candida de Audur Ava OLAFSDOTTIR
♥ ♥ ♥ ♥
Un récit lumineux.
L’auteur :
Audur Ava Olafsdottir est une écrivain islandaise. Rosa candida, largement salué par la presse et la critique lors de sa parution en 2007 et deux fois primé, est traduit pour la première fois en français.
L’histoire :
En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d’Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile. (Présentation de l’éditeur)
Ce que j’ai aimé :
- Je dois avouer que j’avais une petite appréhension à la lecture de ce roman, raison pour laquelle j’ai mis six mois à l’ouvrir malgré tous les éloges lus sur le web à son sujet. Je redoutais en effet cette mort accidentelle de la mère du narrateur dont il est fait mention sur la quatrième de couverture. Ce fut un tort car si effectivement cette amoureuse de la vie expire un beau jour au bord de la route, le récit ne verse pas un seul instant dans le pathos, il reste tout en retenue, en poéticité. Et l’essentiel du propos n’est pas là.
- Cette mère si aimante a légué à son fils son amour pour le jardinage, mais aussi son amour pour la vie et ses beautés inattendues. Le narrateur mène sa vie telle qu’il l’entend, une force le pousse invariablement vers ce qu’il aime, comme auréolé par l’esprit de sa mère. Il s’accroche à ce qu’il sait et croit vrai et laisse le reste libre de l’approcher ou pas. Une belle philosophie qui lui évite de trop lourdes réflexions qui le mèneraient vraisemblablement dans une impasse…
- Ce beau roman nous offre une vision touchante du couple, de la paternité et des aléas de la vie auxquels on s’adapte, tant bien que mal :
« Comment savoir si une femme vous aime ?
- Il est difficile d’être sûr de quoi que ce soit en amour, dit l’abbé en poussant la poupée vers l’enfant.
- Et si une femme dit qu’elle a peur que l’homme ne revienne pas quand il va faire une course ?
- Alors il se peut que ce soit elle qui ait envie de partir seule.
- (…)
- Et quand une femme a l’esprit ailleurs, est-ce que cela veut dire qu’elle n’est pas amoureuse ?
- Cela peut vouloir dire ça, mais aussi qu’elle est amoureuse.
- (…)
- Il n’y a pas d’amour raisonnable. Si l’on vivait une vie de seule raison, on raterait l’amour, comme il est dit, ici, quelque part. » (p. 316)
- J’ai particulièrement aimé le personnage du moine qui puise tout son savoir dans les films d’art et d’essai qu’il regarde chaque soir…
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien.
Premières phrases :
« Comme je vais quitter le pays et qu’il est difficile de dire quand je reviendrai, mon vieux père de soixante-dix-sept ans veut rendre notre dernier repas mémorable. Il va préparer quelque chose à partir des recettes manuscrites de maman – quelque chose qu’elle aurait pu cuisiner en pareille occasion. »
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D’autres avis : Cuné, Théoma, Midola, Cathe, Aifelle, Kathel, Cathulu, Griotte...
Rosa candida, Audur Ava Olafsdottir, Traduit de l’islandais par Catherine EYJOLFSSON, Zulma, septembre 2010, 333 p., 20 euros