Anne Frank a reçu son journal le et commence à l'écrire le jour même. Trois semaines plus tard, la famille Frank est contrainte de se cacher dans des pièces appelées l'Annexe au-dessus et à l'arrière des bureaux de la société de son père, où ils resteront deux ans. Le journal s'arrête au mardi 1er , quelques jours avant l'arrestation des huit personnes survenue le .
Publié par son père Otto deux ans après la fin de la guerre, Le Journal d'Anne Frank sera traduit en plus de 70 langues et vendu à plus de 30 millions d'exemplaires. Il s'agit ici d'une adaptation de la première version du journal, les auteurs ayant choisi de raconter cette histoire en BD pour perpétuer le souvenir de la jeune fille et continuer à la faire vivre. Pour que personne n'oublie.
Le journal entremêle subtilement les préoccupations d'une adolescente ordinaire, les premières amours, les conflits avec les parents exacerbés par la promiscuité, avec un climat bien plus terrifiant, la peur d'être découverts, l'impossibilité de sortir, les échos violents du monde extérieur.
La jeune fille est profondément touchante, terriblement vivante jusqu'au jour fatidique marqué par cette page noire glaçante.
Un essentiel que tout le monde devrait lire par devoir de mémoire !
Guinée Bissau 2012. Couto apprend brutalement la mort de Dulce, chanteuse. Dans les années 70 ils appartenaient au même groupe de musique Super Mama Djombo et il l'a aimée passionnément avant qu'elle ne choisisse un mariage avec un chef d'état major putschiste. Couto se plonge dans ces années passées, quand dans le présent, un coup d'état politique se prépare. Couto se souvient aussi de tous ces chefs en qui ils ont cru avant qu'ils ne se fassent happer par " la tentation de l'autoritarisme et des combines, se mettait à placer ses amis, à se remplir les poches, à commanditer des meurtres, à éliminer à coups de faux procès des opposants, bref achevait lentement mais sûrement de tuer les derniers restes d'espoir placés en lui." p 111
Le rythme du roman est teinté de nostalgie, Couto oscillant entre passé et présent, porté par une mélancolie lancinante liée au souvenir de cet amour passionné qui l'a profondément blessé et laissé sonné. Il semble errer dans un champ de ruines, désarçonné par les changements qui s'opèrent dans son pays.
L'auteur a vécu deux ans en Guinée- Bissau et écoutait régulièrement le groupe Super Mama Djombo durant son séjour et ses pages respirent l'amour pour ce pays bigarré et sa musique !
« Nous étions en paix comme nos montagnes
Vous êtes venus comme des vents fous
Nous avons fait front comme nos montagnes
Vous avez hurlé comme des vents fous
Éternels nous sommes comme nos montagnes
Et vous passerez comme des vents fous » Hovhannès Chiraz « Impromptu »
Alors qu'une ourse et ses deux petits habitent la vallée, Gaspard, berger pyrénéen s'apprête à rejoindre son estive, hanté par l'accident tragique survenu l'année précédente. Alma, jeune éthologue se rend dans cette même vallée pour suivre le comportement des ours et élaborer des réponses adaptées à la prédation. Les esprits s'échauffent sur la question de la présence des ours.
Dans cette vallée où jadis le dressage des ours était une tradition, la réintroduction du plantigrade exacerbe les tensions. L’histoire de Jules, jeune saltimbanque parti faire fortune à New York avec son animal sert de toile de fond au récit principal et résonne puissamment avec le présent.
A travers ces destins, l'autrice s'interroge sur le sauvage en nous proposant une véritable immersion dans cet univers pyrénéen. Elle ne tranche pas, mettant juste en scène avec délicatesse les différents points de vue tout en nous enjoignant à nous émerveiller encore de cette nature fragile à préserver.
Dans le nord de l'Arizona, sur le territoire des indiens Havasupai, on trouve le cadavre mutilé, sans visage, d'une fonctionnaire chargée des échanges de terres entre le gouvernement fédéral et les nations indiennes. Emmet Parker, inspecteur comanche du Bureau des affaires indiennes, enquête, secondé par une jeune recrue du FBI Anna Turnipseed, indienne modoc.
L'univers du roman rappelle les romans de Tony Hillerman, abordant avec tout autant de talent le problème du statut des Amérindiens de l'Ouest des EU confrontés et corrompus par la société moderne. Ici les casinos sont sources de discorde et les Indiens vacillent, et ne savent plus ce qui est bon pour eux : faut-il résister à l'acculturation, pour rester fidèle à leur spiritualité et croyances ? Emmet est hanté par le saudade, sensation de vide, mélancolie lancinante, "présence de l'absence" qui le laisse errant, désœuvré. Il s'attache néanmoins à sa jeune coéquipière...
Ancien policier fédéral détaché auprès des réserves indiennes, Kirk Mitchell est l'auteur d'une dizaine de romans. Apparu dans Danse de deuil (Série noire), le personnage d'Emmett Parker a été le protagoniste de quatre autres enquêtes : La Morsure du lézard, La Malédiction des ancêtres et Femme qui tombe du ciel et la Danse des chiens tonnerre.
Le vieux loup borgne du zoo ne veut plus s'arrêter de marcher depuis la mort de sa compagne la louve jusqu'au jour où un petit garçon reste devant sa cage... Il reviendra tous les jours, il se tiendra debout en le fixant... Le loup s'arrête alors, s'assoit et lui aussi va fixer le petit garçon. Par leur regard, ils se raconteront leur histoire.
Ce roman met en avant la cruauté des hommes souvent avides d'argent au détriment des animaux. Le vieux loup et le petit garçon prônent la solidarité ou encore l'amitié qui illumine une vie souvent cruelle.
L'Oeil du loup est un beau conte poétique qui nous parle d'amitié et d'entraide... Il fustige la cruauté des hommes souvent fourbes à qui on ne peut faire confiance. Néanmoins, des exceptions existent et celles-ci valent la peine de croire encore en l'humanité. Le vieux loup et le petit garçon orphelin découvrent les vertus d'une amitié sincère qui permet de mieux appréhender l'adversité.
Alors qu'elle est une icône de la culture afro-américaine, Maya Angelou est restée longtemps méconnue en France. Ce n'est qu'en 2008 qu'elle devient connue avec l'édition d'un des sept volumes de son autobiographie Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage dans lequel elle raconte son enfance dans une Amérique ségrégée, son viol et le mutisme de six ans qui l'a suivi, puis sa rencontre avec Bertha Flowers, amie de sa tante qui lui fera découvrir la littérature et son immense pouvoir. Cette dernière l'initiera à la poésie et c'est cette forme que préfèrera Angelou. Au début de sa carrière, elle alternait la publication de chaque texte autobiographique avec un recueil. Et pourtant je m’élève, son troisième opus publié en 1978, composé de 32 poèmes, demeure l’un de ses plus emblématiques. Engagée dans la lutte pour les droits civiques, elle témoigne ici de son combat incessant aux côtés des marginaux :
"Vous pouvez me rabaisser pour l’Histoire
Avec vos mensonges amers et tordus,
Vous pouvez me traîner dans la boue
Mais comme la poussière, je m’élève encore,
Mon insolence vous met-elle en colère ?
Pourquoi vous drapez-vous de tristesse
De me voir marcher comme si j’avais des puits
De pétrole pompant dans mon salon ?
Comme de simples lunes et de simples soleils,
Avec la certitude des marées
Comme de simples espoirs jaillissants,
Je m’élève encore.
Voulez-vous me voir brisée ?
La tête et les yeux baissés ?
Les épaules tombantes comme des larmes.
Affaiblie par mes sanglots émus.
Est-ce mon dédain qui vous blesse ?
Ne prenez-vous pas affreusement mal
De me voir rire comme si j’avais des mines
d’or creusant dans mon jardin ?
Vous pouvez m’abattre de vos paroles,
Me découper avec vos yeux,
Me tuer de toute votre haine,
Mais comme l’air, je m’élève encore.
Ma sensualité vous met-elle en colère ?
Cela vous surprend-il vraiment
De me voir danser comme si j’avais des
Diamants, à la jointure de mes cuisses ?
Hors des baraques des hontes de l’histoire
Je m’élève
Surgissant d’un passé enraciné de douleur
Je m’élève
Je suis un océan noir, bondissant et large,
Jaillissant et gonflant je porte la marée.
En laissant derrière moi des nuits de terreur et de peur
Je m’élève
Vers une aube merveilleusement claire
Je m’élève
Apportant les présents que mes ancêtres m’ont donnés,
Je suis le rêve et l’espérance de l’esclave.
Je m’élève
Je m’élève
Je m’élève"
"La poétesse questionne les notions de race, de différence, les violences faites aux femmes, les inégalités et nous rappelle qu'en tout lieu et en tout temps, il nous faudra puiser au fond de nous-mêmes la force de surpasser la haine, le racisme, la défaite et la capitulation." (préface de Alain Mabanckou)
« Si nous croyons en quelque chose de plus grand que nos vies, alors nos vies ne feront que s’amplifier même si nous sommes morts. » p147
Quand les talibans prirent le contrôle de la vallée du Swat, au Pakistan, Malala, malgré son jeune âge, décida de ne pas céder à la terreur et de lutter contre le fanatisme. Élevée dans une famille moderne qui refuse de faire une différence entre les garçons et les filles, elle comprend rapidement que l'éducation est au cœur des enjeux pour lutter contre l'ignorance et le fanatisme.
La famille de Malala se dresse contre les talibans, malgré les menaces, pour lutter pour la paix et la démocratie dans leur pays. Peu à peu Malala gagne en notoriété jusqu'au jour fatidique en octobre 2012 où les talibans lui tirent dessus dans son bus scolaire.
A 15 ans, elle est grièvement blessée d’une balle dans la tête. Cet attentat censé la faire taire l’a au contraire confortée dans son engagement en faveur de l’éducation des filles dans son pays et, au-delà, des millions d’enfants non scolarisés de par le monde.
« La vérité triomphera de la fausseté. C’est cet article de la véritable foi musulmane qui nous a guidés tout au long de notre parcours. Les talibans m’avaient tiré dessus pour essayer de me faire taire. Finalement, c’était le monde entier qui écoutait mon message dorénavant. «
« Une personne avait tenté de me réduire au silence. Et des millions lui reprochaient son acte. C’était là des miracles, également »
A 17 ans, elle reçoit le prix Nobel de la paix et continue de se battre pour la paix et l'éducation car « Un enfant, un professeur, un crayon, un livre peuvent changer le monde »
Son témoignage bouleversant est un exemple de courage et d'engagement.