Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le silence de Dennis LEHANE

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

"Nous ne sommes pas qu'une seule chose. Nous sommes des êtres humains. Le pire d'entre nous a du bon en lui. Le meilleur d'entre nous a le cœur qui renferme une part de mal pur. Nous bataillons. C'est tout ce que nous pouvons faire."

En 1974, à South Boston, quartier irlandais de Boston, Mary Pat se fond dans la vie du quartier. La ville est en ébullition en raison d'une récente politique de déségrégation accentuant les luttes raciales. Encore marquée par la perte de son fils,  elle veille sur sa fille Jules, dix-sept ans. Or son monde s'effondre quand un soir, la jeune fille ne rentre pas et demeure introuvable. La même nuit, au même endroit où elle a été aperçue pour la dernière fois, un jeune Noir meurt dans des circonstances suspectes. Mary Pat cherche frénétiquement les traces de sa fille, découvrant peu à peu l'univers secret de la jeune femme. Elle est rapidement freinée dans ses recherches par ceux qui tiennent le quartier appartenant à la mafia irlandaise. Mais rien ne peut arrêter une mère brisée qui n'a plus rien à perdre...
Les personnages de Dennis Lehane sont des êtres perdus, cherchant désespérément un sens dans ce monde tourmenté, et déchirés entre une loyauté envers les leurs et une rage soudaine qui éclate malgré eux. L'humanité les sauve malgré tout, une amitié improbable se profile entre Mary et Bobby, personnage profondément humain qui incarne l'espoir et ne se contente pas de subir mais questionne ce qui l'entoure.

"Vous ne pouvez pas tout enlever aux gens. Il faut leur laisser quelque chose. Une miette. Un poisson rouge. Quelque chose à protéger. Quelque chose qui soit une raison de vivre. Parce que si vous ne faites pas ça, qu'est ce qui va vous rester pour négocier ?"

Un roman très sombre plongeant dans les tréfonds des quartiers gangrénés par la misère sociale et les luttes raciales et un magnifique portrait de mère aimante prête à tout pour protéger et défendre les siens. A lire !

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Du même auteur :  Gone baby gone ♥ ♥ ♥ ♥ (policier) Shutter island ♥ ♥ ♥ (policier) Ténèbres, prenez-moi par la main ♥ ♥ ♥ ♥ (policier) ; Moonlight mile ♥ ♥ (policier)

 Thème du mois : roman noir

Partager cet article
Repost0

Mahmoud ou la montée des eaux de Antoine WAUTERS

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

"L'écriture comme une barque

entre mémoire et oubli."

En Syrie un vieil homme plonge au cœur d'une immense étendue d'eau. Il retrouve sous l'eau son village et sa maison d'enfance, engloutie par le lac El Assad, né de la construction du barrage de Tabqa en 1973. Sa création à l'époque a entrainé le déplacement de 11000 familles présentes dans la région et est devenu un point clé pour Daesh.

L'homme plonge pour retrouver son passé, les temps heureux avant la guerre, il revoit ses deux femmes, ses enfants partis se battre, il revoit les jours heureux et les jours plus sombres, la prison, les exactions de l'armée. Dans ce chant lancinant, chant de lamentations. il s'adresse à sa femme, les mots réunissant les vivants et les morts.

"C'est lorsqu'une espérance expire

Qu'une chanson de plus s'élève."

Il use d'une poésie en vers libres, entremêlée de poèmes syriens, parole de l'origine, parole simple, ses mots étant le parcours d'une pensée qui dérive et suit le cours de la vie, d'une pensée libre profondément humaine qui atténue la cruauté et la dureté des évènements. Espoir que les consciences soient secouées car "les monstres naissent dans la nuit", et l'humanité de chacun devrait être ébranlée. En éprouvant ce que d'autres vivent, aux côtés de Mahmoud, peut-être l'homme retrouvera-t-il enfin son humanité ?

Présentation de l'éditeur : Editions Verdier ; Folio

Partager cet article
Repost0

Les racontars celtiques de Jorn RIEL (auteur), Gwen de Bonneval (Scénariste) et Hervé Tanquerelle (Dessinateur)

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Jorn Riel vient de s'éteindre et cela me rend profondément triste car ses romans ont été des béquilles à plusieurs moments de ma vie. Il est mon anti-dépresseur, quand je sens mon moral s'enfoncer dans les caveaux obscurs, je me plonge dans ses pages lumineuses et la lumière -paradoxalement - revient. Je dis paradoxalement car ses personnages souffrent du manque de lumière puisqu'ils vivent dans le grand nord, mais cette souffrance leur permet de développer d'autres qualités essentielles. Ce sont des êtres perdus dans un monde sans aurore, mais ils s'entraident, ils s'attachent à des riens que ce soit des coqs, des femmes imaginaires, l'espoir d'un matin plus lumineux. Ces hommes bourrus et leurs histoires absurdes touchent par leur humanité...

Jorn Riel était un grand homme, de ceux qui demeurent immortels en nos cœurs !

Présentation de l'éditeur : Editions Sarbacane

En ces pages : La vierge froide et autres racontars ♥ ♥ ♥ ♥ ;  La maison de mes pères  ♥ ♥ ♥ ♥ ; Un petit détour et autres racontars ♥ ♥ ♥ ♥ (BD)

Partager cet article
Repost0

Sa seule épouse de Peace Adzo MEDIE

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Le mariage ne devrait pas être une compétition sans fin où l'épouse passe sa vie à se démener pour être vue et choisie."

Afi Tekple vit avec sa mère dans une petite ville du Ghana, quand sa famille décide de la marier à Elikem Ganyo. Le jour du mariage, le marié est absent, et la jeune femme apprend qu'en réalité il a déjà une autre femme, relation que sa famille désapprouve. Afi a la charge de faire fonctionner suffisamment son mariage pour que Elikem oublie l'autre femme en question.
Afi comprend rapidement que sa tâche sera plus difficile que prévu. Mais ce sera peut-être l'occasion pour elle de s'émanciper de ce modèle lié au couple et à la famille pour créer son propre chemin lié à sa passion pour le stylisme.

Le roman reste assez léger malgré les thématiques abordées, oscillant entre romance, roman social et roman aux accents féministes. Par petites touches et en flirtant avec ces différents genres, l'autrice offre une lecture agréable qui permet de mieux comprendre la culture du pays.

Présentation de l'éditeur : Editions de l'aube

Publié dans Littérature Afrique

Partager cet article
Repost0

Céline de Peter HELLER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Céline Watkins, 68 ans est artiste et détective privée spécialisée dans la recherche de personnes disparues. Elle est est contactée par Gabriela qui recherche son père disparu plusieurs années auparavant. Aux côtés de Pete son mari, Céline se lance sur ses traces jusque dans les grands parcs américains, là où le père a été aperçu la dernière fois.

Céline est un roman subtil, très doux, à l'image de ce couple d'enquêteurs atypiques. Ils arpentent les grands espaces américains, en harmonie avec le monde qui les entoure. Chacun s'interroge pour savoir comment avancer malgré les vicissitudes de la vie, en gardant en tête que le meilleur reste à venir, l'espoir tenant tête. Mais l'expérience des deux personnages féminins prouve aussi que la résilience est possible, la perte du père pour les deux femmes, si elle a laissé des stigmates, ne les empêchent pas d'être des femmes fortes, équilibrées et aimées.

Un très beau roman délicat !

Présentation de l'éditeur : Actes sud

Partager cet article
Repost0

L'heure du chacal de Bernhard JAUMANN

Publié le par Hélène

♥ ♥

A Windhoek, capitale de la Namibie, un homme est abattu à la kalachnikov. Il sera le premier d'une série de meurtres qui semblent viser les hommes qui auraient assassiné Anton Lubowski, avocat activiste anti apartheid.

Clemencia Garrise est chargée de l’enquête. Elle est noire, originaire d'un township. Elle se lance dans une course contre la montre pour espérer sauver les hommes condamnés par le tueur.

Ce que j'ai aimé :

Le fond historique, puisque l'histoire est inspirée d'un fait divers authentique : cela permet une plongée dans l'histoire du pays avant l'indépendance, plus de 25 ans après la prise du pouvoir par la SWAPO, mouvement indépendantiste, et les lois La Namibie qui était sous domination de la république d'Afrique du Sud, et a de fait connu l'apartheid et ses lois raciales.

Le rendu de la famille de Clémencia très envahissante apporte une touche d'humour bienvenue.

Ce que j'ai moins aimé :

Un peu long.

Bilan :

Un roman noir implacable qui se situe en Afrique mais dont la problématique est universelle : il y est question de violence politique, de racisme, de réconciliation, de compassion et du sida. Magistral. Livres hebdo.

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche 

Partager cet article
Repost0

Luna de Serena GIULIANO

Publié le par Hélène

Luna retourne sur les pas de son enfance, à Naples, contre son gré. Son père est hospitalisé et même si elle a refusé durant de nombreuses années de le voir, elle part à son chevet pour ne pas le laisser seul. Elle a préféré fuir cet homme au passé trouble et partir pour Milan où elle s'est créée une nouvelle vie. Néanmoins son retour lui permet de retrouver sa cousine et ses racines.

Beaucoup de clichés s'amoncellent dans ce roman qui puise à la fois dans la série "Sex and the city" avec les amies soudées -c'est beau l'amitié-, dans L'amie prodigieuse avec la différence de classe sociale entre Luna et sa cousine et leur amitié qui finalement se joue des différences -c'est beau la tolérance !-.

L'autrice tente un peu d'humour avec un chat qui fait tout pour faire fuir Luna - qui glisse dans une flaque de pisse -c'est beau l'humour ! Et je ne vous parle pas du style "accessible", la mention des papillons qui s'envolent dans le ventre digne de mes meilleures pages de carnet intime de 6ème...

Les dialogues sont d'une finesse remarquable :

"- Tu m'as manqué, tête de rat"

" -Je suis tellement contente qu'on soit toutes ensemble.

- Moi aussi.

- Moi aussi, surenchérit Fatima, toujours en tain de se gaver."

Sans compter les allusion aux pets de Fatima... "C'est un parfait résumé de notre amitié : passer de réflexions profondes à des histoires de pets."

En fait il faut lire les remerciements et parmi ceux ci l'allusion à Virginie Grimaldi pour comprendre réellement : c'est un roman feel-good. Et je n'aime pas le feel-good. De fait ne faudrait-il pas clairement annoncer la couleur dés le début, ce qui m'aurait évité une lecture fastidieuse ?

Bref je pense que les amateurs de feel-good apprécieront cette lecture. Les autres, passez votre chemin et lisez L'amie prodigieuse ou les romans de Silvia Avallone bien plus profonds (D'acier ♥ ♥ ♥ ; Marina Bellezza ♥ ♥ ♥ ♥ ; La vie parfaite ♥ ♥ ♥ ♥)

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

Noces suivi de L'été de Albert CAMUS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Ce recueil se compose de plusieurs essais écrits en 1936 et 1937, publiés en 1950.
Noces à Tipasa évoque un «jour de noces avec le monde». Sur la plage de Tipasa, dans les odeurs sauvages de l'été d'Algérie, un jeune homme, fils d'une «race née du soleil et de la mer», chante sa joie de vivre dans la beauté et son orgueil de pouvoir aimer sans mesure.


Le vent à Djemila. Au crépuscule, dans le décor tragique d'une ville morte traversée par le vent, l'auteur exprime sa «certitude consciente d'une mort sans espoir». Mais l'horreur même de cette mort ne l'en distraira pas. Jusqu'au bout, il sera lucide.
L'été à Alger. Description psychologique d'une ville sans passé qui ignore le sens du mot vertu, mais qui a sa morale et où les hommes trouvent «pendant toute leur jeunesse une vie à la mesure de leur beauté».


Le désert. Partant de la leçon des grands peintres toscans, l'auteur s'approche de cette «double vérité du corps et de l'instant... qui doit nous enchanter mais périr à la fois». Il découvre que l'accord qui unit un être à sa vie, dans un monde dont la beauté doit périr, est la «double conscience de son désir de durée et son destin de mort». Notre salut est sur la terre où le bonheur peut naître de l'absence d'espoir.

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur :   La peste ♥ ♥ ♥ ;  L'étranger de Jacques FERRANDEZ ♥ ♥ ♥ (BD) ; L'état de siège ♥ ♥ ♥

Partager cet article
Repost0

Yellow cab de Christophe CHABOUTE d'après l'oeuvre de Benoît COHEN

Publié le par Hélène

♥ ♥

Cassavetes disait "L'espoir bien sûr, c'est que les gens restent fous."

En 2014, alors qu'il loge à New-york, Benoit Cohen, réalisateur français, décide de devenir chauffeur de taxi pour puiser dans cette expérience l'inspiration pour un scénario car "c'est une fenêtre sur la folie, l'énergie, la diversité et la violence de cette ville." Mais n'est-ce pas plutôt un prétexte pour côtoyer des inconnus plutôt que rester seul à écrire à son bureau ? Il se forme dans une école du Queens, puis au volant de l'emblématique yellow cab il arpente les rues de la ville.

"A chaque fois qu'un passager entre dans mon taxi, tout est possible. Il y aura des moments sans intérêt, comme des heures de rushes filmés dont je ne me servirai pas, mais aussi des situations extraordinaires, j'en suis sûr et je sens que, comme chez un acteur, le travail sur la longueur va infuser en moi. "

Pendant un an il vit les difficultés de ces chauffeurs taxés de façon excessive, entre les PV, la Fourrière, les violences induites. Il raconte les rencontres ordinaires, les rencontres improbables, les moments d'attente, de solitude, les fictions naissantes. "Comment parler de New York sans y inclure la fiction ? Tout est fiction ici, bigger than life. Tout est référence."

Il montre finalement l'envers du décor, l'envers du rêve américain, la précarité de ces travailleurs de l'ombre qui s'imaginent gagner rapidement de quoi devenir riche...

Benoit Cohen pensait tirer un film de cette aventure mais le projet se transforme finalement en un récit publié chez Flammarion (Yellow cab). Cet ouvrage traversé de souvenirs personnels, de références cinématographiques et de réflexions sur le processus créatif, est ici mis en valeur par le talent de Chabouté sous la forme d’une bande dessinée. Une aventure sensible, profondément humaine, devenue un album au graphisme époustouflant qui rend un vibrant hommage à la plus célèbre des cités américaines.

Présentation de l'éditeur : Glénat

Du même auteur : Tout seul  ♥ ♥ ♥ ♥ (BD) ; Un peu de bois et d’acier ♥ ♥ (BD) ; Moby Dick ♥ ♥ ♥ ♥ (BD)

Partager cet article
Repost0

A toute berzingue de Kenneth COOK

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

«PISTE D'OBIRI. DANGER. D'ICI À OBIRI, LA CHALEUR,LES SABLES MOUVANTS ET AUTRES DANGERS RENDENT LA TRAVERSÉE EXTRÊMEMENT PÉRILLEUSE. EN CAS DE PANNE, N'ABANDONNEZ JAMAIS VOTRE VOITURE.» Katie et Shaw bravent les avertissements et se lancent sur cette piste, contraints et forcés car une créature mi-homme mi-animal semble décidée à les éliminer. Doivent-ils rebrousser chemin et affronter leur assaillant ? Ou continuer leur course folle sur cette piste qui semble mener droit en enfer ? Ils se lancent dans le désert avec comme consigne de ne jamais abandonner leur véhicule, une personne à pied ne pouvant survivre que deux heures dans le désert de l'outback, car on se retrouve rapidement à 300 km de la prochaine station service où trouver ravitaillement, carburant et présence humaines. Cette course poursuite s'avère dangereuse à plus d'un titre...

Comme l'indique son titre, A toute berzingue est un roman d'action pure autour de ce drame, avec cet homme sorti du fond des âges préhistoriques, homme sauvage aux instincts meurtriers. C'est sans doute le bush australien qui permet la naissance de cet homme, lieu de la sauvagerie pure, propre aux drames primitifs. Là-bas, plus de 1600 personnes sont portées disparues tous les ans et jamais retrouvées. Le roman ne révèle rien sur les motivations de l'homme qui les poursuit, il est juste animé par ce besoin de tuer et cette chasse permet aussi de mettre en avant les mauvaises décisions qui décident de notre destin.

Un roman prenant digne des meilleurs films d'action !

Présentation de l'éditeur : J'ai Lu

Du même auteur : Par-dessus bord ♥ ♥ ♥ ; Le koala tueur ♥ ♥ ♥ ♥ ; La vengeance du wombat  ♥ ♥ ♥

Publié dans Littérature Océanie

Partager cet article
Repost0