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litterature afrique

Jacaranda de Gaël FAYE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Le narrateur Milan, douze ans, est le fils d’un Français et d’une Rwandaise. Mais il connait peu l'histoire du pays de sa mère, ne découvrant qu'à travers la télévision les terribles images du génocide des Tutsis en cours. Sa mère a fui le Rwanda en 1973 mais garde un silence assourdissant sur les évènements qui ont marqué sa vie. Milan l'accompagne pour un premier voyage là-bas, il y rencontre sa famille maternelle, mais les informations sur le passé restent parcimonieuses. D'années en années, il n'aura de cesse de percer le mystère de ses racines. Il sera aidé par son cousin Claude et par Sartre, rwandais qui recueille les orphelins du génocide, mais aussi par sa famille proche, Eusébie, Stella, et Rosalie.

Ce que j'ai aimé :

L'histoire du Rwanda apparait par touches, portée par les personnages aux destins et aux réactions différents face au génocide. Les survivants doivent panser leurs blessures tout en cherchant leur identité à travers les myriades du passé, pour, peut-être, espérer une réconciliation.

Ce que j'ai moins aimé :

Le style m'a déçue, trop simple, scolaire, avec des dialogues qui sonnent quelquefois faux.

J'ai eu le sentiment que les sauts temporels hachaient le récit, les personnages finissent par manquer de consistance, perdant de leur élan ou personnalité à chaque changement d'époque.

Bilan :

J'ai préféré le premier roman de l'auteur Petit pays. Sur le Rwanda, je vous conseille aussi les romans de Scholastique Mukasonga comme  L'iguifou ♥ ♥ ♥ ♥ ; Notre-Dame du Nil ♥ ♥ ♥ ; Un si beau diplôme ♥ ♥ 

Du même auteur : Petit pays ♥ ♥ ♥ ♥

Publié dans Littérature Afrique

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Les impatientes de Djaïli Amadou Amal

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

«Que c’est dur d’être une fille, de toujours donner le bon exemple, de toujours obéir, de toujours se maitriser, de toujours patienter ! »

"La patience est une vertu" et "Le paradis d'une femme se trouve au pied de son époux" apprend-on aux jeunes femmes camerounaises. Ainsi, Ramla est contrainte de se marier à un homme qu'elle ne connait pas, alors qu'elle devait épouser son aimé, Hindou sa jeune sœur doit quant à elle épouser son cousin, alcoolique, drogué, et enfin Safira doit accepter qu'une co-épouse bouleverse son couple et ses habitudes. Impossible d'aller à l'encontre des vœux de leur famille, impossible de s’abstraire des traditions, elles doivent être patientes et subir sans mot dire une vie qu'elles n'ont pas choisie, une vie violente, physiquement ou moralement.

Mariage forcé, polygamie, viol conjugal, la condition féminine au Sahel est glaçante :

"Il est difficile, le chemin de vie des femmes, ma fille. Ils sont brefs, les moments d'insouciance. Nous n'avons pas de jeunesse. Nous ne connaissons que très peu de joies. Nous ne trouvons le bonheur que là où nous le cultivons. A toi de trouver une solution pour rendre ta vie supportable. Mieux encore, pour rendre ta vie acceptable. c'est ce que j'ai fait, moi , durant toutes ces années. j'ai piétiné mes rêves pour mieux embrasser mes devoirs."

Djaïli Amadou Amal, née en 1975 dans l’extrême-Nord du Cameroun, mariée à dix-sept ans, a connu tout ce qui rend si difficile la vie des femmes du Sahel. Devenue écrivaine, Amal s’est affirmée en militante féministe à la tête de l’association « Femmes du Sahel » devenant ainsi « la voix des sans voix ». Avec ses personnages, elle incarne ces femmes subissant une souffrance inhumaine qui ne peut que révolter.

Un témoignage poignant !

Prix Goncourt des Lycéens 2020 Prix Orange du livre en Afrique 2019 Prix de la meilleure auteure africaine 2019 Finaliste du prix Goncourt 2020

Du même auteur : Coeur de Sahel

Publié dans Littérature Afrique

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Cherche mari désespérément de Ghada ABDEL AAL

Publié le par Hélène

"Désespérées", certaines égyptiennes pourraient l'être quand elles sont confrontées à cette course au mari incessante : si elle veulent "exister" socialement, elles se doivent de subir le défilé des maris venus se présenter à la famille. Ce livre est un récit humoristique et satirique des défis auxquels font face ces femmes égyptiennes célibataires lorsqu'elles cherchent un mari.

L'autrice elle-même raconte sur un blog la pression subie par les femmes célibataires et ses propres rencontres infructueuses. Le blog connait un tel succès qu'elle décide d'en tirer un livre puis une série télévisée.

Ce que j'ai aimé:

Cette course au mari ridicule est très réaliste, et l'autrice sait rendre ses scènes vivantes et dynamiques. Les rencontres arrangées sont prétextes à quelques situations cocasses voire absurdes comme ce futur mari qui se prévaut de ses talents d'imitateur puis réclame la télévision pour regarder un match de foot, celui qui vient accompagné de ses deux autres femmes, celui qui parle sans interruption de sujets ineptes, celui qui se fait passer pour celui qu'il n'est pas... Rapidement, il apparait combien cette course est vaine et vide de sens pour toute personne saine d'esprit.

L'autrice utilise à dessein un ton humoristique pour aborder des sujets sérieux et souvent tabous dans la société égyptienne. Derrière les anecdotes frivoles, se cachent en effet une réalité bien plus lourde et oppressante pour ces femmes soumises aux pressions familiales et obligées de subir ces tractations presque commerciales, comme si elles étaient un vulgaire bien à vendre avec date de préemption en sus.

Ce que j'ai moins aimé :

Je n'ai pas toujours été sensible aux tentatives d'humour de l'autrice.

Bilan :

Ghada Abdel Aal avec un humour décalé - plus ou moins appréciable - émet une critique sociale acerbe, offrant un aperçu précieux des défis et des pressions auxquels sont confrontées les femmes égyptiennes modernes dans leur quête du mariage.

 

Présentation de l'éditeur : Editions de l'aube

 

Publié dans Littérature Afrique

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Ce que je sais de monsieur Jacques de Leïla BAHSAIN

Publié le par Hélène

♥ ♥

Années 1990. Loula a dû quitter son quartier de bord de mer et vient d’emménager dans un autre quartier de Marrakech où les catégories sociales restent bien délimitées : les enfants des familles aisées ne se mélangent pas aux « indigents ». Elle noue une amitié forte avec Zahira, une enfant aveugle qui devient rapidement son "amiétincelle". Elle rencontre Trabolta, et découvre les premiers émois de l'adolescence. Mais en observant ce qui l'entoure, elle remarque le ballet incessant de jeunes garçons qui se rend chez Monsieur Jacques, un français qui habite dans son immeuble au septième étage.  Si Loula pose des questions aux adultes, ils la renvoient dans ses cordes, comme si le silence seul était acceptable. Pour eux, ce qui ne se voit pas n'a pas eu lieu, comme le jour où ils nient le viol de la petite Fatima sous prétexte qu'elle est encore vierge. Pour les enfants, témoins ou victimes, ce silence accentue la violence des actes. Loula découvre ainsi le "non protectorat de l'enfance", la fragilité inhérente aux oppressés soumis au pouvoir des plus forts ou plus puissants qu'eux, ces enfants pauvres étant en première ligne des injustices subies.

"On nous dit : Obéis à toutes les grandes personnes, considère-les comme tes parents, tes oncles et tes tantes. Tous les Français sont gentils et meilleurs que toi. Le citoyen de demain est un humilié, un obséquieux vulgaire.

Le pays riche domine le pays pauvre. L'Homme riche domine l'Homme pauvre. L'homme domine la femme. L'adulte domine l'enfant. L'enfant domine l'animal. L'animal domine l'animal.

Ainsi la vie n'est qu'une succession d'injustes dominations."

Les obstacles jalonnent la vie de ces classes populaires, pour que tout se perpétue et que chacun reste à sa place. Monsieur Jacques incarne de fait le symbole des dominants, en tant qu'homme, occidental, il est au sommet de la hiérarchie des dominations.

La seule façon de survivre pour Loula sera donc de dire, de faire confiance malgré tout au pouvoir des mots, qui, peut-être, seront plus forts que la violence...

"On parle de crime et on dit auteur, on parle de livres et on dit auteur. Le même mobile originel pourrait tout aussi bien conduire à écrire un livre ou à commettre un crime. Frontière ténue. Chaque écriture est mue par la même tentative, un mobile qui mènerait à l'irréparable. Écrire est une façon d'éliminer. Un dernier recours, en désespoir de cause."

Présentation de l'éditeur : Albin Michel

Publié dans Littérature Afrique

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Ramata de Abasse NDIONE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Il ne faut pas grand-chose pour toucher à l’extraordinaire. Parce que ses pas l’on mené au petit matin non loin de Dakar dans un village de pêcheurs, un homme croise le destin de Ramata, femme d’entre les femmes, déesse vivante, merveille de la vie. Cela commence par des gyrophares dans les dunes. L’air est doux, la patronne d’un bar pleure doucement. On vient de trouver dans sa cour qui donne sur la plage le corps étonnamment digne d’une vieille clocharde. Tout en elle est mystère, jusqu’à la lourde chaîne en or qu’elle porte autour du cou. L’ambulance partie, l’homme s’installe, paie une bouteille de vin, demande le nom de la morte. Phrase après phrase, il découvre, fasciné, la tragédie d’une vie mêlée à l’histoire plus ancienne du Sénégal…

Ce que j'ai aimé :

Ce roman est doté d'un souffle romanesque, d'un envol, comme si on écoutait un griot au coin du feu, un conteur exceptionnel qui suit ses personnages un à un, ses mots donnant vie à celui ou celle qu'il peint et ce dernier s'anime soudain devant nous, nous qui n'avons de cesse de découvrir ce qu'il va devenir. Cet art du conteur est indéniable.

« Au cours de sa longue narration, pêle-mêle, tour à tour, j’ai été ému jusqu’aux larmes, j’ai été content, j’ai souri, j’ai frémi, je me suis exclamé “Ndeyssane !” pour exprimer ma pitié, j’ai énormément appris, j’ai bandé, j’ai été attendri, j’ai songé à Dieu, à son prophète Mamadou, paix et salut sur lui, j’ai été circonspect, j’ai applaudi des deux mains, je me suis posé des questions, j’ai tremblé, j’ai eu la nausée, j’ai ri aux éclats, j’ai eu le cœur serré, j’ai dit bravo, je me suis égayé, j’ai été attristé, je me suis révolté (…) Bref, pas un seul instant je n’ai eu à m’ennuyer. »

Le conteur s'attache aux actes qui pèsent dans nos vies, à la corruption inhérente aux puissants, mais aussi au thème de l'excision réduisant les femmes à ne connaitre qu'un plaisir fugace.

Ce roman est profondément riche, et sa lecture rappelle combien l'art du récit puise sa source dans une littérature orale millénaire.

Présentation de l'éditeur : Folio

Publié dans Littérature Afrique

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Rencontre Babélio avec Hemley Boum

Publié le par Hélène

Hemley Boum est une autrice camerounaise qui a publié en 2010 son premier livre Le clan des femmes. Elle publie son dernier roman Le rêve du pêcheur.

L'histoire débute à Campo, petit village de pêcheur. Pourquoi le choix de ce lieu ? C'est un petit village au sud est du Cameroun au bord de l'Atlantique en face d'autres pays. Des allemands y ont vécu puis les français et les anglais, c'est un lieu de rencontres, et cela s'entend avec la langue. J'étais de passage à Campo et j'ai découvert cet endroit sublime, sauvage, saisissant et profondément romanesque. Le lieu est venu avant le personnage, quand je suis arrivée en fin de soirée, les pirogues rentraient de la pêche, et le pêcheur est né de cette vision. Je suis restée quelques jours et j'ai compris ce qu'était ce lieu.

Votre roman est-il une dénonciation de cette mondialisation qui tue à petit feu le travail des pêcheurs ?
Je suis romancière, j'écris sur les gens , je veux leur donner une consistance, et je regarde l'impact des évènements sur eux. On ne peut pas démondialiser, on ne peut pas fantasmer un passé révolu, on peut juste constater l'impact sur les gens. La question est de savoir ce que nous faisons de ce qu'on a puisque il est impossible de revenir en arrière.

Zackary est un être de mémoires ? Je parle plutôt d'archivage, les histoires s'inscrivent en nous sans qu'on en soit conscient. Zackary aurait pu mourir mais quelque chose en lui l'a poussé vers autre chose vers une lumière qui est une intuition ? Ou autre chose, on ne sait pas...L'amour provoque cette intuition chez Zack. Il doit reprendre possession de lui-même et de sa vie en revenant vers ses racines.

La vie est dure pour les rêveurs, le chemin n'est pas simple. Les contrariétés du destin seront aussi sa chance.

J'ai souhaité formé deux destins en miroir, c'était important pour moi pour montrer combien on porte en soi un héritage et il faut savoir ce qu'on transporte en soi, trouver des réponses aux questions pour se retrouver.

Les femmes sont elles fortes et les hommes lâches dans votre roman ?

Non, les uns et les autres sont plus nuancés. Yalana est brutale avec sa fille, Dorothée est absente et est même dangereuse pour son fils. Julienne est faible aussi, car quand son homme vacille, elle lui dit qu'il peut partir. Elles restent malgré tout, elles sont là elles ne fuient pas, même quand elles partent, elles reviennent c'est ce qui permet aux hommes d'être sauvés car ils peuvent revenir. Je voulais des hommes aimés et je voulais qu'ils aient des filles. Les femmes font ce qu'elles doivent, elles protègent les leurs. Sans la communauté, elle n'est rien. 

Je vous invite à découvrir ce beau roman qui ancre les destins dans la terre !

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Le rêve du pêcheur de Hemley BOUM

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Les terres lointaines ne tiennent pas leurs promesses"

Zack a dû fuir le Cameroun à dix-huit ans, laissant derrière lui sa mère Dorothée ainsi que la femme dont il était amoureux. A Paris, il tente de se reconstruire, devient psychologue, se marie et devient père de famille. Mais un manque incommensurable résonne en lui et il lui faudra retourner sur les traces de son passé pour le combler. Quelques décennies plus tôt, son grand-père Zacharias, pêcheur dans un petit village côtier se heurte aux changements de son métier. Lui aussi sera banni de sa communauté et son histoire aura une répercussion inévitable sur sa famille. Les deux histoires se font écho, elles fonctionnent en miroir

Les personnages errent en quête d'identité, cherchant en tâtonnant à s'adapter à un monde qui s'effrite, que ce soit à cause de la mondialisation et des changements qu'elle induit, ou à cause de choix malencontreux qui bouleversent l'équilibre fragile des êtres. Zack doit s'exiler, contraint et forcé, et ce départ n'aura de cesse de le déstabiliser : "Nous ne devrions pas avoir à avancer sans repères, sans protection, nous délester de tout ce que nous avons été, s'arracher à soi en espérant germer dans une nouvelle terre. Ceux qui ont ce privilège voyagent l'esprit léger. Ils partent de leur plein gré, sachant qu'ils peuvent revenir quand bon leur semble. Nos périples à nous ne prévoient aucun retour, nous ne sommes pas des voyageurs mais des exilés. L'exil est un bannissement et une mutilation, il y a quelque chose de profondément inhumain." p 243

Chacun cherche ses racines, pour comprendre d'où il vient, si les  ancêtres ne racontent pas, l'être ignore ce qu'on lui a légué et vit sans repères, sans se comprendre lui-même.

En ce sens, la fin est grandiloquente, elle constitue une apothéose, tout prend sens parce que les êtres retrouvent leur patrie et les leurs. Même le style de l'autrice change, plus lyrique, plus en adéquation , comme si jusqu'à ces scènes tout était laborieux, difficile. Il leur fallait se relier à leurs racines pour être pleinement eux-mêmes.

Un très beau roman qui fait sens...

Présentation de l'éditeur : Gallimard

Voici le compte rendu de la rencontre organisée par Babélio avec l'autrice.

tous les livres sur Babelio.com

Publié dans Littérature Afrique

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Le livre de Mémory de Petina GAPPAH

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Si je sors un jour, j'irai jeter des oiseaux de paradis depuis le sommet du monde."

Mémory est dans le couloir de la mort et à la demande de son avocate, elle écrit tout ce dont elle se souvient, elle raconte son histoire à une journaliste venue l'interviewer. Elle plonge alors dans ses origines et raconte son enfance dans son township natal, près d'Harare au Zimbabwe, elle raconte comment elle a été vendue à un blanc qui l'a menée dans les banlieues riches, homme qu'on l'accuse aujourd'hui d'avoir assassiné pour hériter de sa fortune. Mais Mémory ne cherche pas la fortune, ou du moins, pas celle-ci, elle voudrait juste comprendre, éclairer son passé empli de secrets et mystères pour enfin avancer vers la vérité.

"Mais même ici, il y a des choix à faire et le plus important d'entre eux, c'est la vie intérieure. Je ne penserai pas à demain. Tout ce que je veux, c'est vivre dans l'instant. Echapper à mon passé ne sera pas possible. Mais si j'y retourne, ce sera seulement pour découvrir des moyens d'enrichir mon présent. Pour accepter le fait qu'il n'y a pas de méchants dans ma vie, seulement des gens brisés qui essaient de guérir, qui titubent dans l'obscurité et se cognent les uns contre les autres ; pour trouver un moyen de pardonner mon père et ma mère, pour pardonner Lloyd, pour retrouver la voie de mon propre pardon."

Mémory est albinos et elle a fait très tôt l'expérience de l'altérité, et toute son histoire sera marquée par ses rencontres avec des êtres meurtris eux aussi parce que différents. Elle a su s'adapter à la prison, lieu de toutes les différences et cohabite avec les surveillantes et prisonnières relativement sereinement. Dans son livre, elle décrit aussi cet univers carcéral, l'éducation qu'elle a reçue lui permet d'analyser, de s'échapper par le biais de ses lectures, de maitriser le monde et d'accepter ainsi peu à peu la cohabitation des deux univers qui l'ont formée : celui des townships, des croyances ancrées dans la tradition, et celui de Lloyd et de son éducation libératrice.

JM Coetzee qualifie cette autrice de "voix exceptionnelle" et il faut lire effectivement ce roman pour comprendre toute sa puissance, puissance d'écriture, mais aussi voie vers le pardon, vers la tolérance et la compréhension.

Un grand roman !

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

Publié dans Littérature Afrique

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Sa seule épouse de Peace Adzo MEDIE

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Le mariage ne devrait pas être une compétition sans fin où l'épouse passe sa vie à se démener pour être vue et choisie."

Afi Tekple vit avec sa mère dans une petite ville du Ghana, quand sa famille décide de la marier à Elikem Ganyo. Le jour du mariage, le marié est absent, et la jeune femme apprend qu'en réalité il a déjà une autre femme, relation que sa famille désapprouve. Afi a la charge de faire fonctionner suffisamment son mariage pour que Elikem oublie l'autre femme en question.
Afi comprend rapidement que sa tâche sera plus difficile que prévu. Mais ce sera peut-être l'occasion pour elle de s'émanciper de ce modèle lié au couple et à la famille pour créer son propre chemin lié à sa passion pour le stylisme.

Le roman reste assez léger malgré les thématiques abordées, oscillant entre romance, roman social et roman aux accents féministes. Par petites touches et en flirtant avec ces différents genres, l'autrice offre une lecture agréable qui permet de mieux comprendre la culture du pays.

Présentation de l'éditeur : Editions de l'aube

Publié dans Littérature Afrique

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Le cri du Kalahari de Mark et Délia OWENS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Le désert du Kalahari occupe la plus grande partie de la république du Botswana, au nord de l'Afrique du Sud. En 1974, Mark et Delia Owens partent pour cette destination avec pour seuls bagages quelques vêtements de rechange, un vieil équipement de camping, un appareil photo, mais mus par un même idéal : travailler à la sauvegarde de la nature et des animaux sauvages. Ils choisissent cette région reculée, à 1500 km de toute ligne électrique, de tout hôpital et même de l'épicerie la plus rudimentaire car leur but est d'observer les animaux dans des conditions uniques. Ils resteront sept ans dans cette vallée nommée Deception Valley.

"Nous avons toujours eu une prédilection pour les endroits sauvages, nous étions attirés par l'impression de force et de paix qu'ils dégagent, par la solitude qu'on y trouve. Depuis toujours, aussi, nous ne pensons qu'à les sauver de la destruction."

Ils relatent ici leurs rencontres inoubliables avec les antilopes, les lions qui viennent se promener sur le camp, ou encore les hyènes brunes adeptes du vol de bouilloire. Cette vie passée loin de tout est aussi dangereuse, ils connaitront des sécheresses arides, tout comme des trombes d'eau violentes, mais aussi des incendies de savane aux effets dévastateurs. Au fil du temps, ils se perfectionnent et investissent dans un petit avion Echo Whisky Golf pour suivre plus longtemps les animaux, ils utilisent aussi des radio émetteurs pour suivre leurs mouvements. A leurs côtés, le lecteur s'attache aussi à Moffet, Blue, Bimbo, Star, et à tous les autres animaux rencontrés et respectés.

Delia Owens greets the brown hyena "Pepper."

Leur étude porte principalement sur les lions et les hyènes, leurs thèses portant respectivement pour Mark sur l'écologie des comportements coopératifs parmi les lions et pour Délia sur l'entraide chez les hyènes brunes. Mais de ce voyage ils ont aussi rapporté des éléments permettant de comprendre l'un des mouvements migratoires d'antilopes les plus importants du monde et démontré l'effet dévastateur des clôtures de barbelés sur la vie animale au Kalahari. Leurs observations sont destinées à la science mais ont aussi comme objectif d’œuvrer pour la préservation de la nature et faire connaitre le Botswana.

Un magnifique récit !

Ici le lien vers le site de leur fondation : http://www.owens-foundation.org/index.html

Présentation de l'éditeur : Points

Du même auteur : Là où chantent les écrevisses

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