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litterature amerique du nord

Une année à la campagne de Sue HUBBELL

Publié le par Hélène

                             

♥ ♥ ♥ ♥

Comme le dit J.M.G LE CLEZIO dans la préface :

voici un livre complet.

   

L’auteur :

Sue Hubbell était bibliothécaire et biologiste avant de tout quitter avec son mari pour les Ozarks, une région montagneuse au sud est du Missouri. Là, loin de la société de consommation qu’ils réprouvent, ils  vivent du produit de leurs ruches. Quelques années plus tard, son mari la quittera et c’est désormais seule qu’elle évoluera dans le monde des « fervents de la vie simple ».

L’histoire :

Sue Hubbell vit depuis douze ans dans sa ferme aux abeilles quand elle commence ce récit. Elle nous fait partager une année de sa vie (d’où le titre…), saisons après saisons. 

Ce que j’ai aimé :

-       L’harmonie avec la nature : Sue Hubbell respecte et admire le monde qui l’entoure, du coyote au serpent venimeux en passant par les parasites et les moustiques. Elle nous apprend à comprendre le cercle de la nature, cercle dans lequel les humains ont un rôle particulier à jouer, puisqu’ils sont les seuls nantis d’un cerveau

« qui me permet de m’apercevoir que lorsque je manipule et modifie n’importe quelle partie du cercle, il y a des répercussions sur tout l’ensemble. » (p. 106)

 

-       L’humilité de Sue Hubbell : humilité presque socratique :

« Pendant ces douze années, j’ai appris qu’un arbre a besoin d’espace pour pousser, que les coyotes chantent près du ruisseau en janvier, que je peux enfoncer un clou dans du chêne seulement quand le bois est vert, que les abeilles en savent plus long que moi sur la fabrication du miel, que l’amour peut devenir souffrance, et qu’il y a davantage de questions que de réponses. » (p. 22)

-       L’hymne à la vie

« Nous sommes toutes deux [l’araignée tisseuse de toiles et Sue] des amalgames animés de produits chimiques communs à tous les êtres vivants : carbone, hydrogène, oxygène, azote, soufre et phosphore. Toutes deux sommes confrontées à une série de problèmes posés par notre chimie et notre sensibilité propre, entre autres comment grandir et comment gagner notre vie. Ce sont là de grandes questions et comme c’est souvent le cas avec les Grandes Questions, nous avons trouvé des réponses différentes. (…)

Vivre dans un monde où les réponses aux questions peuvent être si nombreuses et si valables, voilà ce qui me fait sortir du lit et enfiler mes bottes tous les matins. » (p. 85)

Ce que j’ai moins aimé :

-       Absolument rien.

Premières phrases :

« Le mur sud de mon chalet est occupé par trois grandes baies qui vont du sol au plafond. J’aime être assise au creux du fauteuil en cuir marron, dans le crépuscule des soirées d’hiver, à regarder les oiseaux voleter autour de la mangeoire installée en travers des fenêtres. »

Vous aimerez aussi :

Un été prodigue de Barbara KINGSOLVER

 

Merci à Bénédicte qui fut la première à m’avoir fait découvrir ce sublime récit. Un autre avis chez Keisha, aussi enthousiaste que moi…

Une année à la campagne, Sue HUBBELL, Gallimard, Sept. 1988, 248 p.

POCHE : Une année à la campagne, Sue HUBBELL, Folio, juin 1994, 259 p., 5,60 euros   

TAGS : Littérature américaine - Nature - Solitude

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Ma famille et autres animaux de Gérald DURRELL

Publié le par Hélène

 

♥ ♥ ♥ ♥

Un roman très drôle sur une famille délirante en vacances sur l’île de Corfou.

 

   

L’auteur :  

Gérald DURRELL est un célèbre naturaliste et écrivain britannique, fondateur de la Durrell Wildlife Conservation et du zoo de Jersey. Il est le frère de l’écrivain Lawrence DURRELL.

 

 

L’histoire :  

La famille Durrell part s’installer sur l’île de Corfou pour bénéficier d’un climat plus clément qu’en Angleterre. Gerry, 10 ans, se consacre là-bas à l’étude des animaux qui peuplent l’île. Il nous conte avec beaucoup d’humour les péripéties de sa drôle de famille.

 

Ce que j’ai aimé :  

-          L’humour car comme le dit le narrateur :  

« Vivre à Corfou équivaut à vivre une opérette haute en couleur et pleine de rebondissements. » (p. 13)  

Cette famille a tout « d’un cirque ambulant et son personnel » (p. 261).

 

-          La désinvolture, légèreté de cette famille si fantasque : la maison est trop petite pour recevoir des invités, qu’à cela ne tienne, ils déménagent. Puis la grand-tante Hermione menace de débarquer, nouveau déménagement dans une maison plus petite qui ne permet pas de l’accueillir… 

 

-          L’harmonie avec la nature : le jeune Gerry nous fait découvrir tout un monde insoupçonnable :  

« Entre les pétales épais et soyeux de chaque rose vivaient de minuscules araignées, semblables à des crabes, qui filaient de côté lorsqu’on les dérangeait. » (p. 37) 

Il n’hésite pas à adopter les animaux qu’il rencontre, des tortues aux lézards, en passant par les hiboux, ce qui fait dire à son frère :  

«  Cette maison est un enfer, je vous assure. Il n’est pas un coin qui ne fourmille de bêtes malintentionnées prêtes à se jeter sur vous. (…) D’abord, j’ai été attaqué par un scorpion, une bête hideuse qui a répandu du venin et des petits partout. Puis ma chambre a été saccagée par des pies.  Maintenant, il y a des serpents dans la baignoire et des bandes d’albatros volent autour de la maison avec des bruits pareils à ceux d’une tuyauterie défectueuse. » (p. 249)

 

Ce que j’ai moins aimé :  

-          Rien

 

 Premières phrases :  

« Ce livre est le récit d’un séjour de cinq années que j’ai fait avec ma famille dans l’île de Corfou. Je le voyais, à l’origine, comme un exposé légèrement nostalgique sur l’histoire naturelle de l’île, mais je commis la grave erreur d’y introduire les membres de ma famille dès les premières pages. »

 

Vous aimerez aussi :  

Ma famille formidable de Fred CHAPPELL

 

Ma famille et autres animaux, Gérald DURRELL, Editions Gallmeister, Nature Writing, Janvier 2007, 263 p., 22.90 euros

 

Nature Writing oblige, Keisha a apprécié... Cathe et Sylde également.

TAGS : Littérature américaine - Famille - Animaux - Nature- Humour

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La tournée d'automne de Jacques POULIN

Publié le par Hélène

Tournee-d-automne.jpg

 

♥ ♥ ♥

Un petit roman au charme tendre autour de la relation magique que tisse deux êtres guettés par la vieillesse.

 

  L’auteur :

Jacques POULIN est né au Québec mais vit en France. Il est un des auteurs majeurs du Québec et a publié une dizaine de livres à l’heure actuelle. Il aime s’arrêter sur les liens ténus qui unissent les êtres et peint avec beaucoup  de simplicité ces rapports si fébriles.

L’histoire :

Un chauffeur de bibliobus se prépare pour sa tournée d’été le long de la côte nord québécoise. Il pense que la tournée suivante, celle d’automne sera la dernière. Il ne sait pas encore qu’une belle rencontre va bouleverser son programme…

Ce que j’ai aimé :

-       La relation touchante qui s’ébauche entre Marie et le Chauffeur. Lui qui ne veut pas devenir vieux pensait que son cœur était endormi. Et pourtant, de doux sentiments vont éclore au fil des pages et des tendres caresses…

-       La simplicité des rapports entre les êtres, simplicité des dialogues, simplicité des relations qui cache pourtant une grande solitude. Cette subtilité est proprement magique.

« Les femmes ne sont pas faites pour séduire, dit-il.

-       Elles sont faites pour quoi ?

-       Pour la même chose que nous : essayer de rendre le monde un peu plus vivable… » (p. 180)

 

-       L’univers de Jacques POULIN si poétique, si chaleureux. Je m’y sens toujours bien, entourée de livres, bercée par le ronronnement des chats, rêvant devant les paysages québécois dépeints…

Ce que j’ai moins aimé :

-       Ce livre est tellement charmant qu’on ne peut se permettre de lui trouver des défauts. Ce serait comme de trahir un ami. Et puis de toute façon, il n’a pas de défauts…

Premières phrases :

« Il ouvrit la fenêtre pour mieux entendre la musique. C’était une petite musique de fanfare avec des cuivres et des tambours. Il se pencha au-dehors, mais elle venait de l’autre bout de la terrasse Dufferin. Comme le temps était beau, il décida d’aller voir. Il descendit les cinq étages. »

Vous aimerez aussi :

Le cœur découvert de Michel TREMBLAY              

           

La tournée d’automne, Jacques POULIN, Actes Sud,

POCHE : La tournée d’automne, Jacques POULIN, Babel Poche n°219, janvier 1997, 208 pages, 6.50 euros   

 

TAGS : Littérature canadienne - Québec - Couple - Vieillesse - Livres

D'autres avis répertorié chez Sylire.

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Indian creek : un hiver au coeur des Rocheuses de Pete FROMM

Publié le par Hélène

                     

♥ ♥ ♥  

Un bon roman d’aventures au coeur des Rocheuses.

 

 

L'auteur :

 

Pete Fromm est un écrivain américain contemporain. Lors de l'hiver 1978, il accepte un travail pour l'office de réglementation de la chasse et de la pêche dans l'Idaho, et c'est ensuite cette expérience qu'il relate plusieurs années plus tard dans Indian Creek. A part ce roman-là et un recueil de nouvelles Avant la nuit, ses romans ne sont pas encore traduits en français.

 

L’histoire :

 

Le narrateur Pete Fromm lui-même, décide de se transformer en aventurier en acceptant un travail au cœur des Rocheuses durant les sept mois d’hiver. Il est ainsi chargé de surveiller des œufs de saumon implantés dans une rivière. Il dormira donc dans une tente à proximité de ladite rivière et devra apprendre à composer avec la dure loi de la vie sauvage…

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          La fluidité du récit : je ne me suis pas ennuyée une seule seconde (contrairement au narrateur) tant le rythme est enlevé et le style vivant et drôle.

-          Les aventures s’enchaînent judicieusement, entre tentatives de chasse, rencontre avec un lynx ou un puma, visite de chasseurs…

 

 Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Peut-être l’absence de réflexions philosophiques ou écologiques ou…, bref, l’absence de réflexions. Le texte nous livre les aventures de façon brute, sans fioritures, et personnellement, j’en aurais bien appréciées quelques unes…

 

Premières phrases :

 

  "Après le départ des gardes, la tente que nous avions dressée me parut encore plus petite. Je me tenais devant elle, et un frisson que je croyais dû à une bourrasque me parcourut le cou. Allais-je vraiment vivre là-dedans désormais ? Serait-ce là mon foyer pour les sept mois à venir ? Seul, durant tout un hiver ?"

 

Vous aimerez aussi :

 

Là où se trouvait la mer, Rick BASS

 

Indian creek, Pete FROMM, Editions Gallmeister, Nature Writing, sept. 2006, 266 p., 22.90 euros

POCHE : Indian creek, Pete FROMM, Editions Gallmeister, Totem, avril 2010, 237 p., 9 euros

 

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L’or des fous : Vies, amours et mésaventures au pays des Four Corners de Rob SCHULTHEIS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Un roman vivifiant et intelligent qui décrit bien ce qui oppose les partisans de "la vie sauvage" à ceux qui défendent la civilisation et ses méfaits.

   

L'auteur :

Rob Schultheis est un journaliste américain qui a longtemps été correspondant de guerre en Afghanistan. Il est également féru d'alpinisme. Il vit à Telluride, Colorado, et l'expérience qu'il raconte dans L'or des fous est la sienne. Un autre de ses romans, Sortilèges de l'ouest est aussi publié chez Gallmeister.

L’histoire :

En 1973, Rob Schultheis décide de quitter la ville et son aliénation pour se rendre au fin fond du Colorado, à Telluride. Il a comme voisins des ours et des grizzlis, ainsi que quelques hurluberlus qui aiment se raconter des histoires à dormir debout…

Il nous conte quelques épisodes cocasses de cette expérience, avec, en regard l’évolution négative que lui ont infligée divers promoteurs intéressés.

Ce que j’ai aimé :

-       Les anecdotes cocasses qui cachent au fond des réflexions bien plus profondes.

-       Le style vivant et vivifiant, comme le vent d’hiver qui hante ces contrées sauvages :

 

« Le paradis, de par sa nature même, est difficile d’accès, insaisissable, réfractaire et invivable. Si on essaie de vous fourguer un paradis qui ne ressemble pas à ça, on cherche à vous tromper. » (p. 56)

 

-       L’harmonie avec la nature :

 

 « Les montagnes ne sont pas un monde mort ; au contraire, elles bruissent de vie. Nous essayons de les anéantir avec nos mines, nos routes, nos pistes, nos remonte-pentes ; mais elles continuent de tenter de communiquer avec nous avant qu’il ne soit trop tard. » (p. 118)

 

-       La philosophie de vie de ce drôle d’aventurier :

 

« Pourquoi n’ai-je pas vécu toute ma vie avec une telle authenticité, avec force, détermination et intensité ? Tout le reste n’est que du temps gâché, et le temps est tout ce que nous avons. (…) Décaper nos vies, nous débarrasser de tout ce qui est faux et illusoire, stupide ou terne, mensonger ou méprisant, et vivre comme nous pouvons le faire, même si nous nous appliquons à l’oublier. » (p.166)

 

YEAAAHHHH !!

Ce que j’ai moins aimé :

-       Les chapitres s’enchaînent sans liens apparents, sans chronologie, j’aurais apprécié plus de construction.

Premières phrases :

« C’est en 1973 que j’ai pris mon baluchon pour aller m’installer dans les San Juan Mountains, pratiquement à l’endroit où le Colorado, l’Utah, le Nouveau-Mexique et l’Arizona se rejoignent. Telluride, Colorado, 8750 pieds et des poussières au-dessus du niveau de la mer, perchée au fond d’une vallée encaissée tout là-haut. Au plus profond du cœur déchiqueté des Rocheuses. »

Vous aimerez aussi :

Indian creek de Peter FROMM

 

  L'or des fous, Rob SCHULTHEIS, Editions Gallmeister, Nature Writing, mars 2008, 235 pages, 22.90 euros 

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Prodigieuses créatures de Tracy CHEVALIER

Publié le par Hélène

Prodigieuses 

 ♥ ♥ ♥  

 

Un roman divertissant qui constitue un bon moment de lecture.  Le domaine de la paléontologie abordé n'est qu'un prétexte pour peindre l'histoire d'une belle amité entre deux femmes de milieux différents.

 

 

 

L'auteur :

 

Tracy CHEVALIER est une écrivaine américaine domiciliée en Angleterre.  Elle écrit des romans qui ont toujours un arrière-fond historique. Elle connaît le succés en 1999 grâce à La jeune fille à la perle, roman centré sur le tableau éponyme du peintre VERMEER.

 

L’histoire :

 

Nous sommes en 1810 sur la côte du Dorset au Sud de l’Angleterre. Mary Anning, jeune fille d’origine modeste arpente les plages à la recherche de ces « prodigieuses créatures » que sont les fossiles afin de les revendre. Elizabeth Philpot, célibataire cultivée, va hanter les mêmes plages, fascinée par ces « curios » qu’elle collectionne. Les deux femmes ne pourront donc que se rencontrer et s’allier pour découvrir ces créatures hors du commun.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Intérêt historique : Comme dans beaucoup de ses romans, Tracy Chevalier se base sur des données historiques véritables. Ainsi elle romance ici la vie de Mary Anning (1799-1847), devenue une célèbre paléontologiste.

-          Volet théologique : la découverte de ces « curios », animaux étranges aux formes inconnues remet en cause la théorie créationniste de la Bible : comment Dieu aurait-il pu créer des animaux qu’il aurait ensuite fait disparaître ? Néanmoins si la question est posée dans le roman, elle reste peu approfondie.

-          Attrait sociologique : Tracy Chevalier nous donne à voir une société aux codes et aux convenances très marqués. Les femmes n’ont résolument pas les mêmes droits que les hommes, ne pouvant se promener seules, et leurs découvertes même sont « récupérées » par les scientifiques de sexe masculin.

Les différences de condition sont également évoquées au travers de la question du mariage.

-          Sentimental : les fossiles et leur découverte ne sont qu’un prétexte, qu’un contexte pour écrire l’histoire de l’amitié entre ces deux femmes, amitié que quelques hommes viendront perturber…

-          Les changements de point de vue (un chapitre Mary, le suivant Elizabeth) vivifient la narration.

-          L’ensemble est bien rythmé, les évènements se succédant intelligemment de façon  à garder l’attention du lecteur intacte.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          La psychologie des personnages reste relativement sommaire, et surtout celles des hommes.

 

 « C’était le genre d’hommes à prendre des décisions et à ne pas aimer attendre qu’elles soient suivies d’effet » (p. 111)

 

« Evidemment il adorait lui faire part de ce qu’il savait, les hommes sont comme ça. » (p. 202)

 

-          Les personnages secondaires sont trop rapidement délaissés, décrits de façon très rapide.

-          En résumé, je dirais donc que la comparaison avec Jane Austen apparaissant en quatrième de couverture me semble exagérée.

 

Premières phrases :

 

« La foudre m’a frappée toute ma vie. Mais une seule fois pour de vrai. Je devrais pas m’en souvenir, parce que j’étais à peine plus qu’un bébé. »

 

Vous aimerez aussi :

 

La belle chocolatière de PECASSOU CAMEBRAC

 

 

Prodigieuses créatures, Tracy CHEVALIER, Editions de la Table Ronde, Quai Voltaire, mai 2010, 377 pages, 23 euros 

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