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litterature amerique du nord

La bonne grosse montagne en sucre de Wallace STEGNER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

En 1905, alors que son père se remarie avec sa meilleure amie, la jeune Elsa décide de fuir et de s'installer chez son oncle dans le Dakota. Là, elle rencontre Bo, un jeune homme tumultueux aux ambitions disparates. Elle décide de lui faire confiance malgré son impétuosité et se marie avec lui. Ils fondent une famille et Elsa et ses deux garçons doivent suivre les projets de Bo, qui d'aventures en aventures court après la fortune, "la bonne grosse montagne en sucre".

Suivant des désirs insatiables, Bo entraine sa famille par monts et par vaux, ces déplacements incessants liés à des projets hasardeux pouvant à la fois apparaitre comme une énergie immense d'offrir une vie radieuse à sa famille, mais aussi comme un besoin égoïste de bouger sans cesse, peu importe les sacrifices que doivent faire Elsa et les enfants. Elsa, douce et endurante appelle ses enfants à la compassion face à ce père directif. Son fils comprend peu à peu qu'il ne peut pas juger l'être humain par des actes ponctuels puisqu'il est en perpétuel devenir, il n'est pas seulement un point mais une ligne "Il restait toujours en partie ce qu'il avait été au départ, mais pas exactement ; il suivait une ligne au cheminement de laquelle présidaient son héritage et son environnement, mais il était de plus sujet à toutes sortes de variations à l'intérieur du cadre étroit de ses capacités." p 579

Histoire passionnante d'une famille au long cours, la narration prend son temps pour s'attacher aux pas de chaque personnage, d'où les 830 pages ... Ils évoluent sous nos yeux et Elsa se démarque des autres par son amour inconditionnel pour Bo et sa volonté de préserver sa famille à tout prix. Elle offre ici un beau portrait de femme forte.

Du même auteur :   Le goût sucré des pommes sauvages ♥ ♥ ♥ (Nouvelles)  Lettres pour le monde sauvage; ♥ ♥ ♥ ♥ ; En lieu sûr ♥ ♥

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

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Marcher vers l'horizon de Doug PEACOCK

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Ed savait que la véritable sagesse vient de la terre, qu'elle monte de nos racines jusqu'à toucher l'esprit. Marche, marche encore. Les pieds feront l'instruction de l'âme." p 77

Après le Vietnam, Doug Peacock n'est plus le même homme. Il reste hanté par les horreurs de la guerre et ne parvient pas à se réadapter à la société qu'il a connu. A cette époque, il fait alors la rencontre de Edward Abbey et les deux hommes se reconnaissent, mus par un amour inconditionnel pour la nature, et persuadés que là est la rédemption. L'un et l'autre ressentent le besoin de ces longues marches solitaires en pleine nature pour trouver un équilibre.

"J'étais persuadé que ces canyons, ces buttes, ces mesas verdoyantes recelaient une sagesse et un équilibre corporel indispensables, dont on pouvait s'abreuver en arpentant la contrée l'esprit ouvert." p 91

Abbey et Peacock s'influencent l'un l'autre, Désert solitaire est à la naissance du mouvement écologiste moderne, et la branche militante de ce mouvement s'est inspirée du Le gang de la clé à molette dans lequel Peacock a son propre personnage sous les traits de George Hayducke.

La nature et l’amitié permettront à l’ancien combattant de trouver un second souffle vital, et de se consacrer à un nouveau combat : la défense du monde sauvage.

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Les livres de Edward Abbey : Le gang de la clé à molette  ♥ ♥ ♥  ; Désert solitaire ♥ ♥ ♥ ♥ ; Le feu sur la montagne ♥ ♥ ♥ ♥ ; Le retour du gang ♥ ♥ ♥ ♥ ; Seuls sont les indomptés ♥ ♥ ♥ ; En descendant la rivière ♥ ♥ ♥ ; Un fou ordinaire ♥ ♥ ♥

Février 2023 : Un auteur jamais lu

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Mercy Street de Jennifer HAIGH

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Claudia travaille dans la clinique de Mercy Street à Boston. Là, les femmes désireuses d'avorter sont écoutées, prises en considération et guidées. Claudia les aide en répondant à leurs questions, en les accompagnant dans cette destinée bouleversée. Devant la clinique défilent des militants anti-avortement prêts à tout pour inciter les jeunes femmes désœuvrées à garder leur enfant. Claudia ressent de plein fouet cette pression quotidienne et s'échappe de temps en temps en rendant visite à Timmy, son vendeur d'herbe.

Si l'autrice s'attache aux pas de Claudia, pro-avortement, elle suit aussi la trajectoire des anti-avortements, et de l'un d'eux particulièrement virulent dans ses actes et propos. Elle offre ainsi une vision très juste de l'Amérique à travers ces personnages parfaitement bien cernés. Chacune de leur histoire est esquissée, ils prennent vie sous nos yeux pour incarner leurs idées, Jennifer Haigh fait preuve d'empathie pour chacun d'eux, elle expose les opinions , le passé qui a mené chacun là où il est à présent, pour mieux comprendre - sans excuser - certains choix.

La vision de l'Amérique qui nous est présentée est très réaliste : il s'agit de l'Amérique qui permet tellement facilement de se procurer des armes, de l'Amérique dangereuse inhérente à ces ventes, de l'Amérique des petits trafics de drogue, de l'Amérique qui a donné naissance à des groupuscules qui grâce à internet et à son anonymat se permettent d'aller à l'encontre de la dignité humaine, de l'Amérique qui laisse de côté tellement de misérables. Mais la vision est aussi universelle : la folie des hommes rôde, prête à s'enflammer ...

Pour apaiser les esprits, Jennifer Haigh invite son lecteur à la compassion et à la compréhension des phénomènes. Avec intelligence, elle pose les faits et actes pour ouvrir les esprits et peut-être, espérer enfin un semblant de paix...

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Mois de janvier : Sortie 2022

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Le territoire sauvage de l'âme de Jean-François LETOURNEAU

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Kuujjuaq est un village nordique du Nunavik situé sur le bord de la rivière Koksoak dans la région administrative du Nord-du-Québec, au Québec. Guillaume y a décroché son premier emploi de professeur et il rencontre ses élèves, des Inuits principalement, qui vivent dans la neige la majorité de l'année. IL s'intègre peu à peu à la communauté, participant aux expéditions de chasse ou aux matchs de hockey locaux.

Quelques années plus tard, il s'est installé avec sa famille en Estrie, à l’orée de la Massawippi, sous les pruches menacées par les haies de cèdres et les tondeuses à gazon, Il tente de transmettre à ses propres enfants son amour de la nature.

Avec une infinie tendresse, l'auteur évoque l'harmonie père fils, et s'interroge sur ce que l'on souhaite léguer à ses enfants. En célébrant ces territoires qui changent peu à peu, il nous invite à les préserver pour que le monde de demain ait du sens.

Un très beau premier roman !

Présentation de l'éditeur : Editions de l'Aube

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Crazy Brave de Joy HARJO

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Puissent nos yeux et nos oreilles s'ouvrir encore pour entendre et connaitre nos ancêtres. Puissions-nous nous souvenir des histoires. Puisse cette histoire nourrir la vôtre."

Crazy Brave. Folle et Brave. Tels sont les noms que Joy Harjo a reçus en héritage de sa famille amérindienne. Fille d’une mère cherokee et d’un père creek, elle est née dans les années 1950 dans une réserve de l’Oklahoma.

Dans un monde marqué par la violence et l'absence d'espoir pour les femmes, Joy réussit à s'échapper par le biais des arts, du théâtre, du dessin, de la peinture, de la poésie, ou encore de la musique.

Ce que j'ai moins aimé :

Beaucoup de violence, des femmes battues à qui on brûle les ailes, des enfants vivant dans la peur, dans la faim...

Bilan :

Figure iconique du féminisme, nommée « Poète lauréat des États-Unis » en 2019 et 2020, Joy Harjo offre ici une ode à l'émancipation.

Présentation de l'éditeur : J'ai Lu

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Calme plat de Charles WILLIAMS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Les êtres humains confinés dans des lieux trop étroits étaient apparemment sujets aux lois de la friction moléculaire et de l'échauffement, comme les gaz sous pression."

Alors qu'ils sont en lune de miel tous les deux sur un bateau voguant sur l'Océan Pacifique, Ingram et Rae remarquent un bateau immobile à l'horizon, puis un canot qui s'approche de leur bateau avec à son bord un jeune homme épuisé, physiquement et moralement. Ce dernier leur raconte que les passagers de son bateau sont morts d'une intoxication alimentaire et que son bateau coule. Mais des éléments mystérieux poussent Ingram à se rendre sur ledit bateau... A ses risques et périls...

Si vous ouvrez ce livre, sachez que vous ne pourrez plus le refermer tant le suspens vous prend ! Le calme plat n'est qu'apparent tant les âmes des protagonistes sont complexes, agitées par des soubresauts angoissants. Le huis clos renforce cette tension montant crescendo sur cette mer d'huile que rien ne vient troubler.

Le roman a été adapté au cinéma par Phillip Noyce avec Nicole Kidman et Sam Neill en 1989 sous le titre Calme blanc, puis par Orson Welles en 1970 sous le titre The Deep.

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Du même auteur : Le bikini de diamants

Mois de novembre : On mène l'enquête

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Un fou ordinaire de Edward ABBEY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Au-delà du mur de la ville irréelle, au-delà des enceintes de sécurité coiffées de fil de fer barbelé et de tessons de bouteille, au-delà des périphériques d'asphalte à huit voies, au-delà des berges bétonnées de nos rivières temporairement barrées et mutilées, au-delà de la peste des mensonges qui empoisonnent l'atmosphère, il est un autre monde qui vous attend. C'est l'antique et authentique monde des déserts, des montagnes, des forêts, des îles, des rivages et des plaines. Allez-y. Vivez-y. Marchez doucement et sans bruit jusqu'en son cœur."

Edward Abbey  livre en ces pages une véritable célébration de la nature, qu'il s'agisse du désert, des régions plus froides, des rivières, des cascades...

"Mais j'ai pu voir la frange sud du pays des canyons. Je ne l'oublierai pas. Au cours des deux années suivantes, malgré la misère et l'ennui, l'humiliation, la brutalité et la laideur de mon lot de guerre et d'armée, je garde ce souvenir brillant en moi comme l'image même des choses qui sont libres, dignes, saines, propres et vraies : tout ce que j'ai vu et éprouvé - oui, et même senti - cet après-midi-là, dans la chaleur torride d'un train traversant le Sud-Ouest." p. 59

Ce que j'ai moins aimé :

Il est très similaire à En descendant la rivière et comme j'ai lu les deux à la suite, je me suis malheureusement lassée. Les thèmes sont très similaires.

Bilan :

Choisissez entre les deux lectures...

 

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Du même auteur : Le gang de la clé à molette  ♥ ♥ ♥ (policier) ; Désert solitaire ♥ ♥ ♥ ♥ ;  Le feu sur la montagne ♥ ♥ ♥ ♥ ; Le retour du gang ♥ ♥ ♥ ♥ ; Seuls sont les indomptés ♥ ♥ ♥ ; En descendant la rivière ♥ ♥ ♥

 

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L'Odyssée de Sven de Nathaniel Ian MILLER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"La vie dans le vide est sans blessures, car rien ne peut vous toucher. Mais le vide est froid. Et le froid mord alors même qu'il engourdit."

Ne parvenant pas à s'intéresser à sa vie à Stockholm, le jeune Sven décide de suivre les traces des explorations polaires et rejoint le Spitzberg. Là-bas, de nombreuses épreuves l'attendent, mais la force de Sven lui permet de s'adapter peu à peu.

L'auteur s'est inspiré d'un véritable chasseur spitzberguien dont on ne sait presque rien, pour imaginer cet ermite atypique.

Ce que j'ai aimé :

L'âme de Sven semble obscurcie par une chape de plomb pesant insidieusement sur son âme, une pesanteur qu'il ne parvient pas vraiment à définir mais le pousse à quitter les régions peuplées pour évoluer dans un paysage qui lui ressemble. Cette sourde mélancolie traverse le livre, même si les amitiés tissées en chemin ou l'amour de la famille apportent une once de lumière. Certains personnages croisés sont tout aussi atteints par cette sourde tristesse, comme Tapio, le chasseur finlandais, ou encore la nièce de Sven. Les êtres ne se laissent pas saisir facilement, hantés par leurs histoires mais aussi par ce fond gris inexplicable de leur âme. Ils se soutiennent, s'entraident pour rompre cette solitude inhérente à l'homme, et parviennent malgré tout à créer un semblant de bonheur...

Ce que j'ai moins aimé :

Je pense qu'il peut y avoir une confusion dans les attentes du lecteur : la présentation laisse penser qu'un grand roman d'aventures à la Jack London nous attend, quand finalement, il s'agit plus d'un roman psychologique, une réflexion sur la place de chaque être humain dans une société. L'aventure arrive un peu en arrière plan...

Bilan :

Un beau roman centré sur l'humain...

 

Présentation de l'éditeur : Buchet Chastel

Rencontre avec l'auteur : ICI

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En descendant la rivière de Edward ABBEY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Dans ces douze récits autobiographiques, nous retrouvons les thèmes chers à Edward Abbey : la rivière sauvage qui permet d'accéder à la beauté du monde, beauté qu'il faut à tout prix contribuer à conserver. Les rivières et les canyons doivent être préservés comme des sanctuaires.

En évoquant son expérience personnelle, l'auteur insiste sur l'importance de se fabriquer des souvenirs avec nos sens, de se créer un lieu préservé en nous, qui existe, pour que son mystère et son âme nous sauve.

"La raison principale pour laquelle tant de gens, dés qu'ils le peuvent, s'échappent des villes pour s'en aller faire de la randonnée, du canoë ou du ski dans les espaces sauvages est que la nature offre un goût d'aventure, une possibilité de redécouverte de notre liberté antique, pré-agricole et pré-industrielle. Lorsqu'on s'y aventure de manière primitive, la forêt et le désert, la montagne et la rivière nous offrent une sorte de réminiscence proustienne, certes aussi fugace que superficielle, des riches sensations de notre existence passée, notre héritage d'un million d'années de chasse, de cueillette et d'errance. Cette pulsion élémentaire survit dans nos veines, nos nerfs, nos rêves et nos désirs, réprimée mais non détruite par les vulgaires cinq mille ans de servage agricole, les vulgaires deux cents ans de péonage industriel, que la culture a tenté d'imposer à ce que l'évolution a conçu comme un animal sentant, pensant et épris de liberté. "p 149

Un très beau recueil !

 

Du même auteur : Le gang de la clé à molette  ♥ ♥ ♥ (policier) ; Désert solitaire ♥ ♥ ♥ ♥ ;  Le feu sur la montagne ♥ ♥ ♥ ♥ ; Le retour du gang ♥ ♥ ♥ ♥ ; Seuls sont les indomptés ♥ ♥ ♥

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Thème du mois de Septembre : Un mois avec Edward ABBEY

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Seuls sont les indomptés de Edward ABBEY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"L'obéissance est une telle habitude fondamentale dans l'esprit américain contemporain que toute forme de désobéissance est considérée comme une sorte  de folie."

Au milieu des années 50, Jack Burns est un des derniers cow-boys, s'obstinant à parcourir le Nouveau Mexique sur son cheval, aimant dormir à la belle étoile, vivant de petits boulots. C'est un homme de valeur qui est attaché à ses amis, aussi quand il apprend que son ami Paul est incarcéré, décide-t-il de le rejoindre en prison pour qu'ils puissent s'évader ensemble.

Seuls les indomptés marque la fin d'une ère, la fin d'un monde fondé sur la liberté et l'amour des grands espaces : Burns refuse de laisser ce monde derrière lui et défend sa liberté coûte que coûte, quitte à être peu à peu avalé par la modernité. Ce roman mélancolique, très cinématographique invite à vivre selon ses principes.

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Du même auteur : Le gang de la clé à molette  ♥ ♥ ♥ (policier) ; Désert solitaire ♥ ♥ ♥ ♥ ;  Le feu sur la montagne ♥ ♥ ♥ ♥ ; Le retour du gang

Septembre : Un mois avec... Edward Abbey

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