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litterature francaise

Vingt Mille lieues sous les mers de Jules VERNE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Le professeur Aronnax, son domestique Conseil et le harponneur Ned Land qui cherchaient à capturer un fantastique monstre marin, se retrouvent prisonniers du capitaine Némo, à bord de son sous-marin le Nautilus. Quel lourd secret cache Némo pour vouloir les retenir ainsi à jamais ? C’est alors que parallèlement au fabuleux périple maritime qu’ils entament, s’engage une lutte psychologique et culturelle entre Aronnax et Némo.

Ce que j'ai aimé :

- Les connaissances scientifiques de Jules Verne dans les domaines de l'océanographie, la biologie marine et l'ichtyologie sont ici mises en avant avec intelligence, sur fond de roman d'aventures. Cette aventure n'est pas qu'un prétexte, de la même façon que les données scientifiques ne sont pas qu'un contexte. De plus, Jules Verne invente lui-même son Nautilius, sous marin innovant, dans la réalité, il faudra attendre trente ans après la parution du roman pour voir apparaître le Narval, premier sous-marin opérationnel qui utilise une propulsion mixte, machine à vapeur et électricité.

- L'auteur s'intéresse aussi aux abîmes de la nature humaine en explorant l'âme du capitaine Nemo, être fascinant, mystérieux, capable du pire comme du meilleur. Ayant renoncé à la société des hommes, il semble vouer une haine sans pareille aux puissants mais l'auteur laisse planer le suspens, ne dissipant pas son secret dans ce roman-là. Il faudra attendre L'île mystérieuse pour en connaitre davantage sur son histoire.

- Le narrateur apparait comme un double de l'auteur : son esprit curieux le dirige vers des découvertes passionnantes, et jamais il ne condamne le capitaine, lui accordant le bénéfice du doute, même si certaines de ses actions le font frémir.

Ce que j'ai moins aimé :

Il est très long !

Bilan :

Un voyage fascinant  à la rencontre des merveilles sous marine et aux confins de la nature humaine.

 

Présentation de l'éditeur : Folio

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Le bal des folles de Victoria MAS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

« L'existence est fascinante, vous savez. »

En 1885 Geneviève est infirmière à la Salpêtrière dans le service du professeur Charcot, neurologue renommé. Elle s'occupe notamment de Louise, adolescente violée par son oncle et sujette ensuite à des crises d'hystérie, de Thérèse, surnommée la Tricoteuse et des autres femmes enfermées là souvent contre leur gré. Elles préparent le bal de la mi-carême avec entrain.

« Loin d’hystériques qui dansent nu-pieds dans les couloirs froids, seule prédomine ici une lutte muette et quotidienne pour la normalité. »

Geneviève a pris de la distance et a renoncé à voir des femmes derrière les patientes depuis que l'une d'elles a cherché à l'étrangler. Et pourtant, l'arrivée de Eugénie, jeune femme qui communique avec les morts, trahie par les siens, va ébranler ses convictions...

Dans ce roman étonnant, admirablement bien conçu, nous découvrons les coulisses de cet hôpital célèbre, ce "dépotoir pour toutes celles nuisant à l’ordre public. Un asile pour toutes celles dont la sensibilité ne répondait pas aux attentes. Une prison pour toutes celles coupables d’avoir une opinion. »

Les destins différents des femmes présentent le lieu ou comme un échappatoire à une vie souvent opprimée par les hommes, ou comme une prison pour celles devenues trop encombrantes pour leur famille en raison de "leur tare". Les personnages incarnent à merveille ces différents profils auxquels on s'attache et illustrent parfaitement cette sentence universelle : « la foi inébranlable en une idée mène aux préjugés. » Un appel à douter de tout ...

Une belle réussite !
 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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Les âmes grises de Philippe CLAUDEL

Publié le par Hélène

♥ ♥

« Rien n’est ni tout noir, ni tout blanc, c’est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c’est pareil… »

Le narrateur raconte des évènements qui se sont passés en décembre 1917 dans l'est de la France, à quelques kilomètres du front. Le village fut marqué cet hiver-là par le meurtre d'une fillette, surnommée Belle de Jour. Le narrateur était alors policier, et il observe alors les uns et les autres, qu'il s'agisse du procureur, du juge, aucun n'est transparent. Le narrateur met ainsi en avant l’ambiguïté de l'âme humaine, le décalage entre ce que l'on voit de l'autre et ce qu'il ressent, ce qu'il est vraiment : Lysia semblait tellement affable, heureuse, alors que en lisant son journal des années après, le narrateur découvre qu'elle sombrait peu à peu. Le narrateur s'enfonce alors dans les profondeurs de l'âme humaine, pour comprendre, pour mettre à distance peut-être aussi ses propres démons.

« Tout cela a l’air bien embrouillé, comme un coq à l’âne cafouilleux, mais au fond, c’est à l’image de ma vie, qui n’a été faite que de morceaux coupants, impossibles à recoller. Pour essayer de comprendre les hommes, il faut creuser jusqu’aux racines. »

Ce sont des êtres esseulés que peint Philippe Claudel, des hommes qui s'attachent facilement, ou qui parlent seuls, comme le narrateur pour enrayer sa solitude :

« Ecrire me fait vivre à deux. Lorsqu’on est seul, depuis longtemps, on peut choisir de parler à haute voix, aux choses et aux murs. Ce que je m’applique à faire n’est guère différent. »

Philippe Claudel en quelques mots, quelques phrases, réussit à créer une atmosphère et à nous faire ressentir le gouffre qui se creuse en chaque être humain, jour après jour, déceptions après déceptions. Alors oui, le propos est sombre, mais l'écriture est lumineuse !

 

Prix Renaudot 2003 /Grand Prix littéraire des lectrices de Elle 2003

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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Le bonheur est au fond du couloir à gauche de JM ERRE

Publié le par Hélène

♥ ♥

Michel vient de se faire larguer par Bérénice. Un temps, ce dépressif patenté envisage le suicide, mais il comprend rapidement que les risques d'en réchapper sont trop grands. Il décide alors de reconquérir Bérénice, quoiqu'il lui en coûte. Il tente tout, jusqu'au marabout qui lui assure qu'en six heures son problème sera résolu.  Il attend donc sa dulcinée de pied ferme à 19h47 et pour mettre toutes les chances de son côté, il décide de laisser de côté sa dépression et de redevenir heureux. Plus facile à dire qu'à faire, étant donné qu'il a  cinq heures et une minute pour ce faire. Il teste une alimentation saine, le sport... Mais le bonheur semble récalcitrant...

De façon décalée et humoristique, l'auteur fustige les excès de notre société, que ce soit cette recherche effrénée du bonheur, par le biais de ces manuels de développement personnel censés nous donner les clés de tout, que ce soit Google, Amazon que chacun utilise avec mauvaise conscience mais utilise tout de même, les voisins qui se mêlent de tout, ou finalement toutes les angoisses inexpliquées des êtres humains.

Ainsi il constate par exemple que les lions passent leurs journées à faire la sieste vautrés dans la savane comme des rois fainéants alors que souris lapins ou musaraignes pygmées sont sans cesse en situation de stress et "en tant que français citadin vivant à cinq mille kilomètres de la savane la plus proche et gratifié d'une espérance de vie de 79.2 ans, je n'ai aucun prédateur.

Question : pourquoi est-ce que je vis aussi stressé qu'une musaraigne pygmée alors que je devrais profiter comme un lion ?"

Un roman distrayant, même si la fin est quelque peu ... radicale !

 

Présentation de l'éditeur : Pocket

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Seule en sa demeure de Cécile COULON

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

A dix-huit ans, la jeune Aimée est mariée à Candre Marchère, riche propriétaire terrien du Jura qui a perdu sa femme deux ans auparavant. Elle quitte donc sa famille, dont son cousin Claude à qui elle est très attachée, pour se rendre dans le domaine des Marchère, au cœur de la forêt. Le domaine est juste habité par la servante Henria, et par son fils, Avelin, jeune homme muet qui hante les bois. La jeune Aimée s'ennuie dans ces lieux, son mari lui propose alors de prendre des cours de flûte traversière et fait venir de Suisse Emiline, qui va permettre à la jeune femme de s'épanouir.
Le talent de Cécile Coulon est indéniable : dés les premières pages, son univers est là, sa façon si particulière de décrire les lieux et les êtres, d'attacher le lecteur aux destins individuels, de peindre les désirs qui animent les êtres, quelquefois à leur insu. Elles multiplient les chemins, prenant plaisir à égarer son lecteur, à lui apprendre à ne pas se fier aux apparences et à ne pas jauger le récit à l'aune des contes de notre enfance.

Un récit que l'on a plaisir à suivre dans ses méandres !

 

Présentation de l'éditeur : Editions Iconoplaste

Du même auteur : Trois saisons d'orage  ♥ ♥ ♥ ;  Une bête au paradis ♥ ♥ ♥

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Badroulboudour de Jean-Baptiste de FROMENT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"L'imagination véritable, féminine, prenait le réel à bras le corps. Elle était la seule puissance capable de briser le déterminisme, capable de nous faire sortir de la guerre de tous contre tous. Elle seule savait nous faire planer au-dessus de nous-mêmes, vers les vastes paysages et l'amour des autres."

Alors qu'il est séparé de sa femme et chargé d'organiser les vacances avec ses deux filles, Antoine Galland opte pour des vacances au Kloub, club de vacances au bord de la mer, en Egypte. Entre retrouvailles avec un ancien ami et chasse au trésor organisé par le Kloub, à la recherche de la belle Badroulboudour, la femme idéale, Antoine se retrouve rapidement déconcerté dans un univers qui n'est pas le sien ! Universitaire spécialisé dans la littérature orientale et notamment dans le recueil des Mille et une nuits, il n'apprécie par la caricature orientale qui lui est proposée.

Le ton humoristique, vif et truculent nous emporte dans cette intrigue autour du véritable Antoine Galland, traducteur des contes des Mille et une nuits, inventeur présumé de certaines histoires du recueil. L'auteur écorche au passage la culture à la française, tout en jouant avec les clichés orientaux, qu'ils soient liés aux Mille et une nuits ou, plus actuels, au terrorisme. Le narrateur tout comme le lecteur se laisseront finalement porter par la magie des contes...

Présentation de l'éditeur : Aux forges de Vulcain

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L'or - La merveilleuse histoire du général Johann August Suter de Blaise CENDRARS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

L'or raconte l'histoire du général Sutter au temps de la ruée vers l'or. Cet homme fut en effet au centre de cette découverte puisque les premiers filons ont été trouvés sur ses terres en 1848. Il avait bâti un empire en Californie, mais des milliers de personnes se sont alors précipités sur ses terres, forant, détruisant peu à peu tout ce qu'il avait mis des années à construire. Certains se procuraient de faux titres de propriété et le général Sutter se trouva rapidement ruiné, sombrant dans une mélancolie passive face à tant d'injustice.

Au cœur de ce destin, se pose la question de la justice et de l'appartenance des terres, sujet tellement controversé aux EU à cette époque entre les indiens, les chercheurs d'or et les autres.  Dans des chapitres courts, calibrés, le roman s'attache aussi aux aléas du destin, qui peut détruire en un instant un homme.

Début juin 2020, la statue du général Sutter a été vandalisée à la peinture rouge dans le cadre des manifestations du mouvement «Black Lives Matter». Il y a quelques jours, elle a été officiellement enlevée par la municipalité de Sacramento. En effet, il est accusé d' avoir exploité ses esclaves dans la violence et d'avoir établi un harem avec les femmes et les enfants indigènes.

L'histoire n'a conservé de lui que l'image du héros américain, gommant ces aspects plus dérangeants, ce qui marque l'un des méfaits de la glorification à outrance de la colonisation.

Ainsi, L'or porte un regard multiple sur la notion de "héros"...

 

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur : J'ai saigné ♥ 

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La fabrique des souvenirs de Clélia RENUCCI

Publié le par Hélène

♥ ♥

Dans cette époque fictive, les souvenirs se vendent et s’échangent par le biais d'une application Memory project. Ainsi, Gabriel revit la première de Phèdre en 1942, à la Comédie Française et remarque une jeune femme dans l'assistance. Obsédé par cette image, il achète tous les souvenirs liés à cette soirée et découvre alors l'identité de la mystérieuse jeune femme, violoncelliste renommée.

L'idée de départ était intéressante mais pas assez exploitée, elle se transforme en quête d'un amour impossible, d'une obsession difficilement compréhensible. De plus, les ficelles sont assez évidentes avec en parallèle l'histoire de Rose, le lecteur se doutant qu'une rencontre aura lieu entre les deux protagonistes.

L'ensemble m'a semblé assez décevant.

 

Présentation de l'éditeur : Albin Michel

Du même auteur : Concours pour le paradis

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Hystériques de Sophie ADRIANSEN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Dans la médecine antique, l'hystérie était vue comme une pathologie liée à des troubles sexuels dont l'origine était supposée découler d'un dysfonctionnement de l'utérus (hysteros en grec). A notre époque le terme est employé souvent de façon sexiste, pour discréditer la parole des femmes. C'est ici le cas, puisque plusieurs personnages féminins se voient affublés du terme "hystériques" sans raison valable par des hommes expéditifs.  Même si toutes ont un rapport particulier à leur utérus, cette relation est en réalité bien plus complexe que ne voudraient le croire les hommes.

Noémie, Diane et Clémentine sont trois sœurs issues d'une famille dans laquelle on ne parle pas de ces sujets-là, chacune restant avec ses questionnements, ses doutes, ses peurs et angoisses. Alors qu'elle essaie d'avoir un enfant, Noémie découvre qu'elle doit se passer de cet organe, avant d'apprendre qu'il est possible de s'en faire greffer un. Sa sœur Clémentine renoue avec un souvenir douloureux qu'elle avait repoussé vers les profondeurs de son inconscient. Les souvenirs de l'accouchement cauchemardesque de Diane quant à eux restent un peu trop présents.

Sophie Adriansen donne la parole tour à tour à ces femmes malmenées dans leur maternité, et s'interroge sur l'héritage familial laissé par nos parents, et surtout ici par les mères.

Ce que j'ai aimé :

Hystériques permet d'aborder des sujets dont on parle peu, ou pas du tout, et de mener ces personnages en proie à des angoisses vers la lumière, vers l'épanouissement qui devrait prévaloir dans toute maternité.

Ce que j'ai moins aimé :

Peut être un peu trop de cas problématiques dans une seule famille et dans un seul roman ?

Bilan :

Un roman essentiel doté de personnages attachants dont on a envie de voir l'évolution.

 

Présentation de l'éditeur : Charleston

Du même auteur : Je vous emmène au bout de la ligne  ♥ ♥ (Essai)  Quand nous serons frère et sœur ♥ ♥ ; Grace Kelly ♥ ♥ (bio) ; Max et les poissons ♥ ♥ ♥ ♥ (Roman jeunesse) ; Naître et grandir en musique  ♥ ♥ (doct) ; Les grandes jambes  ♥ ♥ ♥ (Roman jeunesse) ; Le syndrôme de la vitre étoilée ♥ ♥ ♥ ♥ ; Linea Nigra ♥ ♥ ;  Ailleurs meilleur ♥ ♥ ♥ (Roman jeunesse) ; L'été du changement ♥ ♥ ♥ (Roman jeunesse) ; La remplaçante ♥ ♥ ♥ (BD)

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Le dernier gardien d'Ellis Island de Gaëlle JOSSE

Publié le par Hélène

♥ ♥

John Mitchell est le dernier directeur du centre d'Ellis Island qui en 1954 va fermer ses portes. Passage obligé pour tous les immigrants venus d'Europe, ce lieu aura marqué les mémoires et l'histoire de l'Amérique. Ce directeur revient alors sur son passé, sur Liz son épouse aimée, et Nella, l'immigrante sarde qui l'a tant marqué.

Ce que j'ai aimé :

- Le style, très beau.

- L'histoire de ce lieu marqué d'émotions avec le portrait des immigrés si fragiles à cette période de leur périple :

"Il faut imaginer la fragilité, la folle énergie, la détresse et la détermination de toutes celles, de tous ceux qui ont un jour accepté l'idée, pour fuir la misère de la persécution, de tout perdre pour peut-être tout regagner, au prix d'une des plus terribles mutilations qui soient : la perte de sa terre, des siens, la négation de sa langue et parfois celle de son propre nom, l'oubli de ses rites et de ses chansons. "

Ce que j'ai moins aimé :

- Il s'agit du portrait d'un homme désagréable, qui s'est laissé porter par son pouvoir, et même si un semblant de rédemption apparait par la suite, reste un sentiment désagréable...

Bilan :

Je retiendrai surtout la froideur qui m'a dérangée et que j'avais déjà ressentie dans Les heures silencieuses

 

Présentation de l'éditeur : J'ai lu

Du même auteur : Les heures silencieuses

D'autres avis : Manou ;

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