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litterature francaise

Une part de ciel de Claudie GALLAY

Publié le par Hélène

                   

              

♥ ♥ ♥ ♥ 

"Ici comme ailleurs c'est l'ennui qui fait devenir salaud"

 

Ce que j'ai aimé :

Après avoir reçu un signe de vie de son père, absent de la première heure, Carole retourne dans le village de son enfance là où il lui a donné rendez-vous. Elle y retrouve son frère, Philippe et sa soeur Gaby, et surtout son passé. Jour après jour, dans cette attente suspendue d'un père éternellement fuyant, elle réapprivoise ses souvenirs, bercée par un quotidien qui s'étire entre traduction d'une biographie, repas au bar chez Frankie et visites aux habitants du village. Elle renoue les liens distendus avec Gaby, et avec sa fille adoptée, La Môme, avec Jean, son amour d'adolescence, La Baronne et ses chiens, le vieux Sam.

Carole se laisse bercer par cette vie suspendue entre une séparation récente et le départ de ses filles pour un autre continent, et un avenir flou dans lequel elle devra trouver ses marques. Elle écoute les rêves de chacun : celui du vieux Sam qui espère entendre les paroles de sa femme décédée sur les ailes des papillons papillons monarques car selon lui le bruit de leurs ailes apporte aux vivants  les paroles des morts, celui de Philippe son frère garde forestier qui travaille sur le projet d'un sentier de randonnée qui suivrait les traces d'Hannibal à travers les Alpes, et ceux de sa soeur Gaby qui aimerait quitter sa caravane courant d"air pour une maison en dure, attendant pour ce faire la sortie de prison de son mari Ludo. 

Carole est celle qui est partie aussi éprouve-t-elle quelques difficultés à retrouver sa place dans cette fratrie, d'autant plus qu'elle est hantée par le souvenir de l'incendie de leur maison, quand ils étaient enfants, elle cherche à percer des énignes, à comprendre les sentiments des uns ou des autres, pour mieux vivre elle-même

Claudie Gallay réussit à communiquer l'indicible qui s'immisce entre les strates du quotidien, avec tendresse et douceur, elle évoque les liens ténus qui relient les êtres. 

"Ce qui m’a intéressée, dit-elle, c’est les personnages dans ce lieu, voir évoluer leurs sentiments, les suivre dans des fausses pistes, des prétextes, des doutes. Jean aime-t-il sa femme ? Qu’a vu Gaby le soir de l’incendie qui a détruit leur maison d’enfance ?On croit que… et c’est peut-être autrement. Chacun a sa part de ciel, une petite lumière dans la tête. J’ai glissé des choses légères de la vie, les petites conneries du quotidien, Vanessa Paradis qui se sépare de Johnny Depp."

 

                 

@alpes-photo

 

Ce que j'ai moins aimé :

Il faut se laisser bercer par les mots simples et le quotidien tout aussi répétitif et naturel de Carole. Se laisser enchanter, sinon, on risque de passer à coté de la magie du texte.

Informations sur le livre :

Actes Sud

Premières phrases :

"On était trois semaines avant Noël. J'étais arrivée au Val par le seul train possible, celui de onez heures. Tous les autres arrêts avaient été supprimés. Pour gagner quelques minutes au bout, m'avait-on dit." 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Les déferlantes ; L'amour est une île

D'autres avis :

JérômeAlex ; SandrineSaxaoul ; Sylire 

 

Une part du ciel, Claudie Gallay, Actes Sud, août 2013, 448 p., 22 euros

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Clair de femme de Romain GARY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Vous êtes là, il y a clair de femme, et le malheur cesse d'être une qualité de la vie."

 

Ce que j'ai aimé :

Un soir de désuétude, deux êtres vont se frôler, pour rompre un instant leur solitude et leur souffrance. Michel aurait dû être dans un avion en partance pour Caracas, loin de sa femme Yannik qui met fin volontairement à une maladie qui la ronge dans un appartement tout proche, mais il n'a pas pu partir, pas voulu, alors il erre dans cette ville qui porte les débris de son amour. Lydia lutte pour retrouver un amour perdu depuis un tragique accident de voiture qui a rendu son mari infirme. Yannik voulait que Michel rencontre une autre femme pour que l'amour qui les liait perdure avec une autre. Cette autre sera-t-elle Lydia ? 

La beauté du texte et des dialogues prend à la gorge et inonde le lecteur d'émotions diverses. 

"L'éphémère vit d'éclairs  et je ne demande aps au bonheur une rente."

"Le sens de la vie a un goût de lèvres."

De très belles réflexions sur le couple illuminent cette liaison entre deux délaissés de la vie :

"Comment veux-tu distinguer le faux du vrai, quand on crève de solitude ? On recontre un type, on essaie de le rendre intéressant, on l'invente complètement, on l'habille de qualités des pieds à la tête, on ferme les yeux pour mieux le voir, il essaie de donner le change, vous aussi, s'il est beau et con on le trouve intelligent, s'il vous trouve conne, il se sent intelligent, s'il remarque que vous avez les seins qui tombent, il vous trouve de la personnalité, si vous commencez à sentir que c'est un plouc, vous vous dites qu'il faut l'aider, s'il est inculte, vous en savez assez pour deux, s'il veut faire ça tout le temps, vous vous dites qu'il vous aime, s'il n'est pas très porté là-dessus, vous vous dites que ce n'est pas ça qui compte, s'il est radin, c'est parce qu'il a eu une enfance pauvre, s'il est mufle, vous vous dites qu'il est nature, et vous continuez ainsi à faire des pieds et des mains pour nier l'évidence, alors que ça crève les yeux et c'est ce qu'on appelle les problèmes de couple, le problème du couple, quand il n'est plus possible de s'inventer, l'un l'autre, et alors, c'est le chagrin, la rancune, la haine, les débris que l'on essaie de faire tenir ensemble à cause des enfants ou tout simplement parce qu'on préfère encore être dans la merde que de se retrouver seule."

Durant cette nuit d'errance Michel croise aussi la route du Senor Galba, dresseur de chiens émérite, qui attend la mort la "smrt" comme il préfère l'appeler parce que ces sonorités sont davantage en accord avec ce qu'elle est. 

Un très beau texte que je vous recommande en ce jour qui célèbre le 100ème anniversaire de la naissance de Romain Gary !

« Deux désespoirs qui se rencontrent cela peut bien faire un espoir ».

 

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien, j'en réclame encore !

 

Premières phrases :

"Je descendais du taxi et la heurtai, avec ses paquets, en ouvrant la portière : pain, oeufs, lait se répandirent sur le trottoir - et c'est ainsi que nous nous sommes rencontrés, sous la petite pluie fine qui s'ennuyait." 

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : La promesse de l'aube

 

Clair de femme, Romain Gary, Folio, avril 1982, 180 p., 6.20 euros

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Le mystère de la chaussette orpheline et autres tracas du quotidien de Colombe LINOTTE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Où il est question d'un chat démoniaque, d'un Mâle despotique et de moutons de poussière (entre autres)"

 

Mon avis :

J'ai découvert le blog de Colombe Linotte chez Keisha. Et j'ai été conquise par son ton humoristique décalé, par sa capacité à embellir avec drôlerie le quotidien pas toujours passionnant. Avec elle tout devient drôle et léger. On en vient presque à souhaiter les aléas de la vie quotidienne, pour, nous aussi, en rire avec détachement et intelligence (oui, pôrfaitement, Monsieur, je saurais faire ça... )

Bref, quand j'ai vu qu'elle avait aussi édité un livre (quelle femme...) j'ai dit banco. Sauf que ô déception, (qui m'apprendra à dire banco à chaque fois qu'on me parle d'un livre) le livre en question est beaucoup moins drôle que le blog. Les choix ne sont pas forcément très judicieux, et de fait l'humour gouaillier de Colombe perd des plumes. 

"J'ai lu sur un blog de mode que c'était le grand retour des jeans imprimés.

Alors j'ai aussi essayé. J'ai créé le bourrage papier du siècle au bureau."

 

"- Mais pourquoi tu n'imprimes pas recto verso ? ai-je demandé à mon collègue tatoué.

- Avec tout le pollen qu'ils me balancent, je me venge des arbres."

 

"-Carré ou long ? ai-je dit au Mâle.

- Carré, tu as déjà eu ?

- Carré, c'est ce que j'ai depuis des LUSTRES. Mais je pourrais les laisser pousser, par exemple. Qu'est ce que tu préfères, toi ?

- Qu'importe. Quelque chose qui ne bouche pas les baignoires.

J'ai annulé chez Dessange. J'irai chez Décathlon m'acheter un bonnet de bain."

 

Sur le blog :

"J’ai été émerveillée

par la description du petit-déjeuner quotidien de ma copine Ginette, qui se compose invariablement d’un kiwi, d’un verre de jus d’oranges pressées et de fromage sur du pain aux graines. J’ai donc pris l’immédiate décision de changer mes habitudes et de prendre moi aussi un petit déjeuner parfait, et dans les douze heures qui ont suivi, j’ai acheté une barquette de kiwis.

Le premier matin, j’ai oublié de manger le kiwi et je suis partie au bureau. Le deuxième matin, j’ai oublié de manger le kiwi mais je l’ai emmené au bureau et j’ai collé un post-it dessus. Le troisième matin, j’ai oublié de manger le kiwi alors j’ai programmé une sonnerie à 10h pour penser à lire le post-it du kiwi du bureau. Le quatrième matin, j’ai oublié de manger le kiwi alors une fois dans la voiture je me suis envoyée un mail pour m’ordonner de manger le kiwi du bureau dès mon arrivée. Le cinquième matin, j’ai emmené tout le reste de la barquette au bureau pour créer un effet 3D à côté du téléphone. Le sixième matin, on était samedi, j’avais oublié tous les kiwis rabougris au bureau. Dans les douze heures qui ont suivi, j’ai acheté une cagette d’oranges à jus."

                         

- on m’avait plutôt parlé d’une épreuve avec des gros vers blancs…
- estime-toi heureux qu’on ne porte pas de bandana.

#KohLanta

 

Par conséquent , je vous invite plutôt à lire son blog que son livre, en espérant qu'un prochain titre sortira, plus proche de l'esprit spirituel de la demoiselle. Les trois coeurs prouvent que je suis quand même fan, et que si vous n'avez pas Internet, ou que votre connexion free déconne parce que vous avez un Mâle chez vous incapable de réparer ne fut-ce qu'une ampoule, ou si vous préférez la version papier à la version blog, n'hésitez pas, vous découvrirez un univers optimiste et intelligent !

 

Informations sur le livre :

Sur son blog 

 

Le mystère de la chaussette orpheline et autres tracas du quotidien, Colombe Linotte, First, 2013, 9.95 euros

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La tête de l'emploi de David FOENKINOS

Publié le par Hélène

                     

                

♥ ♥

Le destin d'un homme ordinaire...

 

Ce que j'ai aimé :

"Les personnages de roman doivent-ils nécessairement être des êtres extraordinaires ?" Voilà le sujet de dissertation sur lequel j'ai planché avec un élève vendredi dernier, juste après la lecture du dernier roman de Foenkinos. Mon élève m'a répondu qu'il préférrait nettement Frankenstein au Père Goriot parce qu'il était vingt fois plus "fun".

Bref. Et Bernard dans tout ça ? Oui parce que le héros de Foenkinos s'appelle Bernard, un prénom qui pour lui n'est déjà pas celui d'un gagnant. "Avec un tel prénom, je n'allais pas révolutionner l'humanité." Prénom ordinaire pour un personnage tout aussi banal. 

50 ans, une femme, un enfant, un emploi confortable de conseiller financier à la BNP, pas de quoi faire rêver le lecteur. Puis tout s'écroule pour ce cher Bernard.

Pourquoi me demanderez-vous, plein d'empathie. Je vous préviens de suite : on ne peut éprouver aucune empathie pour Bernard tant cet homme est mou et inintéressant. Il a juste une bonne tête, le reste est voué à la catastrophe.

"Mais j'avais choisi l'option profil bas. On attend que ça se passe. Ce n'est qu'une turbulence passagère, il faut simplement bien resserrer sa ceinture." 

Donc disais-je, tout s'écroule : sa femme part avec un autre homme - j'aurais fait pareil, vu le peu de sex-appeal de cet homme - il perd son boulot par couardise, et se retrouve à habiter chez ses parents par manque d'argent. Bref il loupe sa vie et se repais dans cette médiocrité.

Bernard est donc pire qu'un héros ordinaire, il est un raté. Et même si l'écriture de David Foenkinos est facile, oui, j'ai eu envie tout à coup d'un bol d'air frais et de lire un roman dans lequel le héros serait extraordinaire, tellement talentueux et intelligent qu'il m'apprendrait beaucoup sur le monde et sur moi-même. Bernard ne m'a pas divertie, et il ne m'a rien appris, je l'ai regardé s'engluer dans une chute libre sans éprouver un quelconque sentiment.  Un échec !

 

Premières phrases :

"Un jour, mes parents ont eu l'étrange idée de faire un enfant : moi.

Je ne suis pas certain de saisir leurs motivations. Il est d'ailleur spossible qu'ils en les connaissent pas eux-mêmes. peut-être ont-ils fait un enfant u peu pour faire comme tout le monde."

 

Infos sur le llivre :

Auteur : Sur le site de France Inter 

Résumé : Babélio 

 

Vous aimerez aussi :

La délicatesse

A note que ce roman reprend le thème de sa nouvelle "Bernard", publié dans le recueil "Six façons de le dire" 

D'autres avis :

Caroline Doudet  ; Sylire pour qui il n'est "pas transcendant mais sympa" ; Géraldine 

 

La tête de l'emploi, David Foenkinos, J'ai LU, janvier 2014, 13.50 euros

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Passage de l'amour de Pascale ROZE

Publié le par Hélène

♥ ♥

"On croit qu'on va dans le vide, et il y a encore quelqu'un qui est là, ou quelque chose."

 

L'auteur :

Pascale Roze a obtenu le Prix Goncourt en 1996 pour son premier roman,Le Chasseur Zéro. Elle a publié chez Stock Un homme sans larmes (2005),L’eau rouge (2006) et Itsik (2008).  

http://www.pascaleroze.fr/

 

L'histoire :

« J’ai voulu que les éléments de ma vie trouvent place dans ce recueil sous forme d’histoires : l’enfance marine, le théâtre, l’Indochine, le couple, la maladie et la mort, mais aussi ma joie et ma confiance. Que les mélodies se répondent en mode majeur ou mineur, comme dans un album de chansons. » P. R.
 

Pascale Roze propose de subtiles variations sur l’amour à travers dix-huit nouvelles rythmées par la lutte d’un couple contre la maladie. Le corps y danse autant qu’il s’épuise, s’éprend, vibre, se désespère, se souvient. On y découvre un homme en attente d’une greffe du coeur ; une femme nageant en plein océan pour gagner sa liberté ; un poète et un séducteur délicat ; un sphinx des peupliers ; le petit-fils d’un empereur d’Annam. Nouvelle après nouvelle, se déploie un monde chatoyant dont l’écriture s’attache à trouver l’harmonie. (présentation éditeur)

 

Ce que j'ai aimé :

Pascale Roze nous parle à l'oreille de la vie comme elle va, bon an mal an, avec ses coups de blues, ses coups de folie, ses coups de coeur. Elle évoque la difficulté à prendre les décisions, puis la difficulté d'assumer ses choix sans regrets ni remords. Souvent le passé vient hanter les personnages, à l'improviste il s'invite dans leur vie pendant un cours de danse, au détour d'une phrase, ou bien un soir de solitude, incarné par un fantôme.

Si les personnages marchent sur un fil, la vie finit toujours par reprendre le dessus, comme dans "En mer" ou "Kuta", nouvelles dans lesquelles les personnages frôlent la noyade, mais retrouvent la force de remonter, de continuer à nager à contre courant, pour, finalement, être sauvés. La vie apparaît comme un miracle qu'il faut choyer :

 " Vous avez ce temps, ce temps compté, pour glaner quelques renseignements personnels sur l'amour, pour augmenter le prix de la vie. Ne trainez pas." "Passage de l'amour"

AInsi, cette vie bigarrée peut offrir des surprises, comme cette rencontre inouïe avec un papillon nommé le sphinx des peupliers.

18 nouvelles qui nous parlent de rédemption et d'espoir...

 

Ce que j'ai moins aimé :

Pas sûre que ce soit un recueil qui me marque durablement...
 

Premières phrases :

"Mer plate. Nuit sans lune.Voie lactée, étoiles. Pas un souffle d'air. Si le vent ne se lève pas, ils n'atteindront Ajaccio que demain soir. Ils ont coupé le moteur pour dîner."

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Le chasseur zéro

Autre : La patience des buffles sous la pluie

 

D'autres avis :

France Inter ; Bibliobs

 

Passage de l'amour, Pascale Roze, Stock, janvier 2014, 176 p., 18 euros

 

(présentation éditeur)

 
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La grande vie de Christian BOBIN

Publié le par Hélène

                   

               

♥ ♥

"L'âme naît au point de rencontre de notre néant avec la lumière qui nous a sauvé."

 

L'auteur :

Christian BOBIN est un écrivain français contemporain, auteur de "fragments", des textes en prose poétiques. Il a connu le succés à partir de 1991 avec Une petite robe de fête. 

 

L'histoire :

«Les palais de la grande vie se dressent près de nous. Ils sont habités par des rois, là par des mendiants. Thérèse de Lisieux et Marilyn Monroe. Marceline Desbordes-Valmore et Kierkegaard. Un merle, un geai et quelques accidents lumineux. La grande vie prend soin de nous quand nous ne savons plus rien. Elle nous écrit des lettres.» Christian Bobin.

 

Ce que j'ai aimé :

La petite voix de Christian Bobin se fait entendre, tranqullle, calme. Il nous parle de la vie, de la mort, se ressource dans ses promenades dans les prés, observe le monde avec une acuité visuelle qui nourrit son imagination et son écriture.

Pour affronter le néant de nos vies, leur désuétude muette, il nous enjoint à chanter. Chanter le monde, pour enchanter sa douleur, chanter pour être présent. Ce conseil aux accents proustiens illumine ses pages : 

"Quand je vis, la vie me manque. Je la vois passer à ma fenêtre, elle tourne vers moi sa tête mais je n'entends pas ce qu'elle dit, elle passe trop vite. J'écris pour l'entendre." 

Chanter, ce sera observer le monde dans ses détails, se gorger de ses merveilles et écrire ensuite pour partager ce bonheur.

"Hier J'ai vu plusieurs libellules au-dessus du pré, gorgées de bleu. Elles se déplaçaient par saccades au-dessus d'une touffe d'herbe, d'un caillou. On aurait dit quelqu'un qui vient voir si tout va bien, puis qui s'éloigne, rassuré." (p.89)    

Mais ce sera aussi lire, se nourrir aux écrits des autres pour graviter dans d'autres mondes, entre les vivants et les morts, entre espoir et désespoir, entre eux et moi. 

Car c'est dans les interstices de la vie que notre âme palpite...

 

Ce que j'ai moins aimé :

Un peu trop court à mon goût.

 

Premières phrases :

 

"Chère Mareline Desbordes-Valmore, vous m'avez pris le coeur à gare du Nord.

Il faisait froid, Il y avait tellement de monde, et en vérité personne. J'ai cherché un abri, un lieu humain. Je l'ai trouvé : le dos appuyé contre un pilier j'ai ouvert votre livre et j'ai lu votre poème rêve intermittent d'une nuit triste." 

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  Les ruines du ciel  La part manquante  ; L’homme-joie Eloge du rien  ; La dame blanche

 

D'autres avis :

L'express ; Le Monde Sabeli 

 

La grande vie, Christian Bobin, Gallimard, 2014, 121 p., 12.9 euros

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Bel-Ami de Guy de MAUPASSANT

Publié le par Hélène

                    

               

♥ ♥ ♥

Le portrait sans concession d'un jeune arriviste

Mon avis :

Bel Ami est un jeune homme bien décidé à gravir les échelons de la réussite sociale pour ne plus avoir à compter le moindre sou. Jeune homme sans talent, il profite pourtant de la rencontre avec une ancienne connaissance pour tenter sa chance dans le journalisme. Mais rédiger un article est fastidieux, aussi va-t-il demander l'aide de la femme de son ami. Et par la suite, il n'aura de cesse de s'appuyer sur les femmes pour réussir...

"La "voie" de Duroy, c'est le journalisme ; les prises ce sont les femmes." (Préface)

Cinq femmes vont jalonner son parcours et le mener là où il veut aller. Bel Ami ne s'embarasse pas de sentiments, pour lui le plaisir et l'argent sont plus important que l'amour. Les êtres restent intrinsèquement incompatibles, aussi l'égoïsme a-t-il tendance à primer chez lui. 

"Ils tâchaient de se voir à nu la conscience en une interrogation ardente et muette : lutte intime de deux êtres qui, vivant côte à côte, s'ignorent toujours, se soupçonnent, se flairent, se guettent, mais ne se connaissent pas jusqu'au fond vaseux de l'âme." (p. 342)

                                   

Si le rythme rapide et les frivolités du jeune héros tendent à donner une coloration gaie au roman, le fond est pessimiste. La mort  rôde...

"Une vie ! quelques jours et puis plus rien ! On naît, on grandit, on est heureux, on attend, puis on meurt. Adieu ! homme ou femme, tu ne reviendras point sur terre ! Et pourtant chacun porte en soi le désir fiévreux et irréalisable de l'éternité, chacun est une sorte d'univers dans l'univers, et chacun s'anéantit bientôt complètement dans le fumier des germes nouveaux. Les plantes, les bêtes, les hommes, les étoiles, les mondes, tout s'anime, puis meurt pour se transformer. Et jamais un être ne revient, insecte, homme ou planète." (p. 218)

Maupassant est peu tendre avec la presse : un jeune homme sans talent arrive à ses fins, son journal "Les Echos" arrangent les potins, un rapport étroit règne entre le quatrième pouvoir et les autres. La  presse est inféodée à l'argent et à la politique. L'auteur présente ici une satire de la démocratie capitaliste, sujet encore actuel...

 "Deux républiques ont disparu depuis Maupassant : nous sommes toujours gouvernés par des lanceurs d'affaires." (Préface)

Un classique est un roman aux qualités stylistiques et esthétiques indéniables, mais aussi un roman qui ne vieillit pas, dont les sujets demeurent atemporels et peuvent toucher le lecteur à des siècles d'intervalle. C'est le cas de ce Bel Ami dans lequel vous reconnaîtrez plus d'un de nos contemporains...

 

Premières phrases :

"Quand la caissière luit eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant.

Comme il portait beau, par nature et par pose d'ancien sou-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui s'étendent comme des coups d'épervier." 

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Une partie de campagne

Autre : Le père Goriot de BALZAC (dont je vous parlerai prochainement)

 

Bel-Ami de guy de Maupassant, préface de Jean-Louis Bory,  folio, 415 p., 5.40 euros

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S’abandonner à vivre de Sylvain TESSON

Publié le par Hélène

                    

        

♥ ♥

L’auteur :

Sylvain Tesson est un journaliste, écrivain voyageur et alpiniste français. Ses expéditions sont financées par la réalisation de documentaires, par des cycles de conférences et par la vente de ses récits d'expédition, qui connaissent un certain succès.

L’histoire :

Devant les coups du sort il n’y a pas trente choix possibles. Soit on lutte, on se démène et l’on fait comme la guêpe dans un verre de vin. Soit on s’abandonne à vivre. C’est le choix des héros de ces nouvelles. Ils sont marins, amants, guerriers, artistes, pervers ou voyageurs, ils vivent à Paris, Zermatt ou Riga, en Afghanistan, en Yakoutie, au Sahara. Et ils auraient mieux fait de rester au lit.

Ce que j’ai aimé :

La quatrième de couverure est formulée de façon ambivalente : comme si on avait seulement le choix entre vivre et prendre des coups, ou rester dans son lit, pour "s'abandonner". Vision plutôt pessimiste de la vie qui pourtant n'est pas le fond du propos des nouvelles de Sylvain Tesson. 

Ce dernier nous présente le pofigisme  «l'accueil résigné de toute chose » :

« Ce mot russe désigne une attitude face à l’absurdité du monde et à l’imprévisibilité des évènements. Le pofigisme est une résignation joyeuse, désespérée face à ce qui advient. Les adeptes du pofigisme, écrasés par l’inéluctabilité des choses, ne comprennent pas qu’on s’agite dans l’existence. Pour eux, lutter à la manière des moucherons piégés dans une toile d’argiope est une erreur, pire, le signe de la vulgarité. Ils accueillent les oscillations du destin sans chercher à entraver l’élan. Ils s’abandonnent à vivre. » (p. 201)

Ainsi ses personnages ont souvent tendance à lutter contre les éléments, comme dans « Le barrage », symbole des hommes qui luttent contre le courant, détournent des fleuves et détruisent ce qui est :

« Sous le miroir avait vécu un monde, des plantes, des hommes. Des Dieux peut-être. Tout était mort. » (p. 32)

Dans « L’ennui », une femme russe se marie à un français pour fuir l’ennui de sa vie, mais retrouve malheureusement les mêmes travers dans sa nouvelle vie en France. Elle aura voulu changer le cours de son destin en vain. 

AInsi la question est posée : faut-il ébranler le mystérieux équilibre du monde ? ("Les pitons")

Quelquefois faire chuter ce qui est permet d'apporter un peu de bonheur aux personnages, comme dans cette magnifique nouvelle « La ligne » nous contant l'expédition de deux hommes dans le froid sibérien pour faire chuter un arbre.

Sylvain Tesson ouvre des voies de réflexion, observateur du monde il s’interroge sur lui et sur les différentes façons qu’ont les êtres humains de l’appréhender. Mais il ne répond pas aux questions qu’il pose, à la manière de Montaigne, il s’essaie à différentes philosophies au travers d’anecdotes tirées de son expérience personnelle.

Il nous enjoint finalement à nous ouvrir au monde, sa nouvelle finale « Les fées » résume son propos : il vaut mieux accepter ce qui arrive sans a priori et s’ouvrir ainsi à la poésie du monde et à sa magie imprévisible...

Ce que j’ai moins aimé :

Malheureusement de nombreuses nouvelles m’ont semblé manquer cruellement d’inspiration. Comme celle sur un immigré clandestin, linéaire, celle sur l’amant dans le placard revisité, celle sur les amants incompatibles, celle sur l’ermite, etc…

Premières phrases :

« Rémi et Caroline ? Des Parisiens de quarante ans du genre de ces héros de roman écrits par des Parisiens de quarante ans. Je les ai connus tous les deux, bien avant leur rencontre, avant que tout le monde ne prenne l’habitude de dire « Rémi et Caroline », de ne jamais dire « Rémi » sans a jouter « Caroline ni de prononcer le nom de « Caroline » sans y associer « Rémi ». «Rémi & Caroline », ça aurait fait un bon nom de restaurant bio. »

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  Une vie à coucher dehors  ; Dans les forêts de Sibérie  Géographie de l’instant 

 

S’abandonner à vivre, Sylvain Tesson, Gallimard, 2014, 220 p.,  17.90 euros

 

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Les choses de Georges PEREC

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

 

L’auteur :

 Georges Perec naît à Paris de parents juifs polonais, tous deux décédés durant la Seconde Guerre mondiale: son père au front en 1940, sa mère déportée à Auschwitz en 1942. Georges Perec passera son enfance entre Paris et le deux V entrelacés de W ou le Souvenir d’enfance, Villard-de-Lans et Lans-en-Vercors. Après des études de lettres, où il rencontre Marcel Bénabou, il devient documentaliste au CNRS et publie ses premiers articles dans Partisans. Il publie son premier roman, Les Choses, en 1965. Ce roman « sociologique » de facture flaubertienne est couronné par le prix Renaudot. En 1966, il publie un bref récit truffé d’inventions verbales, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour?, et entre l’année suivante à l’Oulipo, dont il devient l’une des figures majeures. Il expérimente toutes sortes de contraintes formelles : La Disparition (1969) est un roman écrit sans la lettre e (lipogramme) ; Les Revenentes (1972), où la seule voyelle admise est le e. Son roman le plus ambitieux, La Vie mode d’emploi (prix Médicis 1978), est construit comme une succession d’histoires combinées à la manière des pièces d’un puzzle, et multiplie les contraintes narratives et sémantiques. L’œuvre de Perec s’articule, semble-t-il, autour de trois champs différents : le quotidien, l’autobiographie, le goût des histoires. Le jeu est toujours présent, tout comme la quête identitaire, et l’angoisse de la disparition. (Source : Oulipo.net)

 

L’histoire :

 La vie quotidienne d'un jeune couple des années soixante issu des classes moyennes, l'idée que ces jeunes gens se font du bonheur, les raisons pour lesquelles ce bonheur leur reste inaccessible - car il est lié aux choses que l'on acquiert, il est asservissement aux choses. (Source : Julliard)

 

Ce que j’ai aimé :

 Les choses nous conte le destin de deux êtres englués dans la société de consommation. Ils pensent que les objets dont ils s'entourent et dont ils rêvent pourront leur permettre de se rélaiser dans la vie. Ils s'emplissent de désirs factices, pour combler un vide latent. Cinquante ans plus tard, ce sujet n'a pas pris une ride, malheureusement pourrait-on dire. Posséder est toujours le maître mot.

« Dans le monde qui était le leur, il était presque de règle de désirer toujours plus qu’on ne pouvait acquérir. Ce n’était pas eux qui l’avait décrété ; c’était la loi de la civilisation, une donnée de fait dont la publicité en général, les magazines, l’art des étalages, le spectacle de la rue, et même, sous un certain aspect, l’ensemble des productions communément appelées culturelles, étaient les expressions les plus conformes. »

Les deux êtres semblent bien décidés à garder leur liberté, à se tenir en marge de la société, mais ils ne se rendent pas compte que cette liberté n’est que factice et que consommer les aliène.

« Ils se disaient parfois que la vie qu’ils mèneraient aurait le charme, la souplesse, la fantaisie des comédies américaines, des génériques de Saül Bass, et des images merveilleuses, lumineuses, de champs de neige immaculé striés de traces de skis, de mer bleue, de soleil, de vertes collines, de feux pétillant dans des cheminées de pierre, d’autoroutes audacieuses, de pullmans, de palaces, les effleuraient comme autant de promesses. »

Un classique à redécouvrir.

A noter une nouvelle édition  : une création numérique originale enrichie d'animations graphiques, sonores et typographiques.

http://www.lepoint.fr/livres/lifting-2-0-pour-georges-perec-28-11-2013-1762683_37.php

 

Ce que j’ai moins aimé :

 -Rien

 

Premières phrases :

 « L’œil, d’abord, glisserait sur la moquette grise d’un long corridor, haut et étroit. Les murs seraient des placards de bois clair, dont les ferrures de cuivre luiraient. Trois gravures, représentant l’une Thunderbird, vainqueur à Epsom, l’autre un navire à aubes, le Ville-de-Montereau, la troisième une locomotive de Stephenson, mèneraient à une tenture de cuir, retenue par de gros anneaux de bois noir veiné, et qu’un simple geste suffirait à faire glisser. »

 

Vous aimerez aussi :

  Du même auteur : La vie mode d'emploi

 

Les choses, une histoire des années soixante, Georges Pérec, Pocket, 6.10 euros

 

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Un avion sans elle de Michel BUSSI

Publié le par Hélène

avion sans elle

L'auteur :

      Après une thèse de doctorat de géographie, Michel Bussi a été recruté à l’Université de Rouen en 1993.

Il est professeur de géographie et directeur du laboratoire de modélisation et traitements graphiques en géographie.

Comme chercheur universitaire, il publie depuis une vingtaine d’années des articles et ouvrages scientifiques, principalement sur la géographie politique (dont beaucoup sur la région).
Son premier roman, Code Lupin, s'est vendu à plus de 7 000 exemplaires et a ensuite été publié en feuilleton, pendant 30 jours lors de l'été 2010 par le quotidien Paris Normandie. Son deuxième roman, Omaha crimes, a obtenu le prix Sang d'encre de la ville de Vienne en 2007, le prix littéraire du premier roman policier de la ville de Lens 2008, le prix littéraire lycéen de la ville de Caen 2008, le prix Octave-Mirbeau de la ville de Trévières 2008 et le prix des lecteurs Ancres noires 2008 de la ville du Havre, devant les meilleurs auteurs de polar de l'année.
Il publie en 2008 son troisième roman, Mourir sur Seine, qui se déroule pendant l'Armada 2008 de Rouen, et qui s'est vendu en quelques semaines à plusieurs milliers d'exemplaires. Mourir sur Seine a obtenu en 2008 le prix du Comité régional du livre de Basse-Normandie (prix Reine Mathilde). 

Il a publié en 2009 un nouveau roman, Sang famille, destiné à la fois aux adultes et aux adolescents. En 2010, il participe au recueil de nouvelles Les Couleurs de l'instant, avec une longue nouvelle, T'en souviens-tu mon Anaïs ?, qui se déroule à Veules-les-Roses et traite de la « légende » d'Anaïs Aubert.

À partir de 2010, il est publié aux Presses de la Cité. Son roman Nymphéas noirs, huis-clos qui se déroule dans le village de Giverny, sort le 20 janvier 2011. Il obtient un succès critique et populaire important, et remporte notamment le prix des lecteurs du festival Polar de Cognac, le prix du polar méditerranéen (festival de Villeneuve-lez-Avignon), le prix Michel Lebrun de la 25e heure du Mans, le prix des lecteurs du festival Sang d'Encre de la ville de Vienne (« gouttes de Sang d'encre »), le Grand prix Gustave Flaubert de la Société des écrivains normands, devenant ainsi le roman policier français le plus primé en 2011.

Salué par Gérald Collard comme le polar de l'année, Un avion sans elle est récompensé par le prix Maison de la presse 2012, le prix du roman populaire 2012 et le prix du meilleur polar francophone 2012 (Montigny-les-Cormeilles). Vendu à plus de 40 000 exemplaires

(Source : Babélio)

 L'histoire :

       Lyse-Rose ou Emilie ? Quelle est l'identité de l'unique rescapé d'un crash d'avion, un bébé de trois mois ? Deux familles, l'une riche, l'autre pas, se déchirent pour que leur soit reconnue  la paternité de celle que les médias ont baptisée Libellule. Dix-huit ans plus tard, un détective privé prétend avoir découvert le fin mot de l'affaire, avant d'être assassiné, laissant derrière lui un cahier contenant tous les détails de son enquête. Du quartier parisien de la Butte-aux-Cailles jusqu'à Dieppe, du Val-de-Marne aux pentes jurassiennes du mont Terrible, le lecteur est entraîné dans une course haletante jusqu'à ce que les masques tombent. Hasards et coïncidences ne sont-ils que les ricochets du destin ? Ou bien quelqu'un, depuis le début, manipule-t-il tous les acteurs de ce drame ? (Source : Babélio)

 Ce que j'ai aimé :

 Ce roman est tellement un page turner tellement turner que j'ai tourné les pages plus vite que ma lecture, oui, j'avoue, je l'ai lu en diagonale.  Parce que soyons honnête dans ce roman le seul intérêt est la résolution de l'intrigue ! L’ensemble est très dilué, avec des longueurs démentielles si bien qu’il est très facile de le lire en diagonale tout en gardant le fil… 

La psychologie est un très sommaire : entre l'amoureux transi qui harcèle sa belle à coup de textos et d'appels intempestifs, la jeune femme parfaite insaisissable, la jeune psychopathe, les clichés s’accumulent.

Les idées sont tout aussi sommaires : ne vous fiez pas aux apparences, les méchants ne sont pas si méchants ni les gentils si gentils...

L'ensemble ne tient que grâce à cette intrigue démoniaque, mais malheureusement, un indice qui crève les yeux nous met rapidement sur la voie... Il n'en reste pas moins que les rebondissements s'enchaînent, que les contre la montre se mettent en place, que les personnages se dévoilent au fil des pages, et tout cela peut ferrer le lecteur. 

Qui sortira de sa lecture comme sonné, comme quand on passe un après midi devant la télé, devant des séries ou des films ineptes qui ont juste eu le mérite de nous faire passer -ou perdre selon le point de vue- notre temps... 

 Premières phrases :

 "L'Airbus 5403 Istanbul-Paris décrocha. Un plongeon de près de mille mètres en moins de dix secondes, presque à la verticale, avant de se stabiliser à nouveau. La plupart des passagers dormaient. Ils se réveillèrent brusquemnt, avec la sensation terrifiante de s'être assoupis sur le fauteuil d'un manège de foire."

 D'autres avis :

 Babélio


Un avion sans elle, Michel Bussi, Pocket, mars 2013, 7.60 euros

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