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litterature francaise

L'assommoir de Emile ZOLA

Publié le par Hélène

♥ ♥

Gervaise, une jeune femme de 22 ans a des rêves simples : « travailler, manger du pain, avoir un trou à soi, élever ses enfants, mourir dans son lit... » et ne pas être battue. Malheureusement son premier mari Lantier la quitte, la laissant seule avec deux enfants, Etienne et Claude. Elle se remet en couple avec Coupeau, et tous deux travaillent dur pour sortir de la misère, Gervaise rêvant d'ouvrir sa propre blanchisserie. « Mes personnages ne sont pas mauvais, ils ne sont qu’ignorants et gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où ils vivent. »

Mais l'alambic dévore le peuple  "Fermez les cabarets, ouvrez les écoles" dira Zola, et de la même façon, l'exploitation subie par les travailleurs les entraine vers une chute inexorable. Tous sont aux prises avec un déterminisme social et héréditaire à l'emprise redoutable.

Dans ce septième tome des Rougon Macquart, Zola s'intéresse à la vie de la classe ouvrière. Le réalisme du tableau donne toute sa force à la dénonciation de la misère du peuple. Pour Zola, « c’est de la connaissance seule de la vérité que pourra naître un état social meilleur ».

« J’ai voulu peindre la déchéance fatale d’une famille ouvrière, dans le milieu empesté de nos  faubourgs. Au bout de l’ivrognerie et de la fainéantise, il y a le relâchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuité, l’oubli progressif des sentiments honnêtes, puis comme dénouement la honte et la mort. C’est la morale en action, simplement. »

Ce que j'ai moins aimé :

Contrairement à d'autres romans de Zola, j'ai trouvé que celui-ci manquait de lumière, d'espoir, tout est assombri et pousse la pauvre Gervaise vers sa fin (et quelle fin...) !

 

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur : Thérèse Raquin ♥ ♥ ♥ , Au bonheur des dames ♥ ♥ ♥ ♥ ; L'oeuvre ♥ ♥ ♥ ♥ ; Germinal ♥ ♥ 

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Le serpent majuscule de Pierre LEMAITRE

Publié le par Hélène

Avec Mathilde "jamais une balle plus haute que l'autre, du travail propre et sans bavures". Mathilde, ancienne résistante devenue tueuse à gages, se demande si le temps n'est pas venu de prendre sa retraite, mais son chef lui confie une nouvelle mission...

Mathilde apparait comme un personnage atypique qui dégomme les autres personnages les uns après les autres, de façon très répétitive et désincarnée. L'ensemble est donc très peu crédible, franchement décevant !

Oeuvre de jeunesse de l'auteur, écrite en 1985 et jamais proposé à la publication jusqu'à ce que le succès de l'écrivain ne le pousse à le relire et remanier. Il aurait peut-être dû le laisser dans le tiroir, tant le roman manque de cohérence et propose des personnages auquel il est difficile de s'attacher !

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

Du même auteur : Au revoir là-haut ♥ ♥ ♥ ; Trois jours et une vie ♥ ; Cadres noirs ♥ ♥ ♥ (policier) ; Couleurs de l'incendie ♥ ♥ ♥ 

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Le quai de Ouistreham de Florence AUBENAS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

En 2009, en pleine crise économique, Florence Aubenas, journaliste, décide d'aller vivre la crise de l'intérieur, concrètement aux côtés des plus démunis, pour mieux en parler ensuite. Elle part pour Caen, s'inscrit à Pôle emploi en se fabriquant un personnage. On lui propose alors de devenir agent de propreté dans des entreprises. Commence alors un parcours du combattant pour glaner des heures de ménage à droite, à gauche, au gré des contrats ou des absences des collègues car « aujourd’hui on en trouve pas de travail, on trouve des heures « Elle apprend à "gagner en productivité", à manier la mono-brosse avec dextérité, elle enchaine les formations, les forums de l'emploi, et trouve finalement quelques contrats sur le ferry de Ouistreham et dans un camping de mobile-homes.

Des rencontres marquantes ponctuent son parcours, chaque personne lui raconte son expérience, ses échecs, ses humiliations, ses victoires quelquefois. Il est avant tout question de dignité humaine, Florence raconte comment elle est devenue "invisible", comment elle et ses collègues doivent abattre un travail harassant en un temps record car les heures supplémentaires ne sont pas payées, comment elles sont à la merci de chefaillons, de "dragons" qui aiment les humilier.

«On travaille tout le temps, sans avoir vraiment de travail, on gagne de l’argent sans vraiment gagner notre vie. »

Elle pointe du doigt aussi les manquements de Pole emploi : chaque conseiller a 180 demandeurs dans son portefeuille il devrait n’en avoir que 60. Dans la région 4000 dossiers en retard. Chacun fait comme il peut pour aider ces contrats précaires à trouver leur place dans cette société en crise...

Ce livre rend avant tout hommage à ces "invisibles", ces femmes qui luttent dans l'ombre pour conserver leur dignité et faire vivre leur famille, quoiqu'il advienne. Elles s'épaulent, s'entraident, partagent des fous rires et malgré les vicissitudes de leur vie, restent profondément humaines !

Un beau récit profond et humain !

 

Si vous voulez connaitre les réactions des collègues de travail de Florence après la parution du livre, Elle leur a consacré un article ICI.

Présentation de l'éditeur : Points

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Corniche Kennedy de Maylis de KERANGAL

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Durant un été, quelques bandes d'adolescents prennent l'habitude de se retrouver sur la corniche Kennedy et de sauter du haut de la corniche, comme un pied-de-nez à la mort. Mais un commissaire les observe et tente de les protéger des risques encourus en accroissant sa surveillance.

L'atmosphère de cet été se tend entre les conflits inhérents à toute bande d'adolescents, la nouvelle qui s'impose mais n'est pas tout à fait intégrée, les attirances improbables, les interdits que l'on aime dépasser, les adultes qu'il faut provoquer. Et le saut dans le vide est comme une façon de se sentir encore plus vivant, plus important, quoiqu'en pense la police !

L'écriture ample de l'autrice permet de coller à cet élan de la jeunesse et d'embrasser ces adolescents avec tendresse et bienveillance.

Ce que j'ai moins aimé :

- La fin, tout aussi abrupte que la falaise !

- De même l'histoire du policier ne se termine pas réellement.

Bilan :

Une peinture très fine de l'adolescence qui rappelle les romans de Marion Brunet ou encore Nicolas Mathieu.

Présentation de l'éditeur :

Du même auteur : Un monde à portée de main 

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La sauvagière de Corinne MOREL DARLEUX

Publié le par Hélène

Quand la narratrice reprend conscience, elle est au chaud dans une maison nichée au cœur des montagnes. Elle est entourée par Jeanne et Stella. Son histoire se dévoile peu à peu, par à coups : victime d'un accident de la route, elle a été recueillie par les deux femmes qui la soignent jalousement. Loin de la ville et de son agitation, la jeune femme se reconstruit.

Ce roman est assez étrange, atypique, son atmosphère est particulière presque onirique. La jeune femme se retrouve seule et perd quelquefois ses repères humains pour redevenir animal.

Pour tout vous dire, j'ai découvert en lisant d'autres critiques le sens caché du roman, sens que je n'avais pas du tout perçu... Un échec pour moi !

Présentation de l'éditeur : Editions Dalva

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Mahmoud ou la montée des eaux de Antoine WAUTERS

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

"L'écriture comme une barque

entre mémoire et oubli."

En Syrie un vieil homme plonge au cœur d'une immense étendue d'eau. Il retrouve sous l'eau son village et sa maison d'enfance, engloutie par le lac El Assad, né de la construction du barrage de Tabqa en 1973. Sa création à l'époque a entrainé le déplacement de 11000 familles présentes dans la région et est devenu un point clé pour Daesh.

L'homme plonge pour retrouver son passé, les temps heureux avant la guerre, il revoit ses deux femmes, ses enfants partis se battre, il revoit les jours heureux et les jours plus sombres, la prison, les exactions de l'armée. Dans ce chant lancinant, chant de lamentations. il s'adresse à sa femme, les mots réunissant les vivants et les morts.

"C'est lorsqu'une espérance expire

Qu'une chanson de plus s'élève."

Il use d'une poésie en vers libres, entremêlée de poèmes syriens, parole de l'origine, parole simple, ses mots étant le parcours d'une pensée qui dérive et suit le cours de la vie, d'une pensée libre profondément humaine qui atténue la cruauté et la dureté des évènements. Espoir que les consciences soient secouées car "les monstres naissent dans la nuit", et l'humanité de chacun devrait être ébranlée. En éprouvant ce que d'autres vivent, aux côtés de Mahmoud, peut-être l'homme retrouvera-t-il enfin son humanité ?

Présentation de l'éditeur : Editions Verdier ; Folio

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Noces suivi de L'été de Albert CAMUS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Ce recueil se compose de plusieurs essais écrits en 1936 et 1937, publiés en 1950.
Noces à Tipasa évoque un «jour de noces avec le monde». Sur la plage de Tipasa, dans les odeurs sauvages de l'été d'Algérie, un jeune homme, fils d'une «race née du soleil et de la mer», chante sa joie de vivre dans la beauté et son orgueil de pouvoir aimer sans mesure.


Le vent à Djemila. Au crépuscule, dans le décor tragique d'une ville morte traversée par le vent, l'auteur exprime sa «certitude consciente d'une mort sans espoir». Mais l'horreur même de cette mort ne l'en distraira pas. Jusqu'au bout, il sera lucide.
L'été à Alger. Description psychologique d'une ville sans passé qui ignore le sens du mot vertu, mais qui a sa morale et où les hommes trouvent «pendant toute leur jeunesse une vie à la mesure de leur beauté».


Le désert. Partant de la leçon des grands peintres toscans, l'auteur s'approche de cette «double vérité du corps et de l'instant... qui doit nous enchanter mais périr à la fois». Il découvre que l'accord qui unit un être à sa vie, dans un monde dont la beauté doit périr, est la «double conscience de son désir de durée et son destin de mort». Notre salut est sur la terre où le bonheur peut naître de l'absence d'espoir.

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur :   La peste ♥ ♥ ♥ ;  L'étranger de Jacques FERRANDEZ ♥ ♥ ♥ (BD) ; L'état de siège ♥ ♥ ♥

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Un été dans l'ouest de Philippe LABRO

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Alors qu'il étudie dans une université de Virginie, l'étudiant étranger décide de partir trois mois durant l'été dans les montagnes du Colorado pour un job d'été en tant qu'ouvrier agricole temporaire. Le trajet qui le mène là-bas est déjà riche en expérience : il rencontre des malfaiteurs en faisant de l'auto-stop, puis une jeune femme nommée Amy qui le marque durablement, et est confronté à un cyclone.

Arrivé au cœur des forêts du Colorado il rencontre des êtres tout aussi fascinants : Bill, homme mystérieux qui semble fuir quelqu'un ou quelque chose, Dick, et son regard insensé de cascadeur et Mack, qui l'initie aux secrets de la forêt.

Il s'agissait d'un de mes livres préférés quand j'avais vingt ans (c'est à dire hier), et si je reconnais l'impact de ce roman, je n'ai pas été aussi enthousiaste quelques années après. Il faudrait peut-être laissé les romans de notre jeunesse dans un écrin de souvenirs sans chercher à les en extraire, pour garder le souvenir intact et puissant.

Il s'agit réellement d'un roman d'apprentissage, nourri par le fantasme de l'ouest américain, à l'image de la nature qui l'enserre : à la fois magnifique et grandiose, mais aussi tenant en son sein une violence potentielle. Il s'agit également d'un roman de jeunesse, largement autobiographique, de cette expérience le narrateur ressortira grandi, porté par ces rencontres. Pour résumer, une lecture agréable !

A noter que ce roman fait suite à L'étudiant étranger mais que les deux peuvent se lire indépendamment.

 

Présentation de l'éditeur : Folio

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Un jour ce sera vide de Hugo LINDENBERG

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Lors d'été en Normandie, le narrateur, un enfant de sept ans, rencontre sur la plage un camarade qui l'accepte dans son monde : Baptiste. Baptiste a la chance d'avoir des parents parfaits quand le narrateur est flanqué d'une grand-mère à l'accent prononcé et d'une tante "monstrueuse". Il traque chez les autres les motifs familiaux de perfection, se délectant du spectacle des familles unies.

Dans ce roman très subtil, c'est dans les interstices que tout se passe, dans tout ce que ne dit pas le jeune narrateur, être profondément sensible qui réagit instantanément aux déceptions du monde qui l'entoure. Il nous plonge dans les émois de l'enfance, durant ce temps suspendu de l'été qui révèle la famille plus que les autres saisons, avec la promiscuité qui s'installe. L'enfant observe le monde qui l'entoure, uniquement préoccupé du présent, pour lui tout a de l'importance, il place au même niveau ce qu'il vit et ce qu'il ressent, ce qui teinte son univers d'une tristesse sourde liée au passé, et d'une honte diffuse liée à l'image décalée de sa propre famille, loin des stéréotypes qu'il observe que la plage. Il regarde le monde à hauteur d'enfant, tentant de comprendre ce qu'on refuse de lui expliquer.

Ce texte très émouvant montre avec une infinie délicatesse ces moments fragiles de l'enfance qui forgent peu à peu une identité encore fluctuante à cet âge sensible. Un très beau premier roman !

Prix Le Temps retrouvé 2020
Prix littéraire de la ville de Caen
Prix Livre Inter 2021
Prix Françoise Sagan 2021

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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Partout les autres de David THOMAS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Prix Goncourt de la nouvelle 2023

Dans ces récits courts, l'homme apparait imparfait, multipliant les erreurs dans un portrait sans fards, une peinture vraie de l'âme humaine. Si certains ont envie d'être un autre quelquefois, les autres s'accommodent de ces imperfections, lucides. Le couple est souvent le catalyseur des conflits intérieurs : les récits de David Thomas sont faits de ruptures, de désir qui s'étiole, de tromperies : il y a ceux qui se quittent avant que la lassitude ne s'installe "Là, pour moi, tu es une reine d'Egypte, mais si je reste, tu vas devenir une compagne, ce serait gâcher. Alors que si je pars, tu seras celle qui éloignera les chauves-souris de mes jours sombres. Après toi, toutes les femmes que je rencontrerai ne seront que des bières sans alcool, mais c'est pas grave. J'aurais déjà eu le meilleur.", celle qui aimerait bien tromper mais n'a pas le courage de trouver un amant "ça tient peut -être qu'à ça la fidélité, à la flemme", ceux qui n'arrivent pas à vivre ensemble mais ne parviennent pas non plus à se quitter, ou encore ceux qui font des concessions.

Mais la vie est aussi faite de fulgurances, de rencontres improbables : un asiatique qui vend des larmes d'apache sur le bord d'une route, les mauvaises rencontres aussi, ou amitiés néfastes, des rendez-vous manqués, ou rencontre avec un coq sauvé de la mort et pourvoyeur d'un message philosophique "Il suffit d'un rien pour que tout bascule".

Surtout, perdure la joie d'être parent, le plaisir inimitable d'une main qui se blottit naturellement dans la nôtre, la fascination d'un fils pour les trains, le bonheur de celui à qui on offre le cadeau tant convoité, ou les jeux improbables au fond du jardin.

Et finalement, peut-être que le bonheur se résume à cela, une suite d'averses pour quelques éclaircies fulgurantes et intenses. Rien de plus, rien de moins... Mais ça vaut la peine.

Présentation de l'éditeur : Editions de l'Olivier

Du même auteur : La patience des buffles sous la pluie ♥ ♥ ♥ (Nouvelles) ; Un silence de clairière ♥ ♥; Je n’ai pas fini de regarder le monde ♥ ♥ (Nouvelles) ; On ne va pas se raconter d'histoires ♥ ♥ ♥ (Nouvelles) ; Hortensias ♥ ♥ ♥ ; Le poids du monde est amour ♥ ♥ ♥ (Nouvelles) ; Un homme à sa fenêtre ♥ ♥ ♥ (Nouvelles)

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