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litterature francaise

La sauvagière de Corinne MOREL DARLEUX

Publié le par Hélène

Quand la narratrice reprend conscience, elle est au chaud dans une maison nichée au cœur des montagnes. Elle est entourée par Jeanne et Stella. Son histoire se dévoile peu à peu, par à coups : victime d'un accident de la route, elle a été recueillie par les deux femmes qui la soignent jalousement. Loin de la ville et de son agitation, la jeune femme se reconstruit.

Ce roman est assez étrange, atypique, son atmosphère est particulière presque onirique. La jeune femme se retrouve seule et perd quelquefois ses repères humains pour redevenir animal.

Pour tout vous dire, j'ai découvert en lisant d'autres critiques le sens caché du roman, sens que je n'avais pas du tout perçu... Un échec pour moi !

Présentation de l'éditeur : Editions Dalva

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Mahmoud ou la montée des eaux de Antoine WAUTERS

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

"L'écriture comme une barque

entre mémoire et oubli."

En Syrie un vieil homme plonge au cœur d'une immense étendue d'eau. Il retrouve sous l'eau son village et sa maison d'enfance, engloutie par le lac El Assad, né de la construction du barrage de Tabqa en 1973. Sa création à l'époque a entrainé le déplacement de 11000 familles présentes dans la région et est devenu un point clé pour Daesh.

L'homme plonge pour retrouver son passé, les temps heureux avant la guerre, il revoit ses deux femmes, ses enfants partis se battre, il revoit les jours heureux et les jours plus sombres, la prison, les exactions de l'armée. Dans ce chant lancinant, chant de lamentations. il s'adresse à sa femme, les mots réunissant les vivants et les morts.

"C'est lorsqu'une espérance expire

Qu'une chanson de plus s'élève."

Il use d'une poésie en vers libres, entremêlée de poèmes syriens, parole de l'origine, parole simple, ses mots étant le parcours d'une pensée qui dérive et suit le cours de la vie, d'une pensée libre profondément humaine qui atténue la cruauté et la dureté des évènements. Espoir que les consciences soient secouées car "les monstres naissent dans la nuit", et l'humanité de chacun devrait être ébranlée. En éprouvant ce que d'autres vivent, aux côtés de Mahmoud, peut-être l'homme retrouvera-t-il enfin son humanité ?

Présentation de l'éditeur : Editions Verdier ; Folio

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Noces suivi de L'été de Albert CAMUS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Ce recueil se compose de plusieurs essais écrits en 1936 et 1937, publiés en 1950.
Noces à Tipasa évoque un «jour de noces avec le monde». Sur la plage de Tipasa, dans les odeurs sauvages de l'été d'Algérie, un jeune homme, fils d'une «race née du soleil et de la mer», chante sa joie de vivre dans la beauté et son orgueil de pouvoir aimer sans mesure.


Le vent à Djemila. Au crépuscule, dans le décor tragique d'une ville morte traversée par le vent, l'auteur exprime sa «certitude consciente d'une mort sans espoir». Mais l'horreur même de cette mort ne l'en distraira pas. Jusqu'au bout, il sera lucide.
L'été à Alger. Description psychologique d'une ville sans passé qui ignore le sens du mot vertu, mais qui a sa morale et où les hommes trouvent «pendant toute leur jeunesse une vie à la mesure de leur beauté».


Le désert. Partant de la leçon des grands peintres toscans, l'auteur s'approche de cette «double vérité du corps et de l'instant... qui doit nous enchanter mais périr à la fois». Il découvre que l'accord qui unit un être à sa vie, dans un monde dont la beauté doit périr, est la «double conscience de son désir de durée et son destin de mort». Notre salut est sur la terre où le bonheur peut naître de l'absence d'espoir.

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur :   La peste ♥ ♥ ♥ ;  L'étranger de Jacques FERRANDEZ ♥ ♥ ♥ (BD) ; L'état de siège ♥ ♥ ♥

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Un été dans l'ouest de Philippe LABRO

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Alors qu'il étudie dans une université de Virginie, l'étudiant étranger décide de partir trois mois durant l'été dans les montagnes du Colorado pour un job d'été en tant qu'ouvrier agricole temporaire. Le trajet qui le mène là-bas est déjà riche en expérience : il rencontre des malfaiteurs en faisant de l'auto-stop, puis une jeune femme nommée Amy qui le marque durablement, et est confronté à un cyclone.

Arrivé au cœur des forêts du Colorado il rencontre des êtres tout aussi fascinants : Bill, homme mystérieux qui semble fuir quelqu'un ou quelque chose, Dick, et son regard insensé de cascadeur et Mack, qui l'initie aux secrets de la forêt.

Il s'agissait d'un de mes livres préférés quand j'avais vingt ans (c'est à dire hier), et si je reconnais l'impact de ce roman, je n'ai pas été aussi enthousiaste quelques années après. Il faudrait peut-être laissé les romans de notre jeunesse dans un écrin de souvenirs sans chercher à les en extraire, pour garder le souvenir intact et puissant.

Il s'agit réellement d'un roman d'apprentissage, nourri par le fantasme de l'ouest américain, à l'image de la nature qui l'enserre : à la fois magnifique et grandiose, mais aussi tenant en son sein une violence potentielle. Il s'agit également d'un roman de jeunesse, largement autobiographique, de cette expérience le narrateur ressortira grandi, porté par ces rencontres. Pour résumer, une lecture agréable !

A noter que ce roman fait suite à L'étudiant étranger mais que les deux peuvent se lire indépendamment.

 

Présentation de l'éditeur : Folio

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Un jour ce sera vide de Hugo LINDENBERG

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Lors d'été en Normandie, le narrateur, un enfant de sept ans, rencontre sur la plage un camarade qui l'accepte dans son monde : Baptiste. Baptiste a la chance d'avoir des parents parfaits quand le narrateur est flanqué d'une grand-mère à l'accent prononcé et d'une tante "monstrueuse". Il traque chez les autres les motifs familiaux de perfection, se délectant du spectacle des familles unies.

Dans ce roman très subtil, c'est dans les interstices que tout se passe, dans tout ce que ne dit pas le jeune narrateur, être profondément sensible qui réagit instantanément aux déceptions du monde qui l'entoure. Il nous plonge dans les émois de l'enfance, durant ce temps suspendu de l'été qui révèle la famille plus que les autres saisons, avec la promiscuité qui s'installe. L'enfant observe le monde qui l'entoure, uniquement préoccupé du présent, pour lui tout a de l'importance, il place au même niveau ce qu'il vit et ce qu'il ressent, ce qui teinte son univers d'une tristesse sourde liée au passé, et d'une honte diffuse liée à l'image décalée de sa propre famille, loin des stéréotypes qu'il observe que la plage. Il regarde le monde à hauteur d'enfant, tentant de comprendre ce qu'on refuse de lui expliquer.

Ce texte très émouvant montre avec une infinie délicatesse ces moments fragiles de l'enfance qui forgent peu à peu une identité encore fluctuante à cet âge sensible. Un très beau premier roman !

Prix Le Temps retrouvé 2020
Prix littéraire de la ville de Caen
Prix Livre Inter 2021
Prix Françoise Sagan 2021

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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Partout les autres de David THOMAS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Prix Goncourt de la nouvelle 2023

Dans ces récits courts, l'homme apparait imparfait, multipliant les erreurs dans un portrait sans fards, une peinture vraie de l'âme humaine. Si certains ont envie d'être un autre quelquefois, les autres s'accommodent de ces imperfections, lucides. Le couple est souvent le catalyseur des conflits intérieurs : les récits de David Thomas sont faits de ruptures, de désir qui s'étiole, de tromperies : il y a ceux qui se quittent avant que la lassitude ne s'installe "Là, pour moi, tu es une reine d'Egypte, mais si je reste, tu vas devenir une compagne, ce serait gâcher. Alors que si je pars, tu seras celle qui éloignera les chauves-souris de mes jours sombres. Après toi, toutes les femmes que je rencontrerai ne seront que des bières sans alcool, mais c'est pas grave. J'aurais déjà eu le meilleur.", celle qui aimerait bien tromper mais n'a pas le courage de trouver un amant "ça tient peut -être qu'à ça la fidélité, à la flemme", ceux qui n'arrivent pas à vivre ensemble mais ne parviennent pas non plus à se quitter, ou encore ceux qui font des concessions.

Mais la vie est aussi faite de fulgurances, de rencontres improbables : un asiatique qui vend des larmes d'apache sur le bord d'une route, les mauvaises rencontres aussi, ou amitiés néfastes, des rendez-vous manqués, ou rencontre avec un coq sauvé de la mort et pourvoyeur d'un message philosophique "Il suffit d'un rien pour que tout bascule".

Surtout, perdure la joie d'être parent, le plaisir inimitable d'une main qui se blottit naturellement dans la nôtre, la fascination d'un fils pour les trains, le bonheur de celui à qui on offre le cadeau tant convoité, ou les jeux improbables au fond du jardin.

Et finalement, peut-être que le bonheur se résume à cela, une suite d'averses pour quelques éclaircies fulgurantes et intenses. Rien de plus, rien de moins... Mais ça vaut la peine.

Présentation de l'éditeur : Editions de l'Olivier

Du même auteur : La patience des buffles sous la pluie ♥ ♥ ♥ (Nouvelles) ; Un silence de clairière ♥ ♥; Je n’ai pas fini de regarder le monde ♥ ♥ (Nouvelles) ; On ne va pas se raconter d'histoires ♥ ♥ ♥ (Nouvelles) ; Hortensias ♥ ♥ ♥ ; Le poids du monde est amour ♥ ♥ ♥ (Nouvelles) ; Un homme à sa fenêtre ♥ ♥ ♥ (Nouvelles)

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Le sourire du scorpion de Patrice GAIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Tom, sa soeur jumelle Luna et leurs parents s'engagent dans les gorges de la Tara au Monténégro en raft accompagné de leur guide serbe Goran. Les paysages sont à couper le souffle et pourtant, une tension ne tarde pas à se faire ressentir. Quand des pluies diluviennes s'en mêlent, le drame n'est pas loin...

Tom doit alors s'adapter à un nouveau monde chancelant, le deuil, la solitude. Il avance dans le chaos, et finit par comprendre que le drame n'était pas un hasard...

Ce court roman est doté d'une force dramatique parfaitement maitrisée, avec une tension grandissant crescendo jusqu'à atteindre son point d'orgue lors d'une fin frappante. De même, l'auteur fait montre d'un parfait équilibre entre la beauté du pays, les paysages grandioses, et les êtres qui peinent à trouver leur place dans ces grands espaces isolés.

Le sourire du scorpion est un roman à l'atmosphère particulière, peut-être un peu lent pour ceux qui attendraient un roman policier haletant, mais il reste marquant !

Du même auteur : Terres fauves
Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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Le plâtrier siffleur de Christian BOBIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Il est possible que, par l'attention aux choses menues, très simples, très pauvres, je trouve peut-être ma place dans ce monde." (p. 6)

Que signifie habiter poétiquement le monde ? Christian Bobin s'interroge ici et livre ses réponses, pour peut-être, enfin, mieux vivre et regarder le monde en paix... Il vante les vertus de la contemplation, et appelle cet homme perdu dans notre monde à regarder et comprendre le monde comme un enfant le ferait, en toute innocence, prêt à être réceptif à ce qui s'offre...

"Ce texte est issu d’une conversation dans la forêt. Il a pour auteur les sapins austères et les fougères lumineuses. Il y est question, mieux que dans un salon, de nos manières de vivre, c’est-à-dire de perdre. Le nom merveilleux de cette perte est la poésie – ou si l’on veut : l’humain."

Présentation de l'éditeur : Editions Poésis

Du même auteur : Les ruines du ciel   ; La part manquante ; L’homme-joie ♥ ;  Eloge du rien ♥ ♥ ♥ ; La dame blanche ♥ ♥ ♥ ; La grande vie ♥ ♥ ; L'épuisement  ♥ ♥ ♥ ♥ ; L'inespérée ♥ ♥ ♥ ; Le plâtrier siffleur ♥ ♥ ♥ 

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Vernon Subutex de Virginie DESPENTES

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Alors qu'Alex Bleach, une star de la musique, vient de mourir d'une overdose, Vernon Subutex, ancien disquaire, se retrouve sans revenus mais en possession d'un enregistrement de la rockstar convoité... Malheureusement suite à des concours de circonstances, Vernon est sans logement et contraint de errer à droite et à gauche pour trouver un lit où dormir. 

Personnage atypique que ce héros qui erre dans les rues de la ville, allant là où le vent le porte au gré des opportunités de logement qui se présentent. Cet homme a tout perdu au fil et à mesure, sans vraiment s'en rendre compte et son destin est à l'image de son milieu. Ses errances sont prétexte pour rencontrer toute une galerie de personnages contemporains assez typés : l'ex-bassiste rancunière, le bourgeois drogué, la bourgeoise dépressive s'attachant à n'importe qui, l'étudiante attirée par l'islamisme, le scénariste sans succès et facho, le transsexuel fascinant, ou encore la hyène, celle qui poste sur le net des commentaires positifs ou négatifs et se plait à faire ou défaire les réputations d'un film, d'un lieu ou d'une personne. Tous sont des êtres malmenés par la vie, insatisfaits, des êtres en souffrance

La vision de l'autrice sur notre société contemporaine est assez cynique et désabusée, même si ses personnages réussissent à se connecter et à se rejoindre, l'arrière fond est sombre et violent. Réaliste diront certains, pessimiste diront d'autres, à vous de vous faire votre opinion...

A lire un tome 2 et 3...

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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Rue des boutiques obscures de Patrick MODIANO

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Des lambeaux, des bribes de quelque chose me revenaient brusquement au fil de mes recherches. Mais après tout, c'est peut-être ça, une vie..."

Alors que son patron prend sa retraite, Guy Roland, détective, se lance dans une dernière enquête : il part sur les pistes de son passé pour reconstituer le puzzle de sa vie et retrouver une identité perdue dans une amnésie quinze ans auparavant. Serait-il Jimmy Pedro Stern ? Qui est cette Denise Coudreuse qui aurait partagé sa vie ? Qui sont Freddie Howard de Luz, anglais de l'ile Maurice, ou encore Gay Orlow danseuse américaine d'origine russe, André Wildmer, ancien jockey anglais. Et comment relier ces éléments disparates ? Tout ne semble -t-il pas prendre sens à Megève en 1940 alors qu'ils fuient Paris devenu trop oppressant sous l'occupation allemande ? Mais finalement "Nos vies ne sont-elles pas aussi rapides à se dissiper dans le soir que ce chagrin d'enfant ?"

Le personnage principal erre dans Paris, croise des silhouettes, s'accroche à l'espoir insensé qu'elles pourront lui rendre des lambeaux de son passé, pense être sur une piste qui s'épuise rapidement, mais il repart à l'affût, dans cette éternelle quête d'identité de l'humain.

“Drôles de gens. De ceux qui ne laissent sur leur passage qu’une buée vite dissipée. Nous nous entretenions souvent, Hutte et moi, de ces êtres dont les traces se perdent. Ils surgissent un beau jour du néant, et y retournent après avoir brillé de quelques paillettes. Reines de beauté. Gigolos. Papillons. La plupart d’entre eux, même de leur vivant, n’avaient pas plus de consistance qu’une vapeur qui ne se condensera jamais”.

Les bribes décousues qu'il parvient à reconstituer finissent par créer un être de chair et de sang qui palpite et prend vie sous les yeux crédules du lecteur, définitivement sous le charme de cet être de papier...

"Je crois qu'on entend encore dans les entrées d'immeubles l'écho des pas de ceux qui avaient l'habitude de les traverser et qui, depuis, ont disparu. Quelque chose continue de vibrer après leur passage, des ondes de plus en plus faibles, mais que l'on capte si l'on est attentif."

 

Prix Goncourt 1978

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur : L'herbe des nuits ♥ ♥ ; L'horizon ♥ ♥ ♥ ; Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier ♥ ♥ ♥ ; Dimanches d'août ♥ ♥ ♥ ; Un cirque passe ♥ ♥ ♥ ; Encre sympathique ♥ ♥ ♥

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