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litterature francaise

Bonjour Tristesse de Françoise SAGAN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

La jeune Cécile, 17 ans, est une lycéenne parisienne qui vient de rater son baccalauréat. Mais l'insouciance de l'été la soustrait à cet échec puisqu'elle passe les vacances sur la côte d'azur avec son père Raymond et sa jeune maîtresse, Elsa. Très proche de son père, Cécile se prépare à passer un été entièrement dévolu aux joies du jour présent, au plaisir, aux sorties mondaines tardives, et aux amours sans lendemain, sans penser aux conséquences de ses actes, digne fille en ce sens de son père. Mais l'arrivée de Anne, une amie de son père, vient bouleverser ce programme. Anne est en effet bien plus stricte, bien plus posée aussi que Raymond et Cécile, elle instaure alors des règles et modifie sensiblement la vie des deux êtres.

Bonjour Tristesse est le premier roman de Françoise Sagan publié en 1954, l'auteure n'a alors que 18 ans. Elle fait pourtant preuve ici d'une analyse subtile de l'adolescence et de ses affres, ces colères rentrées, sourdes que l'on voudrait étouffer mais qui finissent tout de même par éclater, mues par on ne sait quelle force négative. Ces emportements subis également, ces moments où l'on voudrait croire que le monde s'accorde avec nous, nous accueille et nous offre l'harmonie. Cette impression d'être supérieur, au-dessus des autres, tout puissant dans ses choix, à tort. Cette cruauté cynique qui bout en nous et nous rattrape...

Une belle relecture !

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Indiana de George SAND

Publié le par Hélène

♥ ♥

Indiana est une jeune femme mariée à un mari autoritaire et colérique, le colonel Delmare, et elle ne peut compter que sur le soutien de son ami d'enfance, Ralph. Elle mène une vie terne, jusqu'au jour où sa route croise celle de Raymon, séducteur invétéré. La jeune femme innocente se laisse prendre dans ses rets tant elle a besoin de se sentir vivre et palpiter.

Indiana est le premier roman de George Sand et à travers cette héroïne, elle peint la situation des femmes dans cette société du XIXème, entre un mariage décevant aliénant et un amant tout aussi décevant. La jeune Indiana est enfermée dans ses relations, mais elle se rend compte que sans les hommes, elle n'est rien. Ses tentatives de rébellion seront vite étouffées.

« Ainsi, je le répète, j’ai écrit Indiana, et j’ai dû l’écrire ; j’ai cédé à un instinct puissant de plainte et de reproche que Dieu avait mis en moi, Dieu qui ne fait rien d’inutile, pas même les plus chétifs êtres, et qui intervient dans les plus petites causes aussi bien que dans les grandes. Mais quoi ! celle que je défendais est-elle donc si petite ? C’est celle de la moitié du genre humain, c’est celle du genre humain tout entier ; car le malheur de la femme entraîne celui de l’homme, comme celui de l’esclave entraîne celui du maître, et j’ai cherché à le montrer dans Indiana. On a dit que c’était une cause individuelle que je plaidais ; comme si, à supposer qu’un sentiment personnel m’eût animé, j’eusse été le seul être infortuné dans cette humanité paisible et radieuse ! Assez de cris de douleur et de sympathie ont répondu au mien pour que je sache maintenant à quoi m’en tenir sur la suprême félicité d’autrui.
Je ne crois pas avoir jamais rien écrit sous l’influence d’une passion égoïste ; je n’ai même jamais songé à m’en défendre. Ceux qui m’ont lu sans prévention comprennent que j’ai écrit Indiana avec le sentiment non raisonné, il est vrai, mais profond et légitime, de l’injustice et de la barbarie des lois qui régissent encore l’existence de la femme dans le mariage, dans la famille et la société. Je n’avais point à faire un traité de jurisprudence, mais à guerroyer contre l’opinion ; car c’est elle qui retarde ou prépare les améliorations sociales. La guerre sera longue et rude ; mais je ne suis ni le premier, ni le seul, ni le dernier champion d’une si belle cause, et je la défendrai tant qu’il me restera un souffle de vie. » préface de 1842

Les rares moments de bonheur connus par Indiana seront dans la nature, sur son île natale, l'île Bourbon, prétexte à des passages lyriques au romantisme brûlant.

Ce que j'ai moins aimé :

- Trop centré sur les émois et la naïveté de la jeune femme et sur les manigances de Raymon

- Aucun des personnages n'est réellement sympathique, Indiana trop frêle, Ralph trop effacé et hypocrite, Raymon trop fougueux et Delmare empli d'une violence sous jacente.

 

Présentation de l'éditeur : Folio

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La valse des arbres et du ciel de Jean-Michel GUENASSIA

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Vois-tu il est des moments dans la vie, où tout, en nous aussi, est paix et harmonie, et où la vie entière nous paraît un chemin à travers la bruyère." Texte de Vincent 1878

1890 à Auvers sur Oise. Marguerite Gachet, fille du Dc Gachet établi à Auvers, vit entre un père autoritaire et un frère effacé et décalé. Heureusement, elle s'évade en peignant et rêve de partir aux Etats-Unis pour enfin, être libre, loin de ce qui la ramène à terre. L'arrivée d'un nouveau patient du Dc Gachet bouleverse ses plans. En effet, Vincent Van Gogh et sa peinture éblouissante font irruption dans la vie de la jeune femme.

Jean-Michel Guenassia s'est intéressé ici aux deux derniers mois de Vincent Van Gogh, non pas du point de vue de sa peinture, mais de son histoire personnelle. En effet des thèses récentes d'historiens américains ont contesté le suicide de l'artiste, laissant entendre que l'origine de sa mort était à chercher ailleurs. De plus, de nombreux faux ont circulé après sa mort, laissant ainsi l'âme romanesque de l'écrivain s'immiscer dans les brèches de l'histoire fascinante de Van Gogh. Qui était ce docteur Gachet, qui se prétendait ami des impressionnistes ? Pourquoi lui et son fils ont-ils donné autant de vrais que de faux tableaux au musée d'Orsay ? Qui était sa fille Marguerite dont on connait si peu, mais à qui la rumeur prête une relation amoureuse ?

L'écrivain peint donc un Vincent, rejeté, ayant à peine de quoi vivre sommé de demander sans cesse de l'argent à son frère, mais néanmoins, il montre un artiste qui fourmillait de projets. Habité par sa peinture, exalté par ses heures passées à parcourir la campagne, Auvers et sa campagne, il semblait porté par la conviction que ce qu'il peignait était un aboutissement. L'auteur entrecoupe son récit d'articles de presse de l'époque ou d'extraits de lettres de Vincent à Théo, pour mettre en perspective ce destin atypique.

Parallèlement, le lecteur découvre la discrète Marguerite, prise dans les rets de sa condition féminine, promise à un mariage arrangé sans amour, obligée de suivre les hommes dans sa trajectoire.

Une belle lumière s'échappe de ces pages, illuminant le destin de ces êtres d'un nouvel éclairage étonnant.

Une belle découverte !

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

 

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L'aube sera grandiose de Anne-Laure BONDOUX

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"-Ici, c'est toujours comme ça. On dirait que le jour ne va jamais revenir, dit Titania. Mais tu verras, l'aube sera grandiose. "

Alors que Nine, seize ans, devait se rendre à la fête de son lycée, sa mère l’embarque vers une destination inconnue, une cabane isolée au bord d’un lac. Cette nuit-là, la jeune fille découvre un incroyable roman familial, porté par des femmes fortes, qui réussissent à s'en sortir, toujours, quoi qu'il arrive.

Dans cette magnifique histoire de famille, la cabane fonctionne comme une métaphore de la famille, un abri que l'on se fabrique, pour se recueillir, se préserver du monde extérieur, un monde à soi au sein duquel on est soi-même, seulement.

La vie suit son cours avec son lot de joies et de peines, ses ruptures, ses retrouvailles, ses passions et déconvenues, mais il est toujours possible de se retrouver auprès de ceux qu'on aime pour contempler des aubes grandioses. La vie vaut toujours le coup.

"Et quand le soleil a franchi la ligne d'horizon, là-bas, j'ai su que j'avais envie de t'offrir ça.
- Le lever du soleil?
- Oui, le rougeoiement de l'aube. Et les oiseaux, l'eau, la brume, les grenouilles...
- Et les moustiques, complète Nine en écrasant une bestiole sur son bras.
- Oui, même les moustiques, murmure Titania assez émue. Le monde tel qu'il est: avec son infinie beauté, et son lot d'emmerdements. Tu comprends ce que je veux dire? "

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur : Et je danse aussi

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Dans le murmure des feuilles qui dansent de Agnès LEDIG

Publié le par Hélène

Au préalable, j'aimerais vous prévenir qu'il ne s'agit pas là du genre de lecture que je choisis et apprécie habituellement. Mais je me suis laissée convaincre, et j'ai voulu tenter à nouveau malgré tout. A tort.

Le pitch : "Anaëlle, jeune femme en recherche d'informations pour l'écriture de son roman, engage un échange épistolaire avec Hervé, procureur de province. Celui-ci, vivotant dans une routine qui l'ennuie, s'y plonge avec délectation, au grand dam de sa greffière, rapidement agacée par cette insupportable correspondance.

Parallèlement, Thomas, menuisier passionné de nature, s'appuie sur la force des arbres et sa connaissance des sous-bois pour soutenir son petit frère, en proie à une longue hospitalisation.

C'est une petite maison qui sera à la croisée de leurs destins. "

J'ai été exaspérée par les images naïves "Vous êtes réellement une petite fleur de printemps au milieu d'une étendue morne et stérile."

"Celui qui mange sans sel depuis toujours n'a pas conscience de ce qu'une pincée peut apporter dans la révélation des saveurs. Voilà, vous êtes ma pincée de sel. Et je n'ai plus envie de manger fade."

Exaspérée par des phrases toutes faites dégoulinantes de clichés et de bonnes intentions :

"Il y aura toujours des drames injustes, et toujours des imbéciles qui ne comprennent rien à la vie, ni à pourquoi elle vaut la peine d'être vécue, simplement, sans se rajouter des problèmes parce qu'on n'en a pas assez, ou alors des pas assez graves."

"Oui, on peut me corrompre en m'offrant de bons chocolats ! je suis une faible femme."

Alors même si la fin densifie un peu le propos en offrant une bluette amoureuse inattendue, même si les destins son émouvants, même si l'histoire personnelle de l'auteure m'a attendrie, je ne suis toujours pas convaincue par ce type de littérature ! C'est décidé, je ne tente plus le "Feel Good" car l'effet souhaité n'est pas atteint avec moi, ça m'énerve et m'ennuie !!

 

Présentation de l'éditeur : Albin Michel

D'autres avis : je vois beaucoup d'avis positifs, donc j'imagine que, POUR QUI AIME CE TYPE DE ROMANS "Feel Good", il est recommandable.

 

Merci à l'éditeur.

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Paris-Venise Florent OISEAU

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Roman vient de trouver un job sur le Paris-Venise. A 30 ans, ce job est une chance étant donné qu'il s'est fait viré de son job de réceptionniste pour avoir permis à des copains d'utiliser les chambres vides de l'hôtel quand ils ramenaient des filles en fin de soirée. Dans le Paris-Venise ses tâches sont simples, mais il se heurte tout de même au trafic de clandestins, aux douaniers scrupuleux ou aux descentes de pickpockets. Mais Roman n'en a cure, quand son projet dépasse de loin toutes les perspectives professionnelles : séduire la belle Juliette, sa nouvelle collègue.

Le ton est allègre, le gars naïf à souhait, anti-héros ordinaire, peu scrupuleux, un homme tellement proche de nous. Les dialogues alertes émaillent le récit :

"-Comment s'est terminée votre dernière aventure professionnelle ?

- Comme une histoire d'amour, monsieur, avec des regrets et quelques jolis souvenirs.

- Vous vous êtes fait virer.

- Oui"

Ce que j'ai moins aimé :

Côté intrigue, c'est un peu mince et ça s'embourbe dans les retards du Paris Venise.

Bilan :

Alors oui c'est frais et moderne mais c'est un peu juste pour marquer les mémoires...

 

 

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De terre et de mer de Sophie VAN DER LINDEN

Publié le par Hélène

♥ ♥  ♥ ♥ 

Henri se rend sur l' île de Batz en Bretagne, dans le but de retrouver Youna, femme qu'il a aimée jadis. Il passera vingt-quatre heures sur l'île, rencontrera quelques silhouettes, errera, cotoiera Youna, pour finalement repartir, seul.

Ce délicat roman est construit comme un plan séquence cinématographique, s'attachant à un personnage, Henri, puis un pêcheur, puis un fermier, un cuisinier ou même un chat, au fil des errances de la narration, qui revient toujours à ce personnage principal, Henri. Celui ci est peintre et l'île et ses couleurs nous apparaissent sous ses yeux. L'écriture de l'auteure procède en effet par touches impressionnistes, s'attachant davantage aux  sensations qu'à une description réaliste du lieu. Cette façon de raconter si particulière, par touches fines, n'est pas sans rappeler celle de Virginia Woolf.

Sophie Van der Linden nous plonge dans cette Bretagne du début du XXème siècle, et nous emporte hors du temps, dans un temps suspendu entre terre et mer, loin de l'Histoire qui, pourtant, risque de surgir subitement. Elle nous fait vivre un moment de grâce, teinté d'éternité...

 

D'autres avis : Babélio

Présentation de l'éditeur : Buchet Chastel

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Le courage des autres de Hugo BORIS

Publié le par Hélène

 

Le début est somme toute original : alors qu'il vient d'obtenir une ceinture noire de karaté, Hugo Boris rentre chez lui en RER et , témoin d'une altercation, il ne réagit pas, se contentant de tirer la sonnette d'alarme. Cette inertie l'interroge et le pousse à relever par la suite les gestes d'autres personnes, plus courageuses que lui face à une situation inquiétante dans le RER.

"La communauté humaine qui se rassemble pour cette épopée quotidienne donne à voir le meilleur et le pire d'elle-même. Mais dans ce pire, il suffit du courage dune seule personne pour la racheter. Il s'en trouve quelques-uns dans cet herbier, des hommes ou des femmes, pou relever tous les autres. Qu'ils soient ici célébrés."

Si cette mise à nu initiale était sincère, teintée d'humour et pouvait sans doute aboutir à une réflexion enrichissante, par la suite, l'auteur se contente de compiler des scènes vues dans le RER, or si l'on prend le RER tous les jours, quel intérêt de lire notre quotidien, sans transmutation ? Et pour les autres, est-ce destiné à les effrayer pour qu'ils fuient la capitale ? Je n'ai pas compris l'intérêt, je suis passée à côté. Je vais relire Police  pour me consoler...

 

Présentation de l'éditeur : Grasset

D'autres avis : Babélio

Du même auteur : Police 

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A contre-courant d'Antoine CHOPLIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Un beau matin, l'écrivain Antoine Choplin prend la route, non pas sur le chemin de Compostelle, ni sur celui de Stevenson, non, il décide plutôt de parcourir sa propre région l'Isère pour remonter aux sources du fleuve, jusqu'au coeur du massif des Alpes, à plus de 2600 mètres. A contre courant, il remonte le fleuve, arpentant des lieux familiers.

Ce que j'ai moins aimé :

Alors que j'aime beaucoup cet auteur, et que j'apprécie également les récits de voyageurs, j'avoue avoir un avis mitigé sur celui-ci. Les paysages ne m'ont pas fait rêver, le sel des rencontres m'a échappé, et je suis finalement plus ou moins passée à côté de ce récit paradoxalement très statique.

 

Présentation de l'éditeur : Editions Paulsen

Du même auteur : La nuit tombée ♥ ♥ ♥ ♥ ; Le héron de Guernica ♥ ♥ ♥ ♥ ;  Radeau ♥ ♥ ♥ ; L'incendie ♥ ♥ ; Une forêt d'arbres creux ♥ ♥ ♥ ; Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar ♥ ♥ ♥ ; Partiellement nuageux ♥ ♥ ♥

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Le monde n'existe pas de Fabrice HUMBERT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Le narrateur découvre par hasard que la star du lycée qu'il fréquentait, Ethan Shaw est accusé du meurtre d'une jeune fille de 16 ans. A Drysden, dans le Colorado, Ethan était pourtant le seul à voir considéré Adam, malmené par ses camarades. Adam est aujourd'hui journaliste au New Yorker et avec l'aval de sa direction, il retourne sur les traces de sa jeunesse pour enquêter sur le meurtre mais aussi pour observer la façon dont les médias gèrent cette affaire.

Ce que j'ai aimé :

J'ai retrouvé avec plaisir le Fabrice Humbert de l' Origine de la violence, offrant un roman passionnant aux ramifications nombreuses. Il nous offre ici une observation aigüe de l'adolescence et des places dévolues à chacun entre bourreau et victime dans un petit lycée aux mentalités étriquées, élargissant peu à peu sa réflexion à la question de l'identité, si problématique à cet âge charnière.

Mais au fur et à mesure, la vérité de chacun et les faux semblants se brouillent, tant la manipulation semble régner dans un monde dirigé par les médias et les fake news. Qui sommes-nous dans un monde où règne le mensonge, notre identité peut-elle perdurer quand tout est fait pour créer un monde factice au service des politiques ? L'auteur ne donne pas de réponses, laissant le lecteur libre d'interpréter, libre de faire jouer son droit le plus inaliénable : son esprit critique...

Une belle réussite !

Présentation de l'éditeur : Gallimard 

Du même auteur : L'origine de la violence ; La fortune de Sila

D'autres avis : Alex ;

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