Des vents contraires d'Olivier ADAM
♥
Prévoyez une cargaison de kleenex...
Mon avis :
Paul est un homme brisé : sa femme est partie un beau jour pour ne plus jamais revenir, le laissant seul avec leurs deux jeunes enfants, Clément et Manon. Tous ignorent ce qu'est devenue Sarah, la jeune mère. Est-elle partie de son plein gré, l'a-t-on enlevée, tuée ?
Trop de questions qui pèsent sur le quotidien de cette famille anéantie, aussi, pour prendre un nouveau départ, Paul décide de partir s'installer à Saint-Malo, la ville de son enfance.
Pas à pas, ils vont apprendre à se reconstruire.
Il s'agit d'un roman mélancolique, pour ne pas dire triste ou déprimant. Il peint la vie de gens ordinaires chez qui la tragédie survient un beau jour. Comment vont-ils gérer le malheur qui pénètre dans leur maison, comment vont-ils survivre, continuer à avancer, voilà souvent les problématiques qui hantent les romans d'Oliver Adam.
La cité malouine est admirablement bien décrite, nimbée de cette ambiance bretonne entre brouillard et éclaircies. De belles descriptions jalonnent le texte, souvent le paysage est en adéquation avec l'humeur mélancolique de Paul.
Olivier Adam décrit à merveille les entrelacs subtils des bonheurs et des malheurs qui jalonnent une vie. Durant une page il laisse penser que tout est fini, que tout s’effondre, qu’il est impossible d’avancer encore dans ce brouillard, puis l’instant d’après, tout s’éclaire grâce à une joie fugace, un repas d’huîtres partagé en famille, une partie de sumos sur la plage… Tout est mouvant, à l’image du ciel breton.
L’ensemble est très déprimant, comme si les cas désespérés avaient tous rendez-vous en ces pages : le père qui ne peut plus voir son enfant, la femme qui ne peut pas en avoir, le mari trompé, l’institutrice traumatisante, une jeune fille qui disparaît… La liste est longue.
Alors oui, c’est un beau roman qui reflète peut-être une réalité de ce monde, mais, pour moi, il est trop sombre, parce que même si des éclaircies transpercent ces destins fragiles – et heureusement d’ailleurs – une infinie tristesse prévaut malgré tout. J’ai eu l’impression d’être clouée au sol, vidée, angoissée pendant toute la lecture. Brrr…
Alors, on se dit : « Vite, autre chose… »
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