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roman policier africain

L'heure du chacal de Bernhard JAUMANN

Publié le par Hélène

♥ ♥

A Windhoek, capitale de la Namibie, un homme est abattu à la kalachnikov. Il sera le premier d'une série de meurtres qui semblent viser les hommes qui auraient assassiné Anton Lubowski, avocat activiste anti apartheid.

Clemencia Garrise est chargée de l’enquête. Elle est noire, originaire d'un township. Elle se lance dans une course contre la montre pour espérer sauver les hommes condamnés par le tueur.

Ce que j'ai aimé :

Le fond historique, puisque l'histoire est inspirée d'un fait divers authentique : cela permet une plongée dans l'histoire du pays avant l'indépendance, plus de 25 ans après la prise du pouvoir par la SWAPO, mouvement indépendantiste, et les lois La Namibie qui était sous domination de la république d'Afrique du Sud, et a de fait connu l'apartheid et ses lois raciales.

Le rendu de la famille de Clémencia très envahissante apporte une touche d'humour bienvenue.

Ce que j'ai moins aimé :

Un peu long.

Bilan :

Un roman noir implacable qui se situe en Afrique mais dont la problématique est universelle : il y est question de violence politique, de racisme, de réconciliation, de compassion et du sida. Magistral. Livres hebdo.

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche 

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Le festin de l'aube de Janis OTSIEMI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

En pleine nuit et sous une pluie tropicale, une femme surgie de nulle part vient se jeter sous les roues de la voiture du lieutenant Boukinda. Au même moment, à quelques kilomètres de là, plusieurs individus pénètrent dans un camp militaire et s’emparent de nombreuses armes et d’un stock d’explosifs qui serviront lors d'un braquage sanglant. Les deux affaires vont finir par se rejoindre...

Portrait sans complaisance de la société gabonaise entre crise électorale, criminalité galopante, ce récit bien troussé nous emporte au cœur de la capitale gabonaise. En préambule de chaque chapitre, un proverbe africain vient agrémenter le récit.  Un auteur à découvrir !

Du même auteurLa bouche qui mange ne parle pas   ♥ (Policier) ;  African Tabloid  ♥ (Policier) ; Le chasseur de lucioles  ♥ (Policier) ; Tu ne perds rien pour attendre  ♥ (Policier)

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Mma Ramotswe détective de Alexander McCALL SMITH

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

A la mort de son père, Mma Ramotswe a choisi d'utiliser son héritage pour ouvrir une agence de détectives à Gaborone, capitale du Botswana. Célibataire, elle utilise son énergie pour résoudre les enquêtes que l'on veut bien lui confier, de l'infidélité supposée du mari, à la disparition d'enfants en passant par les arnaques à l'assurance et autres entourloupes bien ficelées. Elle hésite toutefois à accepter la demande en mariage d'un gentleman garagiste nommé JLB Matekoni.

Mma Ramotswe est une femme de tempérament qui, après un mariage malheureux, ne s'en laisse plus compter et n'a pas peur de se confronter aux hommes. Ses enquêtes s'enchainent et permettent de découvrir la culture du pays et la personnalité des habitants.

Un vrai plaisir de lecture, je ne pense pas que je lirai les 18 tomes, mais j'ai passé un bon moment !

 

Présentation de l'éditeur : 10-18

A noter que le roman a été adapté en série :

 

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Les cris de l'innocente de Unity DOW

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Y a-t-il un monstre qui dort en chacun de nous ? Et si nous sommes tellement paralysés par la peur, si nous n'osons pas affronter ce mal, qui prendra garde aux cris de l'innocente ?"

Amantle désire devenir médecin et elle est envoyée au dispensaire d'un petite village de brousse proche du delta de l'Okavango au Botswana, pour effectuer son service national. Elle reçoit un accueil glacial des infirmières auprès desquelles elle est censée se former et se retrouve à effectuer des rangements. C'est ainsi qu'elle découvre les vêtements couverts de sang d'une petite fille disparue cinq ans plus tôt. A l'époque la disparition avait été classée sans suite, la police prétendant qu'elle avait été attaquée par un lion, mais la découverte de ces vêtements risque de remettre en cause ce verdict, et semble corroborer les soupçons de la famille et du village qui croit à un crime rituel orchestré par des hommes puissants.

Amantle, une jeune femme au caractère bien trempé, décide de chercher elle-même la vérité, aidée par ses amies, même si elle se heurte aux autorités bien décidées à lui mettre des bâtons dans les roues.

L'immersion dans ce petit village est totale, truculente quand il s'agit de décrire la vie du village, mais glaçante quand l'auteure s'en prend aux arcanes du pouvoir corrompues et habitées par le mal à l'état pur. Face à ces puissances, les villageois ont bien peu de poids ! L'auteure est juge à la Cour suprême du Botswana et a rédigé plusieurs rapports sur la condition des femmes et des enfants dans son pays, elle maitrise parfaitement son sujet.

Ce que j'ai moins aimé :

Le personnage de Amantle manquait de subtilité pour moi, elle semble un peu trop sûre d'elle, caricaturale, tout comme ses amies.

D'autres personnages apparaissent un peu tardivement dans l'histoire. La construction aurait pu être mieux maitrisée : pourquoi par exemple cette digression avec la fille d'un des coupables ?

Pour finir, la fin est assez décevante.

Bilan :

Un bon roman si vous voulez découvrir le Botswana mais un roman plus faible en ce qui concerne les personnages et l'intrigue policière.

 

Présentation de l'éditeur : Actes Sud

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Tu ne perds rien pour attendre de Janis OTSIEMI

Publié le par Hélène

Jean-Marc est devenu policier dans le but de rendre une justice qu'il juge essentiel. Il a perdu sa mère et sa soeur dans un accident de voiture et il espère aussi, un jour, pouvoir envoyer le chauffard, fils d'un ministre, sous les verrous.

En attendant, il arpente les rues de Libreville et traque les petits malfrats et les grands bandits. Un soir il ramène une jeune fille mystérieuse à son domicile pour lui éviter les mauvaises rencontres. Le lendemain, quand il s'enquiert de la jeune fille à son domicile, il lui est répondu que la jeune fille est morte assassinée deux ans plus tôt. Jean-Marc aurait donc rencontré son fantôme ? Pourquoi lui est-elle apparue précisément à lui ? Jean-Marc décide d'enquêter sur cette morte qui lui a envoyé comme un appel à l'aide en se faisant connaitre à lui au-delà des limbes de la mort.

Dans les romans de Janis Otsiemi, le contraste est marqué entre les puissants qui dirigent la ville avec violence, corruption et malversations, et les plus pauvres, qui s'oublient dans l'alcool et les femmes pour supporter une atmosphère misérable. Là encore, les politiques et les puissants agissent dans l'ombre, jonchant le bord des routes de cadavres de jeunes filles qui auront juste eu le malheur d'être présentes au mauvais moment au mauvais endroit.

Ce que j'ai moins aimé :

J'avais beaucoup apprécié dans les précédents romans de l'auteur les expressions gabonaises qui émaillaient le récit et lui apporter son originalité et son pittoresque. La langue était davantage travaillée qu'ici, où l'intrigue prend le dessus, mais est également rapidement expédiée. En effet, certaines pistes ne sont guère exploitées : la mort de la mère et la soeur disparait du paysage, elle n'est plus mentionnée par la suite, on peut supposer que cela sera le cas dans des prochaines aventures mettant en scène Jean-Marc. De plus, les personnages apparaissent relativement fades, sans contours.

Bilan : A trop vouloir aborder des sujets divers, j'ai eu l'impression que l'auteur se perdait sans réellement en approfondir aucun et perdait en route sa verve langagière... C'est dommage.

 

J'ai eu la chance de rencontrer l'auteur lors d'une rencontre organisée par Babélio, j'en parle ICI.

Du même auteur La bouche qui mange ne parle pas    ;  African Tabloid  ♥ ; Le chasseur de lucioles  

 

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Rencontre Babélio avec Janis Otsiemi

Publié le par Hélène

Jeudi dernier, Babélio organisait une rencontre avec Janis Otsiemi à l'occasion de la sortie de son nouveau roman Tu ne perds rien pour attendre dans le tout récent label de Plon : Sang Neuf dirigé par Marc Fernandez qui souligne "Nous en sommes sûrs, pour comprendre la société actuelle, il faut lire noir."

Voici de quoi il a été question :

La superstition en Afrique :

En Afrique, la frontière entre le réel et l'irréel est tangente, il est tout à fait courant d'entendre des histoires comme celle du fantôme pris en stop par Jean-Marc. Ce sont des histoires qui existent, des faits divers, des fantasmes, des rumeurs.

Le personnage de Jean-Marc :

Je voulais un personnage nouveau qui soit dans la justice mais rebuté par les pratiques du pays. En Afrique la notion de mérite n'existe pas en tant que telle. Il faut avoir des fétiches, des marabouts pour réussir. Par exemple si votre fils va passer le bac et a des difficultés en cours, vous ne faites pas appel à un professeur particulier, vous prenez le bic et les cahiers et vous vous rendez chez le marabout. Ainsi, l'esprit de l'ancêtre viendra habiter l'élève et écrira à sa place le jour du bac.

Au début je voulais choisir un journaliste mais ce n'était pas possible le journalisme n'est pas objectif là-bas, soit il dépend du pouvoir, soit de l'opposition.

Les femmes :

Un bon gabonais a toujours un deuxième ou troisième bureau, plusieurs femmes.

L'intrigue :

Les corses : L'histoire banale est un prétexte pour dénoncer. Les corses sont très présents au Gabon, ils sont dans les jeux, les machines à sous. Moi-même je travaille dans l'aviation d'affaires et mon chef est un corse -qui n'a pas encore lu le roman, je ne sais pas s'il va me garder après l'avoir lu !- Le Gabon est la deuxième patrie des corses.

Les jeux : Les gabonais jouent beaucoup. Dans leur extrême misère, ils espèrent gagner des millions, surtout les retraités. C'est une machine à lessiver les gens.

La drogue : l'ancienne route de la drogue passait par le Sahel mais avec le terrorisme, ils ne peuvent plus passer par là, ils passent par chez nous car de plus le régime est facilement corruptible.

Mon rapport avec la langue :

L'africain a un rapport particulier avec la langue française  : c'est une langue que nous avons reçu en héritage, ce n'est pas une langue nationale nous avons plusieurs dialectes en fonction des ethnies. Le français est alors devenu langue nationale. Mais le problème étant que avec ses relents gaulois cette langue française ne peut pas traduire la réalité dans laquelle je vis. Je triture le français, c'est une espèce de vengeance contre les colonisateurs, nous nous approprions leur propre langue. Par exemple motamoter signifie apprendre par coeur ou encore la sans-confiance est une babouche chinoise en qui on ne peut pas avoir confiance car elle peut vous lâcher à tout moment.

Notre langue est pleine de richesses, elle traduit notre vécu, notre réalité. Ce n'est pas pour paraitre exotique mais c'est MA langue.

Dans cet opus, mon travail sur le style est plus classique. En effet, j'ai été touché par les critiques qui me reprochaient auparavant une intrigue un peu faible. J'ai voulu privilégier l'intrigue cette fois-ci.

Libreville :

A Libreville le front de mer est beau, mais c'est l'intérieur qui m'intéresse, quelques encablures plus loin on rencontre le peuple de l'intérieur, qui vit dans la précarité et la misère. Personnellement j'habite les Etats-Unis d'Akébé, un quartier populaire.

Comment tout a démarré :

Mes copains ont dit que j'écrivais comme un bourgeois, mes amis m'ont demandé d'écrire quelque chose dans lequel ils pourraient se reconnaitre.

Le polar africain :

Le polar africain est calqué souvent sur le mode occidental avec des médecins légistes qui pourtant n'existent pas chez nous. je voulais un roman réaliste. Ce n'est pas la réalité à 100 % mais MA réalité, nourrie de mon imaginaire, de ma manière de voir les choses.

La prise de pouvoir de Bongo :

C'était difficile on se planquait tous... A cause de la susceptibilité de certains politiques africains, je m'autocensure. Je n'ai pas peur mais je protège aussi ma famille.

Par exemple un article est sorti dans le Point intitulé "Gabon maudit" qui a eu des conséquences, on m'a accusé de véhiculer une mauvaise image du Gabon. J'ai répondu que je n'étais pas fonctionnaire du tourisme.

Je crains des réprésailles, pour l'instant je ne suis pas inquiété par contre j'ai des pressions extérieures des voisins des collègues j'essaie de garder mon indépendance, je dis tout de même les choses.

Le rapport avec les services de la police ?

Pour les observer, je débarque dans leur commissariat et j'invente un histoire, je dis que mon frère a disparu, on m'envoie au sous-sol voir un enquêteur qui me laisse dans un coin le temps de régler d'autres affaires. L'enquêteur a encore une machine à écrire du temps de De Gaulle, il est là, il fait son truc, et j'observe.

Les bars

En Afrique, le Gabon et le Cameroun sont les pays où l'on consomme le plus d'alcool. mais on boit pour se saouler, non par goût comme en France. Par exemple le whisky frelaté marche bien chez nous.

L'édition au Gabon ?

Il existe quelques maisons d'édition à compte d'auteurs, mais cela reste rare. De même, il y a peu de librairies, il n'y a pas de réseau de distribution. Les librairies sont souvent des librairies scolaires, si je voulais diffuser mon livre là-bas je devrais le commander à perte en France. De fait pour être connu là-bas, un auteur doit être "blanchi" passé par la France. En plus le livre est cher, il n'y a pas de culture du livre.

Quand j'étais petit, je lisais des romans à l'eau de rose car j'avais neuf soeurs. Puis j'ai découvert "Le lac" de Lamartine et j'ai eu une révélation, j'ai appris à écrire en recopiant des pages de Balzac. La littérature m'a sauvé. Sans elle je serais peut-être devenu délinquant, bandit, dans les quartiers où j'ai grandi tout est fait pour que tu ailles dans le mur.

Mon parcours dans l'édition tient à une question de rencontres : j'avais publié un petit livre à compte d'auteur  et j'avais un blog de littérature africaine. Jigal a lu mon livre, m'a contacté et m'a demandé un manuscrit.

Ma vie là-bas :

Pour le moment j'ai fait le choix de rester au pays. Et puis "l'Afrique est un polar à ciel ouvert" Des histoires dingues nous arrivent en Afrique, si ton voisin meurt on peut t'accuser de l'avoir assassiné ! Pour moi c'est de la matière, c'est un filon en or.
 

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Lagos lady de Leye ADENLE

Publié le par Hélène

♥ 

Guy Collins est un journaliste britannique envoyé au Nigéria pour couvrir les élections. Malgré les recommandations des locaux, il décide néanmoins de se confronter à Lagos by night. Il se rend compte rapidement qu'il aurait mieux fait d'écouter les voix raisonnables qui l'enjoignaient à ne pas sortir la nuit dans la capitale nigériane quand  il tombe sur un crime atroce : une prostituée aux seins coupés. Témoin clé, il est embarqué par la police nigériane aux méthodes quelque peu expéditives et violentes. Il ne devra sa survie qu'à l'intervention d'une mystérieuse Nigériane nommée Amaka, qui le tire des griffes de la police et lui demande en contrepartie d'enquêter sur ces assassinats de prostituées.

Amaka protège en effet ces prostituées, dont personne ne se préoccupe, et elle a besoin de l'aide de ce journaliste étranger tombé du ciel : "Parce que les filles sont des prostituées et que les assassins sont des hommes puissants. Les médias ne s'en mêleront pas parce qu'ils craignent ces hommes. La police n'enquêtera pas sur ce meurtre ni sur les filles qui disparaissent tous les jours. Pourquoi ? Parce que les flics ont trop peur des gros bonnets et de la soi-disant magie noire pour laquelle ils se servent des filles." Amaka se bat pour ces filles qui n'ont guère d'autres alternatives que celle de devenir prostituées : "Pour elles, la prostitution n'était pas un choix - c'était une absence de choix." Guy, envoûté par cette "Lagos lady", choisira de l'écouter et de défendre à son tour ces laissées pour compte.

Dans cette peinture endiablée et sans concession de la capitale nigériane, gangrénée par la corruption, la drogue et les trafics en tous genres, les êtres purs peinent à trouver leur place. Les armes tiennent une place centrale, les petits malfrats côtoyants le grand banditisme, et tous, des notables aux plus jeunes semblent capables d'une perversité choquante. Si le roman est efficace et éclaire une certaine vision de la société nigériane, il souffre de certaines limites à mes yeux.

Ce que j'ai moins aimé : il s'agit d'un policier assez violent, ce qui selon l'auteur est une vision juste de son pays, mais l'autre versant plus doux est perdu dans la masse des kalachnikovs et des pervers obnubilés par le sexe, laissant une vision très sombre de ce pays ! La fin ouverte laisse présager une suite, je passerai sans doute mon tour...

 

Présentation de l'éditeur : Métailié

D'autres avis : Jean-Marc

Lecture que je partage avec Electra

Entretien avec l'auteur chez Transfuge

Vous aimerez aussi :

- Sur le Nigéria les romans de Chimamanda Ngozi Adichie : L’hibiscus pourpre  ; Autour du cou Americanah

- Sur le Gabon les romans d'Otsiemi :  La bouche qui mange ne parle pas  ;  African Tabloid  ; Le chasseur de lucioles

 

Lagos lady, Leye Adenle, traduit de l'anglais (Nigéria) par David Fauquemberg, Métailié noir, mars 2016, 336 p., 20 euros

 

Merci à l'éditeur.

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Le chasseur de lucioles de Janis OTSIEMI

Publié le par Hélène

♥ ♥

En plein coeur de Libreville, un fourgon blindé est braqué. Bilan : vingt millions de francs CFA volés. Parallèlement le corps d'un ex-flic accusé d'avoir fait du trafic d'armes est retrouvé assassiné sur la plage de Tropicana, au sud de Libreville. Quelques jours plus tard, une prostituée camerounaise est assassinée sauvagement dans sa chambre. Puis une deuxième, une troisième, confirmant ainsi la présence dans la ville d'un tueur en série. 

L'intérêt de ce petit roman policier ne se trouve pas dans ces intrigues qui s'accumulent comme s'il fallait à tout prix donner un crédit policier au roman. La particularité de Janis Otsiemi tient davantage dans le tableau de la société gabonaise. Lui-même né à Franceville, au Gabon, il nous offre une vision décomplexée de son pays entre corruption, trafic d'armes, sida et prostitution, luttes ethniques entre les Fang et les Myéné... Les méthodes des policiers sont relativement expéditives : une bonne baffe sera plus efficace que dix-mille questions pour eux...

L'auteur use de surcroît d'un parler local humoristique qui apporte légèreté et humour au roman : qu'il s'agisse de petits proverbes comme "Au décès d'un chien, la chèvre ne porte pas le deuil.", "Le pied qui a été mordu par un serpent a peur d'un bout de corde.", "Le chasseur découvre l'étang grâce aux canards." ou bien d'expressions comme "Balle à terre" pour "laisse tomber", "faire l'avion" pour "faire vite", "avoir le mal de poche" pour "être fauché".

Mes réticences : Pas de femmes dans cet opus, ou effacées -ou mortes- 

Peu d'optimisme dans ce tableau de Libreville...

L'intrigue est vite emballée, là ne réside pas le sel de ce roman.

 

Présentation de l'éditeur : JigalPocket 

Du même auteur La bouche qui mange ne parle pas  ;  African Tabloid 

 

Le chasseur de lucioles, Janis Otsiemi, Pocket, 2014, 216 p., 5.30 euros

 

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L'affaire des coupeurs de têtes de Moussa KONATE

Publié le par Hélène

♥ ♥

A Kita au Mali, des mendiants se retrouvent sans tête. Serait-ce la faute de l'esprit rouge qui erre la nuit sur la colline et qui se vengerait ainsi des dérives de al société ? Trop de laisser-aller aurait-il provoquer la colère des dieux ? Selon certains, les habitants s'éloignent de l'honneur et de la dignité et reçoivent ici un juste châtiment. 

"Tout le monde ne parle que d'argent, tout le monde ne pense qu'à l'argent. L'argent achète tout désormais et nos filles vendent leur corps. Nos ancêtres n'ont-ils pas raison? Ne sommes-nous pas devenus indignes d'eux? Alors, ils sont décidés à nous tourner le dos et à nous laisser aux mains de mauvais génies tant que nous n'aurons pas retrouvé le droit chemin. Nous souffririons beaucoup et longtemps si leur colère ne s'apaise pas. Il faut donc d'ici trois jours nous reconnaissons nos torts et que nous leurs présentions nos excuses." p. 27

Ce n'est pourtant pas la thèse retenue par Habib et le jeune Sosso venus seconder le commissaire Dembélé et son adjoint Sy rapidement dépassés par les évènements. Chacun suit sa méthode et navigue dans la ville qui se divise entre tradition et modernité.

Avec humour, Moussa Konaté décrit le village où il a passé son enfance, s'amusant au passage des luttes factices entre les malinkés et les bambaras. 

Néanmoins, l'ensemble est un peu rapide, l'écriture semble quelque peu artificielle, et ne sonne pas toujours juste, quelquefois l'auteur explique trop là où le sous entendu aurait suffit. Si bien que cette "affaire des coupeurs de têtes" est moins abouti que le premier roman de l'auteur Meurtre à Tombouctou. Cela s'explique quand on sait que Moussa Konaté n'a pas eu le temps de faire des modifications sur son premier jet car il est entré à l'hôpital juste après avoir remis son manuscrit et il est mort quelques jours plus tard. D'où cette écriture quelquefois maladroite.

 

source : http://hovawart-en-afrique.pagesperso-orange.fr/carnets-route-mali7.html

 

Présentation de l'éditeur : Métailié 

Du même auteur : Meurtre à Tombouctou 

 

L'affaire des coupeurs de têtes, Moussa Konaté, Métailié, mai 2015, 160 p., 16 euros 

 

Merci à l'éditeur.

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Kobra de Deon MEYER

Publié le par Hélène

             

          

♥ ♥ ♥ 

"La vie n'est qu'une longue succession de désillusions, qui nous guérit des mythes et des fictions de l'adolescence." 

Ce que j'ai aimé :

Benny Griessel  s'est installé avec sa petite amie Alexa, mais doit faire face à ses assauts érotiques journaliers, lui dont la libido a été noyée dans l'alcool. Alcool qui l'appelle encore du fond des bars louches, et Griessel a bien du mal à résister à l'appel des sirènes... Une enquête l'éloigne un temps de ces préoccupations.

Les corps de trois gardes du corps sont en effet retrouvés dans une guest-house. Les hommes étaient chargés de surveiller un homme d'affaires anglais, Adair qui a mystérieusement disparu. Et les recherches que mènent Griessel et son équipe sur cet homme se heurtent à sa hierarchie et au consulat qui semblent peu enclins à dévoiler des informations sur lui. 

Parallèlement, nous suivons la piste de Tyrone, un jeune pickpocket qui finance de ses larcins les études de médecine de sa soeur,  et qui va se retrouver embarqué malgré lui dans cette histoire. 

L'enquête très rythmée va prendre rapidement la forme d'un contre la montre qui se joue minute après minute. 

Déon Meyer nous livre également un portrait d'une Afrique post-aprtheid en friche : le gouvernement se délite, la grangrène gagne du terrain, corruption, mauvaise gestion, cupidité, méfiance publique sont monnaie courante. "Le Service s'enfonçait de nouveau dans les sables mouvants de l'inefficacité." Un idéal de justice anime malgré tout Griessel, qui s'oblige à ne pas baisser les bras car la population compte sur ses services pour faire régner l'ordre. Ainsi, en preux chevalier,et ce malgré des baisses de régime, il avance envers et contre tout pour ne pas décevoir ceux qui croient encore en la justice et en l'équité. 

Un polar haletant efficace et intelligent !

Ce que j'ai moins aimé :

La quatrième de couverture en dit trop !

Premières phrases :

"La pluie tambourinait sur le toit de tôle ondulée. 8h10 du matin. Le capitaine Benny Griessel ouvrit la mallette de scène de crime posée sur le mur de la véranda, et en sortit des surchaussures de protection puis des gants de latex."

Informations sur le livre :

Seuil 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  13 heures A la trace  7 jours 

D'autres avis :

Le FigaroMarc VillardPage Jean- MarcMarianne 

 

Kobra, Deon Meyer, traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Estelle Roudet, Seuil policier, octobre 2014, 448 p., 22 euros

 

Merci à l'éditeur.

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